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Les
Celtes-Gaulois
Les Celtes sont composites, des peuplades venant
d'Asie Centrale. Ils
se déplacèrent et
entrèrent sur le territoire européen aux
alentours de moins 5000 ans avant J.C par la Russie. Puis
migrèrent à nouveau vers moins 2500 ans vers
l'ouest. Et à partir de l'âge de fer, ils
s'étendront de nord en sud sur presque l'ensemble du continent.
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Antérieurement
à 396 avant J-C, une chronologie
précise et détaillée est difficilement
possible. Elle
varie et évolue selon les découvertes archéologiques. Ce que l'on
appelle la Protohistoire, il s'agit d'une échelle du temps située entre la
Préhistoire et
l'Antiquité. La Protohistoire a bousculé ces dernières
années certaines datations et analyses.
Ce que l'on
présume, tout commence il y a environ 7.000 ans et va
jusqu'à l'invasion des dits Gaulois, notamment la "tribu" ou le groupe
de population désigné sous le nom des Sénons au nord de l'Italie en 390
av. J-C et le pillage de Rome. Les peuples ou populations Celtes (ou
ses mondes tribaux selon l'époque)
se sont étendus d'Est en
Ouest, et ils ont
dominé plus de 1000 ans une majeure partie de l'Europe. |
Au fil des
découvertes, si certaines
coutumes peuvent sembler "barbares", les objets celtes à
travers l'Europe démontrent une maîtrise des
métaux assez exceptionnelle et la réalisation de
pièces prouvant une grande
ingéniosité. Par
ailleurs certains rites sacrificiels en font des populations avec des
particularités funéraires, et des pratiques allant jusqu'à
l'anthropophagie.
Pour ce qui aurait été
des bandes en "hordes sauvages" déferlantes sur l'Europe, ce
fut surtout une ancienne civilisation encore
méconnue, fait de mouvements migratoires pendant de longues périodes, et récupérée
à des fins politiques racialistes. Le monde Celte fut plutôt ouvert à la diversité et tendant à un
mélange culturel par imitation.
Ci-contre
: soldats
celtes et leurs
chevaux inhumés
(fouilles à Lyon)
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![](../Ressources/tombe-chevaux-gaulois1.jpg)
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Il
exista une écriture, elle resta rudimentaire ou étant peu explicite : des
noms, des symboles, des runes au mieux pour les Celtes de l'Est et les
populations Scandinaves, mais
pas une écriture véritable avant les
débuts de l'ère chrétienne pour les
Celtes-gaulois. De très rares écrits subsistent
des entités gauloises et encore à partir du premier ou second
siècle après J-C. |
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Ce
fut une civilisation orale où l'éloquence n'était pas de mise, un domaine où les Latins en firent un
art de vivre et de penser. Néanmoins,
il exista un droit
coutumier capable de s'adapter aux évolutions. Le pouvoir a été le fait
des hommes, mais rien ne permet de penser que les femmes
étaient sans droits. Les liens du mariage étaient
possiblement moins intangibles que chez les Latins.
Sauf que la
propriété était collective et sans chercher à accumuler des richesses
ou perspectives de temps autre que l'instant présent. Les
coutumes
permettaient aussi bien à un homme qu'à une femme
de disposer de biens propres, certaines reines ont même été des cheffes
de guerre enterrées avec leur épée ou leurs équipements guerriers. Seule exception, on ne pouvait
hériter d'une femme, ses biens revenaient au groupe. Point commun avec
les Grecs ou les Latins, l'usage de l'esclavage, les vaincus des deux
camps comme trophées de guerre le plus souvent.
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L'on voit poindre des
"Tumulus", c'est-à-dire des amas de terre qui sont
d'anciennes tombes. Pour
citer un tumulus proche de Paris, c'est
au lieu dit de Montjoie en Seine-Saint-Denis que l'on
découvrit un monticule datant de l'époque et de
la civilisation Celte. Elle donna lieu à la
légende de Montjoie et du saint Denis, et à la
naissance de la ville du même nom.
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![](../Ressources/Cratere-de-Vix.jpg)
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Vix en
bord de Seine est un des premiers foyers Celte en France aux alentours du
VIe siècle av. J.C. avec le site de Lavau. Il laisse
pour mémoire le
célèbre vase ou cratère de Vix de 164 cm de haut, pour un poids de 208 kgs et pouvant contenir 1600 litres de vin, et un art
funéraire d'une très grande qualité
artistique, mais d'origine Gréco-étrusque. Le vase a été découvert en 1953 au sein du Trésor de Vix en Bourgogne.
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Celtes et Gaulois une
histoire
commune ? |
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Celtes et gaulois étaient des parents proches, une
histoire qui se confondit, mais qu'il importe de distinguer. Les
Celtes ont été
composites, c'est-à-dire des tribus, des peuplades qui se sont
disséminées sur l'ensemble du continent et ses
abords. Ce fut une civilisation qui perdura de moins 5000 ans avant
J.C.
à environ le fin du VIème siècle en
Angleterre ou Bretagne (Britannia) selon l'époque. Les terres gauloises
ne concernaient que la partie du territoire
de la France, plus le Benelux, la Suisse et un bout de l'Allemagne aux
limites naturelles. Car les Celtes allaient s'étendre de la vallée du
Danube en Asie Mineure et jusqu'au Portugal et
l'Irlande, à l'Ouest. Et l'on sait qu'ils entretinrent des
relations avec les Mauresques, les Romains, les Etrusques, les Grecs,
et les populations Nordiques.
