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"Ce qui est
démocratique, c'est à faire du petit cercle de
connaisseurs un grand cercle de connaisseurs"
Bertholt Brecht
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"Otages" en Colombie,
1- Après Sarkozy, Lula et Kirchner..., par Fernando Cibeira (2007)
2 - Le gouvernement (Colombien) est lamentable, interview de Jairo Ramirez (2007)
3 - La
Petite Mousquetaire, par Semana (2007)
4 -
Aïda
Duvaltier, otage française
décédée (2006)
5 - Bogotà
se lêve pour Ingrid, par Alain Lipietz (2006)
6 - Diverses
infos sur la Colombie (2005)
7 - Ingrib
Betancourt, courte bio, et infos comités
(2002)
8 - Infos générales et sélection de sites
internet sur la Colombie
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Amérique Latine
Sommaire de la page
Archives des
articles 2002 - 2007
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COLOMBIE : Otages
Après
Sarkozy,
Lula et
Kirchner veulent intervenir
par Fernando Cibeira
le 07-12-2007
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La crise colombienne doit se
résoudre à l'échelle
régionale. Ainsi l'ont fait savoir les chefs d'Etat
brésilien et argentin qui, mobilisés, estiment
qu'ils sont mieux placés que Bush ou Sarkozy pour
réussir à dénouer la crise. Tous les
protagonistes sont invités à discuter, dimanche
9, lors de la prise de fonctions de la nouvelle présidente
argentine Cristina Kirchner.
L'Argentine a
décidé d'intervenir activement dans les
négociations pour la libération des otages en
Colombie. Après l'envoi par le président
français Nicolas Sarkozy d'une lettre demandant à
Nestor Kirchner son aide dans les tractations, on a appris que Cristina
Kirchner avait invité Yolanda Pulecio, la mère de
l'otage des FARC ex-candidate à la présidentielle
colombienne Ingrid Betancourt, à assister à sa
cérémonie d'investiture. Lundi et mardi
prochains, à Buenos Aires, seront ainsi
représentées toutes les parties ayant des
intérêts dans cette tragique affaire (la France,
la Colombie, le Venezuela, la famille d'Ingrid Betancourt ainsi que
l'Argentine et le Brésil, entrés
récemment dans les négociations), toutes
déterminées à relancer le dialogue
interrompu depuis la dispute entre le président colombien
Alvaro Uribe et le chef d'Etat
Vénézuélien Hugo Chávez.
(NDLR - regarder la vidéo qui suit l'article)
Depuis
quelque temps, soucieux d'éviter que les
négociations ne retombent au point mort, l'Argentine et le
Brésil avaient commencé à
établir des contacts discrets. Brasília et Buenos
Aires sont convaincus que la solution au problème ne peut
provenir que d'Amérique latine, et en aucun cas de pays
comme les Etats-Unis ou la France, qui ont certes des
intérêts dans l'affaire mais aussi des
difficultés manifestes à dialoguer avec toutes
les parties en présence.
En ce sens,
les bonnes relations qu'entretiennent l'Argentine et le
Brésil avec la Colombie et le Venezuela favorisent la
réouverture des négociations : d'aucuns
reconnaissent à Kirchner un ascendant certain sur le
tempérament sanguin de Chávez, tandis que Lula
s'est toujours efforcé de maintenir des relations fluides
avec Uribe.
Mercredi 5 décembre,
Yolanda Pulecio avait "supplié" le président et
le gouvernement brésiliens de l'aider à relancer
les négociations. Parallèlement, le
Brésil et l'Argentine avaient réactivé
leurs échanges sur cette affaire. Les deux pays souhaitent
faire en sorte que les progrès obtenus par Hugo
Chávez ne soient réduits à
néant au seul motif de son contentieux avec Uribe.
"Il
s'agit d'une affaire humanitaire, les questions politiques doivent
être mises de côté,
répétait-on hier au ministère des
Affaires étrangères argentin. Les FARC acceptent
Chávez comme interlocuteur, c'est une chance qu'on ne peut
pas laisser filer."
Déterminés,
affirment-ils, à ce que la solution à cette crise
vienne de la région même, les deux grands voisins
passent à l'action.
Le
gouvernement brésilien a annoncé le 5
décembre qu'il offrait "ses bons services" pour la
résolution du conflit.
La
mère d'Ingrid Betancourt, Yolanda Pulecio, arrivera dimanche
9 décembre à Buenos Aires avec la
sénatrice colombienne Piedad Córdoba, actrice
essentielle de la médiation dont Chávez avait
pris la tête. Mardi, une fois investie présidente
de la République argentine, Cristina Kirchner recevra les
deux femmes à la Casa Rosada lors d'une audience
prévue à 17 h 30.
D'ici
là, la présidente argentine aura
rencontré les représentants des autres parties en
présence : lundi 10, le Premier ministre français
François Fillon, chargé par Sarkozy de trouver
une issue au problème des otages en Colombie, et mardi 11,
le Colombien Alvaro Uribe, à 11 h 30, puis Hugo
Chávez, à 17 h 00.
Ainsi,
lorsque Cristina Kirchner se retrouvera face à Yolanda
Pulecio, la présidente argentine connaîtra
clairement la position de chaque pays et, qui sait, peut-être
entreverra-t-elle déjà l'ombre du
début d'une solution pour dénouer la crise.
Sources : Courrier
International et Página12 - Photo : AFP
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«
L’attitude du gouvernement
(colombien) est
lamentable »
Journal
l'Humanité - 24/11/2007
Interview de Jairo Ramirez
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Un
entretien avec Jairo Ramirez,
responsable de l’Assemblée permanente de la
Société civile colombienne pour la paix.
Comment réagissez-vous
à la décision du président Colombien
de mettre fin aux médiationsde Chavez et de Cordoba ?
Jairo
Ramirez. La décision d’Alvaro Uribe
n’est pas une surprise car nous la
pressentions depuis quelque temps déjà. Ces
derniers jours il avait
laissé entendre qu’il n’était
pas d’accord avec la médiation de Hugo
Chavez. L’ambassadeur des États-Unis en Colombie a
fait également
pression, en déclarant que la gestion du
président vénézuélien ne
donnait pas de résultats. L’attitude du
gouvernement est lamentable car
elle condamne les séquestrés à des
années supplémentaires de captivité.
Pourquoi alors l’avoir
mandaté ?
Jairo
Ramirez. En réalité, Hugo Chavez ne
figurait pas
dans les plans du
président. C’est Piedad Cordoba, une fois
désignée par Uribe, qui a
demandé à Chavez de participer à cette
initiative. Piedad Cordoba et le
président Chavez ont agi avec doigté et
multiplié les contacts avec les
chefs d’État d’Amérique
latine et au-delà. Alvaro Uribe a senti que
cette médiation lui échappait car il ne pensait
pas qu’elle irait aussi
loin. Il a alors cherché n’importe quel
prétexte pour casser cette
médiation.
Est-il
à craindre qu’Alvaro Uribe ne veuille pas de
l’accord humanitaire ?
