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Sommaire
de la page :
1
- Le contexte de
la naissance des protestantismes à la Renaissance
2
- Martin Luther ou la naissance du protestantisme en Europe
3
- Jean Calvin et la difficile existence du protestantisme en France
et vidéo
sur le Musée de Noyon consacré à Calvin.
et audio
avec Michel Rocard sur "Calvin et l'argent"
4
- Une histoire chronologique de la vie de Jean Calvin
5 - Lettres de
Jean Calvin, au vicomte François Bouchard d’Aubeterre et son testament, discours d'adieu aux ministres d'avril 1564
6 - Calvin face
aux Anabaptistes
7 - Carte du
Protestantisme en Europe (XVIe et XVIIe siècle)
8 - Sources :
Vidéos en ligne & Bibliographies
Le contexte de la
naissance
des protestantismes à la Renaissance
Avec le XVIe siècles’ouvre
un chapitre de l’histoire de l’Europe manifestement
guerrier, il en va de même d’un processus de
transformation des mentalités. Nous passons du Moyen Âge à la
Renaissance (ou la première modernité), une transition ou
période historique qui s’est appuyée pour beaucoup
sur des idées et des inventions nouvelles, qui sont venues en
quelques décennies bousculer l’ordre des choses.
Cet ordre politique est depuis les Mérovingiens pour bonne part aux mains des
ecclésiastiques, du moins tout ce qui concerne le droit,
c’est-à-dire tous les actes légaux, ou
ce qui concerne certaines formalités de la vie quotidienne,
notamment cultuelles.
Cette emprise religieuse allait se trouver face
à une contradiction incontournable, elle n'était plus la
seule dépositaire des textes écrits.
L’imprimerie de Gutenberg a joué un rôle
considérable dans la circulation de l’information,
et relégua peu à peu l’usage du
latin. Les langues nationales et locales trouvèrent
là un moyen d’exister autrement que dans
l’oralité.
Ce fut également un
moyen d’élargir le champ des lecteurs, en
s’adressant à eux dans une langue connue ou constitutive de leur quotidien.
L’imprimerie comme média nouveau a permis
des chamboulements inattendus, du moins les fondements des croyances
chrétiennes furent re-mises à jour. Il ne
suffisait pas d’avoir de bons imprimeurs, fallait-il trouver les
plumes pour nourrir cette pensée nouvelle.
Quelques individus lettrés et humanistes ont contribué
avec et malgré eux à l’effondrement de
l’édifice rigide et fragile que
représentait l’église catholique.
Entre la papauté
et l’ensemble des évêchés et
diocèses en Europe occidentale, nous avons là
pendant près de mille ans un pouvoir bien plus stable que
celui des états et royaumes souverains du continent. Le
seizième siècle vit poindre des suzerains forts,
à l’exemple de la première
moitié du siècle avec Henri VIII,
François 1er, et Charles Quint. Une politique centraliste se
dessina dans toute l’Europe,
elle n'a pu vraiment se faire en "Allemagne" (plus exactement au sein du
Saint-Empire romain Germanique) en raison d’un
contexte très parcellisé des pays Allemands.
Non
seulement le pouvoir de l’église était mis
à mal sur le plan de sa foi, mais en plus il perdit une part
de son rôle sur l’ensemble des monarques et princes
en affirmant ou imposant plus de pouvoirs civils, ou en rejoignant le camp
de
la Réforme protestante. Les terres d’Allemagne et
de la Scandinavie furent les plus perméables aux
idées réformistes. Cette
perméabilité au protestantisme a été la grosse
épine de Charles-Quint, qui vit une partie de ses
états et membres devenir hérétiques.
Et qui entraîna plus tardivement la dislocation du Saint-Empire, en la perte de l’Espagne et des colonies
latino-américaines, et des Pays-Bas (ou Province Unies). De
son côté, la Papauté se servit au mieux
de faire valoir, au pire, il se trouva en prise avec les puissants du
moment. Elle allait devoir elle-même se réformer et
essayer de reconquérir son influence perdue. Le long Concile
de Trente (1545 à 1563) a servi justement à
trouver des compromis et se conclure en des termes hostiles à la
Réformation
Comme
une évidence, il n’y a pas à tirer les
traits des gentils protestants contre les méchants
catholiques. L’on doit saisir, que deux projets de
sociétés s’opposèrent, l’un se
nourrissant d’expériences autonomes (1),
l’autre préférant le renforcement des
pouvoirs centraux. Imaginez qu’une poignée
d’hommes purent convaincre environ la
moitié des pays d’Europe occidentale des bienfaits
de leurs doctrines. Ce qui est assez étonnant dans les cas de
Luther et Calvin, c’est qu’ils vécurent de leur
vivant une expansion fabuleuse de leurs idées.
On appela en France
les partisans de Luther ou de Calvin, les Huguenots. Ils vont supporter
une longue période de persécutions, mais aussi
d’exils. En Angleterre, c’est le pouvoir royal qui
provoqua le schisme anglican et les conséquences de
nombreux troubles en Irlande et en Écosse. Au Danemark,
l’on poussa de force les Islandais à choisir la
Réforme. Dans les pays de langue germanique ou allemande, les
conversions furent massives, et ont
eu un grand écho populaire. En moins de cinquante ans, le
rapport de force se mit en place. A la sortie du Moyen
âge, le catholicisme prédominait, et
voilà que pointa un nouveau visage culturel, cultuel et politique de
l’Europe.
Ce nouveau courant religieux
chrétien selon les pays s'imposa majoritairement, en
particulier en Europe du nord : pays Allemands, Angleterre,
Benelux, Suisse,
Scandinavie. En France, le basculement ne fut pas de la
même ampleur, il a abouti au deuxième tiers de ce
siècle à une guerre de religion qui dura plus de
trente ans.
Nous allons évoquer
sur cette page principalement Martin Luther et Jean Calvin (et ne pas
oublier
l'importance du courant humaniste dans la fondation de ces
idées nouvelles). L'objet de ces textes est d'apporter des
éléments significatifs de l'histoire naissante du
protestantisme, avec pour but d'attirer votre attention sur
une période charnière de l'Histoire.
Cette transition
que fut la Renaissance a connu de nombreuses transformations.
Note :
(1) Principaux protagonistes
de la Réforme en Europe de l’Ouest au
16ème siècle :
Œcolampade,
dit Jean Husschin, 1482-1531, Églises
réformées de Bâle
Ulrich
Zwingli : 1484-1531, Églises réformées
de Zurich
Guillaume Farel :
1489-1565, Églises réformées
de Suisse romande
Thomas Cranmer :
1489-1556, Anglicanisme
Martin Bucer :
1491-1551, Luthéranisme et anglicanisme, Strasbourg
Philippe
Melanchthon : 1497-1560, Luthéranisme
Pierre
Viret : 1511-1571, Églises réformées
des Pays de Vaud
John Knox : 1513-1572,
Presbytérianisme, Églises
réformées d'Écosse
Théodore
de Bèze (*) : 1519-1605, Calvinisme, Églises
réformées de Genève
Jacobus
Arminius : 1560-1609, Arminianisme
(*) Théodore de Bèze, réformateur protestant du XVIe siècle. Un entretien avec Olivier Millet et Pierre-Olivier Léchotdu, universitaires. France Culture, 27/10/2019, durée 28 minutes.
Martin Luther
et la naissance
du protestantisme en Europe
« Ceux
qui veulent discuter de la prédestination feraient mieux d'y
renoncer ; ils devraient commencer par songer aux plaies du Christ et
bien se placer le Christ devant les yeux ; alors, les craintes
occasionnées par la prédestination
disparaîtraient, car Dieu a destiné son Fils
à souffrir pour les pécheurs. » (Martin
Luther).