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Toutefois si
l'étude des Celtes dans leurs diversités permet
de mieux saisir leurs influences en Europe. Il existe une
cohérence, un maillon indispensable pour comprendre les
changements successifs jusqu'aux territoires des Gaules dites indépendantes, avant les conquêtes de
César.
L'organisation du territoire a été un savant
mélange d'époques et d'évolutions
communes ou conflictuelles. Il
est certain que le brassage des cultures
fut la clef des différentes
progressions ou étapes du monde celtique. Même s'il a été le fait de la
force et de la contrainte. Nous sommes dans un ordre aristocratique,
avec ses seigneurs ou chefs de guerre.
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![](../Ressources/celtes01.jpg)
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Les
Celtes ont été principalement à l'Est les Germains. Ils furent au contact au Nord de l'Europe avec les
populations scandinaves, et au Sud avec les civilisations
antiques prédominantes : Egyptienne et Gréco-latine. Ils allaient former des populations migratrices toujours en quête
de nouveaux territoires. Ils s'installèrent sur le sol dit Gaulois aux
alentours de moins 800 av. JC. Certains groupes prenaient racines,
d'autres se confondirent avec les populations d'origines, prenant ainsi
le pouvoir. Ceci au titre d'une hiérarchie
qui acceptait la soumission des vaincus. On peut distinguer une culture commune et des groupes sociaux et culturels disparates de sud en nord dans l'hexagone,
selon un territoire bien établi. |
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Les
gaulois sont ainsi la
fusion des celtes et des populations antérieures, les
premiers colons de la France et de la Belgique actuelle, de la Suisse et un peu
plus. On
parla aussi
de "Galates" (à la peau laiteuse en grec), mais c'est un vocable resté
longtemps vague ou sans réelle précision, il a désigné pour toute
époque les Celtes sans réelle distinction ; cependant le terme
désignait les Celtes
orientaux les situant vers moins 500 av. JC (ce l'on nomme le second
âge de fer) en Gaule Cisalpine, des populations qui se situaient à
l'Est de l'Italie, ainsi que ceux qui migrèrent vers la Grèce en moins
279 av. JC dans les Balkans, ce qui provoqua des conflits et des
pillages contre les Grecs. Avant qu'ils ne s'établissent dans le
royaume de Galatie en Anatolie (actuelle Turquie).
Et finissent à leur tour sous domination romaine. Nos fameux Galates,
ou Gaulois iront jusqu'en Egypte... Par ailleurs, le terme Galate
était simplement leur nom en latin, Galli
étant un mot dérivé et péjoratif employé par Jules César et ses contemporains.
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« Donc
les Galates sont au sud de la Paphlagonie : de leurs trois peuples
deux, les Trocmes et les Tolistobogiens, doivent leurs noms à d'anciens
chefs ; le troisième, les Tectosages, a gardé celui d'un peuple
celtique. Les Galates occupèrent cette contrée après avoir longtemps
erré et fait des incursions dans les pays soumis aux rois Attaliques et
Bithyniens, lesquels enfin leur cédèrent de bon gré la région dite
depuis Galatie et Gallogrèce. Leur principal chef au moment de leur
passage en Asie paraît avoir été Léonnorios. Les trois peuples
parlaient la même langue, et sur tous les autres points, il n'y avait
entre eux aucune différence. Chacun de ces peuples se divisa cependant
en quatre parties qui s'appelèrent tétrarchies, ayant chacune son
tétrarque, un juge unique, un seul chef militaire, sous l'autorité du
tétrarque, et deux sous-chefs militaires. Les douze tétrarques avaient
un conseil de trois cents membres, qui se réunissaient dans un lieu
appelé Drynémétum (nom gaulois).
Le conseil connaissait des affaires de meurtre, les autres étaient du
ressort des tétrarques et des juges. Telle était autrefois la
constitution de la Galatie. De nos jours, le pouvoir passa aux mains de
trois chefs, puis de deux; et enfin d'un seul, qui fut Déjotarus,
lequel eut pour successeur Amyntas. Maintenant les Romains possèdent
avec la Galatie tout le pays qui fut soumis à Amyntas, et ils en ont
fait une seule province. »
Les Galates selon Strabon (Géographie - Livre XII),
géographe et historien grec (vers 60 av. JC - vers 20 ap. JC)
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Pourquoi
cette facilité de fusion entre Celtes des environs du Danube
et les habitants locaux dit "Gaulois"? Par
évidence, une langue d'origine
commune, des mythes communs. Une lecture complexe qui demande d'abord
à savoir qui étaient ces "envahisseurs"? Des barbares pas
vraiment au sens le plus commun, du moins au regard des grecs ou
latins, tout ce qui leur était extérieur se voyait ainsi nommé. Il
s'agit certainement des populations opportunistes qui choisirent une
expansion à des fins agricoles et pour les besoins de leurs
collectivités. Ce qui les poussa à s'agrandir et
à épouser des influences nouvelles.