Jairo
Ramirez. Depuis cinq ans qu’Uribe est au
gouvernement, il ne
s’est
jamais déclaré en faveur de l’accord
humanitaire. Avant Chavez,
d’autres personnalités ont tenté des
médiations. Ils ont tous échoué en
raison de l’immobilisme des FARC mais également du
gouvernement. Alvaro
Uribe a toujours opté pour le sauvetage par la force. Seule
la force
militaire est valable à ses yeux, alors que cette
méthode a déjà
coûté
la vie à vingt-cinq séquestrés. Le
président Uribe prétexte que si
Chavez se réunit avec la guérilla, alors
qu’il les considère comme des
terroristes, cela délégitimerait sa politique de
« sécurité
démocratique ». Le gouvernement a toujours
avancé le concept de guerre
pour sortir du conflit. Une attitude dogmatique.
Selon vous,
l’actualité colombienne a-t-elle
influencé sa décision ?
Jairo
Ramirez. Bien sûr. Le président joue
avec le
scandale de la
parapolitique. Lorsque le thème de la parapolitique est sur
le devant
de la scène, il brandit la question de l’accord
humanitaire. Il s’agit
pour lui de distraire l’attention de l’opinion
publique pour lui faire
oublier que déjà plus de 40 parlementaires de la
majorité
gouvernementale font l’objet d’une
enquête judiciaire pour lien dans
des crimes du paramilitarisme.
Peut-il revenir sur sa
décision ?
Jairo
Ramirez. Tout dépend maintenant du
degré des
pressions qu’exerceront
sur le gouvernement les opinions publiques colombienne et
internationale.
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"La petite mousquetaire"
Entretien
avec Mélanie Betancourt-Delloy
L'hebdo colombien
Semana
du
26 mai 2007
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Mélanie
Delloye Betancourt, la fille d’Ingrid Betancourt, est devenue
le
fer-de-lance en France des campagnes pour la libération des
otages. L'hebdomadaire SEMANA s'est entretenu avec elle.
Les récentes critiques de Mélanie Delloye
Betancourt
contre le président colombien Alvaro Uribe, ont
amené
plus d’une personne à froncer les sourcils et
désapprouver de la tête. Beaucoup de Colombiens
faisaient
la même chose quand, il y a des années, sa
mère
abordait les sujets qui fâchent au Sénat. La fille
a
hérité de sa détermination comme de sa
capacité à parler sans faire de
mystères, pour
exprimer ce qu’elle pense avec le cœur. «
Une chose
que ma maman nous a transmis à mon frère et moi
est le
sens de la lutte, mais de la lutte quand on croit réellement
en
quelque chose », explique Mélanie.
A 21 ans, elle a
consacré tous ses efforts et ses larmes
à faire connaître à
l’étranger, le
fléau de la prise d’otage en Colombie,
à travers
l’histoire et l’image de sa mère.
« Cela me
fait toujours mal quand je vois certains articles qui disent que nous
luttons uniquement pour ma maman et pour Clara (ndlr : Rojas,
collaboratrice d’Ingrid, enlevée avec elle). Et
cela me
fait mal parce que depuis le début, nous avons
réellement
tout fait pour également parler des autres et faire
comprendre
que ma maman est un symbole mais qu’il y a 58 otages
politiques
et des milliers d’autres pour des raisons
économiques
». C’est pourquoi sa voix n’a pas
tremblé
à l’heure de dénoncer ce
qu’elle
considère comme un manque de volonté du
gouvernement
colombien quant à négocier avec les FARC pour
parvenir
à un accord humanitaire. Un accord humanitaire qui
permettrait
de libérer les otages politiques, parmi lesquels certains
sont
privés de liberté depuis près de neuf
ans.
Quand, le 23 février 2002, Ingrid a
été
amenée par la force dans les profondeurs de la jungle
colombienne, Mélanie avait 16 ans, l’âge
auquel une
jeune a le plus besoin de sa maman. Elle a aujourd’hui 21 ans
et
a déjà eu sa licence de philosophie à
l’Université de la Sorbonne. Elle a du grandir
plus vite,
comme tous les enfants qui affrontent la dure
réalité
d’avoir un parent séquestré. A son
jeune âge,
elle a déjà un agenda de rendez-vous avec des
chefs
d’Etat, des journalistes et des hommes politiques. Mais elle
a
grandi face aux circonstances. Les micros ne l’intimident pas
et
elle est une leader naturelle qui a réussi à
mobiliser
des milliers de personnes en France, pour générer
la
prise de conscience sur la tragédie que vivent les plus de
3.200
otages de Colombie.
Le 16 mai, la famille
Delloye Betancourt a eu un sursaut de joie quand
elle a entendu les déclarations du policier Jhon Frank
Pinchao,
qui avait récemment échappé aux FARC
après
huit ans de captivité. Il disait avoir
été dans le
même campement qu’Ingrid et racontait
qu’elle
était vivante et en bonne santé. Il a
ajouté
qu’elle écrivait beaucoup, faisait de
l’exercice
quand elle pouvait, essayait de lui apprendre le français et
avait tenté de s’échapper à
cinq reprises.
« Qu’il nous apporte des nouvelles de ma maman a
été très fort car nous ne savions plus
rien
d’elle depuis quatre ans. Je crois que nous avons tous
été soulagés de savoir
qu’elle était
bien en vie, bien que cela soit une certitude que j’ai
toujours
eu en moi, malgré les rumeurs », a
assuré
Mélanie.
Le cas de Pinchao a amené Nicolas Sarkozy à
réitérer sa demande au président
colombien, de
soutenir une négociation avec la guérilla, tel
qu’il l’avait dit dans son discours de prise de
fonction.
Le nouveau président français a, de plus,
reçu
Mélanie, son frère Lorenzo
(âgé de 18 ans)
et son père, Fabrice Delloye, pour une réunion
privée au Palais de l’Elysée. Mais
quelques heures
plus tard, Alvaro Uribe ordonnait : « Messieurs les
généraux, nous allons porter secours à
Ingrid
Betancourt, je vous en prie ». Ce n’est pas un
secret et
Pinchao l’a redit : un raid a feu et à sang
mettrait en
péril la vie des otages. « Ces
déclarations
m’ont honnêtement parues complètement
irresponsables
» a expliqué Mélanie à
Semana alors
qu’elle traversait la Ville Lumière pour arriver
à
un autre de ses rendez-vous. « Car si ce que cherche
réellement Uribe, est la libération de ma maman
et des
autres otages politique par la voie militaire, la moindre des choses
qu’il doit faire est de traiter ce dossier avec
discrétion
et non pas faire des annonces au monde entier. Il me semble que ses
paroles ont été un coup médiatique
».
La France est sa
deuxième maison, mais la Colombie continue
à être sa patrie, où elle a
passé la plus
grande partie de sa vie. Ses parents se sont
séparés
quand elle avait 4 ans, mais elle assure qu’ils ont su
gérer intelligemment le divorce et que
jusqu’à
aujourd’hui, malgré la terrible distance, ce sont
de
grands amis. Avec l’époux d’Ingrid, Juan
Carlos
Lecompte, elle maintient également une relation proche et le
remercie du profond amour qu’il ressent pour sa
mère. A 11
ans, elle a été obligée, pour la
première
fois, de quitter le pays à cause des menaces qui planaient
sur
elle et son frère, quand sa mère était
congressiste. A 14 ans, elle est revenue et a vécu
à
Bogota jusqu’à ce qu’Ingrid lance sa
campagne
présidentielle. Depuis lors, elle n’a pas pu
revenir mais
elle rêve de le faire, tous les jours.
