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Quartier de la Porte Saint-Denis
Lieux connus et oubliés & célébrités du quartier
On y dansait, on y chantait,
on y jouait, on se grisait dans les cafés ou les guinguettes, il baignait comme une atmosphère populaire.
Peinture de Jean Béraud, ci-contre
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Les faubourgs du Temple, Saint-Martin et Saint-Denis, ainsi que l'axe des Grands
Boulevards de la place de la République (ex. place du Château d'Eau), en passant par le boulevard
Bonne-Nouvelle jusqu'au faubourg de Montmartre, connurent du début du
monde contemporain (1789) jusqu'à l'enclenchement de la seconde guerre
mondiale (1939) une fièvre particulière, celle de la fête et du
spectacle vivant avant l'arrivée du cinématographe comme nouvel art ou
distraction populaire.
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Si un film peut illustrer au mieux
l'ambiance populaire des faubourgs du nord-est parisien au début du XIXe siècle (un peu avant 1830),
nous vous conseillons de voir ou revoir absolument le film Les Enfants du paradis de Marcel Carné. Des fresques en image et en studio du "boulevard du Crime",
alias le boulevard du Temple (3ème arrondissement), nommer ainsi en
raison de pièces de théâtre qui mettaient en scène des affaires
criminelles (ci-dessus la présentation du film). Le dernier théâtre du
boulevard du Temple de cette époque ayant perduré est le Dejazet à
proximité de l'ancienne place du Château d'Eau. Et la configuration urbaine
de cet axe s'est beaucoup transformée lors des travaux haussmanniens, lui donnant
son visage actuel.
Ps : Marcel Carné et
Jacques Prévert, (...) ont fait de nombreux films ensemble : le premier
comme metteur en scène, le second comme dialoguiste et scénariste. Avec
"Les enfants du Paradis" sorti en 1945, les deux hommes signent leur
sixième collaboration. ("Les Enfants du Paradis", France Culture - 31/12/2018)
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Photo des Grands Boulevards et voitures à cheval, au fond la porte St-Denis,
les premiers omnibus ou transports en commun étaient à cheval et datent de 1830
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Les
faubourgs de la rive nord et une partie des Grands Boulevards depuis la place de la
République représentaient dans l'esprit des pudibonds bourgeois des
lieux de débauche, pour d'autres d'encanaillement, pour la police des
lieux de complots où fourmillaient les dangereux "rouges" ou agitateurs
révolutionnaires. Mais aussi une activité importante qui ne se limitait
pas aux seules activités festives, le jour sa nature industrieuse et
commerciale en faisait un des poumons économiques de la capitale. Plus
à l'ouest par exemple, la presse écrite s'y développa. L'axe ou perspective de la
place de la Bastille à l'église de la Madeleine a été dénommé sous le second Empire : le Boulevard ou le "Boulevart", ou pouvait s'appeler aussi les boulevards selon les auteurs, et le mot provient du mot néerlandais bolwerc (ou bolwerk) signifiant le rempart. Cet axe offre par ailleurs une histoire
culturelle, intellectuelle, littéraire, et politique qu'il n'est pas possible ici
de synthétiser. Nous, nous limiterons au quartier de la Porte
Saint-Denis et à en décrire ses principales notoriétés : lieux et
personnages célèbres.
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Les cafés concerts ou caf'conc' : le café en chantant et pas de danse
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Si
l'estaminet, plus propre au Nord de la France ou la guingette, voire
l'auberge, le troquet ou bistrot (*), ces cafés de la capitale
d'autrefois pouvaient aussi
accueillir des moments récréatifs, des tréteaux ou sur une table
d'arrière-salle, l'échoppe se transformait pour une soirée en cabaret pour chanter les airs à la mode. Bal,
café-chantant ou goguette, café-théâtre puis café-concert ou cabaret, puis music-hall, ces
différentes
appelations désignaient des espaces de spectacle, plus ou moins grands,
privés ou publics, pour certains en extérieur à même le pavé ou la chaussée pour les
bals populaires.
Bal du 14 juillet en 1923 dans le faubourg St-Denis (crédit Bnf)
Dans le quartier de la Porte Saint-Denis,
la première apparition d'un lieu autorisé, c'est-à-dire dédié à la danse et à la musique se
fit
avec les "bals du bois de Boulogne", cette voie de circulation portait cette dénomination à la fin
du XVIIIe siècle et fut interdit en 1785. Il se situait à l'emplacement du passage du Prado actuel, et s'y tenait une salle de danse.
Il exista aussi en son sein un hôtel de Boulogne, ce même passage a été
réaménagé dans un style art-déco en 1930 et changea de nom, il a repris l'appellation du
musée madrilain du Prado (à ne pas confondre avec une rue qui se trouvait sur l'île de la
Cité).
Longtemps les bals ont été un objet de cour
réservés à l'aristocratie, il se popularisèrent par l'ouverture de bals
publics à partir de la régence du duc Philippe d'Orléans, avec la
Révolution des nouveaux rythmes firent leur apparition, des cadences
plus saccadées avec une influence des marches militaires. Au XIXe
siècle se fit la distinction entre musiques savantes et populaires, la
chanson si prisée depuis des lustres passait au registre d'un art
mineur, trop marquée par la goualante des faubourgs.
Le café-chantant a été simplement l'ancêtre du café-concert, qui
se vit à son tour remplacé par un anglicisme avec le music-hall dans les années 1920. Le
terme cabaret
recoupe à peu près tous les apects d'un genre plutôt éclectique où pouvait se
mélanger diverses formes de prestations artistiques, et à diverses
heures du jour ou
de la nuit. Si certains propriétaires firent fortune, d'autres y
laissèrent leurs
dernières économies. La concurrence fut rude et il fallait faire grand
ou savoir attirer un public volatile avec les vedettes du moment,
ou avec des artistes inconnus pour quelques francs, pas toujours
versés.
Ces
epaces improvisés ou dans
des locaux en durs ont fait
les beaux jours du Paris au commencement du XIXe siècle avec
les bals et cafés chantants, et "goguettes" si chères au chansonnier
Béranger comme premières formes de divertissements (1817-1848), mais où il évita de se produire (Chanter la révolution avec l'historien Philippe Dariulat et Les Goguettes - Paroles d'histoire 15/11/2021). Le café-concert
prenait son envol cinquante
ans après, son apogée se situa de 1880 à 1900 sous la troisième
République. Les autorités jusqu'en 1906 interdirent 6.000 chansons
jugéés trop
attentatoires aux bonnes moeurs ou à la morale publique.
Plusieurs
quartiers
de la rive droite de la capitale, des Champs Elysées, en passant
par la place Clichy, Montmartre, Belleville, Ménilmuche et le long
des Grands
Boulevards, etc. allaient vivre une effervescence particulière. A l'échelle
de Paris et selon André Chadourne, il
existait sous la troisième République, à ses débuts, une
cinquantaine de concerts chaque jour dans la capitale. Ce qui reflètait
les chiffres officiels, pas obligatoirement la réalité d'un phénomène
d'ampleur. Faut-il préciser que les salles de spectacle devaient être
déclarées en bonne et due forme.
Un vrai phénomène social et un peu trop hors des normes convenues,
sortes d'espaces de décompression des masses populaires, mais néanmoins
surveillés et facteurs de scandales réguliers.
Premier café-chantant établi sur les champs-Elysées (crédit Bnf)
Selon Anatole France dans une chronique parue dans Le Temps :
« De loin, les Ambassadeurs, l'Horloge et l'Alcazar apparaissent comme
des palais enchantés. Ces guirlandes lumineuses formées de globes
d'opale, ces portes de feu d'une architecture féerique, ces grands
arbres auxquels la clarté du gaz donne l'éclat précieux de l'émeraude
et qui semblent baignés dans une atmosphère magique ces robes claires,
ces bras et ces épaules nus, aperçus à travers des massifs de fusains,
dans un salon mauresque, c'est le palais d'Armide sous la fraicheur du
soir. Quel charme pour les esprits incultes Quel rafraîchissement de
l'âme et du corps Quel bain de volupté pour un commis qui sort de son
magasin, pour un clerc d'avoué ou pour un employé de ministère. » Les cafés-concerts d'André Chadourne (1889).
Les cafés-concerts ont connu
d'importants
succès publics dans la seconde moitié du XIXe siècle, ils recouvraient
presque toute l'étendue de la chanson
populaire ou "gouailleuse", ainsi que des animations burlesques, voire
de
la pantomine, et ils servaient par
ailleurs de débits de boisson et de tabac. En bref, ce qui pouvait
attirer le badaud et sans avoir à payer une entrée, le prix de la
boisson servait à faire tourner la boutique. La clef de cette économie
fleurissante, et un développemnent qui permettait de payer des artistes
d'un soir, pour les plus en vogue avec des petits contrat au mois,
d'autres allaient connaître des succès considérables parce que
promotteurs d'un style, ou des interprètres de renoms qui gardent
encore aujourd'hui quelques registres connus ou restent des airs assez
familliers. Pierre-Jean Béranger, plus tard Aristide Bruant ont été les
deux grandes figures illustrantes des chansonniers parisiens.
Certaines
formes artistiques
allaient peu à peu tomber en désuétude, aux rythmes des changements
qui se succédèrent, et les établissements sous l'enseigne
des cafés-concerts avant la
seconde guerre mondiale allaient pour beaucoup disparaître ou changer
de fonctions. Les salles de cinéma entre autres remplacèrent de
nombreux lieux festifs, une page se tournait. Et dans les
quartiers à proximité des gares, les quartiers St-Martin et St-Denis
allaient connaître une certaine baisse d'activité, les arts du
spectacle vivant et de la vie
parisienne se dérouler sur les nouveaux rythmes musicaux en rive gauche
après 1945 et le terme de music-hall dominé les anciens vocables,
quelques temps...
