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À la
recherche d'une télévision bien? »
Lionel Mesnard, septembre
2005
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Certains
mécanismes de l'image ou du
son ne sont pas sans conséquences. Il s'agit de tromper, capter
l'attention, accélérer la pulsion cardiaque, de
transformer l'image à des fins politiques, publicitaires,
etc.. Mais, il ne faut surtout ne pas faire prendre conscience du
malaise que nous traversons avec l'apparition de technologies nouvelles
et des moyens d'interventions d'une simplicité enfantine.
Nous vivons la naissance de la société de
l'information, l'apparition d'Internet, et autres modes de
transmissions nés ces dernières 20
années.
Nous a t'on
jamais
demandé à réfléchir aux
multiples possibilités qui sont offertes de s'exprimer avec
une télévision ou le cinéma? Sans
parler des moyens gigantesques déployés pour
aliéner le public à un type de production,
à un stéréotype hollywoodien qui n'a
que pour intérêt sa maîtrise de la
technique. Des ingrédients que l'on nous ressert en
permanence pour gagner des parts de marché, rien venant
contredire l'engouement pour un genre d'une grande pauvreté.
Comment
ou jusqu'où l'intervention technique, le choix
opéré lors d'un montage peut valoriser ou pas
tels propos et pas d'autres, ou de les éliminer? Conserver
la phrase choc ou ne pas se soucier du fond, du temps à
donner à une réponse, ne pas en retenir que le
pathos ? Chaque étape devient le jeu de la censure, ou de
l'auto-censure.
Si l'on ne peut
tout
interpréter des tréfonds humains, on peut
toutefois saisir que l'opinion publique n'est pas un critère
dans ce cas objectif. L'objet principal est de vendre, faire masse. La
création n'a plus de ressort autre que de se soumettre
à des raisons qui participent à la massification
des âmes et des points de vue.
Pas le temps de
prendre
avec l'image une respiration, encore moins de saisir la fonction
émotionnelle du son. Rapidité, volumes sonores
à plein tube, images colorées et reluisantes, des
personnes bien maquillées, rien que du paraître,
la télé est une réalité
trompeuse, une scène artificielle et
éphémère. Ce n'est que du jeu,
où est le vrai dans tout cela?
La question
audiovisuelle est relativement peu abordée ou trop peu
décryptée, comme si c'était un must en
ce domaine de dire ce qu'il en est. C'est-à-dire expliquer
le conditionnement et les mécanismes de standardisation de
la télévision.
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La
machine à
produire de l'indolence ?
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L'état des
lieux est sans appel,
quatre-vint dix-huit pour cent des foyers en France disposent d'au
moins un poste de télévision. Peut-on penser que
l'on pourrait faire autre chose de cet outil? Il n'existe pas en ce
domaine de contre pouvoir reconnu ou exercé sans contraintes
ou pressions politiques, ni véritablement d'espace
d'éducation à l'image, ou comment comprendre ce
langage particulier.
La
télé dans son ensemble délivre le
message d'une morale très commune ou dominante, et
l'utilisation de la peur en 2001 et 2002 à fait
élire Jacques Chirac avec 82 pour cent des voix. Cela a
permis à l'extrême droite de franchir une nouvelle
étape, et depuis 20 vingt ans elle se trouve ainsi au centre
des débats nationaux. Au nom de l'objectivité
tout est possible, mais en ce domaine, il y a plus qu'un doute, si ce
n'est au final une menace pour la démocratie.
Tout
semble être comme un show à produire, tout doit
aller à l'unisson, on répond au plus vite, on
connaît tout, on sait tout, ou chacun fait son choix, ...
C'est imparable, le spectacle joue son plein. Entre la coupure de
publicité, il y a un bout de programme. Le marketing est
là pour dire ce qui est bon à entendre ou
à voir, surtout si le voyeurisme entre en jeu. Le sujet doit
être pour tous ceux qui prennent plaisirs à
regarder, à s'émoustiller, à pleurer
du sort d'un inconnu.
