Bibliographie (incomplète) |
- Publication de
Héliogabale ou l'Anarchiste couronné,
Denoël, 1934. |
- Lettre contre la
Cabbale, Jacques Haumont, Paris,1949. |
- Vie et Mort de Satan le
feu, suivi de Textes mexicains, coll. Voyants, Arcanes, Paris, 1953. |
- Les Tarahumaras,
L'Arbalète, Décines (Isère, France), 1955. |
- Oeuvres
complètes, tomes I à XXVI, Gallimard, Paris, 1956-1994. |
-
Lettres à Génica Athanasiou, coll. Le Point du
jour, Gallimard, Paris, 1969. |
- Lettres à
Annie Besnard, Le Nouveau Commerce, Paris, 1977. |
- Nouveaux
écrits de Rodez, suivi de
Six lettres à Marie Dubuc, présentation et notes
de Pierre Chaleix, Gallimard, Paris, 1977. |
- L'arve et l'aume, suivi de 24 lettres
à Marc Barbezat, L'Arbalète, Décines
(Isère, France),
1989 |
- Antonin Artaud, vie et oeuvre, par Evelyne Grossman, Quarto Gallimard, 2004
|
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Biographie résumée d'Artaud 
Antonin en photo avec sa soeur
Génie pour certains, fou pour
d'autres, Artaud fut poète, auteur et metteur en
scène de théâtre, comédien,
plasticien, c'est-à-dire un homme un peu hors norme. Membre du mouvement
surréaliste, il incarna un verbe unique, étrange,
toujours aux confins de la déraison, sa poésie et son
théâtre furent le reflet de son âme et
de ses pratiques toxicomanes. Aujourd'hui ce qu'il nous
reste de lui : une œuvre unique, grinçante, inscrite dans
l'absurde d'une vie que l'on détourna du bien-pensant.
Prenons garde alors que ses mots ou ses maux, plus que jamais trouvent
à nous dire quelque chose...?
L'oeuvre
notamment théâtrale d'Antonin Artaud a d'abord
été connu par les surréalistes, mais
il fut exclu en 1926, suite à son Manifeste sur le
Théâtre. Il publia aussi au sein de la Nouvelle Revue
Française de Gaston Gallimard. Sa perception du jeu
vint bousculer la création théâtrale.
Il influença bien après sa mort, dans les
années 1960, de nombreux metteurs en scène et
acteurs. Si le mouvement surréaliste apporta son lot de créateurs géniaux ou incontournables
au vingtième siècle, Antonin Artaud en fut le
personnage le plus entier, le plus à vif.
Antonin
Artaud est né en 1896 à Marseille, dont il dit
n'y avoir fait que passé « parce qu'en
réalité je ne suis jamais né et qu'en
vérité je ne peux pas mourir » (Lettre
à Marthe Robert du 29 mars 1946). Son père
était officier de marine et sa mère originaire de
Smyrne. Pendant son adolescence, il rédige ses premiers
poèmes dans la revue de son collège et prendra
pour pseudonyme : Louis des Attides. Il sera amené
à faire des cures dans des maisons de santé pour
des diverses dépressions.
Son goût pour
l'opium débuta en 1919, et il venait à
Paris l'année suivante.
Il commença par écrire dans la revue Demain du docteur
Toulouse. Puis Artaud était pris dans la compagnie de Charles Dullin pour
des petits rôles. Il rencontra ainsi la
comédienne Génica Athanasiou. Ils eurent ensemble
une histoire passionnelle jusqu'en 1927.
En 1923, Antonin faisait éditer ses premiers poèmes Tric Trac
du ciel. En 1925, c'était la publication de la
première édition du Pèse Nerf, et de
L'Ombilic des Limbes à la NRF. Il travailla aussi avec
Pitoëff, et tourna avec Pabst, Dreyer, et Lang (dans
Napoléon, le rôle de Marat). Il finit par
s'opposer à la tradition théâtrale
occidentale et dénonçait l'industrie du spectacle
cinématographique.