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(*) Il existe au sujet du terme"bistrot", au moins deux explications.
L'une avec deux variantes, le vocable aurait fait son apparition avec
Napoléon Ier en Russie, il est ainsi prêté à ce terme l'idée des
commandes des soldats pour répondre à leurs "soifs" au plus vite, "bistra"
ou "bystro" voulant dire en Russe rapide ou vite ; ou bien à Paris en 1815 en raison de la présence de cavaliers cosaques pressés d'être servi.
Mais ces deux versions sont contestées en raison de l'apparition bien
plus tardive du mot bistrot dans le langage courant.
Sinon en deuxième solution, il pourrait s'agir plutôt d'un mot formé à
partir de "bistouille ou de bristouille", ces idiomes sont associés à
une mauvaise eau-de-vie, ou bien à l'idée de remuer ou de
touiller. « Plus
vraisemblablement, ce mot ayant d’abord appartenu à l’argot parisien
serait formé par croisement entre mastroquet et bistingo. Déjà, on note
que l’expression chez le bistro est apparue juste après chez le mastro,
où ce dernier mot est l’abréviation de mastroquet. Ce serait donc le
modèle sur lequel le mot bistro a été formé, à partir d’un mot d’argot
du milieu du XIXe siècle, bistingo, qui désignait un petit restaurant.
Ensuite, l’ajout d’un t final se serait déroulé lors du passage du mot
dans la langue populaire, par analogie avec la finale d’autres mots. En
même temps qu’il était repris dans l’orthographe bistrot, ce "t" s’est
fait entendre dans des dérivés comme bistrote, bistrotier, bistroter. » (source : Orthodidacte.com )
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LES CAFÉS CHANTANTS
« Nous ne pouvons nous dispenser de donner ici quelques renseignements
sur les cafés chantants, qui représentent dans une sphère particulière
l'emploi d'une soirée, ne fut-ce qu'au point de vue de la simple
curiosité et comme contraste avec d'autres distractions d'un ordre plus
élevé.
L'étranger qui ignore Paris a bien raison de tenir à tout voir et tout
savoir et de ne rien négliger. C'est souvent dans les sphères les plus
humbles que l'on trouve les sujets d'observation les plus saisissants
et les plus neufs, Il est donc bon de voir au moins une fois ces
établissements lyriques, qui se sont multipliés en très grand nombre
depuis quelque temps, et représentent peut-être un commencement
d'initiation de la multitude au sentiment et au goût de la musique. |
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On lit dans le volume très curieux intitulé Histoire des Spectacles de la Foire, pour faire suite à l'Histoire du Théâtre-Français,
par les frères Parfait, publiée il y a plus de cent ans par un anonyme,
qu'un sieur D... avait imaginé d'ouvrir un café dans lequel on
représentait des parades, des scènes dialoguées dans le genre grivois.
Le prix des consommations représentait le prix des places du spectacle,
dont on se trouvait jouir sans rétribution.
Le malheur voulut que quelqu'un trouva un jour, dans une tassé de café
qu'on lui servit, un bout de chandelle. Cet événement causa beaucoup
d'émoi dans l'assistance; on cria, on menaça, on faillit faire un
mauvais parti au chef de l'établissement et on surnomma désormais son
café théâtre le café des bouts de chandelles. (…)
« Il y a de plus une foule de cafés-chantants disséminés dans divers
quartiers de Paris, au Palais Royal, à la porte Saint-Denis, au
boulevard du Temple, rue Montmartre, etc. On ne peut nier que ces
établissements, qui sont sans doute un progrès sur le café de pure
consommation, ne puissent avoir de bons résultats pour la classe en
général assez peu musicale qui fréquente les cafés et les estaminets.
Mieux vaut, après tout, entendre un morceau de chant, si médiocre qu'il
soit, que le bruit exclusif du domino ou le cri du garçon.
Quelques-uns de ces cafés ont de simples estrades sur lesquelles se
placent les artistes qui n'ont d'autres ressources, après avoir chanté
leur air, que d'aller se mêler à la foule des consommateurs de bière et
de grog, ce qui produit assez peu d'illusion, surtout pour les morceaux
de haut sentiment qui visent a la passion et au pathétique. Les cafés
chantants d'un ordre supérieur ont des théâtres entièrement séparés du
public. Le piano, toujours si fade et si monotone à la longue, est
remplacé par un orchestre suffisant et qui s'étend jusqu'au piston
inclusivement.
Le grand problème à résoudre pour ces sortes d'établissements doit être
d'offrir à leur public des consommations honnêtes et qui ne soient pas,
comme il n'arrive que trop souvent, de véritables empoisonnements
déguisés. C'est à cela surtout que les cafés chantants devront de voir
leur niveau s'élever : ils cesseront aussi d'être l'apanage presque
exclusif de la classe un peu mêlée et confuse, il faut bien le
reconnaître, qui les a fréquentés jusqu'à présent.
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Le Café chantant, une émission qui racontait
les origines du café-concert sur la Chaîne Nationale le 23 août 1955. (France Culture)
Aux origines du café-concert : cliquez ici !
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Le Concert du Cheval Blanc & Concert de La Scala
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Au 13 du boulevard de
Strasbourg existait à l'origine une auberge dite du Cheval blanc, puis
elle devint une salle de spectacle sur le boulevard, sous le nom de Concert du
Cheval-Blanc en 1857. Avant sa réouverture en 1874, le lieu était détruit par la propriétaire des bals de l'Elysée
Montmartre et laissa place à une salle de plus de 300 mètres carrés et une jauge
de 1400 spectateurs. Devant
les réussites de l'Eldorado, presque en face sur le boulevard de
Strasbourg et au sein du quartier voisin de St-Martin, le Cheval-Blanc
changeait de nom en 1876 et se vit baptiser La Scala,
comme l'opéra de Milan avec la même espérance de réussite. Et allait devenir la salle de spectacle la plus
en vue dans son domaine et connue à l'internationnal comme sa rivale.
La Scala
parisienne était consacrée à l'opérette, au tour de chant et fut le
concurrent de l'Eldorado. Le café-concert récupèra ainsi ses
vedettes, de nombreux talents s'y produisirent comme : Fragson, Paulus, Eloi Ouvrard, Yvette
Guilbert, Polin, Félix Mayol, Fréhel, Mistinguett, Georgius, Dranem et
Damia. Par après, il fut un temps un théâtre consacré aux vaudevilles
de Feydeau avec des actrices comme Marie Dubas et Pauline Carton sur les
planches, et il retrouva en 1934 une dernière fois son éclat d'antan avec le tour de
chant de Damia. En 1936, sa vocation première prenait fin et le lieu était
réaménagé en salle de cinéma (1200 spectateurs) avec une décoration
art-déco. Il deviendra par la suite un cinéma porno multiplexe dans
les années 1970.
Ci-contre : Affiche de 1891 des représentations de Jules Mévisto par Maximilien Luce. |
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Le Concert Parisien & le Concert Mayol |
Cet
espace resta en activité plusieurs décennies. Le Concert
Parisien puis le concert Mayol, son entrée se situait au 10, rue de
l'échiquier. Le lieu ouvrit ses portes à la fin du XIXe siècle.
Ce fut là, entre autres, qu'Yvette
Guilbert se produisit, comme bien d'autres artistes "au plus offrant
des caf'conc", et elle y conduisit une revue qui fit "sa gloire et
celle des peintres qui la croquèrent".
D'autres
figures de l'époque comme Dranem, Paulus, Valentin Sardou, Maurice
Chevalier et Raimu y firent leurs premières prestations sous une des deux
enseignes.
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A son origine : « Le
Concert Parisien, dans le faubourg Saint-Denis, est long, étranglé. De
là, difficulté de circuler et de voir. De plus, l'assistance y offre de
nombreux contrastes. Tandis que, dans les baignoires se pavanent et
s'agitent plus qu'ailleurs dandys et cocottes, le fond de la salle et
les galeries supérieures regorgent d'une population gouailleuse de
commis et d'ouvriers ». In Les cafés-concerts d'André Chadourne, éditeur E. Dentu, 1889 (source Gallica-Bnf).
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En
1909, Félix Mayol (1872-1941) rachetait l'établissement après s'être
produit régulièrement sur la scène du Concert Parisien et mettait
l'établissement à son nom déjà célèbre. Le nouveau patron fit ouvrir
l'acceuil du public dans la rue de l'Echiquier, il aménagea l'entrée
des artistes
dans l'immeuble adjacent. Dans la partie haute de la porte cochère, Mayol fit
surplombé deux
anges, comme clin d'œil à son passé religieux (ancienne Maison ou second couvent des Filles-Dieu).
Seuls les angelots étaient restés visibles comme traces d'un
immeuble rénové, à l'extérieur incertain ou virant au grisâtre, et le portrait coloré de Mayol n'est plus présent. Lire sur cette même page un portrait de Félix Mayol.
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Les
revues à grand spectacle s'y succèdèrent sous la
houlette de divers directeurs comme Henri Varna. Des grands noms du spectacle et du chant s'y produisirent : Marie Dubas,
Lucienne Boyer, Fernandel, Tino Rossi, etc. Il redevint par la suite de nouveau un music-hall, mais
d'un style dit "osé" dans les années d'après-guerre, l'établissement se consacra au nu dit esthétique.