Le 10 novembre 1483, naissance de Martin
Luther à Eisleben (chef-lieu du comté de
Mansfeld, en Allemagne) ou il décèdera en 1546.
« Il a été un bon moine, trop bon
même sans doute, car il s'applique à suivre la
règle avec une scrupuleuse rigueur, en rajoutant constamment
sur le minimum prescrit. Il est évident qu'il vise la
perfection, sinon la sainteté, car il sait que nul
pécheur ne peut vivre devant Dieu. Et plus il vise haut,
vers l'absolu de son idéal spirituel, plus la conscience de
son péché le tourmente et le
terrorise. » (témoignage non daté)
À
dix-huit ans, Martin Luther entre à la faculté
d'Erfurt (1501), il va suivre une formation en droit. À
partir de 1505, Martin Luther devient « maître
ès Arts ». Ses études le
mèneront à devenir docteur en
théologie. Puis surtout, il se produit un
événement dans sa vie. Il va avoir un
rôle décisif dans la prise de conscience du jeune
Martin Luther. Il est touché par la foudre, il risque la
mort, puis sorti indemne de cette mésaventure, il fait le
serment de devenir moine. Il rejoint peu de temps après les
Ermites de Saint Augustin. En 1507, il est ordonné
prêtre au sein de l’ordre des Augustins (proche des
humanistes).
En 1510, Martin Luther
missionné, il séjourne à Rome, il
n’en reviendra pas pleinement satisfait et commence
à poser l’ébauche de ses critiques. En
1511, il vit au monastère de la ville de
Wittemberg en Saxe et enseigne à l'université.
Entre 1514 et 1518, l’archevêque, puis cardinal,
Albert de Brandebourg propose des indulgences contre de
l’argent. Il sera un farouche opposant aux thèses
luthériennes qui condamneront cet usage du rachat des fautes
commises en sommes trébuchantes. En 1515, Luther commente
les épîtres de Saint Paul et organise
progressivement une autre approche de la foi chrétienne.
Le
31 octobre 1517, à Wittenberg, le prêtre Martin
Luther affiche dans la ville ses 95 thèses. Il
s’attaque notamment à la pratique des
"indulgences", qui offraient contre paiement aux fidèles
plutôt fortunés, un accès plus ou moins
direct au paradis. Il défendra de même
l’idée que les prêtres peuvent se
marier. Il pose ainsi les bases du protestantisme. Ses
thèses seront propagées des les pays Allemands sans son
avis, et connaîtront un succès certain. La
Réforme s’engage. Le commerce des indulgences
n’en n’est pas à ses
premières critiques, déjà un
siècle et demi plus tôt John Wyclif (1320-1384) et
Jan Hus (1369-1415) les dénoncèrent.
Extraits
des
thèses de Martin Luther
(numérotées de 19 à 29)
(…) Il n'est
pas prouvé non
plus que toutes les âmes du Purgatoire soient parfaitement
assurées de
leur béatitude, bien que nous-mêmes nous en ayons
une entière
assurance. Donc, par la rémission
plénière de toutes les peines, le
Pape n'entend parler que de celles qu'il a imposées
lui-même, et non
pas toutes les peines en général. C'est pourquoi
les prédicateurs des
Indulgences se trompent quand ils disent que les indulgences du Pape
délivrent l'homme de toutes les peines et le sauvent. Car le
Pape ne
saurait remettre aux âmes du Purgatoire d'autres peines que
celles
qu'elles auraient dû souffrir dans cette vie en vertu des
canons. Si la
remise entière de toutes les peines peut jamais
être accordée, ce ne
saurait être qu'en faveur des plus parfaits,
c'est-à-dire du plus petit
nombre. Ainsi cette magnifique et universelle promesse de la
rémission
de toutes les peines accordées à tous sans
distinction, trompe
nécessairement la majeure partie du peuple. Le
même pouvoir que le Pape
peut avoir, en général, sur le Purgatoire, chaque
évêque le possède en
particulier dans son diocèse, chaque pasteur dans sa
paroisse. Le Pape
fait très bien de ne pas donner aux âmes le pardon
en vertu du pouvoir
des clefs qu'il n'a pas , mais de le donner par le mode de suffrage.
Ils prêchent des inventions humaines, ceux qui
prétendent qu'aussitôt
que l'argent résonne dans leur caisse, l'âme
s'envole du Purgatoire. Ce
qui est certain, c'est qu'aussitôt que l'argent
résonne, l'avarice et
la rapacité grandissent. Quant au suffrage de l'Eglise, il
dépend
uniquement de la bonne volonté de Dieu. Qui sait si toutes
les âmes du
Purgatoire désirent être
délivrées, témoin de ce qu'on rapporte
de
Saint Séverin et de Saint Paul Pascal.
(…)
Dès
1518, les écrits de Martin Luther sont publiés et
lus en France. En juin 1520, les thèses de Martin Luther
sont brûlées par décision du pape
Léon X.
Le 3
janvier 1521, la bulle
papale "Decet romanum pontificem" excommunie Martin Luther et
ses partisans considérés
hérétiques. En avril, Luther défend sa
doctrine devant la Diète de Worms, en la présence
de l'empereur Charles Quint. Le 26 mai, Luther est banni de
l’Empire.
Avec l’invention de l'imprimerie, suite
à son excommunication, des traductions de ses
thèses circuleront rapidement en Europe. De même,
il commence à rédiger une traduction allemande de
la Bible. Il se réfugia au Château de la Wartbourg
auprès de l’Électeur de Saxe. Par
ailleurs, la faculté de la Sorbonne à Paris ne
voit pas d’un bon œil le fait que lui
échappe de tels écrits, et qu’ils
puissent ainsi circuler auprès des profanes.
En
1522, Martin Luther retourne à Wittenberg, où il y continue
son combat et ses écrits. Deux ans après, la
Diète de Nuremberg met fin à la
sentence de Worms. Entre 1524 et 1526 se déroule La guerre des
Paysans ou le Soulèvement de
l’homme ordinaire, ou en France la révolte des Rustauds. C’est une jacquerie qui
s’étendra sur le Saint Empire romain Germanique,
dans de larges parties de l’Allemagne du Sud, de la Suisse et
de l’Alsace.
En
1525, Luther se marie, et s’engage la mise en oeuvre de la
Réforme et de l'église luthérienne. Quelques
désaccords surviendront avec d'autres
réformateurs à l’exemple
d’Ulrich Zwingli (1). En 1526, une Diète se tient
à Spire, elle permet aux Princes de choisir entre les lois
catholiques et protestantes. Ce sera la première
victoire des idées de Martin Luther, ce tournant
malgré les guerres que mènera Charles-Quint sera
décisif dans l’implantation des églises
protestantes en Europe. Et elles vont ébranler fortement la
domination de Rome et du
saint-Siège.
Le 27 février
1531, La ligue de Smalkalden est créée,
c’est une union militaire au sein de l'Empire romain
germanique de Charles Quint. Elle est formée par des princes
protestants allemands du Nord, elle est dirigée par Philippe de Hesse,
puis l'Électeur Jean Frédéric de Saxe.
Le 11 octobre, les troupes des cantons protestants en Suisse furent
défaites près de Kappel où Zwingli tomba sur le champ de bataille
(et le 23
octobre, signature du traité de Kappel).
Le
17 avril 1532, la diète de Ratisbonne a lieu sans la
participation des Etats protestants de la Ligue. Le 9 juin, le parti
catholique réclame la convocation d’un Concile
général auprès de
l’Empereur. Le 23 juillet, la paix de Nuremberg est
signée entre Charles Quint et les Princes protestants. Le 13
décembre, à Bologne se produit la rencontre entre Charles Quint et
Clément VII .