En 1927, Artaud fondait avec
Roger Vitrac et Robert Aron le Théâtre
Alfred-Jarry.
Son théâtre était un acte dangereux, ni
comédiens, ni spectateurs ne devaient revenir intacts : l'union de la pensée, du geste, de l'acte. Sa
découverte en 1931 d'un spectacle Balinais le conforta dans
ses idées. Il écrivit par la suite ses
théories sur le théâtre. A partir de
1931, son rapport de dépendance aux drogues le conduisit à de nombreuses tentatives de
désintoxication.
En 1936, il partait pour
une mission de l'Éducation nationale au Mexique : il
écrivit des textes et des conférences.
Artaud s'intéressa notamment aux amérindiens de la Sierra Tarahumara.
L'année qui suivait, il connut un nouvel échec sentimental
avec Cécile Schramme. Artaud se vit alors interné
dans différents asiles, à la demande d'un
"ami" poète et
surréaliste.
Artaud n'a pu en sortir vraiment
qu'à partir 1946 : il avait été
interné à Quatre-Mares à
Sotteville-lès-Rouen, à Sainte-Anne à
Paris, à Ville-Evrard en Seine-Saint-Denis et à
Rodez en Aveyron. Concernant ce dernier hôpital
psychiatrique, il y fut traité par électrochocs.
Son directeur se fit le plaisir de s'accaparer certaines de ses
oeuvres, en particulier son travail plastique, et au nom de l'art
thérapie... Si Antonin Artaud a été connu pour avoir
joué, mis en scène ou comme dramaturge, ce fut
aussi un plasticien.
En 1946, il trouvait enfin
un accueil chaleureux, des amis pour lui témoigner une attention
digne.
Il a pu ainsi continuer à travailler, et donna quelques
entrevues radiophoniques avec son ton tout particulier : Les
Malades et les médecins et Aliénation et magie
noire, Pour en finir avec le jugement de
dieu.
Il donna ses
dernières
conférence au théâtre du Vieux
Colombier. Il posait le cadre de son théâtre
de sang, son dernier ouvrage fut sur La
Culture indienne. Artaud
décèda d'un cancer, le 4 mars 1948 dans une
maison de soin, on le retrouva au pied de son lit. Il laissait dans sa chambre d’Ivry un
nombre important de cahiers, de manuscrits et des dessins, dont les
fameux “subjectiles” qui ont inspiré Jacques Derrida.
L’édition des Œuvres complètes revenait à Paule Thévenin. Peu avant la disparition d'Antonin Artaud, il était fait interdiction de la radiodiffusion de Pour en finir avec le jugement de dieu, l'émission préalablement enregistrée ne fut pas diffusée : en audio sur cette même page, et en ligne sur le site de France Culture, avec entre autres Evelyne Grossman : Le dernier cri d'Antonin Artaud. (durée 54 minutes - du 03-03-2020)
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Antonin Artaud, auto-portrait
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Toute
l'écriture est de la cochonnerie
Le
Pèse-Nerfs fut publié en
1925,
dans la
collection Pour vos beaux yeux (dirigée par Louis Aragon).
Extraits :
Les
gens qui sortent du vague pour essayer de préciser quoi que
ce soit de ce qui se passe dans leur pensée, sont des
cochons.
- Toute la gent
littéraire est cochonne, et spécialement celle de
ce temps-ci.
- Tous ceux qui ont des
points de repère dans l'esprit, je veux dire d'un certain
côté de la tête, sur des emplacements
bien localisés de leur cerveau, tous ceux qui sont
maîtres de leur langue, tous ceux pour qui les mots ont un
sens, tous ceux pour qui il existe des altitudes dans l'âme,
et des courants dans la pensée, ceux qui sont esprit de
l'époque, et qui ont nommé ces courants de
pensée, je pense à leurs besognes
précises, et à ce grincement d'automate que rend
à tous vents leur esprit,- sont des cochons.