Elle se souvient aussi des conversations franches et ouvertes
qu’elle avait, chaque jour, avec sa maman.
« Elle est
quelqu’un d’extrêmement intelligent qui
sait prendre
un peu de distance avec les choses pour les analyser. Sa
présence était infinie et c’est
pourquoi son
absence l’est aussi », dit Mélanie avec
nostalgie,
avant d’assurer qu’elle a été
la meilleure
maman du monde. Elle est également très
reconnaissante
vis-à-vis de la relation étroite
qu’elle entretient
avec son frère, Lorenzo, qu’elle a pu voir grandir
et
devenir un homme, à la différence de sa
mère.
A présent,
Mélanie est une femme indépendante qui
vit seule à Paris. Il n’est pas rare de la
rencontrer, un
jour comme un autre, marchant au bord de la Seine, sur le Champ de Mars
ou la Place de la Concorde avec une photo de sa mère,
grandeur
réelle. Suivie par des centaines de personnes de
différentes nationalités qui portent des
pancartes
demandant la libération des otages en Colombie. Il
n’est
pas rare non plus de l’écouter faire des
déclarations à la radio ou au Parlement
européen.
Peut-être que tous ne sont pas d’accord avec sa
vision du
monde et son opinion politique, mais personne ne peut nier
qu’elle n’a pas connu de répit dans sa
lutte, que sa
volonté inébranlable comme son espoir ont
inspiré
des milliers de personnes. Des milliers de citoyens honnêtes
qui,
comme elle, attendent le retour prochain des otages parmi leurs proches.
texte
en espagnol : http://www.semana.com/wf_InfoArticulo.aspx?IdArt=103992
Source : Traduction,
IngridBetancourt-idf.com
http://www.ingridbetancourt-idf.com/base/article.php3?id_article=287
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Aïda Duvaltier, otage
française oubliée
et
décédée en captivité
La
mobilisation en faveur d'Ingrid Betancourt contraste avec la
quasi-indifférence qui a accompagné l'annonce
récente de la mort en Colombie d'Aïda Duvaltier,
Franco-Colombienne elle aussi, décédée
en captivité après avoir
été enlevée voilà
près de cinq ans par l'Armée populaire de
libération (EPL), un groupuscule maoïste.
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Mme Duvaltier, alors
âgée de 67 ans, avait été
prise en otage le 6 mars 2001 par des guérilleros de l'EPL
entrés dans la ferme qu'elle et son mari Jean-Marie
possédaient dans les reliefs ouest de la Colombie. Son
époux étant souffrant, elle avait
insisté pour prendre sa place. Malgré le
versement d'une rançon, elle ne sera jamais
libérée et il faudra même attendre
septembre 2005 pour que son cas soit évoqué
publiquement par les autorités françaises,
à l'occasion d'un discours de Nicole Guedj,
ex-secrétaire d'Etat aux Droits des victimes.
Le mois suivant, dans un
ultime effort, la famille de l'otage largue par avion 50.000 prospectus
au-dessus des Etats colombiens d'Antioquia, Caldas et Risaralda, la
région où Aïda avait
été enlevée. Le texte exhortait les
rebelles ou toute autre personne ayant des informations sur elle
à prendre contact avec eux. Le 12 février
dernier, la police colombienne annonçait avoir
retrouvé, sur les indications d'un déserteur de
la guérilla, le corps de la septuagénaire victime
d'une activité courante en Colombie: l'enlèvement
contre rançon. Bien que l'identification de la
dépouille soit rendue difficile, Paris confirmait quelques
heures plus tard qu'il s'agissait "selon toute probabilité"
d'Aida Duvaltier.
Dans un message
adressé à son époux, le ministre des
Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a
salué "le courage et l'abnégation" dont a fait
preuve l'otage franco-colombienne. "Il y a à peine deux
semaines à Bogota, nous avions, ensemble, avec votre fille,
évoqué la disparition de votre épouse
et j'avais pu vous faire part, à cette occasion, de la
solidarité des autorités françaises
dans l'épreuve que vous traversez depuis bientôt
cinq années." "L'issue malheureuse de son
enlèvement et de sa séquestration illustre
l'ampleur de la tragédie que connaît la Colombie.
Elle nous incite, plus que jamais, à
persévérer pour tenter par tous les moyens de
rendre leur liberté à tous les otages et
séquestrés de Colombie", a conclu le chef de la
diplomatie française.
Source : PARIS (AP)
- mercredi 22 février 2006
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Bogota se lève pour Ingrid !
Par
Alain Lipietz
Jeudi 23 février 2006
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Mercredi
et jeudi, Bogota célèbre le quatrième
anniversaire de l'enlèvement d'Ingrid Betancourt.
Bien entendu, notre délégation est de toutes les
cérémonies. Nous sommes d'ailleurs rejoints par
Sergio
Coronado au nom des Verts français, ainsi que par d'autres
délégués des villes
européennes qui ont
nommé Ingrid citoyenne d'honneur.En organisant ces
cérémonies, le maire de Bogota, Lucho Garzon,
proclame
bien haut ce qui est une évidence pour nous, mais qu'il faut
rappeler sans cesse à la presse et aux autres politiciens
colombiens : que le mouvement en Europe en faveur d'Ingrid, avec les
centaines de villes qui l'ont faite citoyenne d'honneur ou ont
donné son nom à une rue, est un vaste mouvement
de
solidarité avec toutes les victimes des
enlèvements en
Colombie (80% des otages mondiaux !). Au delà, il s'agit
d'un
véritable retour de l'Amérique latine dans
l'imaginaire
du mouvement démocratique européen. Mais, comme
je le
rappellerai en plusieurs occasions : quand j'étais jeune,
nous
avions sur nos murs la photo du Che en guérillero ; la
nouvelle
icône de la jeunesse européenne est celle d'une victime
d'une guérilla. Changement radical dans la perception de ce
qui est juste et légitime : nous n'admettons plus
aujourd'hui qu'au nom d'une cause, si juste soit-elle, on
s'affranchisse des droits de la personne humaine.