Le Concert Mayol a fini en magasin d'alimentation en libre-service à la fin du XXe siècle. |
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Le café-concert de l'Alcazar d'hiver |
Il se situait au 10, rue du faubourg Poissonnière et où se produisit la chanteuse Thérésa, il se trouvait sur la partie de
trottoir du côté 10ème arrondisemment, de l'autre côté nous sommes dans le 9ème,
où se tenaient au début de la rue en partant des grands-boulevards le
journal Le Matin (disparu en 1944), puis le quotidien l'Humanité, au n°5 du faubourg, et qui
a déménagé depuis. Il devint le Théâtre Moderne en 1890, ensuite il
s'appela le théâtre des Poètes, puis les Nouvelles-Folies. Toutes ces
entreprises échouèrent, et le théâtre fut démoli et remplacé par la
construction d'un immeuble de rapport au début du XXe siècle.
Un site retrace sur une Carte interactive les
différents cafés-concerts et lieux chantant de la capitale, ainsi
que des biographies résumées, ce qui a permis de combler en la matière
quelques difficultés à trouver des sources, sur un sujet qui conserve
encore quelques émanations de souffre... trop populeux pour être digne
d'attentions.
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Ce café-concert fut « chronologiquement
le deuxième grand café-concert (après l'Eldorado) l'Alcazar d'abord
connu sous le nom d'Alcazar Lyrique a été construit sur les plans
du même architecte en 1860. Sa réputation de grand café-concert venait deux ans plus
tard quand la veuve de son propriétaire, le chanteur Joseph Mayer, le
vendit à Louis Cécile Goubert dit Arsène Goubert qui découvrit, à un
réveillon de Noël, le véritable talent de Thérésa (ou de son vrai nom, Emma Valladon, 1837-1913).
Dès lors, le nom changea en Alcazar d'Hiver par opposition à l'Alcazar
d'Été du même directeur (l'établissement se situait aux Champs
Elysées). Thérésa y resta, une première fois, jusqu'en 1867. Fermé de
1870 à 1871, il n'a guère connu le succès que lui promettait Chadourne
après le départ définitif de la chanteuse». Elle fut la chanteuse la mieux payée de son temps.
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Emma Valladon (ci-contre) a laissé des Mémoires
sur sa carrière artistique. Dès l'âge de 3 ans, elle était déjà un
petit
pinçon ou moineau parisien, à 7 ans elle connaissait de nombreuses
chansons et faisait la joie de son entourage familial et plus. Une vocation qui lui fit
vivre les bas, puis les hauts d'une vie d'artiste. Elle est née rue de
Bondy
dans le 10ème arrondissement (aujourd'hui, rue René Boulanger). Dans ses mémoires elle
raconte comment elle a fini par
remporter un succés d'estime avec la rencontre avec Goubert, grâce à ce
nouvel
engagement, la relation avec l'ancien patron Mayer l'a poussa cependant
à
partir un temps à Lyon, ces premières années ne furent pas simples
avant de devenir une célébrité, pour beaucoup oubliée, et qui grimpa au
sommet de la gloire. |
Dans ses adieux, le dernier chapitre de ses mémoires elle apporte un éclairage sur la vie d'artiste et de célébrité :
« Comme
tout le monde, comme tous ceux qui liront ces Mémoires et ceux qui ne
les liront pas, j’ai cru que la vie d’artiste n’était qu’une série de
plaisirs continus et de vanités satisfaites. Bien que je n’aie pas eu
la prétention de vous instruire, et que je n’ose vous demander si je
vous ai amusés, ce livre aura du moins ce résultat que vous saurez,
après l’avoir parcouru, ce qu’il en coûte de travaux, de luttes et de
déboires pour arriver en haut de ce mât de Cocagne qu’on appelle la
réputation».
« En 1890, L'Alcazar d'hiver fermait ses portes pour rouvrir sous le nom de Théâtre Moderne, puis rouvrir à nouveau en 1893 sous le nom d'Alcazar... pour changer de nom et encore de destination en 1896 (Petit Théâtre Français)
et, enfin, fermer définitivement ses portes la même année. Sa façade
est restée en place jusqu'en 1902, année où elle a été démolie pour
laisser place à des bureaux. Pendant sa grande période, outre Thérésa, sont monté(e)s sur ses planches : Suzanne
Lagier, le bossu Gustave Chaillier, Marie Bosc et Kadoudja, Joséphine
Chrétienno, Jeanne Bloch, Éléonore Bonnaire, Plessis, Sulbac, Louis
Maurel, Paula Brébion, Marie Lafourcade, Henriette Bépoix, Anna Thibaud et de nombreux autres chanteurs et artistes dont la Goulue (avant son départ pour le Moulin Rouge) et la "pierreuse" Eugénie Buffet. Et peu avant sa fermeture, sous la brève direction de Fernand Kelm, en 1895, Reschal et Charlus venaient y faire leurs numéros».
Source : le site, Du Temps des Cerises aux Feuilles mortes (.net)
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Le Concert de la Ville Japonaise & le Pilori de Montéhus
D'une brève existence, ce caf'conc' se situait au 17, boulevard de Strasbourg, il ouvrit ses portes en 1893 sous cette appellation avec à sa tête Maxime Lisbonne, le lieu fut repris en 1907 par Gaston Montéhus, puis il est devenu un cinéma Le Bourdon en
1911, puis en 1912 se nomma le Paris-Ciné, renommé depuis 2001
L'Archipel, le lieu est consacré aux arts vivants et au cinéma.
« A l’entrée, grande porte japonaise. La salle est divisée en deux
parties égales par une demi-cloison. Dans la première, limitée par une
petite scène, on entend des chansons drôles, et dans la seconde, où
tout profane peut pénétrer, on a le loisir de causer de très près avec
les divettes. On est dans les coulisses, cela dure jusqu’à onze heures.
Alors s’ouvre au sous-sol, jusqu’à deux heures du matin, Le Caveau,
dont la large salle est ornée de magots japonais et où des chansonniers
de Montmartre et d’ailleurs se font entendre dans des chansons plus ou
moins rosses ». (source : Le Guide des plaisirs de 1900)
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Le
Concert de la Ville Japonaise a été décrié par Maurice Chevalier du
haut de ses 14 ans, en 1902, comme
un lieu avec de vieux messieurs vicieux en présence de leurs "cocottes"
ou filles entretenues. Son propriétaire avait été aussi le
directeur
d'un autre endroit controversé le Divan Japonais (rue des martyrs, 18e arr.), qui avait une réputation
sulfureuse (cf. à un tableau de Toulouse Lautrec). La
nature de certains spectacles
pouvaient être suggestifs, mais l'actrice (Blanche Cavelli en 1894 sur
cette scène) était très loin de se mettre toute nue en public,
on jouait des ombres (japonaises et non chinoises...) avec un drap
cachant l'interessée, et lui donnait l'air de se
déshabiller. Le
public se contentait d'un reflet, rien de plus, mais de quoi soulever
un scandale et indignation dans la presse, ou de quoi se traîner une mauvaise réputation... |
Celui qui se trouvait à la tête de cette entreprise était un ancien communard, Maxime
Lisbonne. Un
comédien de profession et ancien lieutenant-colonel du 10ème régiment
de
la Garde nationale et membre du Comité central de la Commune. Lisbonne se
battit
courageusement contre les Versaillais lors de la "semaine sanglante" de
mai 1871. En tant qu'officier et participant du camp des "vaincus", il refusa et empêcha que l'on brûle le Panthéon. Il
jugea la mesure inutile, puis il fut arrêté et rejoignit les routes des
déportés pour la Nouvelle Calédonie comme forçat, avant de
revenir en France une dizaine d'années après. Il a été à l'origine de
l'ouverture de pas mal d'espaces ouverts au public, parfois étranges ou
provocateurs, comme sa Taverne du bagne, où l'on était servi par de
faux forçats, boulets aux pieds. Il mourrut en 1905.
Cet espace fut repris par une autre figure engagée en 1907, qu'il nomma le Pilori de Montéhus. Ce même lieu était présent à la rubrique des spectacles dans le quotidien COMOEDIA, qui fut créé et imprimé la même année.
Le chanteur et parolier Gaston Mardochée Brunswick alias Montéhus est
né dans le 10ème arrondissement au 2, rue de l'hôpital St-Louis au sein d'une fratrie de 22 enfants. Plus tard à l'âge adullte, il
racheta le café-concert anciennement de la Ville Japonaise et s'y
produisit un peu avant sa fermerture ou revente en 1911. On lui doit la
chanson de La butte rouge
(1923) maintes fois reprise et notamment par Yves Montand.
Gaston Montéhus a été
connu pour son engagement politique révolutionnaire, puis à la SFIO, il créa ainsi un chant à Blum : Vas-y Léon ! Et il a
été l'auteur du célèbre chant de La Jeune Garde et de Gloire au 17ème
en soutien de la mutinerie de ce régiment en 1907 dans le midi de la
France. La rébellion se manifesta par le refus des soldats de tirer contre les
viticulteurs. Il fut de même un proche
du journaliste et antimilitariste Gustave Hervé, pour les plus
connaisseurs et a été l'ami de Lénine lors de son séjour d'exil en France. Il s'est prévalu d'avoir eu le soutien de
l'antisémite Drumond et du grand Rabbin. Originaire d'une famille juive, il fit ainsi
un joli pied de nez aux attaques qu'il a du supporter de
l'extrême-droite. Devenu gaulliste à la Libération, il disparu assez misérablement en 1952. |
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Le Concert du XIXe Siècle, & Nouveau théâtre du Château-d'eau
Il
se situe toujours au 61, Rue du Château d'Eau, à ne pas confondre avec
celui de la rue de Malte. Concert du XIXe Siècle,
puis Éden Comédie, puis Nouveau Théâtre du Château d'Eau, son activité
trouve peu de sources et il est difficile d'établir les raisons des
changements sucessifs jusqu'à la seconde guerre mondiale. L'espace a
été créé en 1876 en tant que café-concert, la salle prenait six
ans après le nom du Concert du XIXe siècle.
