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Sommaire, année 2009, page n°2
1-
Article,
Haiti, les
organisations paysannes contre les agrocarburants,
Maude Malengrez 2 - Article, Colombie
: Les assassinats se poursuivent, Conf. Syndicale Internationale & L’ONU
enquête sur les exécutions extrajudiciaires en
Colombie,
Cathy Ceïbe 3 - Article, Un
parfum de guerre froide en Amérique latine, Bruno
Muxagato
4 - Vidéo, Entrevue avec le Sénateur Enrique Robledo du PDA de Colombie
5 -
Article, Colombie /U.E
: vers un traité plus politique que commercial? Constanza Vieira
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En Haiti, Les organisations
paysannes manifestent
contre les agrocarburants !
Maude Malengrez, 24
juin 2009
Le
Comité de coordination « 4 G Kontre »,
qui
réunit les principales organisations paysannes du pays, a
organisé un « sit in » ce mardi 23 juin
devant
l’Hotel Ritz Kinam II dans lequel se déroule la
«
Première conférence des parties prenantes et
acteurs de
la filière Gwo Medsiyen » sur le secteur des
agrocarburants, a constaté AlterPresse.
Les
paysans ne
veulent pas du développement de la culture de Gwo Medsiyen
pour
produire du biodiesel en Haiti, qui signe pour eux la mort de la
paysannerie.
Les organisations paysannes Mouvement
paysan papaye
(MPP), Mouvement paysan national congrès papaye (Mpnkp),
Tèt kole ti peyizan ayisyen, Coordination
régionale des
organisations du Sud-est (Cros) et le Réseau national
souveraineté alimentaire ont manifesté leur refus
de voir
se développer une filière de production
d’agrocarburants au départ de la culture de Gwo
medsiyen,
aussi appelé jatropha, en Haïti.
Plus
d’une
centaine de paysans étaient présents, certains
munis de
pancartes où on pouvait lire des slogans hostiles
à la
culture du jatropha. « C’est la mort de la
paysannerie
», clame Doudou Pierre Festile, porte-parole du Mpnkp .
«
Nous mêmes qui travaillons dans la production des aliments
refusons de laisser les terres à une production non
alimentaire.
Nous importons déjà trop d’aliments.
Nous demandons
au gouvernement de ne pas développer cette
filière mais
de soutenir la production nationale », déclare
Yvette
Michaux. « Nous avons une pétition que nous
voulons
envoyer au parlement et à l’étranger
»,
ajoute Louis Stenio Cario, secrétaire du Mpnkp pour le
département de l’Ouest à Croix des
Bouquets.
Beaucoup
de risques en regard des opportunités Dans
l’enceinte du
Ritz Kinam II, diverses parties prenantes tentent de
démontrer
les risques et opportunités que représente le
développement de la culture du Gwo Medsiyen pour produire
des
agrocarburants en Haiti, mais personne ne semble le remettre en cause.
Les
principaux partenaires de cette conférence,
organisée par
Chibas (Centro Hispaniola de investigacion en bioenergias y agricultura
sostenible), une institution technique dite de service public, sont la
Banque interaméricaine de développement,
l’USAID et
son programme de Développement économique pour un
environnement durable, le Programme des Nations unies pour le
développement, la Fondation interaméricaine, mais
aussi
le Ministère de l’environnement, de
l’agriculture et
la Coordination nationale de la sécurité
alimentaire
(CNSA), tout autant que des acteurs privés comme Ecodiesel
Haïti.
Lors de ces deux journées
de
conférence qui se clôtureront le 24 juin, beaucoup
d’exposés sont réalisés par
Chibas. Selon
Gaël Pressoir, directeur de Chibas, il y aurait assez de
terres
marginales disponibles pour produire à base de Gwo medsiyen
de
quoi produire assez d’énergie pour couvrir les
besoins du
pays. « Ce n’est que mensonge, conteste Doudou
Pierre
Festile porte-parole du Mpnkp, interrogé par AlterPresse.
