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Sommaire de la page 2, année
2012
1 - Pérou : Ollanta
Humala face à la contestation environnementale, Doris Buu-Sao1 -
2 - Vidéo, LePrésident
Humala et barbarie au Pérou ? Pantuana Tv 3 - Haïti : Peuple
et constitution une fois de plus mis à l'index ? Marc-Arthur Fils-Aimé
4 - Vidéo, Cuba,
révolution dans la révolution ?
Pantuana Tv 5 - Une perpective de Paix
en
Colombie (et le paramilitarisme d'extrême droite)
?
6 - Vidéo, Luttes des
Amérindiens et Afro-colombiens dans le Cauca,
Pantuana Tv
7 - Colombie : Le film
"Impunité" dans les salles le 25 avril 2012, Amnesty Internationale
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Pérou
: OLLANTA HUMALA...
Face
à LA CONTESTATION ENVIRONNEMENTALE |
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par Doris Buu-Sao, article mis en ligne le 5 juin 2012
(Doctorante au CERI-Sciences Po)
Tout au long des années 2000, l’actualité péruvienne a
été marquée par de nombreux conflits qui peuvent être
qualifiés de socio-environnementaux. Ils ont opposé, de manière
parfois violente, les populations locales, regroupées en organisations
« indigènes » ou « paysannes
», aux compagnies d’extraction minière. Ollanta
Humala, chef de file du Parti nationaliste élu président de la
République le 5 juin 2011, est souvent vu comme un soutien de ces
contestataires des Andes et de l’Amazonie, régions dans
lesquelles il a recueilli ses résultats électoraux les plus élevés.
Dans la zone de l’altiplano, des mouvements de protestation
contre l’activité minière paralysaient le district de Puno
depuis deux mois quand, à la veille du premier tour du scrutin
présidentiel, les leaders de la contestation ont décrété une
suspension de leur mobilisation pour permettre aux électeurs de se
rendre aux urnes.
Ollanta Humala a obtenu 77 % des suffrages dans ce district. Alors que
le dynamisme de l’économie péruvienne repose sur
l’extraction des minerais et des hydrocarbures,
l’élection d’Ollanta Humala semble de nature à
remettre en question cette politique du « tout extraction
» qui a été à l’origine de la plupart des
conflits sociaux du Pérou.
La politique de libéralisation des industries extractives a été
initiée en 1991 par le Président Alberto Fujimori (1990-2000), elle
s’est accentuée sous les mandats d’Alejandro
Toledo (2001-2006) et surtout d’Alan García (2006-2011). La
croissance exponentielle des concessions minières s’est
alors accompagnée d’une forte contestation de
l’extraction des ressources naturelles, au nom de la défense
de l’environnement et parfois de droits spécifiques des
populations autochtones. D’après l’Observatoire
public des conflits sociaux (Defensoría del pueblo) (1), les deux
tiers des conflits sociaux du Pérou (66%) seraient
aujourd’hui liés à l’extraction de minerais et
d’hydrocarbures.
Situé à 4 000 mètres d’altitude sur les hauts plateaux
andins de la région de Cajamarca, Yanacocha est considéré comme le
gisement d’or le plus important d’Amérique latine.
Découvert en 1980 par un géologue français, il est
exploité, depuis 1994, par deux actionnaires principaux: la compagnie
américaine Newmont Mining Corporation et l’entreprise
péruvienne Compañía de minas Buenaventura. Depuis trente ans,
l’activité aurifère a été source de conflits qui se sont
multipliés avec les années. Ainsi, en juin 2000, un camion de la mine
de Yanacocha a déversé accidentellement 150 kilos de mercure le long
d’une route, provoquant de lourds dégâts sur
l’environnement. Les habitants s’organisent peu à
peu pour protester contre cette dégradation.
Depuis 2004, les routes sont régulièrement bloquées, les
bâtiments publics occupés et des manifestants ont envahi les
rues à plusieurs reprises pour s’opposer à
l’extension des opérations minières. Le 3 août
2006, les affrontements avec les forces de l’ordre ont
même fait une victime parmi les manifestants. La région de
Cajamarca est emblématique de l’enjeu socio-environnemental
et de la question de l’arbitrage entre développement
économique et protection de l’environnement. Dans le passé,
les élites politiques ont la plupart du temps soutenu les compagnies
d’extraction plutôt que les contestataires.