L'on doit sa gestion à un administrateur des Folies Bergères, son
activité perdura jusqu’à sa transformation en cinéma en 1946, et ferma
en 1965. Depuis les années 2010, la salle a été réaméagée au profit
d'un espace évenementiel dédié aux musiques Latines ou ambiances sud-américaines
sous le nom de Théâtre des Etoiles.
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Le Concert du XIXe Siècle
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La Gazette du XIXe siècle : journal programme paraissant le samedi :
spécial au Concert du XIXe siècle !
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Aujourd'hui,
si vous le voulez bien, nous allons vous conduire à Paris rendre visite
à deux de nos concitoyens. Tous deux sont connus de nous tous et
également sympathiques. Le premier est M. A. Dignat, l'ancien
administrateur des Folies-Bergère et du Théâtre-Lyrique, dernièrement encore directeur du Skating-Théàtre et aujourd'hui directeur du Concert du XIXe Siècle qu'il a complètement transformé et dont il a fait une merveilleuse bonbonnière.
Chacun de nous connaît l'intelligence et l'exubérante activité de M.
Dignat, et quiconque l'a vu à l'oeuvre ne sera pas surpris d'apprendre
qu'il a pleinement réussi dans la nouvelle entreprise que son
imagination inventive lui a suggérée. D'ailleurs, nous pouvons nous
attendre à de nombreuses et ingénieuses surprises pendant la durée de
sa direction au XIXe Siècle.
Apprenez donc, chers lecteurs, que notre aimable concitoyen, en
directeur intelligent, a décoré l'entrée de son théâtre de la façon la
plus originale en entremêlant, le long des glaces qui couvrent les murs
et le plafond, des fruits, des fleurs et des feuillages lumineux du
plus joyeux effet. Apprenez enfin que le spectateur ainsi ébloui avant
d'entrer dans la salle, trouve à l'intérieur, de nouveaux et nombreux
sujets d'agréables surprises. Nous vous citerons en entrant la jolie
décoration des galeries due au pinceau délicat de M. Eugène de
Rosambeau, l'artiste dramatique doublé d'un excellent peintre.
— Mais, me direz-vous, et cet autre habitant de notre gentil pays dont vous parliez tout à l'heure?
— Un peu de patience que diable ! on va vous le présenter.
Cet autre concitoyen, c'est l'aimable Bourdeille, l'ancien artiste des Variétés, l'ex-directeur des Bouffes du Nord.
M. Dignat, intelligent dans tous ses actes, a su se l'attacher comme administrateur. Ainsi dirigé, ainsi administré, le Concert du XIXe Siècle
ne peut manquer de réussir, d'autant mieux que la troupe recrutée parmi
les meilleurs artistes est excellement divisée. Jugez-en : Mme
Graindor, la charmante diseuse, Mlle Kadoudja, la diva du soleil, Mlle
Fortunée, Mlle Hair, Mlle d'Eecloo, l'étoile de demain et Léonard ; MM.
Wohanka, compositeur distingué et chef d'orchestre émérite, Duhem
l'excentrique, Rivoire le désopilant, Doucé, Caudieux, Reschal, Narbal,
Rosny, etc. En sortant de la représentation à laquelle j'ai assisté, je
saisis au vol cette conversation :
— Quelle charmante soirée !
— Et quelle jolie salle !
— On devrait la débaptiser.
— Pourquoi ?
— Dame, Dignat a fait mieux qu'on n'a jamais fait jusqu'à ce jour ; il a devancé son sièle.
— Eh bien !
— Il devrait baptiser sa salle Concert du XXe Siècle.
Je n'ai à ajouter qu'un mot à cette appréciation d'un spectateur : Mes
chers lecteurs, allez rendre visite à notre ami et concitoyen dans la
charmante salle de spectacle qu'il a si bien décorée pour vous recevoir.
LES ARTISTES : L'espace nous manque aujourd'hui pour continuer la
revue des autistes du XIXe Siècle, commencée dans le premier numéro de
la Gazette. Mais nous ne voulons pas laisser passer cette semaine saus
constater le grand succès obtenu par M. RIVOIRE.
Voilà certes un des comiques les plus populaires des concerts de Paris.
C'est l'artiste fantaisiste et abracadabrant par excellence. Sa verve
étonnante, son masque mobile, sa physionomie ahurie font de lui une
personnalité d'une originalité réelle. Après avoir commencé sa carrière
à Lyon, sa ville natale, puis à Marseille, où il a laissé les meilleurs
souvenirs, Rivoire a conquis une des premières places sur les scènes
lyriques parisiennes. Au Concert-Parisien, où il est resté 5 ans, on
n'a pas oublié ses succès dans l'Apollon du Belvédère, Grenouillard, L'Indispensable en société, Des pêchés de jeunesse, Une riche nature, etc., etc. Rivoire sera avant peu l'artiste favori du public du XIXe Siècle.
ECHOS : Il y a, au Concert du-XIXe Siècle, un magnifique vélum, en étoffe rose, destiné à tamiser la lumière.
— Oh ! moi, dit hier une belle-petite, je reviendrai ici tous les soirs !
— Pour le concert ?
— Non... pour le vélum !
LE MASQUE DE FER. (Figaro).
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Source Gallica-Bnf : (Identifiant : ark:/12148/bpt6k61028262)
La Gazette du XIXe Siècle - n°2, page 3 - samedi 23 septembre 1882
Rédacteur en chef-gérant : A. Dignat - Théâtre du Château d'Eau (Paris, 61 rue du Château d'Eau).
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Les Théâtres du quartier de la Porte St-Denis
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PARIS a toujours aimé
passionnément les spectacles. Depuis le dix-septième siècle qui, aux
farces du Théâtre de la Foire et des tréteaux du Pont-Neuf, substitua
un véritable théâtre, épuré et discipliné, l'art dramatique est devenu
peu à peu une des grandes affaires de la vie parisienne. Quarante-huit
théâtres, sans compter les music-halls, les spectacles-concerts, les
cafés chantants, les cabarets artistiques et les brasseries lyriques,
débitent journellement, sous des formes qui varient du grave au doux,
du plaisant au sévère, la distraction la plus recherchée des Parisiens.
Un disciple de Jean-Jacques Rousseau serait tenté de plaindre « tous ces gens ennuyés qu'on amuse avec tant de peine ».
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Le Théâtre du Gymnase Dramatique
Toujours en activité,
il se trouve au 38 boulevard Bonne-Nouvelle.
inauguré en 1820 la salle de spectacle porta quelques années le nom de Théâtre Madame, un
don de la duchesse Marie-Caroline de Berry permis son éclairage au gaz en 1823. Son premier directeur M. Délestre-Poirson
se mit ainsi sous la protection de la duchesse de Berry. Les lois
depuis Napoléon 1er imposaient des règles drastiques aux scènes
théâtrales, et la censure fut une
réalité que connurent les responsables de ces établissements.
L'on ne
pas pouvait tout jouer, une commission attribuait les
autorisations et à ses débuts, son directeur se contenta de la création
de
pièces en un acte, puis deux, etc. Le
Gymnase a été construit à l'emplacement de l'ancien du cimetière des
Filles-dieu, une autre source mentionne un cimetière protestant donc
plus tardif, pareil une autre
celui de la paroisse Bonne-Nouvelle, avant que le terrain ne soit vendu.
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| Le Théâtre du Gymnase (ci-contre) dispose toujours d'une
très belle salle et accueille du public depuis le XIXe siècle. Il
a été bâtit par les architectes Rougevin et de Guerchy, il a
gardé peu ou prou de cette époque son caractère d'origine, l'ensemble du bâtiment n'a
été que peu retouché et quelques éléments de la façade sont d'origines.
La salle fut une réalisation de M. de Guerchy, et le ciel ou plafond a
été peint par MM. Compan et Plumet. Le lieu est devenu depuis 1994 classé auprès des monuments historiques. |
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George Sand (1804-1876, auteure) : Mme Sand n'aimait pas Paris, mais elle lui doit son succès... En 1851, on pouvait découvrir de sa plume Claudie, au Théâtre de la Porte St Martin et
Le Mariage de Victorine était joué au Théâtre du Gymnase-Dramatique. L'année
qui suivait ce furent les Vacances de Pandolphe et Le Démon
du Foyer, qui étaient à l'affiche du théâtre du Gymnase. En 1853, Les Clésinger (époux de sa fille Solange) se séparaient
et se disputaient la garde de sa petite fille Nini, née en 1849 ; et Le Pressoir se jouait au Gymnase.
Un an après Les tribunaux confiaient la garde de Nini
à sa grand-mère, mais Alexandre Clésinger mettait son enfant dans une pension et ne se pressa pas de la rendre
à George Sand. Flaminio était à l'affiche au Gymnase en 1855, la même année Nini décédait à Paris dans la nuit du 13 au 14 janvier de la scarlatine. Marguerite de Sainte-Gemme était sur la scène
du Gymnase en 1859, puis en 1862 : c'était Le Pavé.