On débite
ainsi de l'image, de l'émotion, et ce n'est plus qu'une
scansion qui agit au profit du vide, d'un non sentiment. Ce n'est pas
une activité intellectuelle qui entre en jeu. Interviennent
principalement des fonctionnements sensoriels propres à des
stimulations. On ingurgite, sans savoir vraiment ce que l'on nous fait
absorber. La prise de distance n'existe pas, tout le comme le public
non plus.
On peut
fortement douter qu'une
télé bien existe, de plus, il s'agit en
général d'uniformiser des repères, le
plus souvent à partir de nos convictions propres ou morales
? Et qui n'a pas une opinion sur la télé ou sur
n'importe quoi? Que
pouvons-nous penser au sujet du petit
écran et de ses évolutions depuis son
arrivée dans les foyers il y a quarante ans? A part
constater que l'offre en moins de trente ans a littéralement
explosé, mais la qualité pour autant est-elle un
impératif?
L'on constate
plutôt un nivellement constant depuis la privatisation de
TF1, et plus nous avons de canaux de diffusions, plus ils se
ressemblent Au nom de l'objectivité
télévisuelle, on trompe le citoyen sur la forme
et le contenu. Le téléspectateur n'existe pas en
tant que citoyen, c'est au mieux un consommateur. Il rentre dans des
paramètres globaux, fictifs en regard de la
diversité humaine. Tout
semble correspondre à une
grille de lecture uniforme et mondiale. Une commercialisation qui
répond au faux nom "de concept", dans un monde ou il n'y a
pas de conception, mais un cadre rigide pour attirer un maximum de gens
à certaines heures de la journée.
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La télé
et nous ?
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A moins de finir par causer avec son poste et
nous renvoyer à un monde schizoïde, il reste
à construire une critique de l'objet
télévisuel. Les chaînes de
télévisions sont un monde sans réel
communication avec l'extérieur, et elles se moquent de ce
que la vie sociale peut impliquer de vivre ensemble. Sur le fond, il
s'agit de dégager les responsabilités, de
chercher ce qui nous permet de comprendre les mécanismes de
la censure ou de l'autocensure. À ce sujet l'auteur est le plus
souvent mis de côté, au profit de la machine
à produire du spectacle, à rentabiliser l'image
et devenir un simple produit de consommation.
Il y a en France un
retard spécifique sur la critique des médias.
Bien qu'en moyenne un enfant regarde 3 heures de
télévision par jour, on ne lui apprend rien sur
cet univers et comment fonctionne cet engin qui délivre un
bonheur fictif, ou un rapport très futile au monde. En
dehors de petits espaces de réflexions sur
l'activité des médias, l'enjeu se limite
à de rares associations de
téléspectateurs ou groupes marginaux. Encore
faut-il souligner certaines tentations idéologiques ou
financières, et l'on n'échappe pas vraiment
à l'activité propagandiste de certains groupes
politiques. Mieux encore cela devient un créneau pour
accentuer le sensationalisme.
Tout le monde sur une
moyenne statistique se mange 4 heures de
télévision par jour et s'en nourrit dans ses
conversations sociales et participe à des repères
uniformes, que l'on peut qualifier de dangereux. Rien dans cette
affaire ne fait vraiment appel à l'imaginaire et
à un minimum de distance. En quarante ans, le petit
écran est venu prendre un place dans la vie quotidienne de
tout à chacun, directement ou indirectement. La question
n'est pas d'en tirer un jugement de valeur, mais se demander si cette
réalité peut évoluer? D'abord, quel
rapport entretenons-nous avec cette machine infernale? Et comment
peut-on décortiquer la bête? Est-il possible de
vulgariser ce qui n'est pas une science, mais des pratiques
administratives et financières propres à
l'audiovisuel? Et sous la conduite des politiques, puisqu'il s'agit
d'uniformiser l'offre, sans penser la demande le plus souvent.
