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Amérique Latine, 2008 - 3ème
partie
Sommaire, COLOMBIE : La Minga, otages et
crimes
d'État
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1 -
Article, L'autre
Colombie, par Raul Zibechi
2 - Article, USA-Colombie Les tristes
causes du futur ministre d’Obama, par Doug
Ireland
3 - Vidéo, Colombie, la Minga
à Bogota, par
le Centre des Médias Populaires
4 - Article, Colombie, La
révolte depuis tout en bas, par Benito Perez
5 - Article, La Colombie face
à la crise financière internationale,
par
Alter Presse Haïti
6 - Vidéo, Colombie, mobilisation
des peuples originaires, par
Contravia TV
7 -
Article, La
Colombie est-elle une démocratie ?
8 -
Vidéo, Colombie,
paramilitarisme et multinationales, par Radio Campus de
Bruxelles
9 - Pétition, Stop
à la barbarie et à la criminilisation des
mouvements sociaux colombiens
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L’autre
Colombie
par
Raúl ZIBECHI
Traduit par Thierry Pignolet,
le
23 novembre
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"Quelque
chose de nouveau est en train de mijoter dans ce pays", dit Alfredo
Molano, journaliste et sociologue poursuivi par le régime
uribiste -parce qu’il dit ce qu'il voit, et qu’il
dit tout
haut ce que pensent tout bas des millions de Colombiens auxquels les
médias sont inaccessibles. Il ne le dit pas dans un local
clos,
mais à ciel ouvert dans le Forum de la Solidarité
de
Moravia, quartier pauvre de Medellín construit sur une
énorme montagne de déchets que les
déplacés
dus aux guerres successives ont transformé en une trame
urbaine,
périphérique et solide, basée sur un
réseau
de solidarité impressionnant.
Ce qui est
nouveau,
c’est l'ampleur, l'extension et la profondeur de la
protestation,
et surtout la confluence d'acteurs qui sont en train
d’acculer le
gouvernement d'Álvaro Uribe. Les grèves les plus
mises en
évidence par les médias sont celles du secteur
public
pour les salaires, ou de la branche judiciaire qui a amené
le
gouvernement à décréter
l'état de
"commotion intérieure"[1]. Ont suivi ensuite les
fonctionnaires
du Registre national de l’État-Civil
(Registraduría[2]), les enseignants, les camionneurs et
autres
employés publics qui voient leurs salaires
décimés
par l'augmentation incessante des prix. C’est, toutefois, la
convergence d’en bas qui donne le plus d’insomnies
à
ceux qui sont au pouvoir...
Le secteur
sucrier dans la Vallée du cauca, avec la localisation des
raffineries (ingenios)
Le
15 septembre passé, dix mille coupeurs de cannes
à sucre,
travaillant au forfait et dans des conditions féodales, ont
entamé une grève d’occupation dans huit
raffineries
de la Vallée du Cauca. Les coupeurs de canne à
sucre,
presque tous afro-colombiens, se lèvent à quatre
heures
du matin, travaillent de six heures à dix-sept heures sous
un
soleil sans pitié, et arrivent vers vingt heures chez eux,
après avoir donné 5400 coups de machette et
respiré la fumée du brûlage de canne et
le
glyphosate[3] utilisé dans les plantations. Ils gagnent un
peu
plus que le salaire minimal, payent de leur poche la
sécurité sociale, les outils, les
vêtements de
travail et le transport jusqu'à la plantation. À
la
tombée du jour se devinent, au bord de la
Panaméricaine
de Cali à Popayán, de grandes silhouettes
foncées,
chancelantes comme des zombies après une journée
de
travail criminelle…
La grève
des plus pauvres a
surpris tout le monde, tant pour sa durée que pour
l’appui
massif des affiliés au syndicat Sinalcorteros. Pour le
gouvernement et l'Association des Cultivateurs de Canne de Sucre, la
grève est un problème, car elle a
obligé à
importer du sucre de l’Équateur et de la Bolivie,
a
paralysé la production d'éthanol, et a
élevé le prix de l'essence
–l’éthanol
de leurs voitures sort des bras meurtris des coupeurs de canne. C'est
sans doute pour cela que le ministre de la Protection Sociale -ironie
de classe dirigeante- a dit au Parlement que la grève n'est
pas
un problème social mais une protestation de
délinquants,
et a accusé les coupeurs de canne d’être
infiltrés par les FARC[4].
Les coupeurs
de canne
demandent à être embauchés directement
par
l'entreprise -parce que pour l’instant on les oblige
à
rentrer dans des coopératives qui sont des bourses du
travail
permettant de diminuer les salaires-; qu’on leur paie les
journées perdues lors des arrêts de travail et des
visites
médicales -car les accidents de travail mettent, chaque
année, deux cents coupeurs en incapacité. Ils
exigent, en
outre, qu'on élimine les bascules mobiles qui «
penchent
» plutôt en faveur du patron, qu'on
enlève les
machines qui accomplissent le travail de cent-cinquante coupeurs, et
qu’on augmente leur salaire de trente pour cent.
En
cette
516e année de résistance a commencé,
le 12 octobre
passé, la Minga[5] des Peuples qui reprend les
décisions
du premier -réalisé en septembre 2004-
Congrès
Itinérant des Peuples pour la Vie, la Joie, la Justice, la
Liberté et l'Autonomie. De celui-ci est né le
Mandat
Indigène et Populaire qui prévoit le rejet du TLC
- un
traité "entre des patrons et contre les peuples"-;
l’abrogation des réformes constitutionnelles
soumettant
les peuples à l'exclusion et à la mort; un
« stop
à la terreur du Plan Colombie (...) qui infeste nos
territoires
et y sème mort et déplacements »; la
mise en
application par l’État des accords suite au
massacre du
Nilo en 1991 -où ont été
assassinés vingt
Nasas[6]-; et la construction de l'Agenda des Peuples naissant du
« partage et ressenti de la douleur des autres peuples et
causes
».
La Minga, travail collectif dans le
monde andin, a
commencé au bord de la route Panaméricaine,
où
quelque 10 000 indigènes, surtout des Nasas
regroupés au
sein du Conseil régional indigène du Cauca (CRIC)
et dans
l'Association des Conseils Municipaux Indigènes du Nord du
Cauca
(ACIN), ont installé un territoire de Paix, de
Communauté
et Dialogue dans la commune La María Piendamó.
Ils ont
barré la route et furent brutalement attaqués par
les
forces armées, ce qui s’est soldé par
deux morts et
90 blessés -la plupart par balles. La violence n'est pas
parvenue à les déloger, mais ils se sont
attiré
l'appui de toute la « Colombie d’en bas ».
La
négociation avec les autorités ayant
échoué, la Minga s’est mise en marche
vers Cali, la
troisième ville du pays, où douze mille Indiens
escortés par la garde indigène auxquels se sont
joints
les coupeurs de canne et autres travailleurs regroupés au
sein
de la CUT[7] arriveront le lundi 27 - après avoir parcouru
cent
kilomètres à travers la riche plaine couverte de
plantations. Le plus marquant est que la Minga des Peuples est en train
de se transformer en une articulation de ceux «
d’en bas
» sans appareil bureaucratique, rencontre «
d’en bas
» et dans la lutte, confluence de multiples
torrents qui
commencent à creuser le lit d’une autre Colombie.
Un de
ceux-ci a été la journée nationale de
grève
appelée par la CUT le 23 octobre 2008.
Le
cahier de
doléances est impressionnant. Les seuls indigènes
dénoncent que, durant les six années de
gouvernement
d'Uribe, 1243 Indiens des 100 ethnies existantes en Colombie ont
été assassinés, et 54 000 autres
expulsés
de leurs territoires. Les derniers 15 jours ont
déjà vu
19 assassinats. "Nous sommes tous des coupeurs de canne, nous sommes
tous des indigènes", dit un communiqué de
l’ACIN.
La longue expérience du peuple nasa leur dit
qu’"aucun
secteur agissant seul ne peut faire face au programme
d’exploitation et de soumission de ceux qui, au sein du
régime, le mettent en oeuvre".
La Minga
est la
manière avec laquelle ceux « d’en bas
» ont
décidé "de convenir d’une parole et de
la
transformer en chemin". C'est à peine le premier pas. Mais
c’est celui qui indique la voie à suivre et qui
laisse des
traces.
Notes :
[1]
État de Commotion intérieure : « La
Colombie a
connu pendant les 50 dernières années
différentes
formes d’ « état d’urgence
» octroyant,
pendant de longues périodes, à
l’armée de
larges pouvoirs, favorisant ainsi des violations flagrantes des droits
humains. En 1991, la nouvelle constitution remplaçait le
concept
d’ « état d’urgence
» par celui de
« commotion intérieure ». Il
s’agit d’un
mécanisme temporaire, qui reste sous la supervision des
pouvoirs
législatif et judiciaire. Il est initialement
prévu pour
90 jours renouvelables, mais ne peut en aucun cas dépasser
270
jours. » (RISAL)
[2] Registre National de
l’Etat-Civil (Registraduría Nacional del Estado
Civil) :
institution décentralisée de
l’État
colombien chargée du registre civil national, ainsi que de
la
convocation y de l’organisation électorales sous
le mandat
et la supervision du Conseil National Électoral. (Wikipedia)
[3]
Le glyphosate (N-(phosphonométhyl)glycine, C3H8NO5P) est un
désherbant total, c’est-à-dire un
herbicide
non-sélectif, autrefois produit sous brevet exclusivement
par la
société Monsanto à partir de 1974 sous
la marque
Roundup. Le brevet étant tombé dans le domaine
public en
2000, d'autres sociétés produisent
désormais du
glyphosate. Le glyphosate est notamment utilisé par le
gouvernement colombien, aidé par le gouvernement
US dans
son Plan Colombie pour détruire les champs de coca
produisant de
la drogue qui finance des actions de groupes rebelles. Ces actions
détruisent des milliers d'hectares de reliques de
forêt
tropicale, parfois classées réserves naturelles,
comme la
forêt du Putumayo, et des exploitations agricoles
légales.