Ils
parlent de terres marginales...mais Haïti n’a pas de
terres
marginales. Plutôt que de reboiser les mornes avec du
jatropha,
reboisons les avec des arbres fruitiers. Avec des manguiers, des
avocats.. » Selon les informations
présentées lors
de la conférence, des projets pilotes de cultures sur des
terres
marginales sont à pied d’oeuvre ou à
l’étude à Lhomond et Jeremie (Sud-Ouest
/
Entreprise exploitation jatropha) ; mais aussi à Saint-Louis
du
Sud où Chibas a réalisé une
évaluation afin
d’électrifier la zone avec du biodiesel et
où plus
de 55 paysans se seraient portés volontaires.
Le
Groupe
d’action francophone pour l’environnement
mène des
projets de culture de Jatropha dans la commune de Kenscoff (Ouest). Des
entreprises américaines impliquées dans la
filière
sont également représentées. A
Petit-Goave,
Terrier rouge, d’autres projets sont
expérimentés.
«Allez voir dans les plantations au Nord-est, où
il y a de
bonnes terres qui produisent ces belles patates que vous voyez
là. Et bien c’est là qu’il
plantent leur
jatropha...Ils ont des pépinières. Dans la plaine
du
Nord...à Thormonde, où la terre est plate. A
Belle
fontaine, il n’y a pas de terre marginale. C’est un
risque
énorme pour la disparition de ce que nous appelons la
paysannerie », explique Doudou Pierre Festile.
Lors
de la
conférence, l’exemple de Madagascar a
été
présenté, notamment en terme
d’opportunité
pour le développement de l’agriculture locale.
«
Dernièrement, j’étais à une
conférence à Bruxelles, continue le porte-parole
du
Mpnkp. Des paysans qui venaient de Madagascar disaient que la culture
de jatropha leur posait beaucoup de problèmes ».
Ce projet
peut amener de facto une compétition avec les terres
cultivables, quand bien même une exclusion des terres
utilisées pour les cultures vivrières ait
été décidée. « Il
y a un risque que
les paysans délaissent la production vivrière
pour la
production de Medsiyen », met en garde Chavannes Jean
Baptiste,
porte-parole du MPP, dans une brochure destinée à
sensibiliser les paysans aux enjeux des agrocarburants. Les paysans y
trouveraient un revenu immédiat qui serait dommageable pour
la
production vivrière. « Il faut beaucoup
d’eau si
vous voulez une récolte conséquente.
Où
allons-nous trouver toute l’eau nécessaire
à ces
cultures alors que nous n’en avons déjà
pas assez
pour arroser les cultures vivrières et alors que notre
bétail meurt de soif ? », poursuit le leader du
MPP.
Il
existe un Cadre stratégique pour une politique nationale de
développement des biocarburants en Haïti.
« Le
gouvernement doit prendre ses responsabilités. Nous
revendiquons
une aide de l’état pour que les terres
qualifiées
de « marginales » redeviennent de bonnes terres,
une
réforme agraire intégrale, une agriculture
familiale,
l’accès au crédit, une assistance
technique de
l’état, des barrières
douanières pour
combattre le dumping », écrit Chavannes
Jean-Baptiste.
« Haïti ne peut pas entrer dans le jatropha, ce
n’est
pas notre projet. », conclut Doudou Pierre Festile.
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Colombie : Les assassinats se
poursuivent
Mai 2009
Par la
Confédération Syndicale Internationale,
Bruxelles,
la Confédération Syndicale Internationale (CSI*)
dénonce et condamne énergiquement les
assassinats, en
avril et en mai, de cinq militants engagés dans la cause
syndicale pour améliorer la situation des classes
laborieuses en
Colombie.
Le mouvement syndical aux
échelons national,
régional et international se joint aux trois centrales
syndicales colombiennes CUT, CGT et CTC pour dénoncer sans
ambages les abus incessants commis à l’encontre du
mouvement syndical en Colombie, y compris les menaces, les
harcèlements et la persécution
véhiculés
par des appels téléphoniques anonymes et les
assassinats
incessants de militants et dirigeants syndicaux pour le seul fait de
lutter pour les droits fondamentaux de la classe ouvrière.
Autant d’exactions qui foulent aux pieds les conventions
fondamentales de l’OIT ratifiées par la Colombie.