C'est la victoire de la technique sur
l'inventivité, ou bien un socle commun? Du Brésil
à la Suède cette mécanique agit comme
un monstre tentaculaire. L'esprit soit disant libéral
à triompher, et nous ne sommes plus que des consommateurs
d'images. Il n'y a pas de grandes différences entre les
produits, le constat porté est sombre. Que pouvons-nous
comprendre de ce phénomène? Chaque citoyen n'a
t'il pas à revendiquer sa part d'expression en ce domaine?
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Manipulation
de l'information
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C'est à
partir de l'arrivée de la Cinquième de Berlusconi
vers 1985 en france, que la télé est devenue un
terrain ouvert à la désinformation, pouvant
présumer de la télé
réalité actuelle. Toutefois, c'est en 1989 que la
manipulation télévisuelle à commencer
à devenir un enjeu inquiétant. Cela
commença par le traitement d'informations "non-stop"par
Gildas Bourdet et d'autres journalistes de cette chaîne. Pour
mémoire, ce fut un remplissage d'images et de commentaires
tronqués sur la Roumanie, puis cette pratique douteuse
s'étendra à l'ensemble du paysage audiovisuel
français lors de la première guerre contre le
régime de Saddam Hussein.
Ce qui nous
vîmes de Roumanie en 1989 présumait des intox
à venir, notamment pour la guerre contre l'Irak de 1991, et
ce qu'il en est depuis sur les questions internationales. Nous avons
vécu le pathétique d'un monde se nourrissant
d'informations relativement ubuesques, alimentées par des
commentateurs de cartes et stratèges en tout genre. Nous
avons connu des retours en image fixe avec des scintillements, comme de
simples feux d'artifices au dessus de Bagdad, presque comme un jeu
vidéo en direct., sans pouvoir en deviner l'horreur.
À cette même époque, 80 pour cent des
français approuvaient l'intervention. Il fallait stopper des
militaires irakiens allant tuer jusque dans les pouponnières
du Koweït. On nous proposait pour désinformation
des images détournées avec à l'appui
des commentaires visant à une manipulation
délibérée de l'opinion.
La
multiplication de l'offre n'est pas affaire de qualité,
quand il s'agit d'être rentable, on se rabat sur le produit,
et la réclame est là pour faire fructifier un
marché qui n'a rien à faire de la demande. Il n'y
a pas de demande, tout est pensé à notre place.
Il n'y a pas de place pour la diversité, tout s'organise
selon un système de valeur qui est propre aux professionnels
de la chose. Un petit monde de la communication qui se concentre autour
de la capitale politique et d'affaire. Paris centre de tout et depuis
longtemps, du moins en ce domaine dans l'Ouest parisien se concentre au
moins 50 pour cent de l'activité audiovisuelle
française.
On peut s'imaginer
qu'avec une idée aussi saugrenue «c'est quoi une
télévision bien?», cela peut laisser
tout interlocuteur un peu pantois sur son aspect candide. Faut-il
simplement remarquer, qu'il n'y a pas vraiment de réflexion
sur ce que peut advenir la télévision, cette
problématique est volontairement
écartée du débat public. Pour le
moment tout ceci n'est que l'affaire que d'une minorité.
Notamment, si l'on refuse son objet commercial, avec le
désir d'en faire autre chose, un média citoyen
par exemple ? Dans ce cas, peut-il vraiment
émergé un tiers secteur sans volonté
politique, et impliquant de changer certaines règles du jeu
? Va t'on enfin, un jour s'inquiéter de la concentration des
médias français en quelques mains ? Et
qu'avons-nous à dire sur des circuits financiers sans
véritables liens directs avec la production audiovisuelle et
plus largement la presse (Dassault, Lagardère), autre que la
course à la plus value et à la
notoriété?
La
télévision a longtemps été
méprisée pour en oublier le fond et ne voir que
le futile. Elle l'était au titre de ce que le
cinéma nous offrait comme oeuvre de création et
ce qu'un outil de divertissement peut valoir. Son aspect paillette a
été traité, notamment par
Félini dans son film "Ginger et Fred". Sur fond de
déclin du cinéma italien et irruption du petit
écran dans les familles italiennes, sont ressortis de
vieilles stars et servent le prétexte à un
dernier show télévisé. Une maladie de
l'image, comme si tout était de jouer à tout
prix avec
ellle, une dernière fois. Où quelle place
prend-elle, quand on découvre le ridicule, l'insignifiant de la chose?