Le 30 mai 2011, au terme de sa campagne présidentielle, Ollanta Humala
affirmait à Cajamarca que la préservation de la qualité de
l’eau serait l’une des priorités de son
gouvernement. « La vie est plus importante que l’or
et nous ne pouvons pas permettre que l’on continue à polluer
l’environnement» déclarait-il (2). Mais les luttes
socio- environnementales n’ont pas pris fin avec son
élection à la présidence de la République. Deux mois à peine
après son investiture, la région de Cajamarca était au
cœur d’un nouveau conflit contre un projet
d’extension de la mine de Yanacocha, qui comprenait un volet
d’investissements de plus de trois milliards de dollars et
impliquait l’assèchement de quatre lagunes alimentant la
région en eau.
Le président récemment élu affirme alors qu’extraction de
l’or et accès à l’eau ne doivent pas
être inconciliables, critiquant l’intransigeance
des contestataires. «Le gouvernement n’acceptera
d’ultimatum de personne. [...] Nous voulons protéger les
ressources naturelles des communautés, mais aussi les activités
productives » (3) a indiqué le chef de l’Etat. Le
24 novembre 2011, une grève illimitée paralyse la région et des
affrontements avec les forces de l’ordre font plusieurs
blessés. Le 4 décembre, l’état d’urgence est
décrété et l’incapacité du Premier ministre à résoudre
le conflit entraîne un remaniement ministériel. A cette
occasion, le ministre de l’Intérieur prend la présidence du
Conseil des ministres. Autant de mesures qui font parler d’un
durcissement – voire d’une militarisation
– de la gestion des conflits environnementaux.
Fujimori
président « dictateur
»,
García « néolibéral
»,
Humala « nationaliste
» ... Peu importent les
étiquettes politiques des gouvernements qui se sont succédé, toutes
ont été transcendées par l’enjeu stratégique que
représente l’exploitation des ressources naturelles, qui est
au fondement même de la formation de l’Etat péruvien. Le
pays, indépendant depuis 1821, a conquis sa place dans le commerce
international à partir des années 1850 grâce à
l’exportation du guano. A la fin du XIXe siècle,
l’exploitation massive du caoutchouc s’est
accompagnée d’une mise en valeur des terres amazoniennes et
de la domestication de la main-d’œuvre indigène,
assurant ainsi la consolidation des frontières orientales du pays.
Tout au long du XXe siècle, l’exploitation des ressources
naturelles a approvisionné les finances publiques.
L’extraction des minerais (notamment l’or, le
cuivre et le plomb) et des hydrocarbures a été principalement
assurée par des acteurs privés. L’octroi de concessions par
l’Etat, la mise en place de redevances et d’impôts
spéciaux ont cependant permis d’alimenter le budget
national. En juillet 2011, le secteur des minerais et hydrocarbures
représentait les deux tiers des exportations totales du pays (66%)
d’après les statistiques du ministère du Commerce
extérieur et du Tourisme péruvien et de l’Institut national
de statistiques et d’informatique (INEI).
Quelle que soit la radicalité prêtée à Humala, une fois
élu,
celui-ci ne peut guère que composer avec cette pratique
gouvernementale qui veut que, depuis son indépendance,
l’Etat
péruvien s’appuie sur l’extraction des ressources
naturelles. Reste à
savoir comment le nationaliste péruvien justifiera auprès des
populations locales son soutien aux compagnies d’extraction.
Notes
:
1 - L’Observatoire public des conflits sociaux a été
institué par la Constitution de 1993. Ses rapports sont consultables
sur Internet (http://www.defensoria.gob.pe).
2 - « Ollanta Humala inició cierre de
campaña con mítines en Cajamarca y Huaraz », Andina, 31 mai
2011.
3 - « Ollanta Humala, “Protegeremos los recursos
naturales, pero también las actividades productivas”
», El Comercio, 16 novembre 2011.
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Un
reportage de16 minutes sur les conflits miniers au Pérou,
notamment dans la région de Cajamarca. Manifestation du 2 juin
2012 au Trocadéro à Paris. Une initiative de
Solidarité Cajamarca à Paris, des associations
péruviennes en France et de l'association France Amérique
Latine, avec le soutien d'Europe Ecologie - les Verts, du Front de
Gauche et du NPA.