-
- Ceux pour qui certaines mots ont un sens, et
certaines manières d'être, ceux qui font si bien
des façons, ceux pour qui les sentiments ont des classes et
qui discutent sur un degré quelconque de leurs hilarantes
classifications, ceux qui croient encore à des "termes",
ceux qui remuent des idéologies ayant pris rang dans
l'époque, ceux dont les femmes parlent si bien et ces femmes
aussi qui parlent si bien et qui parlent des courants de
l'époque, ceux qui croient encore à une
orientation de l'esprit, ceux qui suivent des voies, qui agitent des
noms, qui font crier les pages des livres,- ceux-là sont les
pires cochons.
- Vous êtes bien
gratuit, jeune homme !
- Non, je pense
à des critiques barbus.
- Et je vous l'ai dit :
pas d'oeuvres, pas de langue, pas de parole, pas d'esprit, rien.
- Rien, sinon un beau
Pèse-Nerfs.
- Une sorte de station
incompréhensible et toute droite au milieu de tout dans
l'esprit.
- Et n'espérez
pas que je vous nomme ce tout, en combien de parties il se divise, que
je vous dise son poids, que je marche, que je me mette à
discuter sur ce tout, et que, disuctant, je me perde et que je me mette
ainsi sans le savoir à PENSER, - et qu'il
s'éclaire, qu'il vive, qu'il se pare d'une multitude de
mots, tous bien frottés de sens, tous divers, et capables de
bien mettre au jour toutes les attitudes, toutes le nuances d'une
très sensible et pénétrante
pensée.
- Ah ces états
qu'on ne nomme jamais, ces situations éminentes
d'âme, ah ces intervalles d'esprit, ah ces minuscules
ratées qui sont le pain quotidien de mes heures, ah ce
peuple fourmillant de données, - ce sont toujours les
même mots qui me servent et vraiment je n'ai pas l'air de
beaucoup bouger dans ma pensée, mais j'y bouge plus que vous
en réalité, barbes d'ânes, cochons
pertinents, maîtres du faux verbe, trousseurs de portraits,
feuilletonistes, rez-de-chaussée, herbagistes,
entomologistes, plaie de ma langue.
- Je vous l'ai dit, que je
n'ai plus ma langue, ce n'est pas une raison pour que vous persistiez,
pour que vous vous obstiniez dans la langue. Allons, je serai compris
dans dix ans par les gens qui feront aujourd'hui ce que vous faites.
- Alors on
connaîtra mes geysers, on verra mes glaces, on aura appris
à dénaturer mes poisons, on
décèlera mes jeux d'âmes. Alors tous
mes cheveux seront coulés dans la chaux, toutes mes veines
mentales, alors on percevra mon bestiaire, et ma mystique sera devenue
un chapeau. Alors
on verra fumer les jointures des pierres, et d'arborescents bouquets
d'yeux mentaux se cristalliseront en glossaires, alors on vera choir
des aérolithes de pierre, alors on verra des cordes, alors
on comprendra la géométrie sans espaces, et on
apprendra ce que c'est que la configuration de l'esprit, et on
comprendra comment j'ai perdu l'esprit.
- Alors on comprendra
pourquoi mon esprit n'est pas là, alors on verra toutes les
langues tarir, tous les esprits se dessécher, toutes les
langues se racornir, les figures humaines s'aplatiront, se
dégonfleront, comme aspirées par des ventouses
desséchantes, et cette lubrifiante membrane continuera
à flotter dans l'air, cette membrane à deux
épaisseurs, à multiples degrés,
à un infini de lézardes, cette
mélancolique et vitreuse membrane, mais si sensible, si
pertinente elle aussi, si capable de se multiplier, de se
dédoubler, de se retourner avec son miroitement de
lézardes, de sens, de stupéfiants, d'irrigations
pénétrantes et vireuses, alors tout ceci sera
trouvé bien, et je n'aurai plus besoin de parler.
A.A.
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|
Artaud
rédigea cette lettre quelques mois avant de
décéder à son ami Henri Parisot.