Ces
cinq nouveaux crimes contre le mouvement syndical portent à
17
le nombre de syndicalistes assassinés en 2009 et
à 2711
le nombre total de militants et dirigeants syndicaux
assassinés
au cours de la dernière décennie. Ces assassinats
remettent sérieusement en cause les nombreuses
déclarations émanant de membres de
l’administration
colombienne alléguant d’un progrès sur
le plan de
la violence, des assassinats et de la persécution contre le
mouvement syndical.
Dans une lettre
adressée au
président colombien Alvaro Uribe , la CSI demande aux
autorités colombiennes de procéder
d’urgence et de
façon concluante aux investigations nécessaires
afin
d’identifier les auteurs matériels et
intellectuels de ces
crimes et rompre, par-là même, la chaîne
d’impunité généralement
associée aux
meurtres de syndicalistes en Colombie.
«
La CSI enverra
toutes les informations pertinentes au Comité de la
liberté syndicale de l’Organisation internationale
du
travail (OIT) dans le cadre du cas nº1787 », a dit
Guy
Ryder, secrétaire général de la CSI.
« Une
vraie justice s’impose d’urgence en Colombie !
»
* La CSI représente 170
millions de travailleurs au sein de 312 organisations
affiliées nationales dans 157 pays.
Lettre en castillan de la CSI au
président Alvaro Uribe Vélez (mai 2009),
cliquez ci-dessous en PDF:
Source : http://www.ituc-csi.org/
Photo:
A Look Askance’s
L’ONU
enquête sur les exécutions extrajudiciaires en
Colombie
par Cathy Ceïbe (Juin 2009)
Un
rapporteur des Nations unies est chargé de faire la
lumière sur les crimes commis par
l’armée et la
police.
Dix jours pour
commencer… Philip Alston,
le rapporteur spécial des Nations unies pour les
exécutions extrajudiciaires, est arrivé lundi
à
Bogota, en Colombie, pour réaliser une enquête
jusqu’au 18 juin sur les crimes dit « faux positifs
». Devant le Congrès, il a affirmé :
« Je
m’occuperai de toutes les exécutions de la police,
des
forces armées ». Le rapporteur a
également
indiqué qu’il traiterait « des
exécutions
commises par d’autres groupes de la
société qui
sont restés impunis », en allusion aux
guérillas et
aux paramilitaires d’extrême droite.
L’investigation
de Philip Alston intervient au moment même où le
ministère public a été saisi par 189
nouveaux cas
de « faux positifs ». Ces assassinats sommaires de
civils
par les forces policières et armées avaient
éclaté au grand jour en septembre dernier,
révélant enfin publiquement les rouages
d’une
pratique répandue. Vingt-deux jeunes issus de Soacha, un
quartier pauvre de la périphérie de Bogota,
avaient
été retrouvés dans des fosses communes
à
plusieurs centaines de kilomètres de leur domicile, et
présentés comme des guérilleros
tués au
combat. Une façon pour l’armée de
gonfler ces
chiffres de la lutte contre le terrorisme, avec à la
clé,
pour les exécuteurs, des primes et autres
décorations.
En
mai, une étude publiée par la coordination
Colombie-Europe-États-Unis indiquait qu’entre
juillet 2007
et juin 2008 « 1 492 personnes ont perdu la vie, hors zones
de
combats, en raison de la violence sociopolitique ».
« Des
923 victimes dont on connaît le présumé
auteur
générique des violations, 82,01 % des cas ont
été attribués à la
responsabilité de
l’État : pour tolérance ou appui
à des
violations commises par des paramilitaires (49,94 %), ou des actions
directement perpétrées par des agents de
l’État (32,06 %) », souligne cette
enquête,
qui affecte aux guérillas 17,98 % des violations. Selon la
table
ronde de travail pluri-associative sur les exécutions
extrajudiciaires, de janvier 2007 à fin juin 2008,
« 535
assassinats sont directement imputables à la force publique,
soit un cas par jour ».
« Face
au caractère
systématique et généralisé
» de ces
crimes, « lesquels restent impunis dans l’immense
majorité des cas, le gouvernement national a opté
pour
minimiser les cas ou nier leur occurrence »,
précise
l’organisation. En plusieurs occasions, le
président
Alvaro Uribe (ultradroite) a en effet parlé de «
fausses
accusations » visant, selon lui, à «
paralyser
l’action de la force publique contre les terroristes
»,
à savoir les guérilleros.