Le 20
décembre 1535, François 1er consentait
à ce que l’on puisse convoquer un Concile sous
condition d’un accord stable sur la paix. En
février 1536, un accord est conclu entre le royaume de France et les
Turcs, les troupes françaises envahissent la Savoie. En juin
1536, les hostilités entre Charles Quint et
François Ier ont repris. A noël, Martin Luther fait
publier les Articles de Schmalkalden pour consigner les
prétentions et revendication de la part du protestantisme
allemand en vue d’un Concile commun avec le pape.
En 1536 mort d'Érasme, chef de
file du courant humaniste en Europe à la Renaissance. Le 18
juin 1538, Charles Quint et François Ier concluent
à Nice un cessez-le-feu. Le 19 avril 1539, Charles Quint et
la Ligue de Schmalkalden s’accordent à Francfort
sur un cessez-le-feu.
En 1541, Henri VIII, roi
d’Angleterre devient de même roi d’Irlande.
Auteur de l’Acte de suprématie quelques
années plus tôt, Henri VIII tente
d’imposer le protestantisme, il suscitera des
révoltes, il les réprimera en confisquant les
terres. Le 7 novembre, En Islande,
l’évêque islandais de Holar,
Jón Arason, est mis à mort par les Danois, qui
depuis des années cherchait à y imposer la Réforme.
En
1546, à la disparition de Martin Luther (18
février), les pays Allemands et la Scandinavie sont devenus pour deux tiers réformés.
En
1555, Une Diète est tenue à
Augsbourg. Avec l'axiome Cujus regio, jus religio (tel prince, telle
religion), les princes protestants sont définitivement
libres de leurs choix religieux.
Note :
(1)
Ulrich Zwingli 1484-1531, Suisse. Il fut curé de Glaris de
1506 à 1516, puis d'Einsiedeln de 1516 à 1518. Il
se réclama des idées d'Érasme. Il
rencontre le luthéranisme à la
collégiale de Zurich en 1519. Il défend, en 1523,
dans son commentaire « des 67 thèses
», et se trouve dans la quasi lignée de Luther.
Ses idées se propageront en de nombreux des cantons. Avec
l'aide de la ville de Zurich, il modifie le culte et les bases de
l'Église locale, en préservant que ce qui est
justifié par « l'Écriture sainte
».
Jean Calvin et la
difficile existence
du protestantisme en France
Il
est né Jehan Cauvin à Noyon, en Picardie, le 10
juillet 1509. Il fut
juriste, homme de lettres et théologien, et le
fondateur de l’église
protestante calviniste. Il fut avec Martin Luther, Ulrich Zwingli,
Guillaume Farel et Théodore de Bèze, l'un des
principaux artisans de la
Réforme protestante en Europe de l’ouest. Jean
Calvin est français,
bien qu’amené plusieurs fois à prendre
l’exil, notamment à Genève.
C'est un personnage contrasté et il fait encore
débat. Cet homme illustre
bien le seizième siècle naissant, il est un
enfant de l’imprimerie.
Détail important pour comprendre certains enjeux, pour
évidence ce en
quoi l’impression de livres et d’affiches vont
avoir comme rôle dans la
circulation des idées réformatrices.
C’est un changement fondamental de
la transmission du savoir, qui ne s’opérera plus
seulement entre gens
lettrés et le plus souvent au sein de
l’église romaine. De plus, Calvin
jouera un rôle clef dans la propagation du
français, qui mettra peu à
peu avec le temps fin au seul règne du latin concernant les
textes les
plus courants.
Calvin se perçoit comme
un « bon chrétien ». Il
ne cherchera pas à ses débuts à
créer un schisme ou une séparation avec
les autorités du saint-Siège ou locales. Il
souhaite surtout une
lecture plus conforme des saintes Écritures. Il rejoint
ainsi les
préoccupations des humanistes de son temps. Sa cause ou sa
mission est
un retour aux premières valeurs du christianisme, loin des
fastes et du
pouvoir pontifical. Ses idées se trouvent dans une certaine
continuité
de celles de Martin Luther et sa critique des indulgences. Mais, il le
sera plus dans l’esprit d’une confrontation inter-religieuse, certains
éléments de sa vie peuvent en faire un fanatique
ou un dévôt. Il est
simplement un homme remettant en cause tout
l’édifice légal de son
temps.
La Réforme a eu pour conséquences de
venir mettre à mal les
pratiques religieuses de l’époque. Nous pouvons
percevoir certains
aspects comme très rigides dans le développement
des protestantismes.
Au contraire et avec étonnement, ce rigorisme vient
ébranler mille ans
de domination de l’église chrétienne et de
Rome en Europe occidentale.
Calvin
et ses partisans prônent une liberté reconquise.
À sa mort en 1564,
l’on recensera 100.000 calvinistes. Il ne s’agit
pas d’un phénomène
marginal, mais bien un mouvement de société
à l’échelle de l’Europe. Toutefois peut-on parler d’un mouvement
populaire,
mieux vaut rester
prudent, les premiers concernés ont été
d’abord les Princes ou
aristocraties locales, et les bourgeoisies des grandes villes
principalement. Et cela ne va pas être en France sans
répercussion.
Le
fait qu’une partie des élites du pays
s’approprie la pensée calviniste
ou luthérienne, posera inévitablement au cours du XVIe siècle et
siècles qui suivront des relations plus que tendues. La
concurrence des
cultes plongera pendant des dizaines d’années dans
des guerres
meurtrières entre catholiques et protestants. Cet
état de guerre
permanente, huit conflits « inter-religieux » rien
qu’en France entre
1561 à 1594, il ne cessera que momentanément
qu’en 1598 avec la
proclamation de l’Édit de Nantes.
Ce
sont des parties non négligeable
du royaume de France choisirent la foi protestante, pour exemple, l'Aunis, voire la Saintonge ou l’on recensa
jusqu’à près 40% de la
population comme réformée, 10% à l'échelle nationale. À Paris, la
bourgeoisie a adhéré
massivement et prendre plus de part dans les affaires politiques
locales et nationales. Un des faits qui pousse à comprendre
ce
rattachement de la bourgeoisie est en l’usage de
l’argent, et du prêt
en particulier.
Sur ce point le calvinisme entre de plein fouet dans le
domaine de l’économie et des finances, doit-on
pour autant y voir un
précurseur du capitalisme ? telle est la question que se
posera Max
Weber. Il importe surtout de replacer le mouvement
réformé en Europe
dans le sillage de l’humanisme, que l’on retrouve
dans les deux camps
et surtout à la recherche d’un
équilibre entre les dogmes religieux.
François Rabelais, Étienne de La
Boétie et Michel de Montaigne sont les
grandes figures littéraires et philosophiques du XVIe siècle et des
pensées humanistes en France. Auxquels il faut rajouter le
sieur
Calvin, qui aura un rôle certes confus mais structurant au
sein de la
ville état de Genève. Il de va de soit que tout
à chacun est confronté
à des contradictions, et que personne n’y
échappe.
Jean Calvin
a semble-t-il connu un goût prononcé
pour l’organisation, sa formation
juridique a été comme d’autres une voie
ouverte sur l’administration de
la chose politique ou publique. En découlèrent pas mal
d’excès, mais
l’idée d’une
société égalitaire pointait son nez. On
peut avoir une
lecture religieuse et austère du calvinisme, mais on peut
aussi
s’interroger sur les effets "révolutionnaires" de sa pensée.
Calvin
préconisa, rien de moins que la séparation de
l’église et de l’état,
l’élection des curés ou pasteurs, il
réinventa la liturgie, et il
distingua une foi individuelle sans mettre de limite ou de passeurs
entre dieu et "ses serviteurs" autre que
Jésus Christ. Au seizième
siècle avancer de telles idées, en revenait à se mettre en rupture
avec les
logiques officielles. Il a été plus vindicatif que Martin Luther, mais
il est difficile de lui associer tous les crimes ou excès du
calvinisme
naissant.