Les populations de ces forêts craignent des impacts sur leur
santé, comme dans le cas du Roundup
pulvérisé en
Palestine, ou, antérieurement, avec l'Agent Orange
utilisé comme défoliant pendant la guerre du
Viêt
Nam. Les communautés amérindiennes sont parmi les
premières touchées.(Wikipedia). Lire à
ce sujet
l’article de Jorge Aldao ici
[4] FARC :
Les Forces
armées révolutionnaires de Colombie -
Armée du
peuple (en espagnol « Fuerzas armadas revolucionarias de
Colombia
– Ejército del Pueblo »),
généralement
appelées FARC (l'acronyme exact est FARC-EP), sont la
principale
guérilla communiste colombienne impliquée dans le
conflit
armé colombien. (Wikipedia)
[5] Minga :
Une minga,
également appelée « minka »
(en langue
quechua) ou « minca » ou encore « mingaco
»,
est une tradition sud-américaine de travail collectif
à
des fins sociales. D'origine précolombienne, cette tradition
met
le travail commun au service d'une communauté, d'un village
ou
d'une famille, à des moments
déterminés où
un effort important est nécessaire : récoltes
agricoles,
constructions de bâtiments publics,
déménagements,
... (Wikipedia)
[6] Nasas ou Paez : peuple
amérindien qui
habite le département du Cauca dans la zone andine du
sud-ouest
de la Colombie (Wikipedia)
[7] CUT : Central
Unitaria de
Trabajadores de Colombia (CUT-Centrale unitaire des travailleurs),
confédération syndicale colombienne
fondée en
1986, affiliée à la
Confédération syndicale
internationale et organisation fraternelle de l'Organisation
régionale interaméricaine des travailleurs
(Wikipedia)
Source : La Otra Colombia
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USA - Colombie :
Les
tristes causes
du futur ministre d’Obama
par
Doug Ireland,
le 21 novembre 2008 |
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Le
futur ministre de la Justice de Barack Obama est un avocat qui a le
mauvais goût de défendre la firme Chiquita
Brands…
réputée pour ses coups tordus en
Amérique du Sud.
Pour
la première fois dans l’histoire des Etats-Unis,
un Noir
va occuper le poste d’« attorney general
»,
l’équivalent du garde des Sceaux en France. Barack
Obama a
en effet choisi Eric Holder, 57 ans, pour diriger le
Département
de la Justice. L’homme en connaît par
cœur les
coulisses car, pendant une vingtaine d’années, il
en a
gravi les échelons. D’abord comme procureur avant
d’être nommé numéro deux du
ministère
par le président Clinton. Sur les questions de maintien de
l’ordre, l’hebdomadaire Newsweek le
décrit comme un
« centriste ».
La nomination
d’Eric Holder par
Obama a pour objectif de le récompenser d’avoir
officié comme co-président de la campagne du
candidat
démocrate. Si personne ne conteste ses
compétences, la
presse a en revanche beaucoup disserté sur son
rôle dans
la scandaleuse grâce présidentielle
accordée par
Bill Clinton au milliardaire Marc Rich. Celui-ci était
poursuivi
pour une fraude fiscale de 100 millions de dollars et s’est
enfui
des Etats-Unis avant son procès pour se réfugier
en
Suisse puis en Israël.
Denise la
généreuse
L’épouse
de Marc Rich, Denise, a contribué à hauteur de
450 000 de
dollars au financement de la bibliothèque de Clinton et a
donné un million de dollars au parti démocrate
peu avant
la grâce présidentielle accordée
à son mari.
Par la suite, elle a fait don de plus de 109 000 dollars à
Hillary Clinton lors de sa première campagne
sénatoriale.
Une générosité qui a valu à
la riche Denise
d’être convoquée par une commission du
Congrès soucieuse de l’entendre sur
l’éventuel « achat » de la
grâce de son
époux. Mais, comme on dit en américain, Madame
Rich
« took the Fifth », s’est
retranchée
derrière le cinquième amendement de la
Constitution
stipulant qu’un citoyen n’a pas à
s’auto-dénoncer.
Holder a, lui
aussi,
été entendu par cette commission. En cause ? Son
extraordinaire complaisance politique en vertu de laquelle il ne
s’est pas opposé à la grâce
de Rich.
Depuis
que le nom du futur ministre de la Justice d’Obama a
été rendu public, les médias
suggèrent que
cette histoire de grâce pourrait bien être
instrumentalisée par les républicains lorsque le
Sénat validera cette nomination (c’est une
procédure obligatoire). Rich n’a en effet pas
respecté les usages de la grâce
présidentielle
voulant que cinq années doivent
s’écouler entre le
moment où la grâce est prononcée et la
fin du
procès de la personne concernée. Or, Rich
étant en
cavale, il n’a jamais été
jugé.
L’aveuglement
délibéré d’Holder
n’est vraiment pas
à son honneur. Pire, par la suite, Holder
l’ambitieux a
demandé à l’avocat de Rich, Jack Quinn
(un ancien
conseiller du président Clinton) de l’aider
à
devenir ministre de la Justice au cas où Al Gore
remporterait
l’élection présidentielle de 2000.
Avocat de
Chiquita Brands alias United Fruit
Holder
a également su mettre à profit son travail aux
côtés de Bill Clinton pour rejoindre le cabinet
d’avocats international Covington et Berling qui
représente la crème de la crème des
grandes
entreprises, de Halliburton à Microsoft. Et parmi les
clients
que Holder a défendu figure la multinationale Chiquita
Brands
International. Celle-ci est plus connue sous le nom tristement
célèbre de United Fruit.
Archétype
même du néocolonialisme, United Fruit,
spécialisée dans le commerce de bananes et autres
fruits
tropicaux, était surtout réputée pour
son art de
faire et défaire les gouvernements
d’Amérique
Centrale et Latine. La célèbre expression de
«
république bananière » a
d’ailleurs
été inventée pour décrire
les gouvernements
à sa solde ! Par exemple, en 1954, le coup d’Etat
commis
au Guatemala contre le gouvernement démocratiquement
élu
du gauchiste Jacobo Arbenz Guzman était organisé
par la
CIA pour le compte d’United Fruit. La firme était
le plus
grand propriétaire terrien du pays et se sentait
menacée
par les réformes agricoles et les amendements au code de
travail
promulgués par Arbenz. En Colombie, en 1928, une
grève
massive de 30 000 ouvriers d’United Fruit dans la ville
côtière de Ciénaga a
dégénéré en un «
massacre bananier
» lorsque l’armée, aux ordres
d’ United Fruit,
a tué au moins mille pauvres grévistes. Le
célèbre roman « Cent ans de solitude
» du
Prix Nobel colombien de littérature Gabriel
García
Marquez s’achève sur un récit de ce
massacre.
United
Fruit a peut-être changé de nom mais pas
d’habitudes. Aujourd’hui, Eric Holder, futur
ministre de la
Justice, défend Chiquita Brands International (le nom
d’United Fruit depuis 1985) qui a fourni de
l’argent et des
armes aux paramilitaires colombiens
d’extrême-droite des
AUC (Autodefensas Unidos de Colombia). Sous prétexte de
lutter
contre la guérilla des Farc (ceux qui ont
séquestré Ingrid Betancourt), les paramilitaires
ont
tué des paysans par milliers.
Guerre de la banane
en Colombie
Selon
un excellent article d’octobre 2007 sur la « guerre
de la
banane colombienne » paru dans la revue Portfolio, le
magazine
d’affaires du groupe de presse Condé Nast, entre
1997 et
2004 Chiquita « a donné 1,7 million de dollars aux
AUC
dont les escadrons de la mort ont détruit les syndicats,
terrorisé les ouvriers et tué des milliers de
paysans
».
Un rapport de 2003 de
l’Organisation des Etats
Américains (OAS) affirmait que dans la seule
région
bananière d’Urabá, l’AUC a
tué 3 778
personnes et forcé 60 000 paysans à quitter leurs
terres.
Chiquita a ensuite « volontairement » fait
état de
ces paiements à la Justice américaine. Mais comme
l’a rapporté le Washington Post dans un article en
date du
2 août 2007, les officiels du ministère de la
Justice
« disaient clairement que Chiquita était en train
de
violer la loi et que ces versements aux AUC ne pouvaient pas durer
». Toujours selon le Post, « les avocats de la
Justice et
le procureur fédéral à Washington
étaient
outrés par ce qu’ils considéraient
comme la
continuation flagrante de ces paiements illicites en dépit
d’avertissements formels ».
Hypocrise,
hypocrisie…
En
2004, Eric Holder et son équipe de Covington et Berling
(cabinet
d’avocats) ont négocié un accord avec
la justice
fédérale où Chiquita a
plaidé coupable
d’avoir violé la loi et a donné son
accord pour
payer une amende de 25 millions de dollars. Mais, grâce aux
talents d’Holder, pas un seul dirigeant de Chiquita
mêlé à ces versements meurtriers
n’a
été inquiété. Selon
l’article du
Post, le futur ministre a même demandé
clémence
pour les dirigeants de Chiquita qui ont pris des «
décisions douloureuses » mais n’a jamais
exprimé le moindre regret pour les paysans colombiens
massacrés.