À
prospérer, et nous leurs devons une culture propice
à la fusion des cultures. Mais ce fut aussi à l'échelle de
l'Europe des "peuples"
ou groupes humains très divisés ou éclatés, qui
selon les évolutions des métaux s'appuyèrent sur la
maîtrise de la guerre et la conquête de nouvelles
terres fertiles ou riches en minerais. Les Gaulois de l'ouest de leur côté allaient constituer
une myriade de petits groupes de populations, qui s'organisèrent par
Cité indépendante.
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![](../Ressources/barde-a-la-lyre.jpg)
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Ensuite du temps et même un peu avant Jules César on peut parler de
"peuples" constitués, mais aux pluriels, il n'a jamais existé d'unité
organique ou de loi écrite à caractère unique avant la conquête
romaine, et le terme "tribu" (*) d'un point de vue anthropologique
n'est pas totalement à exclure et sans chercher à dévaloriser sa
signification. Et
surtout en raison de l'influence grecque
prédominante pour le "gaulois type", les références actuelles, plus
encore du passé peuvent provoquer
des confusions, surtout selon les perceptions ou projections des
auteurs romains, comme Tite Live. Par ailleurs, non pas "réfractaire",
dernière absurdité du genre, mais soumis au besoin de l'Empire (et ne
cherchez pas Luther à ce stade historique chez les Danois... comme quoi
comparaison n'est pas toujours de l'ordre de la raison).
Ci-contre : Barde à la lyre (Ve siècle av. JC)
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A vrai dire si le terme de "nations gauloises" est
limite acceptable, l'historien doit limiter les interprétations, parfois contradictoires, ou ne pas en
abuser, ou bien définir chaque mot pour ne pas tomber dans une mélasse
sans fin. De même, les choses et réalités humaines sont souvent plurielles et
évitent à rétrécir trop un sujet. (*) La tribu comme définition est un "Groupe
social, généralement composé de familles se rattachant à une souche
commune, qui présente une certaine homogénéité physique, linguistique,
culturelle" (dico du CNRS).
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- Le nom latin des "Celtes" apparaît en
premier chez Hécatée de Milet (vers 500 av.
J.C.). Puis
chez Hérodote (vers 450 av. J.C.), ce mot viendrait de
l'indo-européen "keletos", rapide, ou
"kel-kol", habitant, colon.
Le mot "Galate" signifierait "ceux
d'ailleurs" ou "envahisseurs", et représentait les Gaulois sous influence des Grecs, plus que leurs voisins Latins. Le terme apparaît dans la
littérature grecque en 279 av. J.C., sous le nom de "Galli"
en 168 av. J.C. dans les Origines de Caton
l'Ancien. Et ce fut sous le terme de "Galli" que Jules
César rédigea la Guerre des Gaules
(ou en Gaule, sa bonne traduction et perception du dominant) pour
désigner les gaulois : un ouvrage important, mais à l'image d'un
vainqueur qui tenait à mythifier ses exploits, par ailleurs relatifs.
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![](../Ressources/soldats-lyon.jpg) |
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Si vous êtes à la recherche d'informations complémentaires,
nous vous conseillons d'écouter cette émission de Passion Antiquités :
Les Galates en Asie Mineure avec Kevin Parachaud (Thèse en cours, 02/2022)
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La
Gaule celtique dite Indépendante |
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Dans
l'étude des origines de Lutetia, on découvre
deux groupes de gaulois qui marquèrent la région du bassin Parisien :
les Sénons et les Parisiens, Senones et Parisii en latin. Les Sénons étaient originaires des pays germaniques et de la période du
Hallstatt. Ils vinrent prendre souche en la ville de Sens. Celle-ci fut
un temps son centre de pouvoir, leur territoire s'étendait à
l'ouest de la Seine en la ville de Melun. Leurs limites territoriales
en ouest jouxtaient celles des Parisiens en ce qui est aujourd'hui la
Seine-et-Marne. Plus tardivement, ils ont été à leur tour
absorbés par les "invasions" ou les expansions Burgondes, dès les
premiers siècles de l'ère dite chrétienne.
Ceux qui ont connu à l'âge du fer le
début des présences celtes sont au registre de
l'énigme.
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Qui sait si les
Parisiens et Sénons ne s'en
tinrent pas à une répartition
géographique de l'espace, un accord pour que les cours
d'eaux délimitaient au mieux les espaces de chacun? Les Sénons au nord-ouest et les Parisiens au sud-est de la Seine. Les Sénons
étaient le peuple le plus puissant de la Gaule
après les Arvernes.
Le vaste
territoire des Sénons s'étendait
entre le sud de la Champagne et le nord de la Bourgogne. Les Parisii ou
les Parisiens furent une tribu vassale, à l'origine encore improbable. Cette dernière
profita de la situation géographique pour y
développer une agriculture, une industrie de la pierre, et des échanges marchands via la Seine (Sequana en latin). |
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![](../Ressources/parisiensenons.gif)
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Avec
Laurent Olivier, conservateur en chef, Musée d’archéologie nationale
France Culture - Carbone 14 - 22/04/2018 - durée 31 minutes
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Chronologie de l'époque Celto-Gauloise
Pour info et avertissement : toutes les chronologies sont au présent,
parfois au futur pour désigner un événement plus tardif, mais font état du passé !