Mon
cher ami,
Excusez-moi de vous
importuner avec mes
innombrables lettres mais, je vous le répète,
j'ai à me plaindre d'une chose grave contre la
société et le monde actuel. Tout le monde dans le
monde des lettres déplore cent ans après sa mort
la fin sinistre de la vie du poète Gérard de
Nerval, mais qui parmi ses amis aurait eu l'idée de
l'éviter ou de la soulager.Mon cas actuel n'est pas sans
analogie avec le sien. Car la soi-disant folie de Gérard de
Nerval fut le résultat d'une masse concertée
d'envoûtements venus de tous les jaloux de ses sublimes
poèmes des Chimères qui sont au sommet de tout ce
que l'homme ait jamais écrit et pensé.
Gérard de Nerval s'en est rendu
conscience mais il a sombré et il est mort. En ce qui me
concerne, je n'ai pas sombré et ne sombrerai pas et je ne
crois pas que je mourrai de sitôt, mais bien que la
liberté m'ait été rendue ici je ne
peux parvenir à sortir parce qu'on empêche par
envoûtements les personnes qui doivent venir m'apporter de
quoi vivre dehors de venir me rejoindre ici.
Vous connaissez Anie Besnard et une histoire
bizarre la concerne, c'est qu'elle a pris le train le 14 octobre 1944,
à la Gare d'Orléans je crois, pour venir me
retrouver ici, n'est jamais parvenue, s'est dissoute
peut-être dans les étoiles souterraines, par
assassinat entre Paris et Rodez, a été
remplacée par un sosie où paraît-il,
son peresprit est revenu et non elle, mais son peresprit
étant là elle se croit Anie Besnard et habite en
effet 45 quai Bourbon.
Vous avez vu bien des cataclysmes
célestes et spatiaux entre Paris et Rodez et m'avez vu bien
souvent me battre ici comme sur la montagne des Tarahumaras avec le
monde dit occulte et qui n'est que l'émission poudroyante
infectieuse de la crapule abdominale de tous les gens. J'ai une autre
amie qui voulait venir me voir, Catherine Chilé, qui fut
infirmière à l'hôpital Saint-Jacques
sous le nom de Mlle Seguin, qui a quitté Paris en mai 1945
dernier et qui est morte d'épuisement dans un champ dans sa
lutte avec les envoûtements qui voulaient
l'empêcher de parvenir ici. Et je ne sais pas ce qu'on a fait
de son cadavre. - Raymond Queneau a voulu me voir à la
Noël 1943, avec des aliments, sucre, riz, beurre, confitures,
pain, on l'a fait tomber malade, pour le forcer à m'oublier,
et je n'ai plus de ses nouvelles. Est-il lui aussi devenu par magie un
autre qui ne m'aime plus et me renie quand c'était un de mes
meilleurs amis ? Et depuis hier soir dimanche 2 décembre
à 10 heures n'est-il pas de nouveau
éclairé ? - Voudriez-vous, s'il vous
plaît, éclaircir tout cela.
Merci et de tout coeur.
A.A
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Deuxième lettre de ménage...
en Poésie aux éditions Gallimard
(L'ombilic
des Limbes, Le pèse nerfs)
J'ai
besoin, à côté de moi, d'une femme simple et équilibrée, et dont l'âme
inquiète et trouble ne fournirait pas sans cesse un aliment à mon
désespoir. Ces derniers temps, je ne te voyais plus sans un
sentiment de peur et de malaise. Je sais très bien que
c'est ton amour qui te fabrique tes inquiétudes sur mon compte,
mais c'est ton âme malade et anormale comme la mienne qui
exaspère ces inquiétudes et te ruine le sang. Je ne veux
plus vivre auprès de toi dans la crainte.
J'ajouterai à cela que j'ai besoin d'une femme qui soit
uniquement à moi et que je puisse trouver chez moi à
toute heure. Je suis désespéré de solitude.