Aujourd’hui, Eric
Holder continue de
défendre Chiquita. C’est le cas dans un
procès
intenté par les familles de 173 paysans colombiens
tués
par les AUC. Les familles sont représentées par
l’avocat Terry Collingworth de l’association
International
Rights Advocates qui a déjà forcé le
géant
pétrolier Unocal à payer 30 millions de dollars
suite
à des abus des droits de l’homme en Birmanie.
La
nomination d’Holder par Barack Obama devrait beaucoup
inquiéter ceux qui ont voté pour le
démocrate en
espérant un changement dans les mœurs de
Washington. Et la
déception est d’autant plus grande
qu’Obama, dans
son dernier face-à-face
télévisé avec John
McCain organisé à trois semaines à
peine de
l’élection présidentielle,
s’est
élevé contre l’accord de
libre-échange entre
les Etats-Unis et la Colombie à cause des violations des
droits
de l’homme systématiques contre les syndicalistes
colombiens.
La nomination
d’Eric Holder a un nom : l’hypocrisie.
Source : Bakchich Info
http://www.bakchich.info/article5905.html
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"La Minga à
Bogota"
Extraits
traduits en Français
(Novembre
2008 - durée 11 minutes)
cliquez ci dessous :
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Intervenante :
Aïda
Quilcue (Cric-Colombia)
Plus d'infos :
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Colombie:
La
révolte
depuis tout en bas
Propos recueillis par
Benito Perez,
le 15 Novembre 2008
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Solidarité
avec le MOUVEMENT SOCIAL : Indigènes et ouvriers agricoles,
deux
communautés parmi les plus marginalisées, sonnent
le
réveil de l'autre Colombie, malgré la
répression
et la stigmatisation.
Retour
à la réalité?
La
Colombie est actuellement secouée par deux mouvements
sociaux
aussi prolongés qu'inattendus. A quelques semaines
d'intervalle,
les ouvriers agricoles et les peuples indigènes –
deux
communautés parmi les plus marginalisées
– ont
entamé un bras de fer avec les autorités et le
patronat,
rappelant au pays la réalité d'une Colombie
rurale et
démunie, volontiers occultée par les discours du
président Alvaro Uribe sur la croissance et l'insertion dans
la
globalisation. Premiers à entrer en action, 12.000 coupeurs
de
canne à sucre de la vallée du río
Cauca
(sud-ouest) ont cessé le travail, le 15 septembre dernier,
pour
protester contre la précarité de leur emploi, les
horaires démentiels et les bas salaires. La
combativité
de ces sans terre souvent issus des communautés
afro-colombiennes a surpris la puissante association patronale
Asocaña qui, en juillet, refusait d'entrer en
matière sur
les revendications syndicales. En particulier sur l'abandon des
pseudo-coopératives auxquelles les travailleurs sont
forcés de s'affilier pour rendre inopérante la
loi sur le
travail salarié.
Déterminé,
le mouvement
des corteros – vite rebaptisé «la
révolte des
plus pauvres»– est parvenu à paralyser
huit
méga-exploitations de sucre et d'éthanol. Un
tremblement
de terre dans ce département du Valle del Cauca, dont plus
de la
moitié de la surface agraire est couverte de canne
à
sucre. La secousse s'est ensuite propagée à
l'entier du
pays, médusé de voir les prix du sucre et de
l'essence
prendre l'ascenseur.
Lutte
commune
Soumis
aux pressions syndicales et politiques, sept des huit exploitants ont
d'ores et déjà signé des accords plus
ou moins
conformes aux revendications des coupeurs de canne (lire ci-dessous).
Quant à María Luisa, la dernière
exploitation
sucrière en lutte (1), elle vient de recevoir une visite
hautement symbolique, avec le passage de la Minga (2) de
résistance indigène.
Initiée
le 12 octobre
dernier, au 516e anniversaire de la Conquista, ce mouvement s'appuie en
effet sur deux piliers qui le rapprochent des corteros: l'exigence du
respect de la loi – droit à la terre et
à
l'autodétermination – et l'arrêt des
exactions
militaires et paramilitaires.
Car si les syndicats
déplorent intimidations et assassinats –
déjà une quarantaine cette
année– les
organisations indigènes annoncent plus de 1200 morts en six
ans
et le déplacement forcé de 55.000
indigènes.
Autre
similitude: les deux mouvements sont présentés
par Bogota
comme manipulés par les Forces armées
révolutionnaires (FARC). L'accusation a notamment servi
à
justifier la répression à balles
réelles de
plusieurs manifestations indigènes à la
mi-octobre,
notamment dans la vallée du Cauca, où trois
personnes ont
perdu la vie.
Loin d'éteindre la
révolte, la
répression paraît l'avoir attisée. En
marche vers
Cali, troisième ville du pays, du 21 au 25 octobre, les
activistes du Conseil régional indigène du Cauca
(CRIC)
ont ainsi rassemblé pas moins de 30.000 personnes. Un
élan rare à mettre en rapport avec les 1,3
million
d'indigènes disséminés sur l'ensemble
du
territoire de la Colombie (3% de la population).
Contagion
contestataire
Pis,
pour le gouvernement, à mesure qu'elle prend de l'ampleur,
la
Minga agglutine d'autres mécontentements sociaux
(fonctionnaires, étudiants, etc.), qui plus est autour de
revendications très politiques, telles que le rejet du
Traité de libre-échange avec les Etats-Unis ou la
réforme des lois encadrant l'exploitation des ressources
naturelles.
Craignant cet élargissement,
Alvaro Uribe a
tenté, fin octobre, d'initier des négociations.
Mais le
président s'est heurté à l'exigence de
mesures
immédiates et non plus de promesses mille fois
oubliées.
Le
vent en poupe, la Minga a quitté Cali et se dirige
désormais vers la capitale Bogota. «Pour
préparer
l'insurrection populaire», assurent les plus radicaux.
«Pour poursuivre la négociation avec le
gouvernement», modère José Domingo
Caldon,
porte-parole de la marche. Le Courrier l'a joint mercredi peu avant
l'arrivée du cortège de 7000 indigènes
à
Ibagué, capitale du Tolima, à 200
kilomètres de
Bogota.
Quel est
le but de cette marche sur la capitale?
Il
y en a plusieurs. En premier lieu, nous voulons sensibiliser la
population. Les médias étant
contrôlés par
le gouvernement, il nous faut trouver d'autres façons de
communiquer. C'est pourquoi, avant d'entrer dans Bogota autour du 20
novembre, nous allons parcourir les municipalités
environnantes.
Nous espérons être environ 30.000 au moment
d'entrer dans
la ville. En second lieu, nous allons à Bogota pour
continuer le
débat avec le gouvernement autour des trois
thèmes
centraux de notre mobilisation: l'arrêt des violences,
l'accès aux services publics et le droit à la
terre.
Comment
expliquer l'ampleur de la mobilisation, notamment au sud?
Il
y a un vif mécontentement de communautés du
Cauca,
auxquelles le gouvernement avait promis l'attribution de 15.000
hectares en compensation d'un massacre réalisé
avec la
complicité de l'Etat en 1991 (lire ci-contre). Or, dix-sept
ans
plus tard, moins de la moitié de la surface a
été
attribuée. D'autres promesses formulées depuis,
en
matière de terres, de production agricole ou
d'accès aux
services de base (santé, éducation, etc.), sont
aussi
restées lettre morte. Nous sommes en outre
confrontés
à un regain de violence. Il y a eu des assassinats, des
déplacements forcés et des
señalamientos (3). Le
ras-le-bol est manifeste au-delà du Cauca. La grande
majorité des organisations sociales se taisent, car elles
ont
peur. Nous, nous avons décidé d'affronter cette
réalité. C'est pourquoi des ouvriers, des paysans
et des
étudiants se sentent concernés et nous rejoignent.
Comment
réagit la populationtraversée par la Minga
indigène?
Ils
applaudissent, nous rendent des hommages, nous remercient. Ils disent:
«Vous nous redonnez le moral, vous seuls dites ce que ressent
le
peuple.
Comment
s'organise la caravane? Qui vous héberge? Comment vous
nourrissez-vous?
Chaque
communauté vient avec ses réserves de nourriture
et
d'argent. Nous installons des cuisines collectives et des villages de
tentes.
En
matière de droits humains, quelles sont vos exigences?
L'arrêt
de la politique de «sécurité
démocratique», dont le principe est de stigmatiser
ceux
qui s'organisent et revendiquent. Des récompenses sont
données à ceux qui les dénoncent en
tant que
guérilleros. Les militaires harcèlent les
communautés, occupent maisons et écoles, poussent
à l'exil. Cette année, 117 camarades
indigènes ont
été tués. Beaucoup sont morts
parcequ'ils
tentaient de récupérer leur terre. A chaque
occupation,
il y a des affrontements avec l'armée.
Quelle est
la situation de la terre pour les indigènes du Cauca?
Difficile:
beaucoup de familles ne possèdent rien, et ceux qui ont un
lopin, c'est au maximum 2-3 hectares pour nourrir cinq ou six
personnes... La situation demeurera critique tant que l'Etat se
refusera à acheter les terres qu'il nous a promis. Il faut
aussi
qu'il modifie les lois sur les mines, sur l'eau et l'exploitation
pétrolière, qui permettent à des
entreprises de
s'emparer d'immenses territoires sans nous consulter, en contradiction
avec la Constitution. Mais malgré la gravité de
la
situation, la pauvreté, la violence, les promesses non
tenues,
notre protestation est pacifique. Nous ne sommes pas des terroristes.