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-396 Les Celtes envahissent le nord de l'Italie. |
-390 Les Sénons
assiègent Chiusi (Etrusque), de même les armées du chef Brennus (ou Brennos) originaire d'Agendincum (Sens) s'emparent de
Rome après 7 mois de siège et se retirent contre une forte
rançon ; et Brennus laisse pour mémoire la célèbre citation du chef gaulois : "mort aux vaincus" (Vae victis).
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-368 M. Furius repousse une incursion gauloise dans
le Latium. |
-361 Nouvelle incursion celto-gauloise près de
Rome. |
-350 Défaite celto-gauloise dans le Latium
face à Popillius Lenas. |
-349 Défaite celto-gauloise dans le Pontine
face à Camille. |
-300 Nouvelles incursions celto-gauloises en Italie du nord. |
-295 Défaite des Sénons à Sentinium face au Romains. |
-283 Les romains s'emparent
du pays des Senons.
-279 Le roi de
Macédoine, Ptolémée Kéraunos est battu et tué par les Galates (celtes
d'orient ou gallo-grecs) qui ont pris pied et sont devenus maîtres dans
les Balkans. Il allait suivre une percée sur deux fronts en Grèce, dont
une offensive et un raid sur la cité Delphes menée par le Galate
Brennos (Brenn signifie en celte « chef de guerre »).
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-250 Nouvelles incursions celto-gauloises en Italie. |
-225
L'armée des rois Concolitanus, Aneoestus et
Britomartus
passe les Alpes, entre en Etrurie avant d'être détruite par
l'armée
romaine commandée par L. Aemilius Papus. |
-123 Alliance entre Rome et
les Eduen. Les Allobroges attaquent les Eduens, qui
demandent l'aide de Rome. |
-122 Défaite des
Allobroges face à l'armée romaine de Domitius
Ahenobarbus. |
-121
L'armée romaine de Q. Fabius Maximus bat l'armée
Arverne
de Bituitos qui se portait au secours des Allobroges. |
-118 Fondation de la ville de Narbonne par les romains ou Narbo Martius qui deviendra la capitale de la région Narbonnaise.
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-101 Naissance de
Jules César, le 13 juillet. |
-77 Pompée pacifie la Gaule transalpine
et gagne l'Espagne. |
-71 Pompée annexe la Vallée
de la Garonne à son retour d'Espagne. |
-61 Les
Séquanes, les Arvernes et les Suèves soumettent
les Eduens qui demandent l'aide de Rome. Les Suèves
battent les Séquanes qui avaient repoussés leurs
exigences. |
-60 Les armées Suèves
d'Arioviste battent les Eduens et les Séquanes. |
-59 César est
nommé consul grâce à un pacte secret avec Crassus et Pompée. |
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La Gaule à partir de Jules César :
"La Celtique Orientale
"
![](../Ressources/lutece.jpg)
Alfred Rambaud
(1900)
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Vue d'ensemble de la Gaule à partir de César
« Jules César
divise la Gaule en trois parties, habitées, la première par les Belges
(Belgæ), la seconde par les Aquitains (dans le texte « Aquitan » et
vivant en Aquitani), la troisième, celle du milieu, par ce peuple qui
se donne le nom de Celtes (Celtre) et que les Romains appellent Gaulois
(Galli). Il ajoute que les Aquitains sont séparés des Celtes par la
Garonne, les Celtes des Belges par la Marne et la Seine. Dans la Gaule,
ainsi décrite par César, n'est point comprise la Province Romaine.
Cette géographie est très simple : la Gaule entière (Les Gaules plus exactement, comprise entre la
Méditerranée, les Alpes, les Pyrénées, l'Océan et le Rhin, ne comprend
que quatre divisions : Belgique, Celtique, Aquitaine, Province Romaine (Narbonnaise).
Sous Auguste, l'héritier de Jules César, cette géographie se modifie :
les limites de l'Aquitaine sont reportées au nord jusqu'à la Loire et
englobent ainsi quatorze nations celtiques ; ce qui reste de la
Celtique prend le nom de Lyonnaise et comprend vingt-deux peuples
différents ; la Belgique subsiste, avec ses quinze nations ; la
Province Romaine va prendre le nom de Narbonnaise. Cela se complique
encore sous les successeurs d'Auguste. Au IVe siècle, nous trouvons
qu'on a démembré de la Belgique deux provinces situées le long du Rhin,
qu'on appelle Germanie supérieure, avec Mayence, Germanie inférieure,
avec Cologne. Il y a, en outre, deux Belgique: première (Trêves),
seconde (Reims); deux Aquitaines : première (Bourges) et seconde
(Bordeaux); deux Narbonnaises (Narbonne et Aix); quatre Lyonnaises
(Lyon, Rouen, Tours, Sens); une Séquanaise (Besançon); une Viennoise
(Vienne); et enfin les provinces des Alpes Grées et Pennines (Moutiers
en Tarantaise), des Alpes-Maritimes (Embrun) et de Novempopulanie
(Eauze): au total 17 provinces (*), subdivisées en 113 cités. (…)
L'aspect général du pays devait être assez différent de ce qu'il est de
nos jours. D'immenses forêts couvraient les monts : celle des Ardennes
(divinisée en Arduenna) étendait ses fourrés ténébreux de la Marne au
Rhin et se confondait avec celle des Vosges. Les fleuves n'avaient pas
achevé de se frayer un lit; ils débordaient, s'épandaient en marécages.