Plusieurs
ONG
interpellent pourtant l’État sur le drame des
dizaines de
milliers de disparitions jamais résolues. Certaines
d’entre elles avancent même le nombre de 50 000.
Elles
exigent de la Colombie qu’elle ratifie la convention
internationale pour la protection de toutes les personnes contre les
disparitions forcées. Cette résolution des
Nations unies
stipule, outre le droit à la réparation, le droit
à la vérité sur les disparus. Pour
l’heure
le gouvernement s’y refuse. Ce n’est que sous
pression
d’un arrêt de la Cour interaméricaine
des droits de
l’homme qu’une commission chargée des
disparitions a
vu le jour. Mais sans grand résultat.
Le
rapport final de l’émissaire onusien ne devrait
être
rendu public qu’en 2010, année de
l’élection
présidentielle où Alvaro Uribe pourrait bien
briguer un
troisième mandat consécutif.
Source
: journal l'Humanité
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Un
parfum de guerre froide en Amérique latine :
l’arrivée de
la Russie dans le « pré carré » des Etats-Unis
Bruno Muxagato (*), avril
2009
Les échanges commerciaux
bilatéraux surpassaient 7,3 milliards de
dollars pour la seule année 2008. le président russe Dmitri Medvedev
a effectué une tournée qui l’a mené dans quatre pays
latino-américains : Pérou, Brésil, Venezuela et Cuba. Les visites du
dirigeant russe avaient des allures de défi lancé aux Etats-Unis.
A
l’issue du sommet de la coopération Asie- Pacifique (APEC)
organisé les 21 et 22 novembre 2008 au Pérou, le président russe
Dmitri Medvedev a effectué une tournée qui l’a mené dans
quatre pays latino-américains : Pérou, Brésil, Venezuela et Cuba.
Les visites du dirigeant russe avaient des allures de défi lancé aux
Etats-Unis. Son séjour notamment au Venezuela coincidait avec des
manoeuvres sans précédent des marines russe et vénézuélienne dans
la région.
Les
éléments de rapprochement Russo –
Latino-Américain
Effectuant
dans la foulée du sommet APEC sa première visite officielle au
Pérou, le président russe a signé avec son homologue péruvien, le
social- démocrate Alan Garcia, des accords de
coopé́ration relatifs aux secteurs militaire, scientifique
et
culturel, ainsi qu'à la lutte antidrogue et à la promotion du
commerce extérieur. Les deux chefs d'Etat ont décidé de construire
au Pérou un centre de maintenance et de réparation d'hélicoptères
de fabrication russe. Ce centre sera le premier de ce type en Amérique
latine. Le Pérou espère y vendre ses services à d'autres pays de la
région dont la défense repose aussi partiellement sur des appareils
et équipements russes.
Suite à la visite de M.
Medvedev au
Brésil (25 novembre 2008), les présidents russe et brésilien ont
décidé d'approfondir leurs relations commerciale et d'élargir leur
coopération spatiale, militaire et énergétique. Lula souhaite
acheter des équipements russes pour les nouvelles usines
hydroélectriques
en construction au Brésil et obtenir la coopération dans le
développement de son réseau ferroviaire. Un accord conclu entre
l'Agence spatiale brésilienne et l'agence fédérale russe Roscosmos
établit un mécanisme de coopération pour l'usage et le
développement du système russe de navigation globale par satellite,
appelé Glonass (concurrent du système américain GPS et du futur
système européen Galileo). L'achat de 12 hélicoptères d'attaque
MI-35M a par ailleurs été ratifié. Dans un mémorandum signé par
les deux présidents, ceux-ci affirment que ce contrat ouvre la voie
« à une coopération technico-militaire russo-brésilienne
dans
d'autres projets d'intérêt réciproque ». A cet
égard, il
convient peut-être de rappeler que la Russie et le Brésil
sont
de grands constructeurs aéronautiques.
Le
président russe
s'est aussi rendu au siège de la compagnie brésilienne du pétrole,
Petrobras. La compagnie publique russe Gazprom, dont Medvedev est l'un
des ex-présidents, a annoncé son intention d'ouvrir une
représentation à Rio et de négocier une association avec Petrobras
pour la prospection et l'exploitation au Brésil de gisements de gaz et
de pétrole2. La compagnie brésilienne dit vouloir «
intensifier
les relations avec Gazprom au Brésil et dans des pays tiers
».