Notes :
1
- Le fonds de grève étant
épuisé, des
appels à la solidarité ont
été
lancés par les syndicats. A Genève, des dons sont
récoltés par l'association Protierradentro (CCP
17-560000-0 mention grève de la canne).
2 - Terme
quechua
désignant un travail d'intérêt
collectif,
communautaire, dans ce cas précis à
caractère
revendicatif.
3 - «Signalement»:
accusation publique de
lien avec la guérilla, qui mène
généralement à une arrestation ou
à
l'inscription sur la liste noire des paramilitaires.
La grève
terminée,
les coupeurs craignent des
représailles
Connu
pour ses démêlés avec Nestlé
et Coca-Cola,
Sinaltrainal, le syndicat colombien de l'agroalimentaire, est
également à la pointe du combat des ouvriers de
la canne
à sucre. Edgar Páez, membre de la direction
nationale,
décrit cette grève inédite dans un
secteur
habituellement soumis par la peur du chômage et la violence.
Qu'est-ce
qui a motivé une si longue lutte?
Les
19.000 coupeurs de canne du sud-ouest vivent et travaillent dans une
précarité absolue. Ils ne
bénéficient
d'aucune protection légale, car, formellement, ils ne sont
pas
salariés par les exploitations, mais affiliés
à
des coopératives de travail associé (CTA)
auxquelle les
sucriers sous-traitent le travail agricole. Les entreprises n'assument
par conséquent pas leur part de
sécurité sociale
et ne délivrent aucune prestation sociale, tandis que
l'ouvrier,
lui, peut être contraint à des journées
de 14
heures! Le 14 juillet, Sinaltrainal, Sinalcorteros et la Centrale
unitaire des travailleurs du Valle del Cauca ont
présenté
un cahier de revendications, dont les principales concernaient
l'arrêt de la sous-traitance, les salaires et un frein
à
la mécanisation. Le refus du patronat d'ouvrir une
négociation a conduit à l'arrêt du
travail du 15
septembre dans huit des treize entreprises du secteur.
Quelles
sont les conditions de vie?
Précaires
aussi. L'absence de droits sociaux oblige les familles à
vivre
avec un salaire mensuel moyen de 230 dollars.
L'ampleur
de la mobilisation a surpris.Les syndicats sont-ils très
présents?
Quand
les ouvriers ont voté la grève, seule une petite
proportion était affiliée. Organiser les corteros
est
difficile, en particulier à cause de la présence
de
syndicats jaunes (créés par les patrons, ndlr).
Dans les
années 1990, six travailleurs qui tentaient de s'organiser
ont
été assassinés.
Comment
ont réagi patrons et autorités?
Uribe
a lui-même admis que les conditions de travail des corteros
étaient mauvaises.
Les
employeurs et le gouvernement national, Uribe en tête, ont
réagi avec brutalité. Le 15 septembre, la force
publique
a agressé les ouvriers, faisant 43 blessés. Le
25, une
seconde intervention a fait quatre blessés. A cela, il faut
ajouter l'arrestation d'une vingtaine de camarades et six inculpations.
Une Allemande et deux Français ont été
expulsés pour le seul fait d'être sur les lieux
(1). Les
señalamientos (lire ci-dessus) et les menaces n'ont pas
cessé... Uribe a parlé de mauvaises conditions et
même de capitalisme sauvage, mais n'a rien fait pour
résoudre le conflit. De façon irresponsable, il a
affirmé que le conflit était infiltré
par la
guérilla et a invoqué l'ordre public pour
militariser la
zone. Ces accusations ont mis les travailleurs en danger.
Désormais
que la grève a pratiquement cessé, nous craignons
une
contre-attaque de l'oligarchie sucrière et du gouvernement.
Des
rumeurs font part de nouvelles inculpations et de
représailles
contre les organisations syndicales. La solidarité
internationale doit rester attentive à ce qui va se passer
ici.
Les
médias et les autres organisations sociales vous ont-ils
soutenu?
La
grande majorité des articles de presse ont
été
défavorables. Ils mentionnaient des blocages
illégaux et
des infiltrations par la guérilla. Ils accusaient aussi les
travailleurs de causer de graves dommages à
l'économie
nationale... Heureusement, des médias alternatifs n'ont pas
participé à cette désinformation. En
partie, nous
leur devons l'immense solidarité du mouvement social, sans
laquelle nous n'aurions pas pu mener et financer cette lutte.
Presque
toutes les entreprises ont signé des accords. Etes-vous
satisfaits?
On
est parvenu à améliorer des conditions de travail
et
salariales, mais la sous-traitance est maintenue. Le principal
succès est politique: le conflit a renforcé
l'unité et l'esprit combatif des corteros, ainsi que
d'autres
secteurs en lutte contre les politiques
néolibérales.
Note :
1
- L'Allemande a été expulsée pour
avoir
participé à une manifestation. Elle est interdite
de
séjour durant sept ans. Trois reporters alternatifs
français ont aussi été
arrêtés
après avoir visité une exploitation en
grève. Deux
ont été expulsés, le
troisième au
bénéfice d'un visa de coopérant a pu
rester. M.
Uribe les a accusé de faire «l'apologie de
délits» en Colombie et de
«déformer la
vérité» avec leurs articles
à
l'étranger.
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La Colombie
face
à la crise financière internationale,
aux
mouvements sociaux
et au conflit armé interne
Par Wooldy Edson Louidor
et Angélica
Rocío López Granadale,
le 10 novembre 2008 |
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À l´instar des autres pays
latino-américains, la
crise financière internationale a eu un impact
considérable sur l´économie
colombienne. Cet impact
s´est vu aggraver, sur le plan national, par des
protestations en
série de syndicats et mouvements sociaux exigeant de
meilleures
conditions de vie et de travail face aux conséquences de la
crise financière telles que l´augmentation du
coût
de la vie dans le pays et la diminution du pouvoir d´achat
des
familles, constatent des reporters d’AlterPresse.
En même temps, au niveau international, des gouvernements et
organismes de droits humains n´ont cessé
d´accuser
l´actuelle administration du président colombien
Ávaro Uribe Vélez de commettre des abus et de
cautionner
des violations de droits humains contre sa population civile, dont les
membres se convertissent de plus en plus victimes de la violence et
sont forcés d´abandonner leurs maisons et
même leur
pays, dans le contexte de conflit interne armé entre
l´État, la guérilla (principalement les
Forces
armées révolutionnaires de la Colombie, les Farc)
et les
paramilitaires.
Impact de
la crise financière internationale sur
l´économie nationale
La diminution des flux de capitaux vers le pays, la
raréfaction
du crédit international, la chute des prix des
matières
premières exportées (pétrole, nickel,
charbon,
café…), l´augmentation du
déficit
commercial, la non disponibilité de capitaux
nécessaires
pour financer ce déficit et la dévaluation de la
monnaie
locale (peso colombien) par rapport au dollar américain,
constituent les principales conséquences de cette crise sur
l´économie colombienne.
Comme
corollaires, le taux de chômage a augmenté de 11%
dans le
pays, alors que le pouvoir d´achat des familles a
diminué
et la croissance économique a
décéléré.
Face
à cette situation, le gouvernement colombien a pris des
mesures
pour « protéger les finances publiques
», notamment
par l´imposition de restrictions à
l´octroi de
crédits bancaires et le maintien de la stabilité
des
indicateurs macroéconomiques.
À
souligner que les transferts d´argent provenant de la
diaspora
n´ont pas été affectés par
la crise, mais
ils ont plutôt augmenté par rapport à
l´année dernière. Des analystes se
demandent si
cette augmentation n´est pas due au blanchiment
d´argent,
quand les transferts envoyés par les migrants ont
accusé
une baisse considérable dans presque tous les pays
latino-américains.
Sur
le plan social, une explosion de manifestations
Pendant que le gouvernement s´attèle à
«
maquiller » les effets de la crise, des manifestations en
série organisées sur tout le territoire colombien
ont
éclaté tout au cours du mois d´octobre
dernier.
Les syndicats des opérateurs de justice, des leaders des
officiers d´État civil, des coupeurs de canne et
autres
ouvriers de l´industrie sucrière ont
gagné les rues
pour exiger l´augmentation salariale, des bonifications et
autres
avantages sociaux face à la hausse vertigineuse du
coût de
la vie (de l´ordre de 7.5% chaque année).
Par ailleurs, plus de 30 000 indigènes provenant du
département de Cauca (au sud de la Colombie) ont
réalisé, pendant le même mois, une
grande marche
pacifique réclamant des terres que les différents
gouvernements leur ont promises depuis plusieurs décennies.
Ces manifestations ont reçu l´appui et la
solidarité de plusieurs mouvements sociaux et des secteurs
politiques à l´intérieur et
à
l´extérieur du pays.
Dans cette
ébullition sociale, le président
Álvaro Uribe
Vélez a vu « un intérêt de
déstabiliser le gouvernement ». Certains analystes
ont
dénoncé cette tentative du gouvernement de
«
disqualifier ces mouvements sociaux » qui ont
résisté jusqu´ici à la
répression des
forces publiques.
Au
niveau international, des critiques au gouvernement pour abus contre
les droits humains
Au niveau international, l´actuel gouvernement colombien est
de
plus en plus critiqué par d´autres pays et par des
organismes de droits humains pour avoir perpétré
des abus
ou cautionné des violations de droits humains contre la
population civile.
L´organisation
Amnistie Internationale vient de publier un rapport spécial
sur
la situation des droits humains dans le pays en 2007.
Ce rapport intitulé «
´Déjenos en paz´.