C'est-à-dire ce qu'engendre une machine à
valoriser l'égocentrisme, des gloires
éphémères. Une désolation
quand on comprend les ressorts d'un individu, s'il en fait un objectif
d'image à titre personnel ou de popularité. Félini
avait-il présenti une mort annoncée du
cinéma, et ce que nous pouvons découvrir chaque
jour sur nos téléviseurs? Quand on s'abandonne
à une caméra, il n'y a rien de très
naturel. On en oublierait le narcissique qui se manifeste... et l'objet
fonctionne comme un réducteur, voire un
révélateur de la nature de nos êtres.
Il n'y
pas de morale à tenir, l'image, au titre de la plastique est
en soit une expression libre et à un rôle
évident de miroir. Ce serait un outil plus riche, s'il
devenait une expression sans conditionnement et en faveur d'une
expérimentation libre. Sans autre volonté que de
l'élargir à tous ceux qui veulent que la
télé fasse connaître toute la
diversité de la société
française et ses contradictions. Et donner en plus la parole
à des personnes qui jamais n'auront accès
à cette expression autrement qu'en consommant. Il existe
trop peu d'espaces ou de lieux de productions autonomes et
véritablement indépendants de la
sphère politique et industrielle. Vaste entreprise sur
laquelle les pouvoirs publics n'ont rien à dire, ou avance
à reculons. Comme si personne n'avait compris que nous
entrons dans une nouvelle ère, et en plein dans le vif de la
société l'information et de comment elle
structure nos "élites". Et nous n'échappons pas
à une haute administration formatée dans les
grandes écoles de la République, qui affectionne
beaucoup la lucarne comme objet de promotion. Notre système
institutionnel et médiatique est sans véritable
séparation de pouvoirs, le Conseil Supérieur de
l'Audiovisuel est un cache misère et néglige sa
fonction de contre-pouvoir.
C'est un défi
que de vouloir favoriser des espaces asilaires et critiques de l'image.
Tout ce qui est produit ne trouve pas obligatoirement un diffuseur, et
pour de multiples raisons. Il existe aussi une manière de
faire de la télévision ou du cinéma,
ne se pliant pas à la seule l'audience. Et il serait
possible en plus d'en faire un moyen d'y associer le public? En
l'état, le système audiovisuel est responsable de
sa propre médiocrité, il s'est forgé
des critères de marché qui ne sont pas vraiment
en adéquation avec la création. Il y aurait
simplement à espérer que les mondes
numériques de l'image se démocratisent
véritablement et s'ouvrent à un plus grand
nombre. Pouvoir dans ce monde figé par l'argent et une
pseudo concurrence, produire autre chose, autrement, et à
d'autres fins?
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A
chacun son idée d'une télévision bien !

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Le pré-texte
ne fait pas appel obligatoirement à une réponse.
Il n'en y a pas, ou tellement de possibles, c'est à dire au
moins une par individu. Une "télé bien" c'est
possiblement un outil que chacun peut réinventer, sans enjeu
d'audience, et au titre d'une production indépendante. Pour
participer au contenu d'une offre différente, sans chercher
de limite, ou trouver une réponse
pré-établie. Un moment d'existence où
l'image participe de la vie, comme un écran miroir ouvert
sur notre réel? Comme si la
télévision n'était qu'un outil de
sublimation, un substrat d'identification, un manque à
être, qui sait?
Quand au sein de cet
espace télévisuel s'engouffre de nos jours une
pseudo notoriété au nom de l'image, comment
restituer l'anonymat au titre de la citoyenneté, mettre en
lumière cet outil de propagande perfide ? Faire si possible
prendre conscience qu'en ce domaine la critique est quasi absente.