Il n’y a pas à porter
un point de vue positif ou
négatif sur un homme ou son époque, 2009 fut
l’année du 500ème
anniversaire de la naissance de Jean Calvin. Une occasion de regarder,
de découvrir, de comprendre un siècle riche
naturellement en raison de
l’importance grandissante de l’imprimerie, qui nous
permet de mieux
cerner la naissance d’un média… et de
disposer de plus de sources pour
appréhender un courant d’idée,
l’humanisme, qui garde encore de nos
jours une certaine fraîcheur.
« Luther a certainement vaincu la servitude par dévotion, mais
parce qu’il l’a remplacée par la servitude par conviction. Il a brisé
la foi en l’autorité, parce qu’il a restauré l’autorité de la foi.
Il a transformé les clercs en laïcs parce qu’il a transformé les
laïcs en clercs. Il a libéré l’homme de la religiosité qui lui
était extérieure parce qu’il a fait de la religiosité le caractère
intérieur de l’homme. Il a émancipé le corps de ses chaînes parce
qu’il en a chargé le cœur. »
Karl Marx, Contribution à
la critique de la philosophie du droit de Hegel - 1843
Le Musée Jean Calvin à Noyon
« Ouvert
en 1930, ce musée
fut fondé à l'emplacement de la maison natale de Jean Calvin. Outre
l'histoire de cette figure, il aborde les grandes périodes du
protestantisme qu'il réinscrit dans une histoire plus large, politique,
sociale et culturelle. Il cessa d'être un lieu de culte au début des
années 1980. »
Source : Maison de l'histoire de France
Calvin et l'argent(durée 24 minutes)
Entretien de Virginie Crespo avec Michel Rocard (2009)
Source : Canal Académie
Une histoire
chronologique
de la vie de Jean Calvin et des
événements de son temps
En
1515, la mère de Jean Calvin meurt, il a six ans.
À partir de 1521, Calvin reçoit deux bourses pour
ses études juridiques et religieuses. Il s'en alla
étudier, à Paris, à Orléans
pour apprendre le grec avec Melchior Wolmar, puis à Bourges
sous l’enseignement d’Alciat. André
Alciat est rangé parmi les humanistes dans la
lignée d’Érasme. Il est
considéré comme un des premiers jurisconsultes
joignant l'étude de l'histoire à celle des lois.
Jean Calvin allait devenir licencié en droit, et il publia son
premier livre aux premières années de ses
vingt-ans un commentaire de l'ouvrage De Clemencia de
Sénèque.
Le 20 mars 1533, les
Bernois écrivent aux autorités genevoises en
faveur du protestant Guillaume Farel, celui-ci retourne à
Genève le 20 décembre. Farel organisar le culte réformé sur la
base de sa liturgie parue à Neuchâtel. La
même année, dans le cadre de ses études
Calvin a opté pour la théologie. Il aurait
été mû par une conversion subite
à la foi protestante, et il l'écrivit dans son
"Epître au cardinal Sadolet". Nicolas Cop recteur de
l'Université à Paris demande à Calvin
de lui rédiger un discours sur les Béatitudes. Ce
discours lu devant les facultés provoqua de fortes
réactions en raison des positions réformistes du
texte.
Le Parlement arrête le recteur Cop, et fait rechercher
l’auteur des écrits. Les soldats recherchent
Calvin dans tout Paris. De son collège, il serait parti de
sa chambre au moyen d’une corde, puis aurait par une tour de
la forteresse parisienne réussit à s'enfuir de
l'autre côté de l'enceinte de la ville en passant
par les toits. Dans sa fuite, il part pour Noyon, et trouve la
protection de Marguerite de Navarre. Il tentera de revenir à
Paris, mais comprend en quelques jours l’impasse dans
laquelle il se trouve dans une ville qui lui est fortement hostile.
En
août 1533, Calvin aurait participé à
une procession du chapitre de Noyon contre la peste. En novembre,
Calvin fuit près d'Angoulême, sous le nom de
Charles d'Espeville, auprès de son ami le chanoine Louis du
Tillet (curé de Claix), fils de l’ancien
vice-président de la chambre des comptes de Paris.
« Soyez assuré que les premiers légers
rapports n’auront pas telle puissance envers moi que de
renverser l’expérience que j’ai eu de
vous depuis si longues années. » (extrait
d’un courrier de Jean Calvin à Louis du Tillet).
Calvin se serait possiblement lié à cet
aristocrate lors de son premier séjour à Paris
(1523-1527). Il apparaît que depuis plusieurs
années Jean Calvin a tissé de nombreux contacts
et en particulier auprès de nobles et bourgeois se sentant
proches des idées réformées.
« Angoulême
fut la forge où ce nouveau Vulcan bâtit sur
l’enclume les étranges opinions qu’il a
depuis publiées ; c’est là
où il ourdit premièrement, pour surprendre la
chrétienté, la toile de son institution,
qu’on peut appeler l’Alcoran, ou plutôt
le Talmud de l’Hérésie,
étant un ramas de toutes les erreurs quasi du
passé, et qui serait, ce crois-je à
l’advenir, si assidu après ce travail
qu’il passait les nuits entières sans dormir, et
les jours sans manger.
Étant dans Angoulême,
dit-il ailleurs, il s’entretenait souvent tout seul dans une
longue galerie qu’il y avait en la maison de, du Tillet,
meublée lors de trois à quatre mille volumes de
livres, tant de manuscrits qu’autres. J’ai appris
de ceux qui l’ont vu et pratiqué de ce temps-là, que ses plus privés amis avaient assez
à faire à parler à lui, tant il
faisait le renchéri. »
Source :
www.histoirepassion.eu
En 1534, Calvin est converti
définitivement à la Réforme
protestante. Il résilie les bénéfices
qu'il possédait pour ne plus être lié
à l'institution catholique. On suppose que sa conversion fut
suite à un conflit d’intérêt
au sein de sa famille entre son père et son
frère. Il n’aurait pas
apprécié les méthodes du pouvoir
religieux dans cette affaire financière. C'est aussi cette
année, le 18 octobre précisément que
l'affaire des Placards éclatait, et que l'on
monta dans le royaume français des dizaines de bûchers.
Des
affiches, des tracts contre la messe sont distribués ou
apposés en une nuit à Paris et en province
à Orléans et à Amboise, où
réside la cour, ainsi que devant la porte de la chambre du
roi François 1er à Blois. Ces écrits
sont d'une rare violence : ils traitent les rites de la messe de
sorcellerie et accusent le pape, les évêques, les
prêtres et les moines de mensonge et de blasphème.
Ces placards proviennent de Neuchâtel où un
pasteur, Antoine Marcourt, les avait fait imprimer. Ce pasteur fait
partie d'un groupe de Français
réfugiés en Suisse auprès de Guillaume
Farel.
Vers 1535, son cousin Pierre Robert dit
Olivétan est le premier à faire
paraître une Bible "protestante" en français. Les
différents exils de Calvin le mèneront
à Ferrare, Strasbourg et Bâle (Suisse). C'est
à cette époque que son père meurt
ruiné et excommunié. En mars 1536, Calvin est en
exil à Bâle. Il publie, l'Institution de la
religion chrétienne (1536 pour la version latine, 1541 pour
la version française), qui contient l'essentiel de ses
idées sur la loi, la foi, la prédication, les
sacrements et les rapports entre les chrétiens et
l'autorité civile. Cet ouvrage va avoir un important
succès et retentissement. Ce livre consacre de fait la
naissance de l’église calviniste.