La población civil, víctima del conflicto armado
interno
de Colombia » (en français, «
´Laissez-nous en
paix´. La population civile, victime du conflit
armé
interne en Colombie ») a fait état de 1 400
homicides
perpétrés contre des civils en 2007, dont 330 par
les
Forces armées, 300 par les paramilitaires et 260 par la
guérilla. Le même rapport a indiqué
qu´environ 305 000 personnes ont été
«
déplacées » par la violence et 190 sont
portées disparues.
330
exécutions extrajudiciaires ont été
réalisées par les forces de
sécurité,
suivant le rapport. Le président colombien, qui dans un
premier
moment a démenti ce chiffre avancé par Amnistie
internationale, vient de destituer 3 généraux et
24
officiers et sous-officiers pour leur participation
présumée à des exécutions
extrajudiciaires
appelées « les faux positifs » (en
espagnol, los
falsos positivos).
Le
scandale des «
faux positifs » se réfère à
la macabre
complicité entre des militaires et des paramilitaires qui
recrutent clandestinement des civils (principalement des jeunes) ou les
enlèvent de force pour les assassiner dans des patrouilles
nocturnes irrégulières et ensuite
présenter leurs
cadavres comme étant ceux de guérilleros
tués au
combat.
Cette
stratégie constitue une
manipulation visant à prouver
l´efficacité des
forces de l´ordre dont les membres ayant tué des
guérilleros sont grandement
rémunérés par
le gouvernement.
Cette situation de violation
de droits humains et de violence contre les syndicats et autres
mouvements sociaux constitue l´une des principales raisons
évoquées par les démocrates
américains,
dont le président des États-Unis
d´Amérique
récemment élu, Barack Obama, pour
s´opposer
à la ratification du Traité de Libre
Échange (en
espagnol, Tratado de Libre Comercio, TLC) signé entre les
deux
gouvernements depuis 2006.
L´accession
au pouvoir du démocrate Barack Obama, qui a promis dans sa
campagne de mettre les droits humains au centre de son administration,
risque de faire basculer les rapports entre les deux pays.
Cependant, il faudra attendre l´investiture du nouveau
président, prévue pour le 20 janvier 2009, et
surtout le
5e Sommet des Amériques qui se tiendra à Trinidad
et
Tobago, du 17 au 19 avril 2009, avec la participation des 34 chefs
d´État et de gouvernement du continent.
L’avenir
du Plan Colombie dans l´impasse
Troisième plus grand bénéficiaire de
l´aide
américaine dans le monde après
l´Israël et
l´Égypte, la Colombie pourrait voir diminuer cette
assistance, dont environ 5 milliards de dollars sont
consacrés
à la dotation de ressources militaires, à la
lutte
anti-narcotique et au renforcement des institutions
démocratiques.
Vu la crise
financière ayant occasionné une dette nationale
de 500
milliards de dollars et un déficit fiscal de 950 milliards
de
dollars aux États-Unis d´Amérique et
poussé
l´administration Bush à renflouer les banques
commerciales
à hauteur de 700 milliards, le prochain gouvernement
américain se verra aussi obligé de
réduire son
support financier au « Plan Colombie ».
Conçu en 1999 par les présidents, colombien
Andrés
Pastrana et américain Bill Clinton, le Plan Colombie est un
projet binational visant principalement à diminuer le trafic
de
stupéfiants et résoudre le conflit
armé dans ce
pays sud-américain.
Initié avec
un financement américain de 1.3 milliards de dollars et avec
d´autres appuis apportés par le
président Clinton
en ressources humaines (personnel militaire pour entrainer les forces
locales et spécialistes civils pour appuyer
l´élimination des plantations de coca), ce plan a
reçu une assistance de plus en plus massive de la part de
l´administration Bush.
Faisant de la
Colombie son principal allié dans la région, de
plus en
plus dominée par des gouvernements socialistes
(principalement,
le Venezuela, la Bolivie, l´Équateur, le
Nicaragua, Cuba),
l´administration Bush a apporté une importante
aide
à ce pays dans le contexte du Plan Colombie.
Considéré par quelques analyses comme un
« plan
militariste », le Plan Colombie a permis au gouvernement de
Uribe
de mener une guerre sans merci contre les Farc qualifiées de
« guérilla terroriste et narco » et
contre la drogue
; guerre où des méthodes telles que des
fumigations avec
des produits chimiques très toxiques sont
utilisées,
entraînant ainsi des conséquences
désastreuses pour
la survie des communautés paysannes et indigènes.
Dans la foulée de ce même plan, des centaines de
milliers
de personnes, victimes de la répression des
autorités,
des paramilitaires et de la guérilla, ont
été
forcées de laisser leurs maisons et leurs
communautés
pour se rendre dans d´autres villes et même hors du
pays,
principalement vers l´Équateur et le Venezuela.
D´autres, moins chanceux, ont été
vilement
exécutés ou sont portés disparus.
En dépit du succès de quelques
opérations
militaires menées par l´actuel gouvernement contre
les
Farc, parents et amis d´autres otages entre les mains de
cette
guérilla ainsi qu´un important pan de la
société colombienne et de la
communauté
internationale exigent de plus en plus la fin du conflit interne
armé et la reprise du dialogue comme seule voie de solution
pour
un échange humanitaire.
À
rappeler que l´une de ces opérations
appelée
« Opération Jaque » a permis la
libération de
l´otage franco-colombien Ingrid Bétancourt, de 3
militaires américains et de 11 militaires et policiers
colombiens.
Vers la reprise du dialogue entre les Farc et le gouvernement colombien
?
À présent les Farc sont très
affaiblies, suite
à l´ « Opération Jaque
», à
l´assassinat d´un de leurs chefs, Raúl
Reyes
à la frontière avec
l´Équateur, à la
fuite du guérillero « Isaza » en
compagnie de
l´ex parlementaire séquestré
Óscar Tulio
Lizcano et à la désertion de plusieurs de ses
intégrants.
Elles viennent
d´accepter la proposition d´un groupe
d´intellectuels
colombiens pour reprendre le dialogue, initié par le
président vénézuélien Hugo
Chávez et
la sénatrice colombienne Piedad Córdoba et
brusquement
interrompu par l´actuel gouvernement.
La balle est actuellement dans le camp du président Uribe,
élu en 2002 et réélu en 2006, qui se
présentera probablement aux prochaines élections
de 2010,
s´il sort gagnant du référendum visant
à
modifier la Constitution. Le Congrès colombien est en train
de
discuter de l´autorisation de ce
référendum.
Notes sur
la Colombie :
5e puissance économique de la région
derrière le
Brésil, le Mexique, l´Argentine et le Venezuela,
la
Colombie compte une population d´environ 44 millions
d´habitants.
Partageant des
frontières avec l´Équateur, le Panama,
le
Brésil, le Venezuela et le Pérou, la Colombie
s´étend sur une superficie de 1 141 748
kilomètres
carrés.
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(Vidéo)
Colombie, mobilisation des peuples originaires
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Extraits
traduits en Français
de "La
Minga dans le Cauca" de Contravia TV
(Octobre
2008 - durée 9 minutes)
cliquez ci dessous :
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Intervenants
:
Manuel
Rosental (ACIN-Colombia) et Aïda Quilcue
(Cric-Colombia)
Plus d'infos :
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La Colombie est-elle
une
démocratie ?
Par
Lionel Mesnard,
le 24 octobre 2008
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C’est
quoi une démocratie, comment peut-on définir ce
terme ?
Si l’on s’en tient à une
définition commune,
il en va de l’organisation du pouvoir par et pour le peuple.
La
question sur le fond est de savoir ce qu’est une
société démocratique ? En ce domaine,
les
approches peuvent être différentes, et
s’associer
à divers modes de fonctionnements, qui vont au plus court de
la
démocratie libérale à directe. La
grande
majorité des états
considérés comme
démocratiques s’appuient sur des fondements, en
premier
l’observation des règles de justice en ce que
l’on
dénomme un « État de Droit ».
Si les
principes des Droits de l’Homme ne sont pas réels,
il y a
là la nature à s’interroger sur un
état
prétendument démocratique. La Colombie
soulève
à ce sujet de sérieux problèmes, et il
semble
difficile de projeter hors du pays une situation qui dépasse
de
loin les normes admises. Il y a un barrage pour faire passer ce qui
s’apparente à des vérités
macabres par
monceaux (4.000 charniers mis à jour ces
dernières
années). Il reste à mener l’examen
attentif
d’une nation qui outrepasse pour beaucoup les
règles les
plus communes et démocratiques. Un réveil des
opinions
publiques en la matière est plus que souhaitable. Il serait
temps que les médias parlent des crimes d’un
état
s’apparentant plus à un régime
extrême
droitier et maffieux. Premier constat de taille, les pouvoirs
étatiques usent de l’exercice d’une
terreur
permanente, on peut même observer un
phénomène de
caste, du moins un type d’organisation culturel purement
raciste.
Au-delà du cas des seuls otages, si
l’on ne prend
pas en compte l’ensemble des crimes commis, comment faire
connaître ces anonymes et invisibles colombiens, et quand
parlera
t’on du sort des victimes présentes et
passées ?
Sans cela jamais les dizaines de milliers de disparus, les millions de
déplacés, les dizaines de milliers
d’exilés
ne pourront faire entendre une voix quelque peu discordante. Le but
affiché étant d’établir des
vérités simples et terrifiantes, et pouvoir faire
entendre ce en quoi consiste «nettoyer» un pays
et
spolié la grande majorité de sa population. Pour
tréfonds pourrons-nous un jour comprendre pourquoi, ici en
France, il est fait peu part des massacres et atteintes
régulières aux usuels de la liberté en
Colombie.