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De
nombreuses créations, de grands noms et des moins conséquents de la
littérature y furent joués et dans des registres assez variés, mais
avec une dominante sur le temps et années passées aux pièces dites de
boulevard ou boulevardier. On peut citer, Eugène Scribe qui fut un des ses premiers auteurs mélodramatiques, sinon Honoré de Balzac, Victorien Sardou, Halévy, Alexandre Dumas père et fils, etc. George Sand trouva en cet espace
ses premiers succès. Plus
tardivement à partir de 1939, on retrouvait l'adaptation des oeuvres de Marcel
Pagnol, Jean Cocteau pour les Parents Terribles (la pièce autorisée fut finalement interdite en 1942), Sacha Guitry, Jean Genet, etc. En 1962, la
tragédienne Marie Bell reprenait la direction, des nombreux acteurs ou comédiens
de même s'y illustrèrent notamment : Sarah Bernard, Marie Bell dans le rôle
de Phèdre, et bien plus tardivement Coluche avec son spectacle : Les interdits !.
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Le foyer des artistes du Gymnase (1848)
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La Salle Bonne Nouvelle
Cette salle de spectacle était située sur le boulevard Bonne-Nouvelle,
à l'angle de la rue Mazagran. Elle semble avoir fermée ses portes juste
après la révolution de 1848 et sans suites.
« Nous croyons devoir dire ici quelques mots de la salle
Bonne-Nouvelle, bien qu'elle soit momentanément fermée; mais elle ne
peut manquer de rouvrir un jour ou l'autre. Il est peu probable qu'on laisse longtemps sans destination un vaste
local placé dans le centre même d'un quartier très vivant et très
peuplé.
La salle Bonne-Nouvelle a été construite pour être à la fois spectacle
et concert, elle a dû peut-être à cette double destination son peu de
réussite. On y a essayé à peu près de tous les genres de
spectacles: pantomimes, tours de force, danses de corde, clowns,
prestidigitateurs, vaudevilles, féeries, chansonnettes comiques,
jusqu'à des symphonies à grand orchestre. Tout a échoué, tous les
essais sont venus expirer contre l'indifférence du public, qui n'a
jamais été dans cette salle qu'à l'état de promeneur et de visiteur et
non de spectateur.
Cette spéculation a prouvé une fois de plus qu'en fait d'entreprises
dramatiques, le pire de tous les genres est de n'en avoir aucun, de
flotter entre tous ceux qu'on exploite ailleurs, sans se fixer à une
spécialité quelconque que l’on cultive à fond. On ressemble dans ces
cas-là aux gens qui, dans la vie, embrassent toutes sortes de carrières
à la fois, en quittent une pour en prendre une autre, ont même
quelquefois des espèces de succès transitoires dans les diverses routes
où ils s'engagent, et finissent presque toujours par mourir à
l'hôpital. »
Source : Guide dans les théâtres, éditeurs Paulin et le Chevalier, page 165 (1855)
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Le Théâtre
de l'Escalier d'Or
Il a disparu dans les années 1990, il se situait, rue d'Enghein (n°18). « Lieu,
d'architecture second empire, aménagé en salle de spectacle ouverte au
théâtre, à la danse, à la musique, aux arts plastiques par Guy-Claude
François, architecte-scénographe du théâtre du Soleil en 1982. - Dirigé
par Pierre-Olivier Scotto, Bruno Decharme, Isabelle Guiard, Martine
Feldmann et Jean-Paul Schintu (en 1987) ». Il n'est pas le seul lieu a avoir disparu. Sauf que nous avons perdu
là un très beau lieu de représentation. Les dernières années furent
consacrées à la danse contemporaine. |
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Les personnages
célèbres du quartier St.-Denis
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Toutes
mes excuses, une petite confusion m'avait amené
à mettre le domicile de la famille des bourreaux Sanson à proximité du
faubourg Saint-Denis. Si leur demeure se situait bien au sein de la
paroisse
Saint-Laurent, leur maison a été détruite, elle se trouvait à l'angle
de la rue du Château d'Eau et de Lancry, dans le quartier Saint-Martin,
et à partir de 1778 pour toute précision. Et il s'agit de l'aïeul de
Charles-Henri Sanson, Charles-Louis le premier venu dans la capitale qui s'installa au XVIIe siècle dans la rue Ste-Anne, aujourd'hui le faubourg Poissonnière.
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Monsieur Paul ou Saint-Vincent-de-Paul (Prêtre), son portrait orne le quartier de la Porte St-Denis au niveau du 105, de la rue du faubourg du même nom (ci-contre).
Vincent de Paul (1581-1660) a été fondateur
de la congrégation des Prêtres de la Mission (appelés
aussi Lazaristes), ainsi que le créateur
d'institutions hospitalières et scolaires, comme les Enfants-Trouvés
(ancêtre de l'Aide Sociale à l'Enfance pour les enfants abandonnés ou ex. Dass).
De
même, il fut le fondateur de la Compagnie des Filles de la Charité
au lieu dit de l'enclos Saint-Lazare et s'occupa de la formation des prêtres avec ses séminaires. Le père
Vincent-de-Paul disposa à partir de 1632 d'une chambre dans le quartier St-Denis (ou paroisse Saint-Laurent). Saint catholique, sa fête
a lieu tous les 27 septembre et il a été canonisé en 1737.
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Louise de Marillac (religieuse), elle est née en Auvergne en 1591, elle fut l'épouse et veuve de M. Legras
Antoine décédé en 1625, son époux était le secrétaire des commandants auprès de
Marie de Médicis. A Partir de 1633, année de la fondation de la Compagnie des Filles de la Charité et après de lourds ennuis familiaux : "Peu
après les prêtres de la Mission, les sœurs grises plus tard Filles de
la Charité, fondées par demoiselle de Marillac, veuve Legras, vinrent
s'installer sur notre paroisse (*).
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« Elles occupèrent trois corps de logis
attenant l'un à l'autre, avec cour, puits et jardin, le tout entouré de
murs et situé sur le faubourg Saint-Denis, vis-à-vis le prieuré de
Saint-Lazare, au coin de la rue Neuve Saint-Laurent, et par conséquent
contigu au cimetière de la paroisse. Cette propriété, dépendante du
prieuré, leur fut louée d'abord par saint Vincent de Paul, qui la leur
vendit le 1er avril 1653. C'est là que, dès lors, résida principalement
la bienheureuse fondatrice, sauf de rares et courtes absences. C'est là
qu'elle mourut le 15 mars 1660 et elle fut inhumée la même année dans l'église (disparue) de Saint-Lazare ». Louise de Marillac décéda quelques mois avant Vincent de Paul, elle a été béatifiée en 1920,
canonisée en 1934 et elle est fêtée le 15 mars comme sainte catholique. (*) Vicaire Louis Brochard in l'Histoire de la paroisse Saint-Laurent (1923).
Ci-contre les armoiries des Filles de la Charité (108, rue du faubourg St-Denis)
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- Les Filles-Dieu (religieuses)
ont contribué à la vie d'un asile pour "filles
dévoyées" ou repentantes. Le
premier protecteur de cet ordre charitable fut Guillaume d'Auvergne en
1110. Avec leur expulsion de Paris hors de fortifications de leur premier couvent, les nonnes propriétaires de terrains hors des rempartsau
sein de la paroisse Saint-Laurent asséchèrent une partie des
marais, pour transformer une partie sud-ouest du quartier St-Denis en
production maraichère et elles y firent construirent une autre maison
pour leurs besoins et quelques immeubles de rapport.
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Ninon de L'Enclos (femme de lettres) avait une maison
de campagne au sein de la paroisse Saint-Laurent. Anne dite Ninon de Lenclos
(1616-1705), femme de lettres savait l'italien et l'espagnol
tout en étant versée en sciences. Enfant prodige
au luth qui citait Montaigne et les grands classiques, sa mère
la promenait de salon en salon où elle fit sensation.
Plus tard, elle apprit le clavecin. La belle Ninon qui, sa vie
durant, a collectionné une ribambelle d'amants et que
Walpole, plus tard, avait surnommé Notre Dame des
Amours, elle a tenu salon à compter de 1667, en l'hôtel
Sagonne, au 36, rue des Tournelles, à Paris, ses célèbres
"cinq à neuf" qui avaient lieu chaque jour. |
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- Le poète Chapelle est passé dit-il par St-Lazare, Paul Verlaine (poète)
résida dans le quartier Saint-Denis avec sa famille
au, 10 de la rue des Petites-Ecuries, ce ne fut qu'un passage avant de
s'installer du côtés des Batignolles (17ème arrondissement). Charles Baudelaire (poète) a eu une de ses habitations au 11 du bld Bonne-Nouvelle & Sully Prudhomme (poète), naquit en 1839, au 34, rue du faubourg Poissonnière, il a reçu le prix Nobel de littérature en 1901, dès sa première année
d'existence.
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- Beaumarchais (auteur) séjourna
3 jours à la prison Saint-Lazare pour y recevoir la bastonnade
suite à la représentation des Noces de Figaro. |
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- Auguste Comte (philosophe), un des disciples de Saint-Simon,
tenta de se suicider chez lui dans le faubourg en 1826, il fut interné
huit mois à la clinique du docteur Esquirol et admis comme névropathe, toute la force du positivisme !