En face, la droite colombienne met le
paquet. Elle essaie de délégitimer
le mouvement pro Ingrid - et donc en faveur de l'accord humanitaire -
en s'appuyant sur le livre d'un ancien correspondant de l'AFP
à Bogota, Jacques Thomet : Ingrid Betancourt,
histoire de coeur ou raison d'Etat,
"révélant" les liens familiaux ou personnels (de
notoriété publique et connus de très
longue date pour quiconque s'intéressait à Ingrid
!!) entre des responsables de la politique
étrangère française et Ingrid et sa
famille, en particulier sa soeur Astrid, déjà
compagne de l'Ambassadeur de France au moment de
l'enlèvement d'Ingrid. Ces liens expliqueraient que la
France n'a pas laissé tomber une de ses ressortissantes
(comme elle aurait sans doute dû le faire ?). A quand le
livre de Thomet expliquant que si l'Etat français n'a pas
laissé tomber Florence Aubenas, c'est qu'elle ou sa cousine
avait couché avec un ministre ? Mais bon, on peut
à la rigueur soutenir qu'en effet, la raison d'Etat implique
d'oublier ses nationaux pris en otage pour ne pas avoir d'ennui. Thomet
insiste lourdement : les entreprises françaises auraient
perdu 700 millions de dollars de contrats à cause de
l'engagement de la France pour Ingrid ! Car bien sûr, si un
marchand français n'arrive pas à exporter, c'est
que l'Etat ne l'aide pas... Chirac devrait s'abstenir de parler des
droits de l'Homme en Colombie, comme il a su si bien se taire
à propos de l'Irak dans les années 80 ou de la
Chine aujourd'hui. Et je pense qu'en effet, c'est la mobilisation de
l'opinion relayée par la presse, voire
déclenchée par elle quand il s'agit de
journalistes enlevés, qui oblige les Etats à
s'occuper des otages, sinon Kaufman ou Aubenas auraient pourri
définitivement, sans valeur, entre les mains de leurs
geôliers. On peut même à la rigueur
plaider que les liens personnels entre les Betancourt et le Quai
d'Orsay (qui remontent à la longue présence du
père d'Ingrid à Paris, comme ambassadeur !) ont
pu aider à relayer ce mouvement jusqu'au sein de l'appareil
d'Etat.
Là
où le livre bascule dans l'ignoble et, plus grave,
l'illogisme, c'est quand il prétend à la fin que
cet activisme français (donc, y compris la mobilisation
populaire) serait responsable... de la non-libération
d'Ingrid ! Car pourquoi la guérilla
l'aurait-elle relâchée, sans en obtenir la moindre
contrepartie ? Et pourquoi les Etats auraient-ils accordé
cette contrepartie, sans une pression quelconque ? En
réalité, les raisons du livre apparaissent
clairement en Colombie, où la presse uribiste cite
élogieusement Thomet en parlant de "Ingridgate". On tente de
monter l'opinion publique colombienne contre la politique colombienne
de la France, contre Ingrid, contre ceux qui veulent l'accord
humanitaire. La communauté française à
Bogota, le nouvel ambassadeur de France depuis novembre
dernier au moins sont sur la même ligne : cette
"Ingridmania sentimentale", comme titre en Une El Tiempo
du mercredi pour se gausser de la mobilisation en France, nuirait aux
intérêts français en Colombie et
isolerait la France de l'Union européenne.
C'est là-dessus que l'Union
européenne frappe un grand coup qui remet les choses en
place. Dès mercredi après midi, je suis en mesure
d'annoncer, lors d'une conférence de presse, la déclaration
du Conseil de l'Union européenne en l'honneur du
quatrième anniversaire de l'enlèvement d'Ingrid,
appelant à l'accord humanitaire, félicitant la
France (et l'Espagne et la Suisse) pour leur médiation de
septembre dernier, et appelant au dialogue politique des toutes les
forces en conflit en Colombie. Je découvrirai
le lendemain (et le dirai à toutes les
conférences et interview suivantes) que non seulement les 25
Etats de l'Union ont signé, mais aussi tous les autres pays
d'Europe, y compris la Norvège, l'Ukraine et... la Moldavie
(on attend le prochain livre de Thomet : Astrid à
Chisanau !). Tous les pays de l'ex Yougoslavie ont
signé aussi ! Autrement dit, ces pays, ravagés
par une horrible guerre civile, incapables de se
réconcilier, appellent la Colombie à ne pas
commettre les mêmes erreurs.
Les jours suivants,
comme par miracle, la totalité de la presse et de la classe
politique colombiennes se découvrira partisane de toujours
de l'accord humanitaire. Il y a deux ans, hors les ami-e-s d'Ingrid, on
comptait ses partisans sur les doigts d'une main. El Tiempo
titrera : "37 pays européens appellent... les FARC
à accepter un accord humanitaire". Je devrai rectifier :
"non, ils appellent toutes les parties au conflit" ! C'est
entièrement sous cet axe que Lucho Garzon a
organisé les deux jours de Bogota : il en a fait deux jours
de mobilisation pour les droits de l'homme, l'accord humanitaire, le
débat politique et la réconciliation pour les
Colombiens, mobilisation à décliner dans les
rues, dans les écoles, et, jeudi soir, dans un grand concert
sur la place Bolivar, la grande place de Bogota, entre la
cathédrale, la mairie , le palais présidentiel et
le palais de justice.
Mercredi
matin, donc, nous filons d'abord visiter deux écoles,
à San Cristobal et à Ciudad Bolivar,
arrondissements de la périphérie sud de Bogota :
sa périphérie populaire, autoconstructions et
bidonvilles. En novembre dernier,
j'avais déjà visité une
réserve biologique (envahie de
réfugiés) et un restau populaire de San
Cristoblal. Mais, depuis vingt ans que je parcours la Colombie, je
n'étais jamais descendu aussi loin vers le sud de Bogota que
Ciudad Bolivar. C'est là, dans ce quartier d'un million
d'habitants au moins, très loin du centre et qui ne figure
même pas sur les cartes de Bogota offerte par cette mairie
progressiste, qu'affluent les "déplacés" de tout
le pays. Trois « blocs » d'AUC
démobilisés tiennent le quartier la nuit,
assassinant les militants de gauche. Mais le jour appartient aux forces
démocratiques, à travers d'énormes
mobilisations pour les droits de l'Homme et contre les violences.
Après bien des efforts, l'administration locale a
réussi a nouer de meilleurs rapports avec la police, qui
s'implique enfin dans la lutte contre les paramilitaires.
Dans un collège de Cuidad
Bolivar nous attend Diana, la toute jeune mairesse de Ciudad Bolivar.
Toutes les maires d'arrondissement sont d'ailleurs des femmes ! On en
plaisante : le programme de lutte contre la faim de Lucho Garzon,
« Bogota sin hambre », devient un programme
« Bogota sin hombre », Bogota sans les hommes...
Devant un parterre de jeunes militant-e-s des droits de l'Homme, les
responsables nous expliquent en long et en large leur politique de
développement de l'enseignement et de la santé
dans ces quartiers (très différente de la
politique des "missions" de Chavez, et semble-t-il plus solide), et
leur politique de lutte contre la faim (elle, basée sur le
tiers-secteur). Les collégiens nous jouent
évidemment l'Hymne à la joie
de Beethoven, occasion pour moi de conclure la matinée sur
le thème de la construction européenne et de la
réconciliation. Diana me présente un responsable
du mouvement droit-de-l'Hommiste et me confie "il est très
menacé" sur le ton dont elle aurait dit "un type
marqué pour mourir".