En juillet 2008, une cacophonie médiatique à
donner lieu
au pire de l’insipide, ce fut un vrai malaise. Quand vous
avez
connaissance du rôle et parcours personnel du
président
Alvaro Uribe, et ce qu’il a mis en pratique depuis son
accès au pouvoir en 2002, on ne peut envisager pire
stratégie et son lot de terreur pour ses
administrés. Cet
homme a de quoi répondre devant quelques juridictions
internationales et internes. Il est probablement un des hommes les plus
impliqués dans l’exercice de ce que l’on
mentionne
sous le nom de «parapolitique» (un
mélange
d’affairismes, de trafics et d’activités
criminelles
et sous la coupe de nombreux proches du président en
exercice).
Il est possible qu’Uribe ne soit qu’un rouage
d’un
vaste système, mais il est l’acteur
zélé
d’une politique ultraconservatrice et guerrière.
Il est
d’évidence le chef d’orchestre
d’un conflit
meurtrier, ou les origines mafieuses et l’appui de
groupements
armés authentiquement fascistes se confondent.
La
loi de
« Paix et Justice » devait mettre un terme au
paramilitarisme, notamment celui des Armées Combattantes de
Colombie (AUC). Son application semble connaître des
manquements
volontaires, quand il ne s’agit pas d’un maquillage
de
façade. Les milices d’hier ont depuis repris forme
sous la
dénomination d’Aigles Noirs. La fameuse
démobilisation a aussi permis la fuite récente
pour une
prétendue extradition vers les Etats-Unis
d’anciens chefs
paramilitaires des AUC. Ils se trouvaient incriminés pour
crimes
de guerre et contre l’humanité (dont plusieurs
milliers
d’assassinats à leur actif). Un beau
tour de
passe-passe, où Alvaro Uribe est un maître en la
matière, le maniement du mensonge est chez lui un art de
haut
vol. L’important, c’est qu’il soit fait
peu mention
de la Colombie, que les médias internationaux
évitent
d’y mettre leur nez et ne cherchent pas à
établir
les responsabilités d’un homme loin de tout
soupçon. En quoi les mécanismes d’un
système
pervers enferment cette nation dans un silence pesant ? Je ne suis pas
le premier à faire le constat, mais un peu au fait de
comment
continue à agir en toute impunité une
armée
régulière appuyer par des nettoyeurs. Il
n’y a pas
d’autres termes pour incriminer des bandes armées
semant
la mort sur leur passage. Le dispositif militaire, policier, et
milicien engendre des discriminations et des atteintes
racistes,
les conséquences les plus connues sont les menaces et
l’élimination quasi systèmatique des
acteurs
sociaux du progrès. La menace se traduisant par
l’obligation de fuir pour vivre. Pour exemple, l’on
dénombre 70 à 100.000
réfugiés politiques
colombiens à travers le monde, 4 millions de
déplacés et 4 millions de nationaux hors du pays.
Ces
seuls chiffres traduisent un déséquilibre et des
manquements graves à la dignité humaine.
Un
eldorado économique...
La
Colombie ne manque pas de ressources et elle est
considérée comme un eldorado
économique. Pour
cause, ses ressources vivrières et minières sont
considérables. Ce pays subit de plein fouet la
globalisation sans chercher une expansion
maîtrisée
de ses sous-sols et un meilleur partage des richesses. Quand deux pour
cent de la population est propriétaire de la
moitié du
pays agricole ou forestier, les producteurs de blé de la
Beauce
pourraient passer pour des petits bras ou un syndicat
français
groupusculaire de la terre. Nous ne rêvons pas sur
l’objet
de démesure. Comble du cynisme, le gouvernement Uribe a mis
en
place une loi sur les terres. Il est ainsi possible de mettre en
œuvre la vente à la découpe de terres
jusqu’à là protéger. On ne
s’attache
pas à la diversité biologique, on vise
à appauvrir
et mettre en péril les économies locales et
favoriser des
profits à court terme. Les résultats se
traduisent
par l’expulsion des petites et moyennes exploitations
agricoles.
De préférence, de modestes fermes familiales
ayant
l’insidieuse idée de vivre depuis des
générations près de
réserves de
pétrole, d’espaces miniers, ou disposant de terres
ouvrant
à des plantations massives d’huile de palme et
autres
produits d’exportation. Le tout pour les meilleurs profits
d’entreprises agroindustriels
étrangères. Plus
qu’étonnant ce paradis économique,
où la
guerre et les mafias sévissent depuis des
décennies,
quand soixante pour cent de la population survit
économiquement
et connaît depuis des générations une
misère
économique injustifiée. Un tel
déséquilibre
entre riches et pauvres est le fruit d’une histoire sociale
conflictuelle, le produit de 200 ans d’une histoire sociale
et
nationale peu glorieuse, qui au final a abouti au pire de
l’entendement. Que peut vouloir dire perdre sa terre et
être dans l’obligation de grossir les quartiers
défavorisés des grandes cités urbaines
? Qui sont
vraiment les terroristes, à qui fait-on la guerre en
réalité ?
Depuis le
début des
années 2000, il existe des sources permettant de mesurer les
atteintes aux Droits de l’Homme en Colombie, et
l’on y
apprend que la grande majorité des crimes commis sont
imputés aux milices d’extrême droite et
à
l’armée régulière (environ
75%). Un beau
paradoxe quand on nous explique à tour de bras que les seuls
criminels et parrain de la drogue sont du seul
côté des
FARC, la réalité est tout autre. Les relations
entre les
milices et certaines firmes transnationales ont donné lieu
à des jugements aux Usa concernant des entreprises
liées
au paramilitarisme. Les paramilitaires sont aussi
considérés comme terroristes (comme les FARC ou
l’ELN), ces milices fascistes interviennent par des actions
criminelles à l’encontre des populations civiles.
Il y a
en ce domaine à mettre en lumière à
qui profite
d’investir en Colombie ? Il est très facile
d’acheter des terres depuis quelques années en
Amérique Latine, le cas n’est pas isolé
à
une nation, cela résulte d’une domination
économique et sociale particulière. Ainsi
actuellement,
l’on constate dans le département de
l’Arauca depuis
2000, qu’une partie de la population civile est
indûment
désignée comme terroriste et se trouve
très
exposée si elle oppose des résistances notamment
de
nature juridique ou simplement citoyennes (droit de manifestation, de
pétition, …). Le travail de nettoyage y est en
œuvre. Les attaques arme en main contre des hommes ou des
femmes
dont le crime est de penser application des droits sont
réguliers, ou simplement pouvoir vivre chez soi en paix et
au
sein de sa collectivité. Sur les deux dernières
décennies, le nombre des victimes (disparues et
assassinées) et des déplacés ne
cessent de
croître. La répression pousse à
sacrifier des
villageois rétifs et souvent pacifiques. À rayer
de la
carte des hameaux entiers, si la population locale
n’obéit
pas aux injonctions des paramilitaires ou de
l’armée
nationale. Le plus courant consiste à pousser les
populations
paysannes vers les métropoles
régionales. Pour
prendre une exemple récent, le département de
l’Arauca limitrophe du Venezuela est frappé par ce
malheur
que sont les énergies fossiles. En plus il dispose de terres
fertiles. L’Arauca est un espace vivrier important,
qui
jusqu’à peu servait de terres
nourricières à
de nombreux colombiens. Non seulement on importe un modèle
économique impropre et en plus on remet en cause les bases
d’une économie locale et notamment ses modes
agricoles. Et
pour cerise sur le gâteau, on y implante des structures
militaires étasuniennes, et hasard géographique,
nous
sommes non loin du Venezuela pour ligne de mire.
L’État
pieuvre et ses tentacules
Il
est difficile de donner un simple contour d’une nation, ou se
conjugue l’autoritarisme, le banditisme et dont on ne peut
oublier la participation et l’appui des USA dans la lutte
contre
le «terrorisme» depuis au moins le 11 septembre
2001. Et au gré d’une histoire de
relations de
domination de maître à vassal entre les deux
nations,
l’exemple majeur restera la partition en 1903 du
Panama.
Une opération menée de toutes pièces
par
Washington ayant entraînée une intervention
militaire
étasunienne, dont la raison économique et
stratégique fut le fameux canal initié
à ses
débuts par Ferdinand de Lesseps entre la rive atlantique et
pacifique. Ce que l’on dénomme sous le terme
d’oligarchie indique une particularité non
insignifiante.
Il s’agit d’une minorité infime de la
population
ayant la main basse sur les richesses du pays. L’oligarchie
colombienne est connue pour son grand conservatisme et une perception
effrayante de l’ordre du monde. Tout au long de son histoire
contemporaine, elle n’a pas hésité
à
s’emparer des richesses, à éliminer si
nécessaire toute forme d’opposition, voire
à
ensanglanter le pays depuis au moins 2
générations pour
sa propre perpétuation à la tête du
pays. Car
l’enjeu n’est pas démocratique, comme au
sein
d’un pacte commun républicain, ou
l’usuel (des
droits de l’Homme) fonctionne comme une colonne
vertébrale
et en faveur d’une justice égale pour tous. Que
dire, que
penser de l’équité, de la
redistribution des
richesses, de l’expression des contradictions sociales comme
lieu
présumé de l’équilibre, si
rien ne concorde
vers un enjeu commun, mais préserve dans l’action
une main
indirecte qui donne force de loi. Le seul moteur est
d’assouvir
une domination sans égale par
l’économique et le
politique. Aujourd’hui le pays se vend à la
découpe, pour info, il faut compter 60 dollars pour un
hectare,
de quoi allécher tout investisseur (le Nouvel
Observateur
- été 2007).