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- Monsieur Brady (industriel), un passage
du quartier Saint-Denis rappelle sa mémoire. Il était spécialisé dans les
accessoires de la fête, du cotillons aux costumes
de déguisements. Il fit construire le passage pour développer
ses activités industrielles et commerciales. On trouve
toujours dans le 10ème arrondissement, ici et là
quelques boutiques de farces à attrapes et déguisements.
Aujourd'hui le passage est devenu une petite "Inde" et a été rénové depuis.
Ci-contre photo des années 1990 du passage Brady
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- Blanqui Auguste (militant révolutionnaire), à trouver refuge et s'est caché
de la police dans le quartier de la Porte St-Denis. Joseph Proudhon (militant révolutionnaire) y séjourna.
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- Antoine-Joseph Santerre (bourgeois),
figure et chef de la Garde nationale parisienne en 1792 et du faubourg
Saint-Antoine, il
fut général de la Révolution française lors de la première République et décéda ruiné chez son fils dans le faubourg Saint-Denis
en 1809. Personnage controversé, son attitude lors des massacres de
septembre 1792 lui valent une participation non établie, mais pas
impossible, et il a été un des massacreurs républicains des Chouans en
1793.
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- Félix Faure (Ministre de la Marine, Président de
la République de 1895 à 1899)
naquit en le 30 janvier 1841 au 71, rue du faubourg Saint-Denis, devenu
depuis le n°65, en raison de travaux et d'un réaménagement de la
voirie, l'ancien immeuble de deux étages où il a vécu a été détruit.
Extrait du registre des actes de naissance du 1er février 1841, auprès
du maire du 3ème arrondissement : « A comparu Jean-Marie Faure (né en 1810 dans le département du Rhône),
fabricant de fauteuils, âgé de trente et un ans, demeurant à Paris, rue
du Faubourg Saint-Denis, numéro 71, lequel nous a présenté un enfant du
sexe masculin, né avant-hier, à onze heures du soir, en sa demeure,
fils de lui comparant et de Rose-Adélaïde Cuissard, son épouse, auquel
enfant il a été donné les prénoms de François-Félix. Ce fait en
présence des sieurs Jean-François Rousselle, propriétaire, âgé de
cinquante-cinq ans (son parrain), demeurant à Paris, rue du
Faubourg-Saint-Martin, numéro 114, grand-oncle par alliance de
l'enfant, et Claude Luet, ouvrier en fauteuils, âgé de trente-cinq ans,
demeurant à Paris, rue du Faubourg-Saint-Denis, numéro 71, ami. Et ont,
le père et les témoins, signé avec nous, après lecture. » En 1841, le
1er février il est baptisé par le prêtre, M. Mailly de la paroisse
St-Vincent-de-Paul, en 1844 ses parents déménagèrent pour le faubourg
Saint-Antoine ouvrir une autre fabrique de meubles. Félix Faure est connu pour être
mort d'un arrêt cardiaque dans les bras de sa maîtresse à l'Élysée en
1899 ; il a été celui qui poussa à la colonisation de Madagascar
(conquête achevée en 1895) ; sous son mandat de président, c'est à lui
que s'adressa Émile Zola dans son J'accuse...! du 13 janvier 1898 en faveur du capitaine Dreyfus. (illustrations du Petit Journal)
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- Victor Schoelcher (Parlementaire, père
de l'abolition de l'esclavage) est né le 22 juillet 1804, au n°60 dans le faubourg
Saint-Denis, division nord, ce qui correspond aujord'hui au n°132, où sa
famille résidait depuis 1798. L'immeuble où il vécu n'est plus et il
a travaillé dans le magasin de son père situé à cette adresse, mais au sein du quartier St-Vincent de Paul (le fait d'une confusion et d'une rumeur publique...). Il existe à cet emplacement une plaque commérative restaurée en 2007,
par la municpalité, mais attention il faut lever la tête pour
l'apercevoir en hauteur... Il fut baptisé en septembre 1804 à l’église
Saint-Laurent proche de nos jours de la gare de l’Est. Son père
d’origine alsacienne s’était installé dans le faubourg, il y possédait
un immeuble avec son épouse, Victoire née Jacob, dont il se sépara par
divorce en 1806 (à qui revint la maison qu’elle vendit en 1823). Son
père s’installa par la suite sur le boulevard pas très lointain des
Italiens, où il ouvrit un autre magasin. Marc Schoelcher était
porcelainier
et a été propriétaire d’une fabrique à Meaux. Le jeune Victor suivit
une courte scolarité au lycée Bonaparte (aujourd'hui Condorcet, 9ème
arrondissement), il y fit
la connaissance entre autres de Berlioz et de Frantz Litsz, et il porta
toute sa vie
un grand intérêt à la musique et en particulier à Georges Frédéric
Haendel lors de son exil londonien sous Napoléon III. |
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- Juliette Drouet (artiste et compagne de
Victor Hugo) y résida à partir de 1832, au 35 bis rue de l'Echiquier. |
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- Georges Seurat, Jean-Baptiste Greuze, Camille Corot, Luigi Noir (peintres) vécurent, travaillèrent ou séjournèrent dans le quartier. Corot (ci-contre en auto-portrait) habitait au
56, rue du Faubourg-Poissonnière et a toujours gardé
son atelier au 58 de la même rue. Seurat est né le
2 décembre 1859, au 60, rue de Bondy (devenue rue René-Boulanger),
puis habita au 110, boulevard de Magenta, il fit ses premières
armes comme dessinateur à l'école municipale du
17, rue des Petits Hôtels. (Seurat par Gustave Coquiot avec 24 reproductions - Albin Michel 1924). Greuze, peintre et dessinateur décéda rue des Fossés Saint-Denis, qui suivait le long du boulevard de Bonne-Nouvelle. Moins
célèbres, des petits maîtres de Paris, comme
Luigi Loir, qui habita au 155, boulevard de Magenta. Jules Adler
et Jean Béraud ont été inspirés par
la perspective des Grands boulevards, des portes Saint-Denis
et Saint-Martin ou par l'animation des cafés, des théâtres
et des scènes de rue. |
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- Roland Moreno, né
en Egypte en 1946 est l'inventeur de la carte à puce (ou carte mémoire)
et a habité de longues années dans le faubourg St.-Denis jusqu'en 1996,
où il devellopa son invention, il est décédé en 2012 dans le 15ème
arrondissement.
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- La Houppa ou Marcelle Capronnier (chanteuse, artiste de music-hall et de cinéma),
Née à Viitry-sur-Seine en 1900 et disparue à l'âge de 87 ans, elle
débuta sa carrière sur les planches en 1920 et a laissé 250
disques ou microsillons 78 tours à la mémoire collective. Elle habitait
au 55, du
faubourg St-Denis, où elle vécue un bonne part de sa vie, et même créée
une association ; "la Commune libre" des portes St-Martin et St-Denis.
La Houppa de son nom d'artiste fut une
vedette lors des six jours cyclistes de Paris en 1936, et l'interprètre
d'une chanson deux ans plus tard sur le Tour de France. Plus
tardivement Marcelle Capronnier était
l'invitée en 1967 de Michel Drucker et chanta "Mes vaches". Et
elle a aussi participé à plusieurs petits rôles au cinéma après la seconde guerre
mondiale et fait de la radio comme animatrice dans les années 1930 et plus. (photo, ci-contre crédit Wikipédia)
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- Germaine Berton
(1902-1942) toute comme la célèbre Mata-Hari, celle-ci connue la prison de
Saint-Lazare dans le faubourg quelques mois avant son acquittement (Antimilitariste).
Cette jeune militante politique a été d'abord membre du tout nouveau
PCF (scission avec la SFIO) avant de rejoindre une composante anarchiste. Le
22 janvier 1923, ayant pénétré dans les locaux de l’Action française,
elle abattit de plusieurs balles Maurice Plateau, chef des Camelots du
roi, faute de pouvoir atteindre Léon Daudet (la cible d'origine) (...) À la police venue l’arrêter, elle déclara qu’elle avait voulu venger Jaurès, Almereyda et protester contre l’occupation de la Ruhr." Elle épousa
le 17/10/1925 à la Mairie du 10ème arrondissement "Paul Burger, né en 1888 à Java, artiste
peintre. Elle le quitta en 1935 pour vivre avec René Coillot,
imprimeur. Elle se suicida le 4 juillet 1942 à Paris en absorbant une
forte dose de Véronal.
Sources : Emmanuel Laurentin de France Culture et Le MAITRON
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Félix Mayol Par G. PERICHARD (1912)
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Note sur Félix Mayol : Né à Toulon en 1872. Fantaisiste, interprète de Viens Poupoule, Les mains de femmes, la Paimpolaise,
etc. Mayol donna son nom à une salle de concerts qu'il venait de
racheter, au 10 rue de l'Échiquier, qui devint le rendez-vous du
Tout-Paris. Le Concert Mayol a accueilli des nouveaux talents comme
Tramel, Raimu et Valentin Sardou (*).