Nous déjeunons dans un
« comedor » populaire, à
l'extrême limite de l'urbanisation. Au bout de
la rue, ce sont les champs : dorénavant, les AUC se font
gardiens de la propriété privée du sol
péri-urbain et les bidonvilles de brique ne
s'étendent plus. Ils se densifient par sous-location du
bâti existant, ce qui fait que Ciudad Bolivar, à
vue de nez, peut avoir aussi bien 2 millions qu'un million
d'habitants.Ce restaurant communautaire est géré
par une fondation catholique, financé quant à la
construction par les entreprises privées, avec une
contribution de la police, subventionnéequant à
son fonctionnement par la municipalité (environ un euro par
personne nourrie et par jour), avec une ferme où se relaient
les habitants, et qui fournit une partie de la nourriture. Avec
ça, on arrive à fournir un repas par jour aux
plus démunis et entretenir des activités dans la
journée, et c'est pour eux le seul repas de la journée.
L'après-midi, je rejoins la
réunion des parents des victimes d'enlèvements
(essentiellement des FARC, mais aussi enlèvements civils
contre rançon, et les parents des victimes des AUC nous
rappellent que celles-ci retiennent encore 550 otages,
malgré l'amnistie !) Bien sûr, ce
sont presque toutes des femmes. Elles égrènent
une à une leurs titres : « Je suis madame X, femme
du député Y, enlevé depuis 4 ans...
», « Je suis la mère du lieutenant Z,
prisonnier des FARC depuis 7 ans... » Ces femmes n'ont pas
réussi à susciter le même mouvement que
les Folles de la Place de Mai en Argentine, mais Yolanda, la
mère d'Ingrid, a su les réunir et leur faire
comprendre que le mouvement européen pour Ingrid est en fait
leur principale défense, face au manque de
solidarité de l'Etat et de la presse colombiens.
Le lendemain, petit
déjeuner avec le maire, Lucho Garzon. La place Simon
Bolivar, au pied de la mairie, fourmille des préparatifs du
concert du soir. Le rapport de Lucho à
l'enlèvement d'Ingrid date de son élection en
2003 : lui avait fait campagne pour l'échange
humanitaire, et à l'époque, il
était presque le seul. Son élection, comme les
victoires de la gauche indépendante à Medellin et
Calli, avait marqué le premier
ébranlement de l'hégémonie quasi
totale d'Uribe. C'est avec lui que la
délégation des Verts en novembre avait
préparé les cérémonies
d'aujourd'hui. Il a choisi comme conseiller pour les
questions des Droits de l'homme le frère d'un des commandantes
des FARC. Ce qui permet à la droite d'accuser la gauche de
faire place aux FARC au sein de son appareil administratif local,
manière de parer l'accusation de la gauche contre la
pénétration des AUC
démobilisées au sein de l'appareil d'Etat !
Mais déjà il faut filer
(après la petite visite au ministre du Commerce
évoquée dans mon blog d'hier )
: on nous attend à Medellin. Je laisse aux ami-e-s d'Ingrid
un message à lire sur la Place Bolivar,
en ouverture au concert de ce soir
Sources :
photo + article http://lipietz.net/blog.php3?id_breve=130
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Quelques infos sur la Colombie en 2005 :
-
"L'accord humanitaire est un devoir constitutionnel"
- La
Colombie : le pays le plus dangereux au monde pour les syndicalistes
- Le HCR préoccupé par la
détérioration de la situation humanitaire en
Colombie
- Dix partis verts viennent à
Bogota pour soutenir l'accord humanitaire
-
Hugo Chavez propose son assistance à la France pour
libérer Ingrid Betancourt
- Au moins 5426 personnes
séquestrées en Colombie
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"L'accord humanitaire est un devoir
constitutionnel"
17/11/2005
- Diario Occidente
Le Gouvernement National
a la responsabilité constitutionnelle d'appliquer l'accord
humanitaire et les Farc l'obligation de libérer les
kidnappés. C'est une déclaration des
écrivains réunis dans la IV Rencontre Nationale
d'Auteurs pour la Paix en Colombie, qui s'est tenue à
Caicedonia ce week-end. Dans leur manifeste, ils soulignent
que "l'accord humanitaire est une obligation constitutionnelle de
l'État et doit être un impératif moral
pour les Farc".
Dans ce document qu'ils
ont appelé : l'Accord Humanitaire :
Impératif moral et constitutionnel, ils
déclarent que "le gouvernement a la
responsabilité constitutionnelle d'appliquer le Droit
International Humanitaire, pour protéger les
kidnappés et les libérer vivants". Ils ajoutent
en outre que "les Farc doivent répondre de la vie des
séquestrés; ils les ont capturés
vivants et c'est vivants qu'ils doivent les rendre à leurs
familles". De leur côté également ils
doivent faire un geste humanitaire. Les auteurs affirment que "l'Accord
Humanitaire qui est non seulement une expression juridique, mais aussi
un geste d'humanité en défense de la vie, a
été retardé surtout pour des raisons
liées au conflit armé et par un cynique calcul
politique. Il faut faire une pause dans ce conflit, et renvoyer les
séquestrés dans leurs familles".
Ils
ajoutent que "par malheur pour les kidnappés, la
société colombienne dans sa majorité
est devenue insensible face à la douleur, et n'a jamais
exprimé clairement son indignation; si elle le
faisait ce serait la chance pour les victimes. La
société colombienne souffre d'une crise
humanitaire déconcertante : la vie humaine a perdu toute
valeur ".Les auteurs rappellent dans leur document que "dans toutes les
guerres, même dans les plus cruelles, on a
décrété des trêves pour des
échanges de prisonniers, de malades et de civils sans
défense. Alors, pourquoi ne pas le faire aujourd'hui en
Colombie, comme cela a déjà
été fait auparavant, par exemple dans le
kidnapping et l'échange du frère du
Président César Gaviria ? dans l'accord de
Remolinos del Caguán avec la libération de 60
soldats et de 10 cadets de marine ; ou dans cet autre accord, pendant
le gouvernement d'Andres Pastrana, quand on a
échangé des soldats et des guérilleros
malades ; ou encore dans les accords entre Pastrana et l'ELN, quand ont
rendu leur liberté aux civils kidnappés de la
María, de l'avion d'Avianca et du Kilomètre 18 ;
et aussi dans l'accord de la Macarena par lequel les Farc ont
libéré 250 soldats et policiers ".
Ils
font appel à ceux qu'ils considèrent comme les
"Seigneurs de la guerre" : si on a appliqué l'Accord
Humanitaire dans toutes ces occasions et dans bien d'autres, pourquoi
ne pas le faire maintenant ? "C'est la réponse que
nous, les Colombiens, attendons avec
anxiété". Un grand nombre de personnes sont
séquestrées soit pour en retirer une
rançon, soit pour des raisons politiques ou encore en tant
que prisonniers de guerre; elles sont privées de leur
liberté depuis de nombreuses années,
détenues dans des conditions sous-humaines dans des prisons
perdues dans la profondeur de la forêt.Le kidnapping fait
partie de la guerre que nous les Colombiens endurons depuis plus de 50
ans, et qui a apporté de nouvelles formes de souffrance :
l'épouvantable déplacement forcé de
trois millions de Colombiens, les assassinats et les
disparitions de centaines de personnes, et aussi le
phénomène dramatique de la prise en otage de
citoyens, utilisée comme une stratégie de guerre.