Au niveau politique, le président brésilien a soutenu l'entrée de la
Russie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se négocie
depuis 15 ans, et remercié Moscou de son appui à l'objectif du
Brésil « d'obtenir un siège permanent » au
Conseil de
sécurité.
(*)
Bruno Muxagato Doctorant en relations internationales
(Universite(s)́ de Cergy-Pontoise et de Brasilia) et enseignant à
l’Université de Paris III Sorbonne Nouvelle
Source : Observatoire des
Amérique - UQAM
http://www.er.uqam.ca/nobel/oda/spip.php?article9&lang=fr
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Colombie – Union
européenne :
vers un traité plus
politique que commercial ?
"le temps des larmes paysannes"
Constanza Vieira, 17 février
2009
Pendant que progresse la première ronde
de négociations de traités de
libre-échange entre l’Union européenne,
la Colombie et le Pérou, d’éminents
analystes voient dans ce processus un intérêt plus
politique que commercial, destiné à «
blanchir l’image » du gouvernement fort
critiqué d’Alvaro Uribe. Avec pour consigne
d’obtenir chacun un accord dans les plus brefs
délais possibles, 25 négociateurs de
l’Union Européennne (UE) se sont réunis
séparément avec des
délégués de la Colombie et du
Pérou entre le lundi 9 et le vendredi 13 février.
Ce processus fait suite à l’échec en
2008 de l’initiative européenne d’un
accord d’« association » de bloc
à bloc avec la Communauté Andine des Nations
(CAN).
La négociation est confidentielle,
suivant par là le modèle états-unien.
Les délégués péruviens et
colombiens n’ont d’ailleurs pris connaissance de la
proposition de l’UE sur les médicaments que le
vendredi 6 février.
La Colombie
espère qu’un accord sera prêt avant
septembre, après trois ou quatre rondes. Son ministre du
Commerce, de l’Industrie et du Tourisme, Luis Guillermo
Plata, le décrit comme « multipartite, ambitieux,
exhaustif et compatible avec les règles de
l’Organisation mondiale du commerce ».
Les
14 tables de négociation n’abordent pas la
délicate question migratoire mais bien les
marchés publics, les services, l’accès
aux marchés, l’agriculture, la
propriété intellectuelle, les investissements,
les obstacles techniques au commerce, la résolution des
différends et les normes techniques, etc.
Les
exportations de la Colombie vers l’Union
européenne équivalent à 11,2% du total
des ventes de ce pays entre janvier et septembre de l’an
dernier, ce qui équivaut à 3,82 milliards de
dollars, selon le ministre du Commerce. Dans leur majorité,
ce sont des produits primaires comme le café, le charbon, le
ferronickel [1] et les bananes. De son côté, la
Colombie importe essentiellement en provenance de la zone
européenne des machines et de
l’équipement pour l’industrie de base et
légère.
En outre, des
entreprises européennes contrôlent en Colombie le
commerce de gros, le système financier et les «
services publics domiciliaires » [2] et ont une forte
influence dans le secteur pharmaceutique.
En tant
que bloc, l’UE cherche à étendre son
accès aux marché des services
latino-américains, un poste dans lequel elle a
déjà un certain poids, supérieur
à celui des Etats-Unis, selon le Réseau colombien
d’action contre le libre-échange (RECALCA, Red
Colombiana de Acción Frente al Libre Comercio), un
réseau non gouvernemental.
Avec ces
traités de libre-échange, l’UE cherche
avant tout à garantir la propriété
intellectuelle européenne, au moment où ses pays
membres promeuvent dans la région des accords
bilatéraux de sécurité pour les
investissements [3].
Pour des experts
réunis à Bogota le mardi 10 février,
ce processus implique la fin de la CAN, le second bloc
d’intégration le plus ancien du continent
américain. Jusqu’en 2005, la CAN était
composée de la Bolivie, de la Colombie, de
l’Équateur, du Pérou et du Venezuela.
Ce
dernier pays s’est retiré de la CAN pour
éviter l’effet sur sa production nationale que
pouvaient avoir les traités de libre-échange que
la Colombie et le Pérou ont signés, chacun de
leur côté, avec les Etats-Unis.