Personne, ou presque ne cherchant vraiment à en faire
état auprès du grand public, à
l'exception de rares professionnels du documentaire, en France, outre
Manche et Atlantique. Quelques rares travaux filmés sur les
dangers qui pèsent à uniformiser les
repères, à mettre en lumière les
coulisses et incidences du petit écran ou des médias de masse sur notre
vie quotidienne et
même psychique.
Une
télévision se voulant bien, est une vaste
question sur la non communication. Comment on se trompe sur une
supposée interactivité. Confusion sur une
communication qui n'existe pas, ou n'a pas vraiment de fondements dans
l'échange, sauf à lui donner un sens
limité et arbitraire. On diffuse c'est tout, et à
ce moment là, c'est à prendre ou à
jeter. Que l'écran soit petit ou grand, il n'a pas
d'âme. Il reste seulement une projection, avec son
vocabulaire et selon la spécialité, ou surtout
l'originaité des uns ou des autres. Mais pas grand monde
pour en analyser le contenu, ou expliquer certaines
évolutions depuis l'apparition de cet intrus dans les
foyers, de même du dévoiement qu'il est fait de ce
pastiche de la vie. Le pathétique virtuel est à
domicile. Sauf que monsieur ou madame tout le monde n'existe pas, comme
le souhaiterait l'économie de marché triomphante.
C'est une vision de marchand qui ne correspond pas à la
diversité humaine. Devons-nous pour cela abdiquer et
balancer nos postes par la fenêtre?
Ce mode dit de
communication télévisuelle, en peu de
générations a pris une place grandissante dans la
vie quotidienne de tout à chacun. Qui n'a pas
été et ne sera pas à un moment un
consommateur de télévision, un enfant
gavé à l'ancienne ORTF pour les premiers cobayes
? En une génération, ou deux, tout au plus, cet
objet rectangulaire a pris une place prédominante dans les
foyers. Chambres, cuisines, salons, elle trône, suivie de sa
télécommande traînant non loin. En
groupe, ou en solitaire, la chose est là pour cracher ses
images et ses sons. À côté, on dort, on
mange, on s'engueule, on écrit même parfois comme
si un chat ronronnait. Le machine est là comme au titre
d'une présence très relative, plutôt
dans ce cas une absence très significative
d'échange. Nous renvoyant à un nouveau malaise de
civilisation. À la nécessité de
pousser plus loin la réflexion critique et
d'élargir le débat à la
sphère citoyenne.
Au delà de
faire une télévision bien, que pouvons nous en
attendre de nos jours, que nous dit-elle d'elle même? Si ce
n'est le plus souvent, que l'étalement permanent de son
autosatisfaction. C'est moi, "qui cause" et "qui suis la plus belle",
triste pantomime d'un vide le plus étincelant possible.
Très schématiquement à quoi sert ou
répond ce média de masse? Quelle est son
rôle, sa fonction dans une société ou
le marché prédomine ? Où les
politiques poussent jusqu'à la chansonnette, si besoin est,
pour se faire apprécier du grand public ou de potentiels
électeurs (et qui d'entre-eux n'a jamais très
loin un conseiller en image pour conforter son paraître, via
une stratégie de communication).
Nous vivons dans un
monde du tout communicant, et l'on peut se demander si une
télévision bien peut exister, et quels
critères autres pourraient-on lui attribuer? Comment
l'envisager, la penser, la construire autrement et allez à
contre vents et marées du flux audiovisuel actuel ? Est-il
encore envisageable de réfléchir à un
espace audiovisuel sans connivence avec les mécanismes
financiers globaux, ne répondant pas à des
impératifs économiques, mais aussi de temps, ou
de mesures propres aux médias conventionnels?
Comment
au nom de l'objectivité, le petit écran
répond à une mission marchande, ou de service
public qui ne peut vraiment existé sauf en singeant le
reste. Objectivité, qui n'a que pour point de vue les
professionnels de la chose, et une absence de distance avec l'objet.
Face à un système audiovisuel si
convoité par les pouvoirs économiques ou
étatiques, dans ce cas est-il possible de construire un
espace alternatif, associatif comme ce fut le cas avec les Radio Libres
en 1981?