On n'avait guère défriché : on ne cultivait que les plus fertiles des
hautes plaines; la vigne était inconnue hors de la zone
méditerranéenne. Le climat était plus humide et plus froid que de nos
jours, mais probablement aussi plus régulier, moins sujet à de brusques
oscillations. La plupart des rivages de la mer, surtout de l'Océan,
n'avaient pas la même forme qu'aujourd'hui : depuis ce temps, la mer
les a profondément remaniés. Enfin, sur le vieux sol gaulois, c'est
l'homme surtout qui a changé. Peut-être les sauvages préhistoriques,
les descendants de la lignée mystérieuse qui éleva les monuments
mégalithiques n'avaient-ils pas complètement disparu. En tout cas, les
Grecs de Marseille, les Ibères d'Aquitaine, les Romains de la Province,
les Celtes du Centre, les Bolgs ou Belges du Nord ne ressemblaient
guère aux Français actuels. »
LA
CELTIQUE ORIENTALE
Descriptif des implantions gauloises
de Lugdunum à Lutèce (de Lyon à Paris)
« La
Celtique s'étendait, au
temps de César, de la Garonne à la Seine et
à la Marne, de l'Océan au Rhin supérieur. Auguste, en ayant détaché les
douze peuples compris entre la Garonne et la Loire, pour les attribuer
à l'Aquitaine, forma du reste une province qu'il nomma la Lugclunaise
ou Lyonnaise, du nom de Lugdunum (en celtique Lugdun, «colline de Lug»;
aujourd'hui Lyon). Lyon fut une colonie fondée, en l'an 43 avant
J.-C., par Lucius Munatius Plancus.
Le Lyon romain s'étageait sur les pentes de la colline de Fourvières,
dont le nom rappelle le Forum Vetus, magnifique édifice, construit plus
tard par Trajan et qui a disparu. Ses autres monuments romains n'ont
pas laissé plus de trace. - Le Lyon gaulois occupait l'étroite
presqu'île qui sépare la Saône et le Rhône avant leur jonction et où
s'étend la place Bellecour. Là s'éleva l'autel de Rome et d'Auguste,
centre vénéré du culte nouveau établi en Gaule par l'habile empereur.
Là se réunissait l'assemblée des soixante (et bientôt des
soixante-quatre) cités de la Gaule dite chevelue (les vingt cités de la
Narbonnaise ayant à Narbonne leur assemblée à part). Lyon, avec ses
deux villes, symbole de la société gallo-romaine, était à la fois un
centre politique et militaire et un centre religieux et national,
industriel et commercial. Les étrangers ne tardèrent pas à y affluer, à
y apporter, à y mélanger leurs langages divers, leurs idées, leurs
croyances. Là naquit l'Église chrétienne des Gaules. Là se
développèrent en même temps une activité matérielle, une prospérité
sans précédents en Transalpine. Lyon eut des entrepôts pour les vins,
des fabriques d'outres, une compagnie pour l'exploitation des mines.
Il
fut le point de croisement de toutes les grandes routes. Auguste en
fit la capitale officielle des Gaules, dont Lyon resta longtemps la
métropole. Lyon fut la patrie de l'empereur Claude, qui lui accorda le
titre de colonie et qui prononça au Sénat de Rome, pour l'admission des
nobles gaulois aux fonctions publiques, un discours mémorable, gravé
sur des tables de bronze par les Lyonnais reconnaissants. Ce document,
unique en son genre, a été retrouvé en grande partie dans le Rhône; il
figure au Musée archéologique de Lyon et n'est pas le moins curieux
ornement d'une collection épigraphique incomparable, la plus importante
de France. Cependant Lyon, à la suite d'une bataille entre compétiteurs
à l'Empire, fut ruiné au IIe siècle et s'effaça pour longtemps de
l'histoire, laissant la suprématie en Gaule à Trèves et à Arles. Mais
il devait renaître et reprendre sinon le premier, au moins le second
rang dans une Gaule nouvelle qui est la France (seulement à partir de
900 après Jésus-Christ et le commencement du règne des capétiens).
La Lyonnaise avait une forme très bizarre, très allongée de l'Est à
l'Ouest. Aussi peut-on y distinguer dès lors deux grandes régions : la
Lyonnaise ou Celtique orientale et la Lyonnaise ou Celtique
occidentale. Elles auraient Paris pour point d'intersection. Les hautes
terres, qui, sous un manteau de forêts et de gazon humide, prolongent
au nord les Cévennes et vont rejoindre les Vosges, toute cette
verdoyante écharpe qui sépare la Saône et le Rhône de la Loire
supérieure et des sources de l'Yonne, de la Seine, de la Marne, se
partageaient inégalement entre trois grands peuples. Dans le Forez, les
Ségusiaves avaient pour centre Forum Segusiavorum (Feurs) : c'est sur
leur territoire qu'on bâtit Lyon.