Les pasteurs
seront élus, les textes religieux seront surtout lisibles en
français (de l’époque) et non plus en
latin. À l'été, il arrive à
Genève, dans une ville favorable et gagnée
à la Réforme depuis peu. Il est
nommé professeur de Théologie. Il
jouera un rôle à la fois religieux et politique.
En octobre, il participe à la dispute de Lausanne, dont
l’objet est de faire basculer la ville dans le camp de la Réforme. Il écrit avec Guillaume Farel les
Confessions de foi. Elles sont publiées le 10 novembre 1536,
le texte ne satisfait pas les autorités de
Genève, elles ne signent pas les 21 articles. Les
désaccords portent sur la fréquence des
communions, et sur la sévérité
à appliquer l'excommunication. Excommunier, c’est
exclure tout individu de la norme de la société
de cette époque.
En
mars 1537, Calvin fait bannir les Anabaptistes à
Genève. En avril, il crée un syndic
chargé de se rendre de maison en maison pour s'assurer que
les habitants souscrivent à la confession de foi. Des
résistances naissent au sein de la population face aux
pressions, mais le dogmatisme de Calvin et de ses amis
prédomine. Le 30 octobre, il est demandé
publiquement aux hésitants de souscrire à la
confession de foi. Le 12 novembre, les récalcitrants sont
bannis de la ville. Le 4 janvier 1538, le Conseil
général de Genève statue que plus
personne ne doit être interdit de participer à la
communion.
Le 3 février, quatre nouveaux syndics sont
élus, et sont tous hostiles à Calvin. Les deux
reproches les plus fréquents sont le mélange
permanent du spirituel et du pouvoir temporel, et le fait que ce soit
un étranger qui décide de bannir de la ville des
genevois. Cette hostilité à Calvin ne remettra
pas en cause la réforme. En mars, le conseil pousse Calvin
à ne plus s'occuper des affaires civiles. Puis
l’emprisonne un mois plus tard. Finalement son ami
Farel et lui sont bannis de Genève en avril 1538. Il se
retire à Strasbourg, où, il continuera
à professer ses doctrines.
Le
1er août 1540, Calvin se marrie avec Idelette de
Bure, le mariage a lieu à Strasbourg. Ils vont
avoir 3 enfants, qui mourront à un très jeune
âge. Ils connaîtront neuf années
d’union au terme desquelles Idelette
décèdera (le 2 avril 1549).
En septembre 1541,
Calvin retourne à Genève. Il participera
à la mise en place d'une république calviniste
dans la ville. L'État genevois stagnait depuis le
départ de Calvin à réorganiser son
Église et subissait une pression constante de la part de
Berne son seul allié parmi la
Confédération. Les proches de Farel gagnent les
élections à Genève, les magistrats
décident donc de rappeler Calvin et Farel. Seul Calvin
accepte de revenir, à la condition que l'Église
soit désormais indépendante de l'État.
En
1542, est convoqué le Concile de Trente par le pape Paul
III, en réponse aux demandes formulées par Martin
Luther dans le cadre de la Réforme protestante, il
débutera après moultes tractations le 13
décembre 1545.
En 1545, suite à une
épidémie de peste, Calvin accusera de sorcellerie
des habitants de la ville de Genève. En quelques mois
à peine, 34 individus, après qu’ils
eurent été martyrisés, furent
brûlés comme sorciers devant les maisons
qu’ils étaient supposés avoir
pestiférées. En 1548, Calvin combat l'astrologie
dans son Avertissement contre l'astrologie judiciaire. En 1550, est
publié le Traité des scandales de Jean Calvin.
En
1557, Théodore de Bèze, ami de Calvin part en
mission à Berne, Zurich et Bâle, puis dans les pays Allemands, afin de
convaincre ces Etats d'intervenir auprès
de Henri II en faveur des Vaudois du Piémont, puis des
réformés emprisonnés à
Paris. En 1559 Calvin fonde l'Académie de Genève
dont il confie le rectorat à Théodore de
Bèze. Lorsque meurt Henri II en 1559, les protestants sont
près de deux millions en France.
En 1560,
avec la
conjuration d'Amboise, le chef de la conjuration est
Godefroy de Barry, seigneur de La Renaudie, aristocrate du
Périgord. Il réunit des hommes venus de toute la
France comme le baron Charles de Castelnau de Chalosse, Bouchard
d'Aubeterre, Edme de Ferrière-Maligny, le capitaine
Mazères, le capitaine Sainte-Marie, le capitaine
Lignières, Jean d'Aubigné (père
d'Agrippa d'Aubigné). Sont également
complices des bourgeois des villes d'Orléans, de Tours et de Lyon.
Le 1er février, les conjurés
se réunirent à Nantes pour décider
d'un plan. Les premiers troubles s'annoncent entre les catholiques et
les protestants. Au cours du mois de février et de mars, les
de Guises reçoivent plusieurs avertissements sur l'existence
d'un complot. Ils pensent tout d'abord qu'il s'agit d'un complot
fomenté par l'étranger. Puis, le 12
février, ils sont informés de la
réalité de la conjuration par Pierre des
Avenelles, un avocat parisien.
Le 22
février, ils décident de transférer le
roi François II et la cour, du château de Blois
à celui d'Amboise, bien mieux protégé.
Les conjurés, qui avaient prévu leur action pour
le 1er mars, la remettent au 16 mars. Grâce à des
complicités sur place, certains conjurés
arrivés en avance, préparent l'arrivée
du gros des troupes protestantes. Mais les de Guises font fouiller les
alentours d'Amboise, et les premiers conjurés sont
arrêtés le 10 mars. Jusqu'au 16 mars, les
arrestations se multiplient.
Le 17 mars l'attaque
surprise des huguenots effraye la cour et les rebelles, rapidement
matés, sont punis : des conjurés sont pendus aux
balustrades du château, les autres sont noyés dans
la Loire ou massacrés par la foule. Le 19 mars, Godefroi,
seigneur de La Renaudie est capturé, puis
écartelé et les parties de son corps sont
exposées aux portes de la ville. Le prince de
Condé est mis en arrestation, mais il sera
délivré quelques semaines plus tard. La
répression fera 1200 à 1500 morts.
L'amiral
Gaspard de Coligny empêchera la noblesse protestante de
Normandie de s'associer au complot. Le prince de Condé
lui-même refusera de participer à la conjuration
bien qu'il attendra à Orléans de recueillir les
fruits du de cette conjuration ; il fut désigné par le terme
de capitaine muet dans les courriers des conjurés. Jean
Calvin et la plupart des pasteurs protestants refuseront la voie de la
violence et condamneront le projet.
En décembre 1560, Michel de l'Hospital devenu
chancelier de Catherine de Médicis, grâce
à l'influence du cardinal de Lorraine, il déclare
: « Ôtons ces mots diaboliques, noms de partis,
factions et séditions, luthériens, huguenots,
papistes, ne changeons pas le nom de chrétiens ! »
(Discours de tolérance).
Le 9 septembre
1561, débute le colloque de Poissy, son objet est de
rapprocher catholiques et réformés (du 9
septembre au 14 octobre 1561). Il est convoqué à
l'initiative de Catherine de Médicis.
L'impossibilité de s'accorder sur la question de la
présence ou non du Christ lors de la
célébration de l'eucharistie conduit à
la rupture. Fin décembre 1561, des troubles sont
provoqués par les catholiques, alors que Théodore
de Bèze et Jean Malet prêchent aux portes de
Paris. La guerre civile menace, et la reine demande l'aide
armée des protestants. Plus de 2000 communautés
répondent favorablement. l'Edit de Janvier est
signé, il accorde aux protestants la liberté de
culte, mais hors des murs des villes.