La
ratification du traité de libre-échange entre la
Colombie et les Etats-Unis est gelée au Congrès
états-unien en raison de remises en question par le Parti
Démocrate de la politique de Bogota en matière de
droits humains, à la suite d’une intense
mobilisation sociale en Colombie.
L’accord
entre le Pérou et les Etats-Unis est entré en
vigueur le 1er février avec l’entrée
dans ce pays andin d’un conteneur rempli de pommes en
provenance de Californie.
Pour l’instant,
la Bolivie s’est mise à
l’écart de la négociation avec
l’UE et l’Équateur n’a pas
encore déterminé sa participation. Les deux pays
ont bénéficié d’un statut
préférentiel dans la CAN, dû
à la faiblesse relative de leurs économies.
Dans
ce processus, les pays de la CAN ont opté pour affaiblir le
cadre légal communautaire. Ils ont renoncé
à adopter un tarif douanier externe commun et ont
flexibilisé progressivement la législation andine
en matière de propriété
intellectuelle, de politique agricole, d’investissements et
de mécanismes de résolution des
différends pour permettre le libre-échange.
Mais
au cours de ce processus, la CAN n’a pas
été la seule à changer. Ce fut le cas
aussi de l’Europe.
Fin 2005,
l’UE ne voulait que d’un accord de bloc
à bloc conditionné au respect plein et entier des
droits de l’Homme dans les pays andins. Elle mettait
l’accent sur le renforcement institutionnel de la CAN pour
avoir un associé plus solide.
Elle
pariait même sur l’Union Sud-américaine
des Nations (UNASUR) et discutait de la nécessité
d’appliquer des principes d’asymétries
et de traitement préférentiel qui, au cours de
son propre processus d’intégration, lui avaient
permis de lancer les économies de pays comme
l’Irlande, l’Espagne et le Portugal.
Mais
depuis lors, d’autres intérêts se sont
imposés dans le bloc des 27 pays européens qui
accélèrent la négociation en cours.
Le
renoncement de l’Europe à ces principes montre
qu’il s’agit d’« une
négociation avec des transformistes », selon
l’ex-négociateur commercial colombien et ancien
doyen de la Faculté des sciences économiques de
l’Université nationale de Colombie,
Germán Umaña.
Dans le
même temps, le Pérou et la Colombie
s’éloignent d’une intégration
sud-américaine, a estimé Umaña au
cours du forum « Traités de
libre-échange avec l’Union européenne :
ce qu’on ne dit pas ».
Le forum,
convoqué le mardi 10 février à
Bogotá, par des associations paysannes et
indigènes, des centrales syndicales et des plates-formes qui
regroupent des milliers d’organisations de la
société civile colombienne et des dizaines
d’Europe, marquent le début d’une
campagne contre le traité de libre-échange avec
l’UE, qui entend être aussi rapide que la
négociation elle-même.
Luis
Jorge Garay, docteur en économie du Massachusetts Institute
of Technology (MIT) et ex-négociateur de la dette
extérieure colombienne entre 1984 et 1991, a
signalé lors du forum que les marchés colombien
et péruvien n’ont aucun
intérêt économique pour
l’Union européenne.
Mais les
traités avec les deux pays créent un
précédent géostratégique et
d’économie politique pour l’expansion de
l’UE, lui assurant la propriété
intellectuelle et régulant des thèmes en lien
avec l’environnement et le travail, a affirmé
Garay.
En outre, les deux gouvernements andins
« sont prêts à accepter des
coûts inacceptables pour nos
sociétés », a-t-il
indiqué, alors qu’au vu de la structure productive
du Pérou, le coût commercial et
économique de sa stratégie d’accords
commerciaux bilatéraux « n’est pas des
plus importants » pour ce pays.
Pour le
président colombien Alvaro Uribe, ce traité
« n’a pas une signification prioritairement
économique mais d’abord politique
». L’approbation du traité «
en pleine crise humanitaire »
générée par une guerre interne de
presque un demi-siècle légitimerait face
à l’UE le problème des violations
persistances des droits humains, souligne Garay.