« Toute l'afféterie du Boulevard, toute la grâce de la Parisienne,
toute la préciosité mutine du trottin, voilà Mayol. Dans un temps où la
chanson parisienne semblait dépérir, il arriva. A ce moment, la débâcle
du boulangisme avait entraîné jusqu'à la renommée populaire de Paulus
qui finissait misérablement sa vie ; Polin était à peine connu ; Dranem
n'avait pas encore ressuscité la chanson idiote ; de Vilbert et tant
d'autres, il n'était pas question. Sur la Butte Montmartre, le genre
funambulesque s'éteignait avec Rodolphe Salis, et le Chat Noir prenait
déjà une teinte historique. De chanson populaire, il n'en existait donc
point réellement, et les concerts n'enregistraient sur leurs programmes
que les noms d'une multitude de sous Paulus et de sous Thérésa. Donc,
la chanson se mourait ; et « quand la chanson ne va plus, rien ne va plus », comme disait Paulus lui-même. |
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La chanson est en quelque sorte représentative d'un pays, ou mieux du
caractère même de ce pays et de l'époque qu'elle traverse et dont elle
naît. Le lied est bien particulier à la romantique et sensible
Allemagne, comme le two-steep l'est à l'Amérique des business-men
boxeurs et des nègres à banjo ; la barcarolle ne peut s'entendre que
sur la lagune de Venise, par un soir de lune, tandis que la sérénade
demande des caballeros castillans. En France, la chanson est gaie, par
essence, mélodramatique parfois, frondeuse souvent, et d'une
sentimentalité à fleur de peau, toujours. C'est du moins ces caractères
qu'elle revêt, depuis Béranger. Au temps des lorettes affriolantes, de
grisettes mutines, des Mimi-Pinson aux petits rosiers sur le bord de la
fenêtre, elle chantait les airs tendres et éternelles, les amours «
petite fleur bleue » ; sous l'Empire ce fut la « gauloiserie », les
couplets grivois ; après la guerre vint la chanson patriotique,
cocardière et revancharde.
Mais, en 1895, c'en était fini, et le public faisait sentir aux
directeurs de cafés-concerts le besoin de changer de genre. C’est à ce
moment que vint Félix Mayol.
*
Pour être le plus parisien des chanteurs, Mayol n'en est pas moins
Marseillais (1), ou presque : Toulon en est si proche ! Mais, comme il
le dit lui-même, Marseille est sa patrie de prédilection, et c'est là
qu'il commença sa carrière. Il débuta, en effet, en 1892, sous le nom
de Ludovic, au Palais de Cristal. On l'ignorait : il se risqua, un peu
timide, dans une chanson, sa première, genre Paulus : « Allez!
Circulez! » Ce fut sensationnel. Ces bons garçons de Marseillais
l'accueillirent par un tapage infernal et lui crièrent à pleins poumons
: - C'est çà ! - Allez ! Circulez ! Fais ta malle !
Ce qui eut pour résultat immédiat de la part de la direction de prier
Ludovic d'aller chanter ailleurs. Elle ne voulait pour rien au monde
l'engager, fût-ce à 60 francs par mois, comme il le souhaitait
ardemment. Peu encouragé, et songeant aux âpres nécessités de
l'existence, il chercha à entrer dans une carrière plus substantielle,
et ne put mieux faire que de choisir l'alimentation. On l'accepta à la
brasserie de la Cigogne, comme cuisinier, et, entre temps, comme jeune
premier comique. Il était donc chargé, non seulement de surveiller les
repas de la clientèle, mais encore d'aider à la digestion, en la
faisant rire. Le tout pour cent francs par mois.
Il lui fallait un genre ; ayant fait fiasco avec les « Paulus », il
adopta les « Mévisto ». dont les chansons l'avaient enthousiasmé, et
changea de nom, reprenant celui de ses pères, Mayol. Stimulé par ses
succès de maître-queux-chanteur, il se risqua dans quelques petites
tournées, dans le Midi, avec le répertoire Mévisto. Ces tournées
enrôlaient quelques pauvres diables qui s'exerçaient dans les genres
les plus divers. L'un d'eux, qui s'appelait Arthur, jadis comédien et
ténor, se présentait pour le moment, comme homme sauvage, aux
populations ébahies. Sa spécialité était de manger des lapins crus.
Un jour, il confia son embarras : - Vois ce tas de paperasses : ce sont
des engagements. Je me demande comment je vais bien pouvoir les
remplir. A ce moment-là, Mayol n'en avait précisément plus. - Donne
m'en toujours un ; j'irai à ta place. Sans plus s'inquiéter, Arthur
tira un engagement, au hasard, et le lui donna. C'était pour un
café-chantant à Château-Renard, près d'Avignon. Arrivé là, Mayol
demanda à répéter : le patron lui présenta l'accompagnateur. C'était un
vieux bonhomme tout rabougri et qui ne savait jouer que d'un instrument
: le tambour. Le bonhomme fit donc un roulement et lui dit : - Quand
vous voudrez?
Et ce jour-là, il n'eut d'autre accompagnement qu'un roulement de
tambour entre chaque couplet. Mais, le plus plaisant, c'est que vers le
milieu d'une chanson, le patron, qui le croyait le véritable Arthur,
vint près de la scène lui tendre un lapin, en lui criant : - « Mangés
pas lou lap'an? »
*
Mayol avait foi dans sa destinée, et l'idée de chanter à Paris le
hantait. Il y débarqua le 1er mai 1895, où il fut engagé, quelques
jours après, au Concert Parisien. Le succès l'accueillit. Dès lors sa
carrière est connue : il devint la bonne vedette, fut engagé dans les
plus grands établissements et est aujourd'hui directeur du Concert qui
porte son nom.
En arrivant à Paris, Mayol cherchait un genre qui fut le sien. Comme
d'autres se penchent sur les graves théories sociales ou sur les non
moins graves spéculations métaphysiques, il se pencha sur... les
trottins. Ce sont elles dont il s'amuse, en chantant, à prendre les
gestes, allures, les mines aguichantes, les œillades gamines, les
roucoulades délurées, balançant leur carton à chapeau et faisant la
nique aux vieux messieurs? On vit le chanteur initier à la vie des
midinettes : il les regarda vivre, venant au travail d'un pas alerte,
mangeant très vite dans des crémeries, allant à la poste restante
chercher la lettre de l'amoureux, sortant de l'atelier, le soir, avec
des éclats de rire, des cris de joie et des chansons.
Au bout de quelque temps, Mayol était devenu « bien parisien », il
avait su regarder, il savait maintenant ce qu'il ferait. Il travailla.
Il s'attacha tout d'abord quelques chansonniers qui lui tournèrent les
couplets qu'il rêvait, des musiciens qui surent lui trouver une musique
entraînante et facile pour ses refrains. Quand les chansons furent
prêtes, Mayol fit de longues stations devant sa glace, étudiant chaque
attitude, chaque geste. On ne se doute pas du travail que nécessite la
parfaite interprétation de Mayol. Car, ce qui restera le gros succès de
ce chanteur, sera d'avoir su allier le geste à la parole, de souligner
chaque mot par une mimique s'adaptant exactement à ce mot. Bien plus
que les chansons elles-mêmes, la façon de les interpréter marquera dans
l'histoire du café-concert.
Malheureusement, Mayol a fait école. Et quelle école !
Ses gestes, sa diction, son rire, font un tout qui ne peut s'apprendre.
Quelques-uns, comme Darcet, ont essayé de l’imiter. Ils sont parvenus à
faire montre d'inoriginalité, et c'est tout. C'est pourquoi Mayol
n'aurait pas dû tolérer et même encourager dans son concert, la copie
servile et inintelligente de sa propre personnalité. Il est vraiment
pénible, pour le spectateur, d'entendre dans la même soirée Mayol et
aussi tous les « sous Mayol » qui forment la majeure partie de sa
troupe.
Le geste qui, chez Mayol, est amusant, devient fastidieux et énervant
au possible, lorsqu'il est répété stupidement par de petits jeunes gens
qui ne comprennent pas très bien ce qu'ils chantent et conséquemment ne
peuvent faire servir le geste précis et juste et ne savent pas
l'employer quand il faut. Ils souligneront par la même expression : «
Ah ! oui, qu'il me répondit !» et « Son petit bonnet blanc », de la
Petite Bretonne. Pas plus qu'ils ne sauraient mettre une intention
quelconque dans : « Mademoiselle, voulez-vous me permettre ; etc. »
Ils sont ternes, ils sont gris, ils sont mornes, et encore une fois, il
est vraiment dommage que Mayol encourage l'imitation bébête de son
talent, plutôt que de faciliter l'éclosion de nouveaux tempéraments.
Somme toute, ils ne deviennent que de grotesques et insipides pantins,
alors qu'ils pourraient faire mieux. Il est vrai que le « genre Mayol »
rapporte énormément. Demandez plutôt au créateur du genre.
De plus, le répertoire Mayol est vaste ; les chansons à gros succès n'y manquent pas. Rappelez-vous l'immortelle: Viens Poupoule ! qui fit notre joie, il y a quelques années; ces délicates Mains de femmes,
où Mayol emploie la plus délicieuse pantomime qui soit ; et ce Coquin
de Printemps, qui « chante dans les buissons » ; sont-elles assez
banlieusardes, ces chansons de printemps et d'été : on pense aux blés
hauts sur gerbes, où l'on bouscule en riant les chéries délirantes,
avec, dans le fond, écartant les épis, la tête classique d'un vieux
grognard de garde champêtre.
« Et pour vous mettre le cœur en éveil, Il suffit d'un rayon d' soleil. » Et les Vendanges !
les belles grappes qui tombent dans le Petit Panier : « Ninette, ma
Ninette, allons vendanger ! » ou bien : « Embrasse-moi, Ninette,
embrasse-moi ! » etc. Et puis encore l’Amour au Chili, qui est très à la mode : « L'amour est vraiment rigolo, A Santiago» ; les jeunes miss de Pension de Famille, Le Passage du Désir, Cousine, La Jolie Boiteuse, Mélina, l'ineffable Mélina, la Réforme du Mariage, les délicieux Amours de Trottin, la joyeuse Midinette marche, et jusqu'à La Cabane Bambou, et tant d'autres encore, qu'il est inutile de citer, car elles sont très, très connues...