Je ne peux plus rentrer le soir, dans une chambre, seul, et sans aucune
des facilités de la vie à portée de ma main. Il me
faut un intérieur, et il me le faut tout de suite, et une femme
qui s'occupe sans cesse de moi qui suis incapable de m'occuper de rien,
qui s'occupe de moi pour les plus petites choses.Une artiste comme toi
a
sa vie, et ne peut pas faire cela.
Tout
ce que je te dis est d'un égoïsme
féroce, mais c'est ainsi.Il ne m'est même pas
nécessaire que cette femme soit très jolie, je ne
veux pas non plus qu'elle soit d'une intelligence excessive, ni surtout
qu'elle réfléchisse trop. Il me suffit qu'elle
soit attachée à moi.
- Je pense que tu sauras
apprécier la grande franchise avec laquelle je te parle et
que tu me donneras la preuve d'intelligence suivante : c'est de bien
pénétrer que tout ce que je te dis n'a rien
à voir avec la puissante tendresse,
l'indéracinable sentiment d'amour que j'ai et que j'aurai
inaliénablement pour toi, mais ce sentiment n'a rien
à voir lui-même avec le courant ordinaire de la
vie. Et
elle est à vivre, la vie.
-
- Il y a trop de choses
qui m'unissent à toi pour que je te demande de rompre, je te
demande seulement de changer nos rapports, de nous faire chacun une vie
différente, mais qui ne nous désunira pas.
-
A.A.
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Portrait d'Antonin Artaud : une création de Xavier Maître
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Source à découvrir : http://desportraitsdemaitre.blogspot.com/ |
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Antonin Artaud,
texte rédigé pour la Révolution Surréaliste
numéro 2 – 15 janvier 1925
Le monde physique est
encore là. C'est le parapet du moi qui regarde, sur lequel un poisson
d'ocre rouge est resté, un poisson fait d'air sec, d'une coagulation
d'eau retirée.
Mais quelque chose s'est produit tout à coup.
Il est né une arborescence brisante, avec des reflets de fronts,
élimés, et quelque chose comme un nombril parfait mais vague, et qui
avait la couleur d'un sang trempé d'eau et au-devant était une grenade
qui épandait aussi un sang mêlé d'eau, qui épandait un sang dont les
lignes pendaient ; et dans ces lignes, des cercles de seins tracés dans
le sang du cerveau.
Mais l'air était comme un vide aspirant dans lequel ce buste de femme
venait dans le tremblement général, dans le secouement de ce monde
vitré, qui virait en éclats de fronts, et secouait en végétation de
colonnes, ses nichées d'oeufs, ses nœuds en spires, ses montagnes
mentales, ses frontons étonnés. Et dans les frontons des colonnes des
soleils par hasard s'étaient pris, des soleils dressés sur des jets
d'air comme des œufs et mon front écartait ces colonnes, et l'air
floconneux, et les miroirs de soleils, et les spires naissantes, vers
la ligne précieuse des seins, et le creux du nombril, et le ventre qui
n'était pas.
Mais toutes les colonnes perdent leurs oeufs, et en rupture de la ligne
des colonnes il naît des œufs en ovaires, des oeufs en sexes retournés.
La montagne est morte, l'air est éternellement mort. Dans cette rupture
décisive d'un monde, tous les bruits sont pris dans la glace, le
mouvement est pris dans la glace ; et l’effort de mon front s'est gelé.
Mais sous la glace un bruit effrayant traversé de cocons de feu entoure
le silence du ventre nu et privé de glace, et il monte des soleils
retournés et qui se regardent, des lunes noires, des feux terrestres,
des trombes de laits. La froide agitation des colonnes partage en deux
mon esprit, et je touche mon sexe à moi, le sexe du bas de mon âme, qui
monte en triangle enflammé (*).
(*) Ce texte a été écrit sous l’inspiration des tableaux de Mr Masson.
|
Document de la Bilibliothèque Nationale de France ;
Artaud l'homme théâtre (document PDF sous droits d'auteurs)
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