En Bourgogne étaient les Éduens (Ædui),
dans une situation privilégiée
: grâce à la possession des passages naturels qui unissent le versant
de la Manche à celui de la Méditerranée, ils tenaient dans leurs mains
les clés des grandes routes terrestres et fluviales. Aussi avaient-ils
étendu fort loin leur clientèle et formé une puissante confédération,
qui n'a cessé, pendant les siècles d'indépendance gauloise, de
rivaliser avec celle des Arvernes. Leur histoire a quelque analogie
avec celle de Marseille, et c'est leur
alliance qui permit aux Romains, prenant la Gaule à revers, de
s'avancer d'un seul élan jusqu'au coeur des pays celtiques. César cite
parmi leurs villes : Noviodunum (Nevers), Decetia (Decize), Matisco
(Mâcon), Cavillonum (Chalon-sur-Saône). On ignore si Dibio (Dijon)
existait déjà. Leur ancienne capitale était Bibracte (sur le mont
Beuvron, à 20 kilomètres au nord d'Autun); sous Auguste, elle fut
remplacée par Augustodunum (« colline d'Auguste », aujourd'hui Autun),
qui devint une cité élégante et lettrée, et qui possède encore, parmi
d'autres ruines romaines, une porte monumentale. Les principaux clients
des Eduens furent les Boii, avec Gorgobina (Saint-ParizeChâtel); les
Aulerks Brannoviks (Brannovicest Charolais); les Ambarres (Bresse: leur
nom revit dans Ambérieu), les Mandubii, chez qui s'élevait la célèbre
forteresse? Alésia (Alise Sainte-Reine : mont Auxois), rempart déchu de
l'antique indépendance. Quant aux Lingons (pays de Langres), après
avoir fait partie de la Celtique, ils furent, au temps d'Auguste,
compris dans la Belgique.
La route du Jura se dirigeait d'abord droit au midi sur Andemantunum
(Langres), chef-lieu de la cité des Lingons. Cette ville, assise comme
un nid d'aigle sur une montagne qui inspecte tous les plateaux et
toutes les vallées d'alentour, était un centre actif pour l'industrie
de la laine. Elle n'a conservé de ses monuments romains qu'une porte
qui n'est pas antérieure au Ille siècle. De Langres on descendait vers
la Saône et ses prairies noyées. Dans le massif et sur les pentes
occidentales du Jura étaient les
Séquanes (Sequani, Franche-Comté), agriculteurs solides et patients,
qui exportaient des jambons salés. Leur capitale était Vesuntio
(Dubis). Un autre de leurs oppida, Alésia (Alaise), a été souvent
opposé par certains archéologues à l'Alésia de Bourgogne. ?
Adma-getobriga ou Magetobriga, qui vit la victoire d'Arioviste sur les
Éduens, était située sur les confins des Séquanes et des Lingons, soit
auprès de Luxeuil, soit auprès du confluent de la Saône et de l'Ognon.
Au-delà du Jura, couvert d'épaisses forêts de sapins, dans la Suisse
actuelle, habitaient les Helvètes. La route, passant par Pontarlier,
débouchait, sur le lac de Neufchâtel, à Aventicum (Avenches), qui
devint la capitale de l'Helvétie. Celle-ci comprenait plusieurs nations
: Rauraci ou Raurici, Tulinges, Latobroges, Tigurini, Tugeni,
Verbigeni, Seduni aveoSedunum (Sion), Veragri avec Octodurum
(Martigny), Ambrons, etc. Deux colonies romaines y avaient été fondées
: près du Léman, Julia Equestris (Nyon); près du coude du Rhin, Augusta
Rauracorum (Augst), que Bâle plus tard a remplacée. De l'Helvétie, on
pouvait rentrer en Lyonnaise, par la route de Genève et du Pas de
l'Écluse qui descendait le Rhône et, par un détour sur Vienne,
aboutissait à Lyon.
La
région parisienne - territoires des Senons et Parisiens - vers moins 52
av. JC
![](../Ressources/Environs-de-Lutecia.jpg)
La route de Lyon à Autun, en se prolongeant vers le nord, laissait à
gauche, le massif sauvage du Morvan, hanté par toutes sortes de
superstitions. Elle descendait dans la vallée inférieure de l'Yonne
(Icauna) et atteignait à Autessiodurus (Auxerre) le pays des Senones,
qui se signalèrent par leur résistance acharnée aux légions de César.
Leur capitale était Agedincum (Sens). Ils possédaient aussi Vellaudunum
(Château-Landon) et Melodunum (Melun). A part quelques vastes
clairières, leur pays n'était qu'une forêt continue où se conservaient
les coutumes, les usages, la rudesse des moeurs primitives des Celtes.
Ils avaient pour voisins, sur le cours supérieur de la Seine (Sequana)
et de l'Aube (Albis), les Tricassi et leur ville d'Augustobona
(Troyes); sur le cours inférieur de la Marne (Matrona), les Meldi, avec
Jatinum (Meaux); sur la moyenne Seine, les Parisiens (Parisii), avec
Lutetia (ou Lutecia - Paris), dont un faubourg (Lucotocia) ne tarda pas
à se former sur la rive gauche, au pied du mont Lucoticius (montagne
Sainte-Geneviève).