La liberté d'expression
audiovisuelle semble muselée au pays des droits de l'Homme,
une contradiction qui devrait ne pas échapper à
la majorité des citoyens de ce pays. Face à quel
gouffre sommes-nous et de déficit de citoyenneté
à ce sujet ? Le constat est relativement simple. Si, il y a
encore 30 ans le monopole d'État existait, en une
génération l'offre s'est
développée, mais la qualité n'a pas
vraiment suivie. Il n'y a pas de différence notable d'une
chaîne généraliste à une
autre, et les canaux thématiques se copient. Sur une
génération, on peut constater les reculs
constants au profit d'enjeux de massification. Recul certain de
l'expérimentation, telle que put l'être la
défunte l'ORTF, même sous le contrôle
d'un ministre de l'information.
Triste paradoxe des
temps, nous sommes face à une standardisation de l'outil
télévisuel, et peu de monde résiste
aux abus du formatage, à la manipulation de l'information et
au nom d'une pseudo objectivité. Et il est a
regretté que le public ne soit pas plus averti de ces
atteintes quotidiennes, aujourd'hui si commune à la
majorité des médias en matière de
manipulation. Même, Michel Drucker admet que 80 % de son
travail réside sur de l'imposture !! Cela donne à
réfléchir sur cette machine à
fabriquer du rêve, et ceux qui exercent une
responsabilité véritable sur cette chose informe?
Comment
analyser en tant que téléspectateur, citoyen,
comprendre ce manque d'éclectisme, de recherche, cette
absence de démocratie, et de la relative liberté
dans les métiers de l'image du son dans nos
sociétés. Il existe pleins de questions sans
réponses. Une recherche débute toujours par une
observation attentive des phénomènes. Cette
réalité pourtant si commune est en soit
embarrassante, qu'elle est assez peu décrite. Le sujet
doit-il rester replié sur un monde clos, un questionnement
à la rigueur pour sociologues ou psychanalystes?
La
critique des médias sonores et visuels n'est pas nouvelle en
soit, mais depuis peu d'années on commence à
prendre en compte ce dénominateur si commun comme un
phénomène hautement sensible. On touche
là un mécanisme de pouvoir qui asservit
l'ensemble de la société à un diktat
d'images et de sons. L'offre n'est pas sous jacente à une
demande, le marché propose. Les
gens disposent et en
ce domaine nous avons atteint des sommets. Si l'on s'amuse avec une
simple statistique, monsieur ou madame tout le monde regarde en moyenne
2 mois par an à temps plein la télé,
il ou elle passera, s'il meurt à 83 ans environ un
huitième de son existence derrière son poste.
C'est un peu le portrait type à venir si personne ne prend
conscience que la télévision fonctionne comme un
psychotrope, ou un ami qui vous veut du bien!?
Ce qui
se dégage des propos et idées
singulières de Peter Watkins (1),
c'est la raison de
construire un monde multi-subjectif dans le domaine de la
création et de l'information. Il y a comme une mort lente de
l'imaginaire. L'Homme ne rêve plus, on le fait pour lui, tout
est digéré,
pré-mâché. Même le
vocabulaire change de signification, quitte à y pedre tout
sens et notre capacité à élaborer. Ce
n'est pas un problème concernant uniquement le monde de
l'audiovisuel, mais tous les citoyens. Cette globalisation marchande et
médiatico-politique se trouve, comme par enchantement
dispenser via un tube, au demeurant inoffensif ? Mais personne n'est en
capacité d'en mesurer tous les impacts sur le long
terme. Il reste à faire faire appel à de nouveaux
procédés, à de nouveaux types de
médias, du point de vue technologique, c'est ce qui se
passe. L'accès se démocratise en quelque sorte.
Le numérique ouvre des champs moins onéreux, la
société de l'information ne passera plus
uniquement par la tutelle financière ou politique. C'est
à nous d'en créer les conditions, et de favoriser
une approche pédagogique plus propice à la
diversité.
Note :
(1) réalisateur
de films documentaires de fiction
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politique, ou entreprise commerciale. Le contenu est sous la
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