Cette
réalité cruelle créée par
le conflit interne est ignorée par par la politique de
"Sécurité Démocratique" du
Président Uribe qui, en la niant veut également
nier l'autre, c'est-à-dire, son ennemi. Les Farc, pour leur
part, dans leur logique de guerre, utilisent le kidnapping de la
population civile comme un mécanisme de pression politique
ou de financement économique.
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La Colombie : le pays le plus dangereux au monde
pour les syndicalistes
16/11/2005
- CISL, Alter Business News
Comme chaque année, la
Confédération internationale des syndicats libres
(CISL), basée à Bruxelles et
représentant 234 organisations affiliées dans 154
pays et territoires, publie son rapport des violations des droits
syndicaux. Un bilan qui fait état de 145 personnes
décédées dans le monde en 2004, de
plus de 700 agressions violentes à l'encontre de
syndicalistes et près de 500 cas de menaces de mort. Si tous
les continents sont concernés, l'étude fait
apparaître que le continent américain
détient le nombre le plus élevé
d'assassinats et de menaces de mort. Avec 99 assassinats et des
centaines de menaces de mort, la Colombie détient la palme
du pays le plus dangereux pour les syndicalistes.
En 2004, la violence physique envers les
syndicalistes a persisté et s'est même
aggravée. Au total, 99 syndicalistes ont
été assassinés au cours de
l'année (neuf de plus qu'en 2003), la majorité
d'entre eux dans le cadre de négociations collectives ou au
cours d'actions de grève. Des centaines d'autres ont
reçu des menaces de mort, d'autres encore ont
été victimes de tentatives d'assassinat et
d'enlèvements, beaucoup ont été
arrêtés et certains feraient l'objet
d'intimidations policières ou de l'armée. Les
célébrations du 1er mai ont
été durement réprimées par
la police, laissant 12 blessés graves. Quatre membres d'une
délégation syndicale internationale qui avaient
participé auparavant à une mission de
solidarité avec la Colombie ont été
expulsés du pays à la fin du mois d'octobre et au
début du mois de novembre.
L'impunité perdure; dans presque 70
pour cent des cas, l'on ne dispose d'aucune information sur les auteurs
intellectuels ou physiques du crime. Pour les 30 pour cent restants,
neuf menaces sont attribuées aux forces paramilitaires
d'extrême droite ou à des agents de
l'État, y compris l'armée
régulière du pays.
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Le HCR préoccupé par la
détérioration de la situation humanitaire en
Colombie
15/11/2005 - Intelink
L'agence des Nations Unies pour les
réfugiés s'est dit aujourd'hui
extrêmement préoccupée par la
détérioration de la situation humanitaire dans le
sud de la Colombie, après le départ pour
l'Équateur de plus de 500 personnes fuyant les combats qui
font rage dans le pays.« Il s'agit du plus grand afflux de
réfugiés en Équateur cette
année », a déclaré le Haut
Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés,
après le départ pour l'Équateur, ce
week-end, de plus de 500 Colombiens fuyant les combats qui font rage
dans les départements de Putumayo et Nariño, a
indiqué Marie Okabe, la porte-parole adjointe du
Secrétaire général, au
siège à New York.
OCHA
prévient de l'arrivée imminente de nombreux
autres réfugiés. Des informations font
état de blessés graves parmi les
réfugiés arrivés en Equateur,
précise le Bureau des affaires humanitaires. Le HCR, qui
coopère avec les autorités locales et la
Croix-Rouge pour fournir un abri et distribuer des vivres aux
demandeurs d'asile, continuera de surveiller la situation en Colombie,
a ajouté la porte-parole.
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Dix partis
verts viennent à Bogota pour soutenir l'accord humanitaire
03/11/2005
- Terra, LesVerts.fr, Le Monde
Tous les mardis, les
mères des soldats et policiers détenus par la
guérilla des Forces armées
révolutionnaires de Colombie (FARC) se retrouvent sur la
place Bolivar, à Bogota. Une banderole, un
mégaphone, quelques passants indifférents : le
drame de 34 hommes retenus dans la jungle, certains depuis huit ans, ne
pèse pas lourd. Quinze personnalités politiques,
dont Ingrid Betancourt, et des dizaines d'otages enlevés
contre rançon, partagent leur sort. "Nous ne
sommes plus qu'une dizaine à venir toutes les semaines"
, soupire Marleny Orjuela, présidente de l'Association des
familles de militaires séquestrés.
Après quarante ans de conflit armé, la Colombie
s'est habituée à l'intolérable.
Mardi
1er novembre, une délégation internationale des
Verts, qui a fait le voyage à l'initiative de
l'eurodéputé Alain Lipietz, a fait acte de
présence. "Nous sommes là pour exprimer
notre solidarité avec Ingrid Betancourt et tous les otages
, explique Grazia Francescato, porte-parole du Parti vert
européen. Nous voulons que le gouvernement accepte
de s'asseoir à la table des négociations."
Parmi les familles des otages, le pessimisme règne. La Cour
constitutionnelle vient d'autoriser le président Alvaro
Uribe à se représenter aux élections
de 2006. Cette délégation comprend l es
représentants de partis écologistes d'Australie,
de Belgique, de Bosnie, du Brésil, des Etats-Unis, de
France, de Hollande, d'Italie, du Japon et de Taiwan, qui prennent part
à Bogota au forum 'Rencontres Internationales pour l'Accord
Humanitaire et le Droit des Peuples".
Les Verts mondiaux
entendent ainsi montrer publiquement à l'opinion publique
colombienne, au président Uribe et aux FARC le prix qu'ils
attachent à la libération de l'ensemble des
otages colombiens, dont Ingrid Betancourt et Clara Rojas. Les Verts
sont convaincus qu'une très forte pression internationale
est nécessaire pour pousser le président Uribe et
les FARC à un accord humanitaire. La
délégation des Verts s'associera à la
manifestation des parents de victime, et aura de nombreux entretiens
avec de nombreuses organisations et personnalités
colombiennes comme Luis Eduardo Garzon, maire de Bogota, Luis Carlos
Restrepo, commissaire à la paix du gouvernement, Mgr Luis
Augusto Castro, président de la conférence
épiscopale, des forces politiques de la gauche
démocratique (Pole démocratique
indépendant, Front Social et politique), des syndicats, des
ONG, etc.
Les participants à cette
réunion ont demandé aux autorités
colombiennes de ne pas tenter un sauvetage militaire des
kidnappés pour ne pas mettre leurs vies en danger. Karl
Romanelli, du Parti Vert des USA, a déclaré que
la mission des parlementaires et sympathisants qui sont
arrivés à Bogota 'espère une solution
négociée au conflit colombien 'et veut oeuvrer
dans le monde pour la paix dans la nation sud-américaine.
Cependant, il a souligné que cette solution 'implique de
rompre avec la culture de l'impunité '.Les
représentants internationaux ont critiqué la loi
justice et paix promulguée par le Congrès et le
Gouvernement colombiens pour organiser la démobilisation des
paramilitaires de droite, qui poursuivent des négociations
avec l'Exécutif depuis la fin de 2003. Ils ont
souligné que cette loi ne combat pas l'impunité
des crimes contre d'humanité commis par les paramilitaires.