Toutes ces chansonnettes ont rapporté à Mayol la gloire et la fortune.
La Gloire ? - A Tunis, dernièrement, un soldat fut incorporé avec le
signalement suivant : Après la taille, la couleur des cheveux et la
forme du menton, on lisait : Signes particuliers: tatouages aux
mamelles; portraits d'Yvette Guilbert et de Mayol.
La Fortune ? - Il vient d'acheter au cap Brun une fastueuse villa, où
il ira un jour se reposer du brûlant des rampes électriques en
regardant se lever la lune sur les eaux calmes de la Grande Bleue.
Evidemment, c'est une « Cabane Bambou » dont se contenteraient bien des
gens, mais, au fond, Mayol, lorsqu'il se retirera, n'aura pas volé le
repos qu'il prendra.
Il se propose d'ouvrir alors la volumineuse correspondance qu'il reçoit
tous les jours, correspondance galante, des « poulets » sur papier
mauve ou bleu, émanant de ce que les chanteurs appellent les cuvettes
artistiques. Il est vrai que le plus souvent ces lettres viennent de
jeunes filles trop jeunes ou de dames trop mûres. Alors? Alors, quand
même, en lisant ces écritures diverses et nerveuses, Mayol pensera aux
mains qui les auront écrites, et il chantera, comme il chante
aujourd'hui : « Les mains des p'tites femmes sont adorables... ».
(*)
Valentin Sardou, né en 1868 à Toulon. Fils de Baptistin-Hippolyte
Sardou qui l'initie à l'art du mime. Il abandonne cette spécialité pour
devenir «comique excentrique». En 1909, Mayol, un cousin éloigné, lui
propose de «monter» à Paris pour débuter dans le café-concert qui porte
son nom... Valentin est en bonne compagnie avec Raimu et Tramel. On les
surnomme les «comiques à l'huile». Il rompt avec Mayol et revient dans
son « Midi ».
Note de l’auteur :
(1) Mayol n'est du reste pas le seul Marseillais devenu bien Parisien ;
citons, au hasard : notre collaborateur Victor Méric, notre ami Eugène
Merle, et M. Rostand, de l'Académie Française.
Source : Gallica-Bnf - Les Hommes du Jour, n°220, avril 1912,
Annales politiques, Sociales, Littéraire et Artistiques
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Mayol - Vie et souvenir du music-hall
Possiblement le dernier entretien radiophonique avec Félix Mayol !
1ère diffusion : 01/01/1941 - France Culture - 21/08/2019
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- Mistinguett
chanta Je suis née dans le faubourg St-Denis et Yves Montand chanta
le passage Brady, Les Grands Boulevards et Le faubourg St-Martin. Et le père de Serge Reggiani
a tenu une toute petite boutique de coiffure dans le faubourg face à la
prison, où le chanteur commmença comme apprenti coiffeur et pour de
rares pourliches... :
Serge Reggiani : « J'ai
eu une enfance un peu bousculée au départ mais je n’ai pas eu une
enfance du tout, du tout, malheureuse, j’ai quitté les études très tôt,
et j’ai commencé à me débrouiller dans la vie mais sans en souffrir
aucunement. […] Mes souvenirs d’enfance du 10ème arrondissement, du
Faubourg-Saint-Denis, sont des souvenirs merveilleux, c’était la boxe,
l’Elysée Montmartre, les courses à vélo… une jeunesse de môme populaire
qui aimait rigoler et qui aimait les filles. »
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La « plus petite maison »
de la capitale |
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Dans
un de ses numéros de 1897, la revue La Nature "s'excuse" auprès de ses
lecteurs de leur avoir donné une fausse information, le 7 novembre
1896, au sujet de "la plus petite maison de Paris". De très nombreuses
lettres étaient alors parvenues à la rédaction pour signaler que la
plus petite habitation était située, sans aucune contestation possible,
au numéro 39 de la rue du Château-d'Eau.
En effet, il
ne peut exister demeure plus exiguë puisque, construite entre deux
immeubles de six étages : les numéros 37 et 41 qui l'encadrent, elle
présente des dimensions plus qu'insolites : une façade d'à peine
140 centimètres de largeur, une profondeur ne dépassant pas les 3
mètres et une hauteur atteignant tout juste les 5 mètres. Au
rez-de-chaussée, on découvrait une modeste boutique sans aucune
communication avec l'étroite pièce de l'unique étage dont l'accès se
faisait, au début du siècle, par l'appartement du premier étage de
l'immeuble du n°41.
Photo de la toute petite bâtisse, ci-contre
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Cette aberration architecturale aurait été
le résultat d'une vilaine querelle de succession. Il existait là un passage
entre les rues du faubourg-Saint-Martin et du Château-d'Eau,
or une mésentente entre les héritiers de ce minuscule
terrain les auraient conduits à le condamner en élevant
cette curieuse demeure. Selon l'auteur de l'article de La Nature
de 1897 « l'étroite et modeste échoppe était
occupée par un cordonnier du nom de Geoffroy qui y logeait
et y travaillait depuis plus de quarante ans, en gagnant honorablement
son existence malgré l'exiguïté de la pièce ».
Ce témoignage prouverait que la demeure avait été
construite avant 1856 par un illustre inconnu. Et non édifiée
en 1900, comme on le pensait, par l'architecte Georges Debrié
(1856-1909) à qui l'on doit une œuvre bien plus prestigieuse en
l'école municipale du n°4 de la toute proche
rue Pierre-Bullet. Toujours, selon La Nature, par...un bébé !
« Ne dormant que dans un berceau, ses parents avaient jugé
qu'ils lui donnaient là une chambre à coucher suffisante
et qu'ils pouvaient aisément le surveiller par le n°41 de la rue du Château-d'Eau». |
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Plusieurs
sources de cette page, dont celle de "la plus petite maison de Paris", et quelques éléments sur les Filles
de la Charité de la précédente page ont été extraits à l'origine d'articles rédigés par Mme Jeannine Christophe, Présidente d'honneur de l'association :
Histoire et Vies du 10ème.
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Le 10ème arrondissement de Paris, du temps
du Préfet Haussmann |
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Haussmann entreprend ses
grandes percées (moderniser et aérer Paris), elles
permettent également de mieux réprimer les insurrections,
les insurgés de la Commune en 1871 en feront les frais
face aux canons des Versaillais que ceux-ci pouvaient manœuvrer
à plus longue distance pour détruire les barricades. |
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Le
Paris médiéval sera mutilé, les destructions nombreuses et
douloureuses. Le boulevard de Strasbourg percé en 1853 coupa en deux
les nombreux passages du 10ème qui reliaient la rue du faubourg Saint-Denis à la rue du faubourg Saint-Martin, ce qui
malheureusement dénatura complètement le lieu, la sociologie du
quartier.
Il
provoqua également la suppression d'un marché situé à proximité
immédiate de l'église Saint-Laurent, ce marché était la survivance du
plus vieux marché parisien "le marché aux chevaux". La place qui se
trouvait en face de l'église Saint-Laurent, la place de la Fidélité fut
totalement supprimée avec ses quelques belles maisons.
Haussmann,
Préfet de la Seine, pendant 17 ans jusqu'en 1870 avec Napoléon III, ils
mènent de concert le chantier herculéen qui crée le nouveau Paris,
bouleversant totalement le paysage parisien pour lui donner sa
physionomie actuelle.
Le
"Paris historique" disparaît sous les coups de pioche, Jules Ferry
publiera un pamphlet sur "les comptes fantastiques d'Haussmann "évalués à plus de deux milliards (or) récoltés par la Caisse des
travaux de Paris. Des Parisiens voyant la capitale en chantier
perpétuel, envahie par des milliers d'ouvriers provinciaux, chargés de
"démolir pour reconstruire".
La
contrepartie de cet afflux de population va être le grand élan donné au
commerce et à l'industrie. Mais à côté de ses détracteurs, Haussmann a
aussi ses partisans qui forment autour de lui une solide équipe, ce
sont les : Viollet-le-Duc, Alphand, Belgrand, Davioud, Hittorf, les
frères Péreire, Rothschild, tous passés à la postérité.
Pour
transformer l'ancien Paris en une ville nouvelle, il faut apporter "de
l'air, de la lumière, de l'espace", mais surtout pour l'empereur et son
préfet, obsédés par les révolutions de 1830 et de 1848, "il faut
réaliser l'effondrement des quartiers populaires d'où naissent les
émeutes et les barricades, créer un vaste réseau stratégique d'artères
larges et rectilignes permettant aux troupes d'avancer rapidement pour
maîtriser tous les foyers subversifs".
Alain Jouffroy, rédacteur et éditeur de la Gazette du Canal
Ps : Sur le Paris du préfet Haussmann, vous pouvez aussi consulter un document audiovisuel - Le dessous des cartes (oct. 2013) - de Jean-Christophe Victor avec des références bibliographiques, et en VOD sur Arte Tv.
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La Gazette du Canal : Vous y trouverez des archives sur l'histoire du dixième arrondissement
et ce fut aussi une publication en vente dans les kiosques de la localité.
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Le préfet Eugène Haussmann (1809-1891) : cliquez ici !
et les transformations de la capitale
Une vie, une oeuvre - France Culture le 22/09/2018 - durée 53 minutes
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