Le cynisme est
à un niveau
où l’organisation de la
société fonctionne
comme un circuit
fermé. Les victimes
colombiennes qui peuvent témoigner d’un quotidien
âpre, ou la terreur est au centre des
préoccupations, ne peuvent le faire à visage
ouvert parce qu’ils
mettraient leur vie en péril. Certains sont
amenés
à se cacher, et même en terre
étrangère pour
échapper à la pieuvre. L’action de
cette main
indirecte va jusqu’à employer des sicaires, plus
communément pour nous en Europe des tueurs à
gage. Car la
grande et la petite criminalité fonctionnent de concert en
ville
comme dans les campagnes. Un entrepreneurs qui ne veux plus de tel ou
tel militant syndical ou associatif, peut s’offrir
un
sicaire pour des sommes relativement dérisoires.
C’est un
autre pan du nettoyage sévissant en Colombie, et
il vise
pour beaucoup des personnes civiles et en particulier des
représentants sociaux. Où comment se payer pour
quelques
centaines d’euros un "psychopathe" prêt
à
tuer sur
ordonnance. Une véritable toile
d’araignée, dont il
est difficile de distinguer le politique du militaire, et le policier
du maffieux. Et un président dont beaucoup
présume
un devenir «à la Fujimori» (ancien
président destitué du Pérou), mais qui
pourrait
aussi par certains traits rappeler l’ex
narco-président du
Panama, Noriega.
Il semblerait que bon nombre se
lave les
mains, ou ne veuille pas voir ou entendre, pire comprendre le niveau
d’abjection de cette présumée
démocratie. Ce
visage ne laisse pas rêveur et fait appel à notre
entendement, à ce qui devrait provoquer un peu plus
d’indignation, de questionnement sur un état
s’appuyant sur des armées mercenaires. Notre
attention a
été polarisé sur le rôle de
FARC, quand les
armées rebelles ne furent, et demeurent le
résultat
d’une lutte des classes sans merci, ou l’exercice
de la
force prévaut toujours depuis 60 ans sur le dialogue et les
compromis au sein d’un même état entre
opposition et
majorité. Toute démocratie doit normalement
assurer la
diversité et le respect des expressions toutes confondues de
gauche comme de droite. Des responsables politiques de gauche, hommes
et femmes de progrès, syndicalistes, juristes, journalistes,
prêtres, ouvriers et paysans, payent depuis maintenant 60 ans
un
tribut humain sans commune mesure, qui relève
d’une
criminalité
délibérée contre la vie
humaine en ce qu’elle peut avoir comme force
d’expression
malgré les enjeux encourus. De nombreux leaders
d’opinions
sont obligés de se déplacer sous escorte. Ils
sont
amenés à prendre un maximum de
précaution.
L’on retrouve tous les travers mafieux consistant
à
présurer les individus dans leur vie de tous les jours,
c’est-à-dire se soumettre au clanique de la chose.
S’établit ainsi une contrainte, un code
non-écrit,
mais présent dans les consciences et le devenir de chacun.
Un
usage du pouvoir politique selon des pratiques propres à
tous
les fascismes. L’objet est d’instituer la terreur
comme
équilibre social pour les besoins d’une infime
minorité, et aussi vanter les mérites du chef.
Cet homme
à poigne, Alvaro Uribe qui sert à la fois de
tête
et tentacule et dispose d’une perception peu ordinaire de la
paix
civile et de la protection de ses citoyens.
France terre
d’écueil
Pour
de nombreuses raisons Paris est depuis plusieurs décennies
une
voie d’exil pour de nombreux latino-américains, et
en
particulier pour fuir des régimes dictatoriaux ou des zones
de
non-droit. La présence d’un nombre important de
ressortissants colombiens illustre la dernière
génération, les plus récents
à avoir choisi
la France loin de ce qui fut le vocable de terre d’accueil,
se
présente par bien des aspects en
réalité comme une
terre d’écueil. Il y a maintenant près
de 30 ans et
plus, Chiliens et Argentins avaient connu un exil forcé et
avait
pu s’établir à
l’époque sans grandes
difficultés. Il n’y avait pas alors de doute sur
la
brutalité des régimes extrêmes
droitiers de
Pinochet et Videla, mais nous étions dans les
années
1970. Le statut de réfugié s’obtenait
assez
facilement. Il fut ainsi possible à de nombreuses familles
d’échapper aux menaces pesant sur elles.
Aujourd’hui
nous sommes face à de nouveaux cas de figure. D’un
point
de vue légal, est-il encore possible de faire
reconnaître
un statut de réfugié politique en toute
circonstance ? En
raison des lois qui ont connu des modifications substantielles depuis
30 ans, n’a-t-on pas créé des obstacles
empêchant des personnes victimes de trouver une protection au
regard des textes internationaux ? La chasse aux migrants se trouve
ainsi renforcée par les récentes
directives
européennes. Ce recul du droit en matière de
circulation
des femmes et des hommes permet en Europe de créer des
conditions insoutenables, tout cela participe d’un repli
manifeste sur des politiques grégaires et fort peu
libérales au bon sens terme (libertés publiques).
Il en
va de s’inquiéter des relations que nous
entretenons avec
depuis longtemps avec les nations latino-américaines. Les
réactions de nombreuses diplomaties outre-atlantique ont
été sans appel. Des terres qui depuis plus de 500
ans ont
été des sols de migrations massives pour les
Européens vont voir l’accès de leurs
compatriotes
devenir quasi impossible entre Séville et Stockholm.
C’est
une ironie de l’histoire que le président Evo
Morales a
rappelée dans une lettre à l’Union, la
ramenant a
peu de sens commun ( lire
le texte).
Le président bolivien a marqué un
désaccord fort
avec une position fleurant bon l’impérialisme. Il
a aussi
exprimé son refus d’accords commerciaux dans les
termes
actuels, dans un sens uniquement libre-échangiste. La
Bolivie et
d’autres nations n’ont pas voulu se subordonner aux
accords
commerciaux étasuniens pour venir se faire
dépouiller par
une Europe aussi peu scrupuleuse du devenir de peuples souverains. En
langage courant, c’est un peu fort de
café…
À la fois, nous voulons profiter des ressources de pays
producteurs, et il faudrait en plus que ceux que l’on bloque
dans
la construction d’une économie au service de leurs
populations empêchent leurs forces vives de migrer. Le
cynisme
est de haute voltige et l’on a peur de rien à
Bruxelles,
Paris, ...
En France, comme dans d’autres
pays
continentaux se pose la question de la présence
d’exilés, c’est-à-dire des
victimes qui
n’arrivent pas à faire entendre leurs droits.
Selon les
critères actuels, la Colombie est
considérée comme
une démocratie. Les réfugiés sont
amenés
à prouver ce qu’ils ont pu subir. Un
critère en
soit que Frantz Kafka a peut-être oublié dans son
oeuvre,
ou comment la victime devient coupable d’avoir
été
dans son intégrité physique et morale mise en
danger. Le
nœud du problème est là. La Colombie
depuis 20 ans
et plus souffre d’un conflit spécifique, et le
délabrement de ses institutions a de quoi laisser plus
qu’un doute sur sa nature authentiquement
démocratique. Il
est devenu impossible de différencier qui du politique et de
la
criminalité mafieuse est au pouvoir. Les preuves sont
nombreuses, les organisations non gouvernementales internationales et
locales apportent régulièrement des faits. Et
là
quand on nous annonce que la politique de
sécurité
(guerrière) du président Uribe est une
réussite,
l’on décompte depuis son arrivée en
2002 plus de
13.000 morts civils en raison du conflit armé
l’opposant
aux FARC et à l’ELN. Soit 2000 morts par an, pour
une
guerre dont on ne cherche pas à prendre en compte
l’existence. Le régime colombien est une
façade,
une pantomime de démocratie. Si certains fondements
résistent comme le Tribunal Suprême de Justice,
sur le
fond, l’État est depuis longtemps malade de ses
méthodes corruptives et violentes. Que dire d’un
pouvoir
dont le calque trouve pour référence les
fascismes latins
et européens, la mafia en plus. Non seulement on tue par
idéologie, mais aussi pour des raisons occultes ou
souterraines.
À ce stade, on ne discerne plus les
économies
parallèles et les comptoirs que s’octroient
certaines
firmes transnationales.
Comprendre le réel et
se solidariser avec toutes les victimes
Il
importe de comprendre une chose, en 30 ans, le monde a connu des
évolutions et aussi des régressions. Ces
dernières
années ont insufflé un nouveau visage
à
l’Amérique Latine. Toutefois la Colombie
n’a pas
suivi les mêmes traces et pose légitimement la
question de
mettre un terme aux bandes armées qui plongent le pays dans
les
ténèbres. Nous en sommes à 200.000
déplacés supplémentaires pour la seule
année 2008. On arrive à des cimes de
brutalité qui
ne peut laisser aucun démocrate ou républicain
social
douter du sort que l’on afflige au peuple colombien. La chape
de
silence frôle un niveau d’indifférence
qui ne peut
que soulever de la tristesse et de la colère. Des parts
entières de la société colombienne
résistent et ce front est aujourd’hui la seule
alternative
politique possible. Cela doit poser à tout internationaliste
conséquent de créer des ponts de
solidarité avec
les victimes. Soixante ans de guerres internes ne sont pas
sans
séquelles. Les traumatismes de guerre sont au centre
d’une
société ou la mort est présente au
quotidien,
à un niveau de banalisation
désarçonnant. Villes
et campagnes subissent leurs lots de violences, quelque en soient leurs
natures propres, ces maux agissent comme un chaos permanent. La
criminalité sous ses nombreux aspects participe à
prouver
dans quel état de non-droit vivent les populations. Si le
droit
le plus courant ne s’applique pas à la
société entière dans les
règles d’une
justice équitable – qui peut encore croire que
cette
nation est une démocratie ?