"Uribe
ne veut rien négocier, mon fils va pourrir dans la
forêt" , soupire une manifestante. Marleny Orjuela
tente de lui rendre courage. "Le chef de l'Etat
est imprévisible , dit-elle. Pendant la
campagne électorale, il va peut-être accepter de
négocier."
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Hugo
Chavez propose son assistance à la France pour
libérer Ingrid Betancourt
21/10/2005
- Nouvel Obs, El Nuevo Herald
Le président du Venezuela a
annoncé à Chirac qu'il espérait aider
à faire pression et pense "qu'un message public devrait
être adressé aux rebelles". Le
président du Venezuela Hugo Chavez a annoncé
jeudi 20 octobre à son homologue Jacques Chirac qu'il
espérait aider à faire pression pour
libérer l'otage franco-colombienne Ingrid Betancourt,
enlevée par les FARC en Colombie il y a quatre ans. "Je
connais Ingrid Betancourt personnellement, et je suis vraiment
désolé de ce qui lui arrive", a
déclaré Hugo Chavez lors d'une
conférence de presse à Paris. "Depuis le
début, le président Chirac m'a appelé
à Caracas et m'a demandé si je pouvais faire
quelque chose. Nous avons essayé, mais sans
résultat. J'espère que nous pourrons aider", a
ajouté le président
vénézuélien. Hugo Chavez a
déclaré qu'avec le président cubain
Fidel Castro, il pense "qu'un message public devrait être
adressé aux rebelles".
"En vie" selon Chavez.
Candidate
à la présidentielle 2002 en Colombie, Ingrid
Betancourt est détenue par les guérilleros des
FARC (Forces armées révolutionnaires de
Colombie), qui l'ont enlevée le 23 février 2002
alors qu'elle effectuait un déplacement électoral
en zone rebelle dans le sud du pays."Selon nos informations elle est en
vie", a affirmé Chavez. "Il y a une proposition
d'échange humanitaire, mais nous ne pouvons rien faire en ce
sens." Le leader vénézuélien, proche
de Fidel Castro, espère qu'un accord pourra être
conclu et que les Colombiens pourront mettre fin à une
guerre civile qui oppose depuis quarante ans rebelles marxistes et
paramilitaires d'extrême droite.
|
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Au moins 5426
personnes séquestrées en Colombie
AFP, Bogotà 5/12/2005
Au
moins 5426 personnes sont actuellement séquestrée
en Colombie dont 2491 pour lesquelles les enlèvements n'ont
pas été revendiqués, ont
indiqué vendredi à Bogota deux organisations non
gouvernementales (ONG). Les
ONG «Fundacion Pais Libre» et
«Fondelibertad», précisent que depuis
1996 22 363 personnes ont été
séquestrées en Colombie dont 5.426 sont encore
détenues. Sur ces 5426 personnes, 1140 sont des otages des
Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC,
guérilla marxiste), 671 ont été
enlevées par l'Armée de libération
nationale (ELN, guérilla guévariste), 474 sont
détenues par les groupes paramilitaires d'extrême
droite, 400 par des délinquants et le reste par des
groupuscules.
Toutefois, 2491
personnes ont été
séquestrées mais leur enlèvement n'a
jamais été revendiqué. Olga Lucia Gomez, directrice de la fondation
«Pais Libre», précise que depuis 1996,
994 otages ont été tués.
«Mais, poursuit-elle, dans de nombreux cas, les ravisseurs
continuent à exiger des rançons en faisant croire
que les otages sont encore vivants. Et souvent, ils exigent
même une rançon pour indiquer où ils
ont enterré les corps de leurs victimes».
«Le pire, dit-elle, est que la tragédie des
enlèvements se heurte chaque jour à un mur
d'indifférence de la part des autorités et du
reste des Colombiens». Les FARC, principale armée
rebelle forte de 17 000 combattants, réclament la
libération de prison de 500 de leurs guérilleros
emprisonnés en échange de celle de 59
personnalités militaires et politiques dont la
franco-colombienne Ingrid Betancourt.
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-
Ingrid Betancourt
-
-
47 ans, de nationalité colombienne et française,
-
parlementaire et
militante écologiste
-
-
Ingrid Betancourt est depuisle 23 février
2002
-
prisonnières des FARC
-
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-
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Vous avez
certainement entendu parler de cette femme courageuse. Depuis plus de
cinq ans, elle est au main des Forces Armées
Révolutionnaires Colombiennes (les Farc). Son dernier message date
de 2003, depuis rien sur son sort et celui de Clara Rojas (sa
collaboratrice). Il est important de savoir qu'elle exige sa
libération au même titre que ses
co-détenus (3000). Elle pose une condition, c'est
à dire que s'engage des négociations globales.
Son appel est un message de paix et en faveur du réglement
du conflit armé colombien, qui ravage depuis trop longtemps
ce pays. Sa lutte est digne et mérite la mobilisation de
tous. Son combat n'est en rien manichéen, et c'est pour cela
qu'Ingrid Betancourt est un exemple à suivre.
C'est
aussi un moyen de parler du chaos que supportent des millions de
citoyens, des 3 millions de réfugiés ou
déplacés, des 300.000 exilés de
Colombie à travers le monde. Du poids aussi des
multinationales et de l'oligarchie, d'où résulte
un frein à tout progrès social et
économique. Selon les associations des droits de l'Homme, on
recense rien que pour le premier trimestre 2005, plus de 1000 crimes
contre des civils et plus de 60.000 réfugiés
nouveaux. Face à un des plus vieux conflits du monde
construisons des réseaux de paix et de soutien au peulpe
colombien : lire
l'article sur les AUC en page d'info sur l'Amérique Latine
|
|
Courte biographie d' Ingrid
Betancourt |
1961 : naissance d'Ingrid
à Bogota (son père est ambassadeur) |
|
1981 : elle fait Sciences Po
à Paris et épouse un diplomate
français. |
1990 : entre au
ministère des Finances.et dénonce la corruption
de l'intérieur. |
|
1994 : elle est élue
députée , là aussi elle devra consater
les faiblesses corruptives du pouvoir. |
1996 : publication de son livre
Si sabia, enquête sur le financement de la
campagne électorale de Samper par le cartel de Cali. |
|
1998 : Fondation d'Oxygeno, le
parti Vert. Elle est élue sénatrice avec le
meilleur score du pays. Sa vie et celles de ses enfants seront
plusieurs fois menacés. |
2002 : candidate aux
élections présidentielles en Colombie, elle
proclame «la Colombie n'a jamais eu que des
petits chefs à sa tête», et «nos vrais
leaders ont tous été assassinés. |
|
2001 : publication en France de La rage au coeur aux éditions
XO. |
|
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|
`
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|
Infos publiées en 2002 : Vous avez sans doute
déjà lu dans vos journaux que les Forces
Armées Révolutionaires Colombiennes avaient
diffusé une video -datant de mai- où et nous fait
parvenir un message. Grace à la RtbF, la video a
été accessible sur internet dès
juillet 2002, et via le site www.betancourt.info, s'y trouve aussi le
communiqué que la famille d'Ingrid a publié
à propos de cette cassette. Merci de continuer à
supporter Ingrid et son combat ! et continuez à visiter http://www.betancourt.info/
pour des nouvelles quotidiennes sur la situation des otages en Colombie |
|
Association
des Amis d'Ingrid Betancourt
Voilà maintenant plus d'un mois et
demi qu'Ingrid a été enlevée et la
campagne pour sa libération s'organise. Vous êtes
de plus en plus nombreux à vous manifester.