Pour
lui, et d’autres intervenants du forum, « si le
gouvernement (colombien) arrive à négocier
rapidement avec l’UE, cela créera un
précédent avec les Etats-Unis qui pousserait des
secteurs du Congrès états-unien à voir
avec un meilleur œil le traité de
libre-échange » signé avec
l’administration de George W. Bush (2001-2009).
Critiqué
sur la scène internationale pour sa proximité
avec des groupes paramilitaires d’extrême droite et
pour de graves violations des droits humains commises dans le cadre du
conflit interne, Uribe n’a eu que peu de marges de
négociation, selon le réseau RECALCA,
présent également au forum.
C’est
pourquoi la stratégie du chef de l’État
a été, selon RECALCA,
d’«acheter du soutien international par des
concessions commerciales».
Avec une
opinion publique
européenne plus sensible aux questions de droit humains,
Uribe pourrait «accepter rapidement toutes les impositions
» et « en aucune circonstance, il pourrait, par
exemple, se lever de la table si les prétentions
européennes sont inacceptables», pense RECALCA.
Pour
Garay, « tout cela est essentiel pour comprendre la logique
politique de certaines choses qui peuvent surgir en Colombie durant les
six mois au cours desquels le traité sera
négocié ».
Notes
:
[1]
[RISAL] Le ferronickel est un « alliage de fer et de nickel,
ayant une teneur en nickel supérieure à 25 %,
utilisé pour ses propriétés
particulières de dilatation, de magnétisme et de
résistance à la corrosion »
(Laoursse.fr).
[2] [RISAL] Égouts,
propreté, électricité, aqueducs, gaz
naturel, etc. Voir en ligne : http://www.superservicios.gov.co/si....
[3]
[RISAL] On parle en général de
«traités
bilatéraux d’investissements» ou
d’«accord de protection et de
promotion des investissements».
Source : http://risal.collectifs.net/ IPS Noticias,
11
février 2009.
Traduction :
Frédéric Lévêque, RISAL.info.
El Parlamento Europeo se opone al
TLC con Colombia por
las violaciones de los derechos
humanos
Fuerte ataque europeo al gobierno
de Uribe Vélez
a quien consideran un
dictador civil que
“no hace honor a la democratia"
(Agencias
AF-AP - mayo de 2009)
La audiencia fue convocada
el día 29 de abril por el Presidente de Comisión
de Comercio Internacional de la eurocámara, Helmut Markov,
junto con el Presidente de la Delegación para la relaciones
con los países andinos Alain Lipietz y la Vice-Presidente de
dicha Delegación, Gabriela Cretu. El Senador colombiano
Jorge Enrique Robledo, así como otros testigos colombianos e
internacionales de la sociedad civil y del sector sindical llamaron la
atención del Parlamento Europeo sobre las graves
consecuencias de aprobar un tratado de libre comercio (TLC) con
Colombia. La audiencia, que se desarrolló durante 2 horas y
medio ante un público nutrido, contaba con el apoyo de las
organizaciones europeas e internacionales FIDH, ALOP, Grupo Sur, Amigos
de la Tierra, OIDHACO, Red UE-CAN, Coordinación Belga por
Colombia, Justice for Colombia, Transnational Institute.
El eurodiputado Helmuth
Markov, presidente de la Comisión de Comercio internacional,
fue categórico en señalar que "ese acuerdo no se
ajusta a los valores de la UE". Criticó que la
Comisión Europea tenga como principal objetivo de "abrir
mercado", en detrimento de la situación de pobreza y de
derechos humanos en Colombia". En ese mismo sentido se
pronunció la diputada europea Gabriela Cretu, al afirmar que
muchos ciudadanos europeos no aceptaban de cerrar los ojos frente a
situaciones tan graves como la Colombiana, sólo para el
beneficio de algunos. "Lo mejor que la UE puede exporta son sus valores
básicos, y en primer lugar los derechos humanos"
enunció, antes de concluir "el Parlamento Europeo tiene un
compromiso con los valores de la UE".
"No se puede hacer
comercio con los derechos humanos" advirtió por su parte el
diputado europeo Richard Howitt. Pidió que la
Comisión Europea abra una investigación para
constatar las graves denuncias existentes en Colombia. "No puede dejar
todo en mano de la OIT y de Naciones Unidas, agregó, y
lavarse las manos de lo que pasa en Colombia".