Ce petit peuple des Parisiens était encore presque ignoré, bien qu'il
fût destiné, d'abord, à hériter de l'importance des Senones, et plus
tard, à devenir comme la tête des Gaules. Lutèce, enfermée d'abord dans
l'île de la Cité, au bord des oseraies paisibles, commençait à
escalader les pentes du mont Lucotice, où l'on adorait, parmi les
tilleuls, la déesse Bélisana, où se construisait peu à peu une ville
nouvelle (quartier Latin), où s'élevèrent plus tard un amphithéâtre
(près de la rue Monge) et des Thermes (palais de l'empereur Julien; le
musée de Cluny s'est construit sur son emplacement). Toute la rive
droite n'était qu'un marais peuplé de grenouilles et dominé par le mont
de Camul (mont de Mars, plus tard mont des Martyrs, Montmartre), tout
couvert de chênes.
En amont, la Seine, aux eaux calmes et limpides, se grossissait de la
Bièvre ( dont le nom parait signifier : « rivière des Castors »). En
aval, elle se recourbait au pied du Mont-Valérien. Tout autour de
Lutèce et de quelques champs de céréales, s'étendaient
des forêts séculaires, et dans les îles voisines, parmi les roseaux et
les aulnes, pullulaient les loutres, les canards, les cygnes. Entre les
Belges blonds du Nord et les Celtes bruns du Sud, les Parisiens
formaient un peuple intermédiaire, mais plutôt celtique par le
tempérament et le caractère. Ils naviguaient sur la Seine, étant les
intermédiaires obligés du commerce entre les pays de la Méditerranée et
du Rhône et ceux de la basse Seine voisins de l'Océan. Plus tard, sous
Tibère, se fonda chez eux une corporation de Nautes ou « Navigateurs »,
que remplaça, au moyen âge, celle des «Marchands de l'eau», dont
l'emblème, un navire flottant sur les eaux, est devenu celui de la
ville de Paris.
De la corporation gallo-romaine des Nautes subsiste un curieux monument
: c'est un autel trouvé dans le sol de Notre-Dame, et actuellement au
Musée de Saint-Germain-en-Laye. Il présente à la fois des dieux gaulois
(Elus et Tarvos Trigaran) et des dieux romains (Jupiter et Vulcain).
(2) Leur ville occupait un des carrefours de la Gaule. Au sud (par le
pied du Mons Chetardus, la rue Mouffetard), une grande voie allait vers
l'Italie ; au nord était la Belgique; à l'ouest s'étendait cette partie
de la Celtique qui, sous Auguste, fut dénommée Lyonnaise occidentale.
A peu de distance de Paris, au sud comme à l'ouest, on entrait dans le
pays des Carnutes. Ce peuple avait été l'un des plus puissants de
l'ancienne Gaule, l'un des plus religieux; il avait lutté plus
vaillamment qu'aucun autre pour l'indépendance. Il portait sur ses
enseignes un cheval bridé, mais ailé. Dans ses forêts de chênes
consacrées à Teutatès, les druides, les prêtresses s'assemblaient pour
les sacrifices; on y accourait en pèlerinage; sous les empereurs
romains, les sacrifices humains furent interdits; les écoles druidiques
n'eurent plus que de rares disciples; les anciennes divinités prirent
des noms romains. Les Carnutes cultivaient beaucoup de blé. Ils
élevaient des porcs avec
les glands de leurs chênes. Ils avaient des marchés très connus et des
ports sur la Loire; le plus actif était Genabum ou plutôt Cenabum
(Orléans; Genabum serait peut-être Gien). Leur capitale était Autricum
(Chartres), ainsi nommée de l’Autura (Eure), qui l'arrose. Leurs autres
villes étaient Durocasses (Dreux), Condate Carnutum (Cosne). (3) »
Notes :
Ce texte a été
l'objet de quelques anotations et changements de noms
propres comme les Edues en Eduens, Les Parises en Parisiens. Le
terme "senones"
pour les Sénons
n'a pas varié, ni les termes latins. Le terme de "race" était cité deux
fois, il a été remplacé par le mot peuple, pour éviter toute confusion
ou amalgame.
(*) Rappelons que la Gaule située au nord des Alpes s'appelait
Gaule Transalpine. L'Italie du nord, des Alpes à l'Adriatique, toute
celtique avant qu'elle fût conquise par les Romains, s'appelait Gaule
Cisalpine. Il y avait aussi une Gaule en Asie Mineure : la Galatie (les
Galates). - Sur la géographie de la Gaule Transalpine, consulter
surtout E. DESJARDINS, Géographie historique et administrative de la
Gaule romaine, 4 volumes in-4e, 1878.
1. Voir ci-dessous, page VIII, et Paul Monceaux : Le grand temple du
Puy-de-dôme. Voir ci-dessus, page VIII, l'histoire des Arvernes, dans
la Revue Historique, Dôme, le Mercure gaulois et l'histoire des
Arvernes, dans la Revue Historique, 1887 et 1888.
2. Sur les dieux de la Gaule, consulter Salomon Reinach, Antiquités
nationales, description raisonnée du Musée de Saint-Germain-en-Laye, et
visiter la collection de ces dieux à ce Musée.
3. Dans la géographie gauloise les noms anciens ou nouveaux, tels que
Condate, Condatum, Condé, Candé, Coudat, Condom, etc., indiquent un
confluent. Ce sont assurément des noms d'origine celtique.