Il
s'agit de faire pression non seulement pour la libération
d'Ingrid et de Clara Rojas , mais à travers d'elles, aussi
pour celle des quelque 3.000 autres détenus et pour que
cessent les violations des droits de l'homme commises par tous les
acteurs du conflit en Colombie: FARC, ELN, paramilitaires, Etat
colombien et que s'établisse enfin un Etat de droit dans ce
pays. Les Amis d'Ingrid Betancourt, le comité de soutien de
Belgique, le comité Ingrid pour la paix et la famille
d'Ingrid se sont réunis et mis d'accord pour coordonner les
actions que vous pouvez entreprendre:
- une campagne internationale "INGRID
BETANCOURT CITOYENNE D'HONNEUR" auprès des
municipalités.
- l'envoi de pétitions
en France et en Colombie, notamment à la presse et aux
médias colombiens.
- La création de
comités locaux ou l'adhésion aux
comités existants.
- l'information en se
branchant sur : www.betancourt.info la diffusion de l'information.
Bien sûr, toutes les initiatives et
les autres formes d'action sont les bienvenues.
Il est très important que l'opinion
publique colombienne connaisse cette action internationale dont nous
sommes tous responsables. Mais, nous savons que la presse colombienne,
qui a toujours discriminé Ingrid, ne rendra pas compte
spontanément de cette campagne.
Extraits du
communiqué de presse du 13 avril 2002
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Texte de la
première pétition
Consternés par
l'enlèvement d'Ingrid Betancourt, candidate à la
présidence de la République de Colombie, le 23
février 2002 par les FARC, nous demandons sa
libération immédiate et sans condition. Rien ne
peut justifier l'enlèvement de civils, quels qu'en soient
les motifs ; et un véritable processus de paix ne pourra se
développer tant que de telles pratiques continueront. Mais
nous pensons aussi qu'une négociation politique
sérieuse est la seule voie possible pour ramener la paix et
la justice sociale en Colombie. Aussi, nous nous adressons à
vous pour vous demander de tout mettre en oeuvre pour la
libération d'Ingrid Betancourt et des autres civils
détenus par les groupes armés et d'instaurer le
plus rapidement possible un véritable dialogue politique en
vue d'établir la paix à laquelle aspire la grande
majorité des Colombiens, de restaurer un
véritable état de droit et de mettre fin aux
massacres de civils perpétrés par toutes les
forces en présence.
|
|
|
Clara Rojas, ci contre
à droite,
Directrice de la campagne
présidentielle de 2002
du parti Oxygeno.
Enlevée
en compagnie d'Ingrid Betancourt le 23 février 2002
et libérée en janvier 2008
|
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Quelques
commentaires généraux sur la Colombie
Les
civils colombiens subissent depuis de trop longues années la
terreur des mafias d'une part, mais aussi une guerre civile
larvée, d'autre part. Le poids économique et social des
cartels est considérable et la misère
endémique dans ce pays (pourtant très riche en
ressources minières et vivrières). C'est un
facteur qui contribue à ce que l'enlèvement soit
aussi une pratique très courante des petits mafieux. Le
kidnappé dans ce pays s'organise comme d'une
compétition sordide sur les routes ou à domicile.
La guerre civile dure depuis le
début des années cinquante,. L'on ne peut omettre
le rôle trouble de l'armée
régulière avec les paramilitaires, les menaces
permanentes qui pèsent sur les élus ou
défenseurs des droits de l'Homme qui dérogent aux
règles dictées par les deux groupes d'oppressions
en présence (libéraux et conservateurs). Chaque
année des milliers civils sont enlevés ou
assassinés, la plus vieille démocratie sud
américaine souffre d'un mal persistant et échappe
la plupart du temps à l'actualité des
médias, hors des prises de stupéfiants et des
catastrophes naturelles.
- Les colombiens ont
besoin du soutien de l'opinion publique en France et dans le monde. Ce pays peut trouver
dans le conflit qui l'oppose aux FARC une issue politique et mettre fin
à l'un des plus vieux théâtre de guerre
de la planète, et aux souffrances civiles. Mais cette nation
riche, doit pouvoir aussi pouvoir assurer de meilleures conditions de
vie à ses citoyens, seule solution pour endiguer les
violences de toute sorte, aujourd'hui, les familles colombiennes se
confinent dans les villes, à leurs maisons, leurs quartiers.
Les longs et moyens déplacements sont pratiquement
impossibles ou sans protections, ils sont hautement risqués
d'une région à l'autre.
L'Amérique
Latine dans son ensemble est fort mal connue. Sa composition
multi-culturelle ou métissée est
emblématique des conquêtes espagnoles et
portugaises, mais ce sont les populations indigènes qui ont
été et restent les principales victimes de la
colonisation, sans omettre les esclaves venus d'Afrique. Il n'y a pas
qu'un regard sur ce monde, il y a des pays, une histoire riche et qui
ne date pas que des "conquistadores" et qui n'est pas la même
d'une nation à une autre.
La Colombie est une
vieille démocratie républicaine. Elle doit à
Simon Bolivar d'être une nation moderne. Son
système administratif date du milieu du
dix-neuvième siècle, son système
politique connait depuis toujours une quasi une alternance entre les
libéraux et conservateurs. Son plus illustre personnage
vivant est Gabriel Garcia Marquez, le lauréat du prix Nobel
vient régulièrement en France. C'est un des
derniers monstres sacrés de la littérature
mondiale. A lire absolument : - Erendira - Pas de lettre pour le
colonel - Les funérailles de la grande
mémé - et bien sur, - Cent ans de solitude, son
chef d'oeuvre.
Bogota, sa capitale se trouve sur un plateau
à plus de 2600 mètres, en début nord
de la Cordillères des Andes. une des capitales les pus
hautes du monde. Cest une ville à l'architecture des grands
centres villes américains, avec ses quartiers
résidentiels et et ses bidonvilles denses : barrios. Les
gamins de Bogota ont fait parlé d'eux suite à
quelques ouvrages et des reportages. Une idée du sort qui
est administré aux mineurs errants de cette ville, se
calfeutrant la nuit dans des cartons ou dans les égouts, le
jour volant pour survivre.
L'intelligentsia
colombienne
a toujours entretenu avec la France un rapport étroit. Il
existe un accord bilatéral permettant l'existence d'une
double nationalité pour un petit français
naissant sur le sol de ce pays. Il y a depuis longtemps entre ces deux
nations des relations. Ingrid Bétancourt, colombienne et
française, incarne au mieux cette attente d'une Colombie qui
souhaite tourner le dos à l'horreur du quotidien. Pour une
marche vers un progrès partagé. La France, si
elle le voulait , ne pourrait que renforcer son soutien à
des populations en grande souffrance, qui elles savent ce que
l'insécurité peut vouloir dire. A vouloir jouer
avec le feu de la violence l'on connait bien, là bas,
où cela peut bien mener.
Notes LM - 2002
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