Comment
un état érigeant la violence à ce
point peut-il
passer au travers des gouttes (de sang) ? Pourquoi la Cours
Pénale Internationale saisie depuis 1998
n’a-t-elle pu
faire avancer son travail en rapport avec des crimes de guerre et
contre l’humanité ? Quand un gouvernement est
à ce
point impliqué et l’instrument majeur de la
violence, il
serait temps que des autorités juridiques se saisissent des
faits. Il viendra un jour d’établir les
responsabilités (et complicités) ayant couvert
une
idéologie fascisante et ses mécanismes de terreur
contre
les populations civiles. Il est impossible de savoir quand, car pour la
question des mémoires historiques tragiques il faut en
général beaucoup de temps pour que les victimes
puissent
obtenir réparation. En attendant, vous, moi, nous devons
mobiliser pour mettre en lumière une situation opaque, dont
l’objet ne se résume pas au seul
séquestre. «Celui
qui ne sait pas est un
imbécile, mais celui qui sait
et
qui ne dit rien est un criminel». Cette maxime
est de
Bertold
Brecht, même si dans son acceptation il y a de quoi en
critiquer
la dureté morale, elle présente une
vérité
qui s’adresse à ceux découpant la
question
colombienne en tranche, et selon des intérêts pas
toujours
très honorables.
|
|
|
|
(Vidéo)
COLOMBIE, PARAMILITARISME ET
MULTINATIONALES
cliquez ci-dessous :
|
Une vidéo de Pantuana TV |
Un
entretien avec Teofilo
Acuña, président de la
fédération agro-minière du
sud Bolivar
Un
document de Radio Campus (Bruxelles)
Durée
: 10 minutes - Juin 2008
|
|
|
|
STOP
À LA BARBARIE
ET À LA
CRIMINALISATION
DES MOUVEMENTS SOCIAUX COLOMBIENS !
«Nous ne sommes pas des
juges, Nous sommes des témoins. Notre
tâche consiste à faire en sorte que
l'humanité soit
témoin de ces crimes horribles et se range du
côté
de la justice».
Bertrand Russel
APPEL
INTERNATIONAL
lancé
à Paris le 9 octobre 2008
|
Depuis
le 1er janvier 2008, 41 syndicalistes, 37 hommes et 4 femmes ont
été assassinés[1] dont le dernier en
date le 26
août.[2] Le cadavre torturé de Guillermo RIVERA a
été retrouvé le 27 juillet
après avoir
disparu le 24 avril et aucune enquête n’a
été
ouverte.
Pendant le premier mandat
d’Alvaro Uribe
Vélez, entre 2002 et 2006, 560 personnes liées
aux
syndicats ont été assassinées.[3] Des
multinationales telles que Brand ont supprimé
l’ensemble
d’un syndicat dans le département de
Urabá.
Coca-Cola et Nestlé sont également
associés
à des menaces à des syndicalistes.[4] Beaucoup de
responsables syndicaux sont menacés de mort à
plusieurs
reprises. Ils doivent se déplacer en voitures
blindées et
habiter dans des locaux sécurisés. La Centrale
Unitaire
des Travailleurs (CUT) affirme que 97% des cas d’assassinats
restent dans la plus totale impunité. L’OIT a
jugé,
pour la seconde année consécutive, la Colombie
comme le
pays le plus dangereux du monde pour exercer le syndicalisme
Deux défenseurs des
droits de l’homme colombiens…sans
défense !
Nous
appelons à soutenir deux courageux leaders sociaux
colombiens,
syndicalistes et défenseurs des droits de l’homme
qui,
malgré les menaces de mort, continuent leur action
déterminée de défense des travailleurs
et de
dénonciation des milices paramilitaires.
Soutenez
la pétition pour Gaston TESILLO et le Docteur Jorge CEBALLOS.
GASTON TESILLO, SYNDICALISTE SUR
LA LISTE DES AIGLES NOIRS
Le
syndicat des travailleurs « SINALTRAINAL » a
reçu le
11 août 2008 des menaces de mort écrites de la
part du
groupe paramilitaires « Les aigles noirs ». Dans
ces
communiqués, sont condamnés à morts 36
dirigeants
du département de l’Atlantique. Parmi les
condamnés
à mort se trouve GASTON TESILLO GALINDO, conseiller
municipal de
Baranoa pour le Pôle Démocratique Alternatif (PDA)
et
ancien représentant de l’association des
Travailleurs des
Hôpitaux et des Cliniques de Colombie (ANTHOC).
Gaston
avait déjà été
obligé de quitter la
Colombie en 2007 en raison de menaces de mort. Il avait
été accueilli en Europe dans le cadre
d’un
programme de prise en charge des victimes de violations des Droits de
l’Homme de la Principauté des Asturies. Il est
intervenu
en Italie et en France par l’intermédiaire du
Réseau de Fraternité et de Solidarité
(REDHER)
afin de dénoncer la situation dramatique que vit le Peuple
Colombien, en général, et les syndicalistes, en
particulier. Il a témoigné contre les groupes
paramilitaires qui assassinent, en toute impunité, les
responsables syndicaux et associatifs.
DOCTEUR « COURAGE
» CEBALLOS DANS LES TERRES DU CARTEL DE MEDELLIN
JORGE
CEBALLOS,[5] représentant du ministère public
pour les
Droits de l’Homme, réalise un travail fondamental
et
courageux d’enquête et de dénonciation
des abus de
tous types commis à Medellin. Il a
dénoncé que
6000 paramilitaires démobilisés, se sont
réarmés et ont repris le contrôle des
communes
résidentielles. L’organisation non gouvernementale
Codhes
a affirmé auprès de Human Rights Watch
qu’elle a
peur que le docteur Ceballos soit en grave danger imminent à
cause des révélations qu’il a faites.
Le
23
août dernier, le docteur JORGE CEBALLOS, a
été
menacé de mort par des groupes paramilitaires.
José
Miguel Vivanco, le représentant de Human Rights Watch, a
demandé au gouvernement colombien de protéger le
représentant du ministère public.
Les
menaces du
groupe paramilitaire « Les aigles noirs » se sont
élargies aux représentions diplomatiques
étrangères dont celles de l’Union
Européenne[6] ainsi qu’aux ONG
étrangères de
défense de droits de l’homme.[7]
Nous qui signons ce texte :
Nous
exigeons du gouvernement colombien qu'il cesse immédiatement
de
criminaliser et de stigmatiser les militants des organisations sociales
et des syndicats,[8] les défenseurs des Droits de l'Homme,
les
journalistes et l'opposition démocratique.[9]
Nous
demandons l’arrêt immédiat de la
répression
policière et militaire contre les Mouvements sociaux ainsi
que
la libération immédiate des leurs dirigeants
emprisonnés. Nous dénonçons
l’application
arbitraire et partiale des lois anti-terroristes.[10]
Nous
exigeons du gouvernement colombien qu’il remplisse son devoir
de
protection pour TOUTES les victimes de la violence dans le pays,[11]
qu’il reconnaisse l'existence du conflit armé et
qu’il respecte le droit international humanitaire et le droit
international des Droits de l’Homme.
Nous
demandons aux
gouvernements des pays occidentaux de conditionner leur aide
économique et leur assistance militaire au respect des
droits de
l’homme en Colombie.
Nous souhaitons une
solidarité
active de la part des Peuples Européens auxquels nous
demandons
d'informer et dénoncer ces exactions... Le Mouvement social
colombien prend de l'ampleur en Colombie mais la Solidarité
Internationale est urgente…
Cet appel sera transmis
à :
Président
de la Colombie, Ministre colombien de la justice, Ministre colombien
des relations extérieures, Ministre colombien de
l’intérieur, bureau des droits du haut
commissariat des
Nations Unies pour les droits humains, Commissariats
européens
des relations extérieure et du commerce.
Le
Tribunal International d’Opinion – Affaire du Sud
de
Bolívar – Colombie, est un collectif libre, de
solidarité avec le peuple colombien qui œuvre,
depuis
l’an 2000, à informer et sensibiliser les
médias et
la société civile française et
européenne
sur la situation politique et juridique des mouvements sociaux
colombiens et alerter sur les violations qui sont commises contre.
Notes :
[1]
Bilan au 24 août : 40 syndicalistes assassinés.
[2]
Europa Press : le dirigeant indigène et communautaire,
Raúl Mendoza Hío, à
été
assassiné par un sicaire (tueur à gage).
[3] Selon
un rapport sur la torture, celle-ci s’est
intensifiée
durant la période de politique de
«sécurité
démocratique». Selon l'information d'une ONG
13.634 morts par violence sous le gouvernement Uribe.
[4]
Violation des droits humains commises par des
sociétés
transnationales en Colombie. Les cas Nestlé
et Coca-Cola pour les plus connus.
[5] HRW demande au
gouvernement colombie qu'il protège un fonctionnaire
menacé à Medellín.
[6] Les
menaces du groupe paramilitaire «Les aigles noires»
se
sont élargies aux représentions diplomatiques
étrangères.
[7] La chercheuse allemande
CHRISTINA FRIEDERIKA MÜLLER a été
EXPULSÉE de Colombie !
[8] Des menaces contre une
journaliste en Arauca.
[9] La groupe national de l'ACEU est
déclaré objectif militaire pour les
paramilitaires.
[10]L'ONU est préoccupé
des arrestations massives et de l'usage de la prison
préventive.
[11] Colombie:
l’armée assassine pour gonfler les chiffres de la
lutte antiguerilla.
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