En cuanto al presidente de
la Delegación de la eurocámara para los
países andinos, Alain Lipietz, lamentó la actual
inversión de situaciones, entre la UE y los EEUU en la
negociación comercial con Colombia. Con la forma actual de
negociación, la Comisión Europea "está
acabando con el prestigio internacional de la UE en el tema de derechos
humanos". "Si no hay un giro, la UE será el "Bush" de los
años 2010" concluyó.
El Senador Robledo
recordó que si el TLC con EEUU se encontraba paralizado en
ese país no era propiamente por razones
económicas sino porque el partido demócrata
consideraba que el gobierno de Uribe no pasaba un examen de derechos
humanos. Además "no hay negociación",
agregó, hablando del TLC con la UE, "lo que hay son unas
potencias que definen las condiciones para sus empresas, y
ésas deben ser aceptadas por Colombia". Criticó
que en 19 años de apertura económica de su
país, el resultado había sido la
desindustrialización, la pérdida de
soberanía alimentaria, la disminución de salarios
y de condiciones laborales para los trabajadores. "Sería
grave que, con la firma de un TLC, la UE absuelva el gobierno de Uribe
en el tema de derechos humanos" concluyó.
El presidente de la CUT
Tarcisio Mora denunció "la política de exterminio
contra el movimiento sindical" que opera en Colombia, recordando que en
promedio en los últimos 23 años, cada 3
días se ha asesinado un sindicalista en este
país. Recordó que por esta
persecución, la CUT, que fue creada con 1,4 millones de
afiliados, hoy sólo cuenta con 420.000 miembro, que cumplen
su labor sindical en medio del terror. "En Colombia es más
fácil crear un grupo paramilitar, con personería
jurídica, que un sindicato" manifestó el
dirigente sindical al refirirse a las 515 solicitudes de registro de
nuevos sindicatos negadas por el actual gobierno. Terminó
dirigiendo un SOS a los sindicatos europeos, para que ayuden a proteger
al movimiento sindical colombiano oponiéndose al TLC.
Delegados de sindicatos de
EEUU y Gran Bretaña hicieron eco a este llamado. "La UE
debería estar del lado de la decencia y de la justicia"
precisó Simon Dubbins, del sindicato inglés Unite
y directivo de la Confederación Europea de Sindicatos.
Anunció una campaña del movimiento sindical
europeo para oponerse a un TLC con Colombia. A su vez, el director de
derechos humanos de la Confederación Internacional de
Sindicatos, con sede en Bruselas, Steve Benedict, presentó
un cuadro abrumador de la situación de los sindicalistas en
Colombia, afirmando que "en Colombia, no sólo
están matando a líderes sindicales sino a
sindicatos". Comparó el caso colombiano a Birmania,
señalando que desde hace varios años Colombia
supera todos los récord en la OIT.
El delegado
indígena Javier Sánchez, del pueblo Sicuani en el
departamento del Vichada, denunció los ataques crecientes a
los pueblos indígenas en Colombia. Informó que en
los 3 primeros meses de 2009, 50 indígenas habían
sido asesinados y 3000 de ellos desplazados. "Entre 2002 y 2008, 1253
indígenas han sido asesinados en Colombia"
agregó, deplorando la imposibilidad de dialogar con las
autoridades, pese a muchos esfuerzos. Ilustró los efectos
perversos del libre comercio para los pueblos indígenas,
diciendo que mientras 500.000 indígenas vivían
sin garantías en cuanto a la tenencia de su territorio, el
gobierno colombiano estaba entregando 6 millones de
hectáreas a grandes empresarios para cultivos de agro
combustibles.
Marc Maes de la plataforma
de ONG flamencas 11.11.11 explicó que si la UE
quería incidir en la situación de derechos
humanos de Colombia, un TLC constituiría un escenario mucho
más difícil que el régimen actual de
preferencias arancelarias. Así mismo, criticó la
falta de transparencia de las negociaciones en curso y el retroceso
democrático que implicaría un TLC para Colombia,
en la medida en que muchos campos de regulación interna
quedaría subordinados a las cláusulas del
tratado, como en el caso de las políticas ambientales y
sociales.
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