Le 28
février 1562, le duc de Guise fait massacrer 80 protestants
à Wassy. S’engage la première phase de
la guerre de religion entre les deux cultes, qui en comptera en tout
huit (jusqu’en 1598). À son retour à
Paris, de Guise est accueilli comme victorieux, et le peuple
réclame une croisade contre les huguenots. Dans le sillage
du massacre de Wassy d’autres suivront. Des protestants sont
massacrés à Sens, à Tours, dans le
Maine, et en Anjou.
Le 19 mars 1563, le premier
conflit prend fin avec la paix d'Amboise. Le 27 mai 1564, Calvin
meurt à Genève.
Principaux
ouvrages de Jean Calvin :
-
L'Institution de la religion chrétienne, (1535)
-
Confessions de foi (1538)
- Traité de la
Cène (1540)
- Ordonnances
ecclésiastiques (1541)
- Traité des
reliques, (1543),
- Avertissement contre l'astrologie
judiciaire (1548)
- Traité des scandales (1550)
-
Commentaires sur l'Écriture sainte
- Le sommeil des
âmes
Lettre de Jean Calvin
au vicomte François Bouchard d’Aubeterre
Angoulème au XVIe siècle
Monsieur,
je vous prie qu’il vous plaise m’excuser en ce que
je vous déclare mon
intention par écrit, plutôt que de bouche. Il y a
deux raisons qui m’y
contraignent, car je craindrais en une chose odieuse ou
étrange de
prime face n’avoir pas telle audience qu’il serait
à souhaiter, et puis
la révérence que je vous porte m’a
toujours fermé la bouche jusqu’ici.
En la fin je me suis avisé d’essayer si je vous
pourrais apaiser en ce
dont vous êtes mal content de moi, ou pour le moins tellement
adoucir
l’offense, que vous pourriez avoir conçue, que
j’eusse ci-après
meilleure entrée à vous en satisfaire du tout.
Vous êtes marri que je
ne me conforme avec vous au service de Dieu, tel que vous
l’estimez. Si
je le faisais par mépris, comme beaucoup de gens volages ne
tiennent
guères de compte de Dieu et n ont nulle dévotion
à le servir, je ne
serais pas digne que cela me fut pardonné. Mais si la
crainte de Dieu
me contraint à faire ce que je fais, et ma conscience
m’y induit, je
crois que pour le moins je vous seray un peu plus supportable en cet
endroit.
Pour ne vous
point
fâcher par trop long propos, il
est bien certain, Monsieur, qu’il règne beaucoup
de lourdes corruptions
et abus en l’Eglise aujourd’hui, sous couverture du
nom de Dieu. On
dira bien que c’est à bonne intention
qu’on y va, mais en se faisant à
croire qu’on fait bien sans avoir témoignage de la
volonté de Dieu, on
compte sans son hôte. Il faut en somme que Dieu soit servi
à son gré,
non pas à notre appétit. Je confesse que ce
serait trop grande
présomption à moi de me fier à mon
sens propre, croyant avoir meilleur
jugement que les autres. Mais il n’est pas ici question
lequel sera le
plus sage en soi. Ceste règle est notoire à tous,
jusques aux plus
rudes et idiots du monde, que Dieu prise plus obéissance que
tous les
sacrifices qu’on lui saurait faire, par quoi sans grande
subtilité nous
pouvons bien conclure qu’il désavoue tout ce qui
ne s’accorde point à
son plaisir. Et où est-ce que nous devons chercher le bon
plaisir de
Dieu, sinon en l’Écriture sainte? Maintenant si je
vois une chose
contraire à l’Écriture, ne la dois-je
point fuir, si je ne veux
offenser Dieu à mon escient ?
Vous trouverez
étrange que ceci
se dise des choses qui sont tant reçues par tout le monde
sans
contredit. Mais je vous prie, Monsieur, combien que je sois jeune homme
et possible trop facile, qu’en une chose de telle importance,
je ne me
fusse jamais laissé transporter si
légèrement sans être convaincu par
bon témoignage et suffisant. Et quant Dieu m’a
fait la grâce de lire et
écouter patiemment, il a fallu que je me sois
rangé. Puisque est ainsi,
vous savez, Monsieur, que de communiquer aux choses mauvaises, il ne me
serait pas licite ; de ne m’en pouvoir pas abstenir sans vous
déplaire,
ce m’est une merveilleuse angoisse. Car si jamais
j’ai désiré de vous
obéir, je m’y voudrais efforcer maintenant plus
que je ne fis
quelquefois, pour m’acquitter mieux de mon devoir.
Il ne reste
que ce moyen que je vous supplie qu’il vous plaise me
pardonner si je
n’ose pas faire ce qui serait damnable en moi. Et en cela je
ne dois
être accusé de présomption, comme si je
devais être plus sage que les
autres. Car puisque Dieu m’a fait la grâce de me
déclarer ce qui est
bon ou mauvais il faut que je me règle à ceste
mesure. Il est dit que
chacun portera son fardeau. Pourtant il n’y aurait nulle
excuse pour
moi, quand même les autres seraient excusés,
puisque nous devons
cheminer selon la mesure de la connaissance que Dieu nous a
donnée. Je
ne disputerai pas subtilement sur quoi je fonde, et comment, ou
pourquoi je connais les choses qu’on tient pour bonnes
être mauvaises,
mais pour que ma capacité ne le porte point, et que je sais
aussi que
cela ne vous serait agréable. Tant y a que les
contrariétés qu’à la
messe avec ce que toute l’Écriture nous
déclare de la rémission des
péchés qui nous a été
acquise par la mort du Fils de Dieu, et aussi
avec le saint sacrement de la Cène qu’il a
institué, sont tant notoires
qu il vous sera facile d’en juger, moyennant que vous ne
refusiez point
d’ouvrir les yeux.
(Si bon vous
semble, vous
pourrez ici coucher ce qui en est simplement et en peu de paroles)
Monsieur,
je considère assez que ces choses vous seront
étranges, et que je ne
mérite pas d’être
écouté en choses si grandes. Mais s il vous plait
…
etc … lui faisant offre de communiquer plus à
plat en la présence de
l’oncle, afin que la chose ne soit
éventée plus long (Mai 1553)
Jean Calvin, huile anonyme sur panneau de bois,
musée du couvent Sainte-Catherine, XVIe siècle.
Du
vendredi du 28e jour d'avril 1564 recueilli par (Pinault (1) et écrit au
naïf autant qu'il se l'est pu remettre en mémoire, et de mot à mot
selon qu'il avait été prononcé, quoique par quelque autre ordre en
quelques mots et propos.
Mes frères,
d'autant que j'ai eu à vous dire quelque chose qui concerne l'état,
non seulement de cette Eglise mais aussi de plusieurs autres qui quasi
en dépendent, il sera bon de commencer par la prière, afin que Dieu me
fasse la grâce de dire le tout sans ambition, mais toujours regardant
à sa gloire, et aussi que chacun puisse retenir et faire son
profit de ce qui sera dit. Il pourrait sembler que je m'avance beaucoup
et que je ne suis pas si mal que je me fais accroire : mais je vous
assure que combien que je me suis trouvé autrefois fort mal, toutefois
je ne me trouvai jamais en telle sorte ni si débile (faible) comme je
suis. Quant on me prend pour me mettre seulement sur le lit, la tête
s'en va et m'évanouis incontinent(tout de suite). Il y a aussi cette
courte haleine qui me presse de plus en plus. Je suis en tout contraire
aux autres malades : car quand ils s'approchent de la mort, leurs sens
s'évanouissent et s'égarent. De moi, vrai est que je suis bien hébété,
mais il semble que Dieu veuille retirer tous mes esprits dedans moi et
les renfermer, et pense bien que j'aurai bien de la peine et qu'il me
coûtera bien à mourir, et je pourrai perdre le parler que j'aurai
encore bon sens : mais aussi en ai-je averti et ai dit ce que je
voulais qu'on me fît, et par ainsi j'ai bien voulu parler à vous
devant que Dieu me retire, non pas que Dieu ne puisse bien faire
autrement que je ne pense ce serait témérité à moi de vouloir
entrer en son conseil.