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Source : Extraits et
illustrations de L'anneau
de César (Nouvelle
édition augmentée d'une Etude sur la Gaule ancienne à l'époque de Jules
César) par Alfred Rambeau - édieur, J. Hetzel à Paris - 1900 - BNF-Gallica - Domaine
public. |
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Parisii
: d'où provient ce nom ? |
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"Par
Isis" pensa un auteur romain et d'autres à travers les âges. Une
mythologie qui se serait inspirer des pratiques religieuses du bassin
méditerranéen, mais le nom d'origine celtique semble plus
approprié. Voilà ce que dit l'archéologue Théodore Vacquer concernant
ce mythe qui perdura longtemps, il en a dénoué les raisons : |
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« Dès la fin
du IXe siècle, le moine Abbon donnait à
Paris Isis (ci-contre la déesse) pour patronne ; mais c'était au prix
d'un jeu de grammairien,
qu'en plein vers épique il ose appeler du nom barbare de métaplasme
(note - altération du mot). Paris devenait ainsi la ville voisine et
sœur d'Isia (Isiae quasi par). Sans doute, cette cité d'Isia n'existait
que dans l'imagination d'Abbon ; mais il avait quelque prétexte à la
créér.
L'abbaye de Saint-Germain-des-Prés s'élevait sur le territoire
d'Issy (fiscus qui vocatur isciacus) que l'on pouvait au besoin croire
fondation d'Isis (poteslas Isiaca); et comme déjà, sans doute, il
existait dans l'église une vieille statue de femme noire, hâve, maigre,
décharnée, mal vêtue qu'on appelait Isis, l'antique ville d'Isia,
centre d'un culte de la déesse, devenait vraisemblable, et Paris tirait
son nom du voisinage de ce territoire.
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Malheureusement, Issy n'a rien à voir avec Isis. Ce fut, à l'origine,
le bien d'un homme qui portait le nom gaulois d'Iccius. Quant à la
statue, les descriptions détailléés qu'on en donna jusqu'au XVIIe
siècle peuvent faire penser qu'elle n'était pas antique; elles prouvent
que ce n'élait pas une Isis. Ainsi cette légende d'Isis patronne de
Paris naquit d'un mauvais jeu de mots, mal garanti lui-même par deux
traditions fausses; et pourtant son succès fut tel, qu'Isis se vit
attribuer, sur l'emplacement de Saint-Germain-des-Prés, un temple où
les païens l'auraient adorée avant le triomphe de la foi, et qu'au
début du siècle dernier elle montait un moment, déesse tutélaire, sur
le vaisseau qui décore les armes de Paris. »
Théodore Vacquer
in Paris à l'époque Gallo-Romaine
Pages 16 et 17 (1892 - Imprimerie nationale)
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Parisiens et Sénons, les deux groupes de population ont souvent été citées par les auteurs Latins, tout comme les Avernes.
Ces deux groupes autochtones ou proto-nations gallo-celtiques dominèrent l'actuelle région Île
de France.
Ils ont fait face à une bataille sémantique avec diverses
interprétations. Elles ont tourné autour du mot "Lucotecia" en grec
signifiant la blancheur, en rapport avec le plâtre qui couvrait les
maisons parisiano-romaines, ou sinon "Lutetia" en latin est en relation
avec la boue, la fange (du mot "Lutum"), plutôt que de
s'interroger sur des origines celtes.
Il s'agirait concernant les Parisii,
d'un terme qui signifierait en Celte "le peuple des carrières", en
gaulois selon d'autres sources, il est question du "chaudron" (et d'origine narbonnaise). Ceci reste néanmoins une hypothèse.
Les autochtones celto-gaulois furent très probablement les premiers à
exploiter à ciel ouvert (donnée confirmée par Th. Vacquer), soit du
calcaire, soit du gypse très abondant
à Paris et dans ses alentours, du Nord au Sud.
A la limite du scénario, l'on peut
deviner en quoi depuis tout temps Paris et sa région fut une terre
d'accueil.
Il y a dans son histoire des strates géologiques, tout comme il y a des
strates de migrations ou de déplacements humains : du maillon des
origines à l'histoire Antique. Toutes ces premières peuplades colonisatrices formèrent un
ciment de culture. Nous
concernant, ceux qui furent les premiers habitants de la région
francilienne.
Les
Celtes-gaulois furent ceux qui créèrent les premières bases urbaines
dans le Nord et l'Est de la France comme repère géographique :
hameaux, villages, chemins et sentiers. Puis, plus tard les
constructeurs des
voies et routes un peu avant et aussi sous la conduite de l'Empire. Ils
sont
à l'origine des enceintes défensives avec l'apparition de camps
retranchés, les Oppida en latin. L'oppidum permettait de répondre à des
offensives et protégeait les populations rurales avoisinantes des
attaques. Des gros bourgs plus que des villes constituées, mais avec
une forte activité artisanale et paysanne, cette césure pour autant se
maintiendra face aux Cités et Villas Gallos-romaines.
Les Villas se situaient hors des cités (Civitas
en latin), elles étaient l'équivalent de propriétés agricoles avec des
esclaves au service des nouvelles élites locales. Tout
ce qui a pu être
construit par les Romains le fut par des populations celto-gauloises
sous contraintes, ce furent donc des esclaves qui édifièrent dans les
Gaules et territoires romanisés les monuments imposants que nous
connaissons aujourd'hui dans toute l'Europe occidentale, de Trèves à
Séville (en photo) !
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