Quand
je vins premièrement en cette Eglise il n'y avait quasi comme rien. On
prêchait et puis c'est tout. On cherchait bien les idoles et les
brûlait-on, mais il n'y avait aucune réformation. Tout était en
tumulte. Il y avait bien le bonhomme Maître Guillaume et puis l'aveugle
Couraut (non pas né aveugle, mais il l'est devenu à Bâle). D'avantage
il y avait Maître Anthoine Saulnier, et ce beau prêcheur Froment qui
ayant laissé son devantier (tablier) s'en montait en chaire, puis s'en
retournait à sa boutique où il jasait et ainsi il faisait double
sermon.
J'ai vécu ici en combats merveilleux, j'ai été salué par moquerie le
soir devant ma porte de 50 ou 60 coups d'arquebuse. Que pensez-vous que
cela pouvait étonner un pauvre écolier timide comme je suis, et comme
je l'ai toujours été, je le confesse?
Puis après je fus chassé de cette ville et m'en allai à Strasbourg,
où ayant demeuré quelque temps je fus rappelé, mais je n'eus pas
moins de peine qu'auparavant en voulant faire ma charge. On m'a mis les
chiens à ma queue, criant here here, et m'ont pris par la robe et par
les jambes. Je m'en allai au Conseil des 200 quand on se combattait et
retins les autres qui y voulaient aller et qui n'étaient pour faire
cela : et quoi qu'on se vante d'avoir tout fait comme Monsieur de Saulx
(2) je me trouvai là et en entrant on me disait : Monsieur retirez
vous ; ce n'est pas à vous qu'on en veut. Je leur dis : Non ferai,
allez méchants, tuez-moi, et mon sang sera contre vous, et ces bancs
mêmes le requerront.
Ainsi
j'ai été parmi les combats et vous en expérimenterez qu'ils ne seront
pas moindres, mais plus grands. Car vous êtes en une perverse et
malheureuse nation, et combien qu'il y ait des gens de bien, la nation
est perverse et méchante, et vous aurez de l'affaire, quand Dieu m'aura
retiré : car encore que je ne sois rien, si sais-je bien que j'ai
empêché trois mille tumultes qui eussent été en Genève. Mais prenez
courage et vous fortifiez, car Dieu se servira de cette Eglise et la
maintiendra, et vous assure que Dieu la gardera.
J'ai eu beaucoup d'infirmités lesquelles il a fallu qu'ayez supportées,
et mêmes tout ce que j'ai fait n'a rien valu. Les méchants prendront
bien ce mot : mais je dis encore que tout ce que j'ai fait n'a rien
valu, et que je suis une misérable créature. Mais si puis-je dire cela
que j'ai bien voulu, que mes vices m'ont toujours déplu, et que la
racine de la crainte de Dieu a été en mon coeur, et vous pouvez dire
cela que l'affection a été bonne, et je vous prie que le mal me soit
pardonné, mais s'il y a du bien, que vous vous y conformiez et
l'ensuiviez.
Quant à ma doctrine, j'ai enseigné fidèlement et Dieu m'a fait la grâce
d'écrire, ce que j'ai fait le plus fidèlement qu'il m'a été possible,
et n'ai pas corrompu un seul passage de l'écriture, ne détourné à mon
escient ; et quand i'eusse bien peu amener des sens subtils, si je me
fusse étudié à subtilité, j'ai mis tout cela sous le pied et me suis
toujours étudié à simplicité.
Je n'ai écrit aucune chose par haine à l'encontre d'aucun, mais
toujours ai proposé fidèlement ce que j'ai estimé être pour la gloire
de Dieu.
Quant à nôtre état intérieur, vous avez élu Monsieur de Bèze pour tenir
ma place. Regardez de le soulager, car la charge est grande et a de la
peine, en telle sorte qu'il faudrait qu'il fût accablé sous le fardeau.
Mais regardez à le supporter. De lui, je sais qu'il a bon vouloir et
fera ce qu'il pourra.
Qu'un chacun regarde à l'obligation qu'il a non seulement à cette
Eglise, mais à la ville, laquelle vous avez promis de servir tant en
adversité qu'en prospérité, et ainsi qu'un chacun continue sa vocation
et ne tâche point de se retirer ni pratiquer. Car quand on va par
dessous terre pour échapper, on dira bien qu'on n'y a pas pensé, et
qu'on n'a sollicité ceci ni cela. Mais qu'on regarde à l'obligation que
vous avez ici devant Dieu.
Et regardez aussi qu'il n'y ait point de piques ni de paroles entre
vous, comme quelquefois il y aura des brocards qui seront jetés. Ce
sera bien en riant, mais le coeur aura de l'amertume. Tout cela ne vaut
rien et mêmes il n'y a point de chrétienté. Il se faut donc garder de
cela et vivre en bon accord et toute amitié sincèrement.
J'avais
oublié ce point : je vous prie aussi ne changer rien, ni innover — on
demande souvent nouveauté — non pas que je désire pour moi par ambition
que le mien demeure, et qu'on le retienne sans vouloir mieux, mais
parce que tous changements sont dangereux, et quelquefois nuisent.
A mon retour de Strasbourg je fis le Catéchisme à la hâte, car je ne
voulus jamais accepter le ministère qu'ils ne m'eussent juré ces deux
points, à savoir de tenir le Catéchisme et la discipline, et en
l'écrivant, on venait quérir les morceaux de papier large comme la
main, et les portait-on à l'imprimerie. Combien que Maître Pierre Viret
fût en cette ville, pensez-vous que je lui en monstrasse jamais rien.
Je n'eus jamais le loisir, et avais bien pensé quelquefois d'y mettre
la main si j'eusse eu le loisir. Quant aux prières des dimanches, je
pris la forme de Strasbourg et en empruntai la plus grande partie. Des
autres je ne les pouvais prendre d'eux, car il n'y en avait pas un mot
: mais je pris le tout de l'Ecriture. Je fus contraint aussi de faire
le formulaire du baptême, étant à Strasbourg, et qu'on m'apportait les
enfants des Anabaptistes de cinq et de dix lieues à la ronde pour les
baptiser. Je fis alors ce formulaire rude, mais tant il y a que je ne
vous conseille de ne changer (sic).
L'Eglise
de .... (3) a trahi ceste-ci, et ils m'ont toujours plus craint
qu'aimé, et je veux bien qu'ils sachent que je suis mort en cette
opinion d'eux qu'ils m'ont plus craint qu'aimé, et encore me craignent
plus qu'ils ne m'aiment, et ont toujours eu pour que je ne les
troublasse en leur eucharistie.
Ce propos (4)
doit être mis ci-dessus en quelque endroit duquel il ne me souvient. Il
usa de ces mots que dessus. Je ne les ai point couchés en double et
incertitude. Je ne doute pas qu'il ne les couchât mieux et qu'il ne dit
davantage. Mais ce dont il ne m'est pas souvenu assurément, je l'ai
omis. Il prit un honnête congé de tous les frères qui le touchèrent en
la main, l'un après l'autre, fondons tous en larmes. Ecrit le premier jour de mai 1564, duquel mois et an il mourut le vingt-septième jour.
Ultima
Calvinus nobis quae verba locutus, Quae meminisse mihi licuit certoque
referre, Hic mihi descripsi monumentum, sed mihi soli. I.P.M. (5)
Notes :
(*) Rédigé un mois avant sa mort à Genève. Le texte a été mis en un français plus actuel.
1) Nous ne savons pourquoi ce nom est entre parenthèse.
2) Nicolas des
Collars sieur de Saules, collègue de Calvin à Genève pendant de
longues années, plus tard à Londres et à Orléans.
3) Le nom est omis, il s'agit de Berne.
4) relatif à Berne
5) Les dernières paroles que Calvin nous a dites, qu'il m'a été permis
de me souvenir et de rapporter avec certitude, j'ai écrit ici un
mémorial pour moi, mais pour moi seul.
Calvin
face aux
anabaptistes
0
Par TKR, le 21
Août 2007
En
raison d'une répression rapide dans son terreau
alémanique, l'anabaptisme s'est peu répandu en
Suisse romande. Il a néanmoins suscité de vives
oppositions théologiques. Ainsi, en 1532, deux rebaptiseurs
étrangers torturés à Bâle
signalent que leur nombre augmente à Genève (sans
preuve concrète cependant). A la mi-mai 1537, les Hollandais
Herman de Gerbehaye et André Benoît d'Engelen
demandent au Conseil des deux cents la tenue d'une dispute
théologique dans l'ancien monastère de Rive.
En
butte aux critiques du camp libertin, Jean Calvin (1509-64) profite de
l'occasion pour reluire son blason. La confrontation dure deux jours.
Elle achoppe sur les questions du baptême et
d'unité de l'Eglise. Les deux Néerlandais doivent
quitter la cité et deux semaines plus tard, Jean Bomeromenus
et Jean Tordeur de Liège sont aussi expulsés. A
l'automne, Calvin fait remarquer aux autorités que des
citoyens persistent dans «la fausse foi». Certaines
personnalités sont connues: Jean Japin de Cologny, un des
premiers citoyens favorables à la Réforme, est
condamné à un an de prison afin de ne plus
troubler les prêches, mais encore Jacques Merauld de Lyon et
Jean Moynier.
Leurs partisans semblent avoir
été plus nombreux, car les autorités,
réservées, ordonnent en octobre de ne pas leur
refuser le sacrement mais de simplement les admonester, ce dont se
plaint Farel encore en janvier 1538. Quoi qu'il en soit, les quelques
punitions ne dépassent pas le stade de l'emprisonnement ou
du bannissement. Après le départ de Calvin en
juin 1538, les anabaptistes ont le droit de retourner en ville
à condition d'obéir aux lois, renouant ainsi avec
une politique de relative tolérance qui a prévalu
jusqu'à l'adoption définitive de la
Réforme, le 21 mai 1536. Mais cela ne dure qu'un temps.
Revenu
en 1541 de Strasbourg, où il s'est marié
à Idelette de Bure (la veuve de Jean Stordeur, ce dernier
ayant renoncé à sa foi grâce
à son adversaire picard) et s'est confronté plus
durement aux anabaptistes, Calvin (à l'origine le moins
anti-anabaptiste de tous les grands réformateurs) publie ses
Brèves instructions pour armer tous bon fidèles
contre la secte commune des anabaptistes dans lesquelles il
réfute et condamne avec virulence tous les points de la
théologie des rebaptiseurs. Dès lors, on ne
recense plus d'anabaptistes, vraisemblablement exilés ou
rentrés dans le giron, au bout du lac.
Signalons
également que le fameux docteur catalan Michel Servet,
brûlé pour cause d'antitrinitarisme en 1553, peut
être rattaché à la mouvance de la
Réforme radicale. Les anabaptistes font de nouveau parler
d'eux dans la cité de Calvin lorsque Pierre Kennel, un
mennonite français professeur de biologie, est
chassé de l'université le 7 mai 1915 à
la demande des autorités cantonales et
académiques: il refusait de répondre à
l'appel des armes lors de la Grande Guerre. Aujourd'hui, on trouve une
petite communauté à Ferney, qui doit beaucoup
à l'émigration bernoise de l'entre-deux-guerres.
Source : Le Courrier –
Quotidien suisse
et
indépendant
Carte
sur le Protestantisme et son expansion en Europe
Sources principales
***
Vidéos sur le Protestantisme
et
bibliographies de Luther et Calvin
Sources principales sur le web :museeprotestant.org,
renaissance-france.org, histoirepassion-eu, Larousse.fr,
linternaut.com, wikipédia.org, etc.
Vidéos : un choix
de sept documents sur le protestantisme en ligne...
Les "Protestants
et la France" en 3 parties par Patrick Cabanel (33 minutes)
Jean Calvin en
deux parties par Olivier Abel (25 minutes)
Un film de Réné
Allio sur les Camisards (1972-1h45)
L'histoire du
Protestantisme du XVIe siècle à la Révolution (1h45)
Bibliographie sur Martin
Luther :
-
DELUMEAU Jean, Naissance et affirmation de la Réforme, PUF,
coll. «Nouvelle Clio». - FEBVRE Lucien, Martin Luther,
un destin, PUF, 2008, coll. Quadrige. 1ère édition : 1928. - MAYEUR Jean-Marie, PIETRI
Charles, PIETRI Luce, VAUCHEZ André, VENARD Marc (dir.),
Histoire du christianisme, t. 7 : De la réforme à
la Réformation (1450-1530), éditionss Desclée, 1994. Bibliographie
sur Jean Calvin :
- Œuvres
choisies (contient l'épître à Sadolet,
le traité des reliques, les préfaces à
la Bible), éditions Gallimard, Folio, 1995.
-
Œuvres, Paris, Gallimard, Bibliothèque
de la Pléiade, 2009.
-
Ses Lettres latines ont été publiées
par Théodore de Bèze, 1586,
traduit par Antoine Teissier, 1702 ; ses Lettres françaises,
par Jules
Bonnet, 1854.
- Sa Vie a été
écrite par Théodore de Bèze, puis par
Jean-Marie-Vincent Audin, Paris, 1841; par Paul Henry, Hambourg, 1844,
et par Félix Bungener, Paris, 1864.
- La vie de
Jean Calvin, Théodore de Bèze, éditions Europresse, 1993.
-
Castellion contre Calvin ou Une conscience contre la violence, de
Stefan Zweig, 1936
- Le Castor Astral, 1997, préface
d'Hervé Le Tellier
-
Calvin, sources et évolution de sa pensée
religieuse par François
Wendel, 1950, éd. PUF,
réédité par Labor et Fides,
Genève, 1985.
- La morale selon Calvin par
Éric Fuchs, 1986, Édition : Cerf, Paris
-
Calvin et la dynamique de la parole, Olivier Millet,
Éditeur H. Champion, Paris, 1992.
- Calvin, Bernard Cottret, éditions Petite
bibliothèque Payot,1998.
- Jean Calvin, Denis
Crouzet, éditeur Fayard, 2000
-
Calvin Mystique, au cœur de la pensée du
réformateur, Carl A. Keller, éditeur
Labor et Fides, 2001.
- Marc Vial, Jean Calvin : Introduction
à sa pensée théologique,
éd. Labor et Fides, 2008.
- Calvin et
le calvinisme : Cinq siècles d'influences sur
l'Église et la Société, Ernst Hirzel, éd.
Labor et Fides, 2008.
- Calvin, Au-delà des
légendes, Yves Krumenacker, éditions
Bayard, 2009.
- Renaissance et Réforme, Jules
Michelet, Coll Bouquins, Robert Laffont,1982
- Chronique de
la France moderne, le 16ème Siècle, Joel
Cornette, éditeur Sedes, 1993.
- Jean Calvin, Denis
Crouzet, éditeur Fayard 2000
- Jean Calvin, Puissance de la
Loi et limite du Pouvoir, Denis Muller, Coll. Le Bien Commun, éd.
Michalon 2001.
- Histoire générale du
protestantisme, Émile G. Léonard, La
Réformation éd. PUF, 1961.
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