Pantuana Tv - 2012
- Licence Creative Commons -
Non commerciale
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Haïti
: Le peuple, comme la Constitution,
sera-t-il une fois de plus mis à l’index ? |
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par Marc-Arthur Fils-Aimé (*), le 29 mai 2012
D’après le président Martelly et ses
plus proches collaborateurs, Laurent Salvador Lamothe est le personnage
qu’il faut pour la mise en branle de la nouvelle orientation
tant attendue. Entre temps, le grand public n’a pas encore
perçu les signes du vrai départ alors que le pays
s’enfonce dans un inquiétant conservatisme.
Un
nouveau gouvernement vient de remplacer celui du premier ministre Gary
Conille qui n’aura duré que seulement quatre mois.
C’est un gouvernement qui n’a existé que
de nom. Le président de la république Joseph
Michel Martelly qui, sur injonction de la communauté
internationale, avait accepté de solliciter
auprès des deux Chambres législatives la
ratification de ce nouveau venu dans la politique haïtienne,
ne lui avait concédé, à
l’exception du titre, aucun pouvoir. Il lui était
impossible de convoquer un conseil de gouvernement puisque les
ministres n’y répondaient pas ou
méprisaient sans ambages son autorité. Son
dernier essai de les réunir afin de donner une certaine
ressemblance d’unité au sein de son gouvernement,
durant la maladie du chef de l’État, a aussi
piteusement échoué. L’appartenance
duvaliériste de ces deux principaux membres de
l’Exécutif, n’est jamais
arrivée, malgré tout, à provoquer une
mutuelle tolérance.
Garry
Conille a dû démissionner de son poste au cours du
mois de février dernier pour le céder
à Laurent Lamothe, un proche ami du Chef de
l’État. La proximité personnelle entre
les deux têtes de l’Exécutif
suffira-t-elle pour tisser une franche collaboration entre elles ?
C’est
de lapalissade d’écrire que la collaboration entre
le président de la République et son premier
ministre s’avère importante pour initier le
changement qu’il clamait lors de sa campagne
électorale. Et, il continue de le clamer un an
après son accession à la plus haute magistrature
de l’État haïtien.
D’après le président Martelly et ses
plus proches collaborateurs, Laurent Salvador Lamothe est le personnage
qu’il faut pour la mise en branle de la nouvelle orientation
tant attendue. Entre temps, le grand public n’a pas encore
perçu les signes du vrai départ alors que le pays
s’enfonce dans un inquiétant conservatisme.
Qu’est-ce
que la nation peut attendre de Lamothe qui, lui non plus, ne
s’est jamais occupé de politique active ?
Le
nouveau premier ministre, à la fin du mois d’avril
et au début du mois de mai 2012, a lu,
séparément devant les deux chambres, sa
déclaration de politique générale.
Cela
s’est passé dans une ambiance asphyxiante qui a
dévoilé une fois de plus le niveau de conscience
de la grande majorité de ces représentants du
peuple haïtien. Malgré un curriculum qui
n’a pas répondu (excepté son
âge, comme le dit la malice populaire), au prescrit de la
Constitution, cet homme d’affaires a
été ratifié, disons mieux
acclamé au Sénat et à la Chambre des
députés.
Les
opposants à la ratification de Laurent Lamothe ont
prouvé que ce dernier n’a pas
résidé en Haïti, qu’il
n’y a jamais investi même une partie de son
capital, malgré sa fortune considérable, et
qu’il ne s’est pas acquitté de ses
impôts même comme étant ministre des
affaires étrangères pendant presqu’un
an. Il n’a obtempéré finalement
à cette obligation citoyenne, en payant cinq
années d’impôts d’un seul
coup, qu’après seulement sa désignation
comme le nouveau chef de gouvernement.
Il
n’était même pas capable de voter pour
son ami Martelly lors des dernières élections,
car ce n’est que très récemment
qu’il s’est fait délivrer sa carte
électorale.
En
un mot, ces opposants ont voulu ainsi prouver que le
récipiendaire ne s’était pas trop
intéressé, ni trop attaché
à la vie quotidienne de son pays natal. Ces arguments
solides parmi tant d’autres apportés à
l’appui par une minorité de sénateurs
et de députés ont été
simplement ignorés par leurs collègues.
Est-ce que le peuple comme la Constitution sera une fois de plus mis
à l’index?
Nous
avons entendu la déclaration de la politique
générale du nouveau premier ministre. Elle ne
diffère en rien des autres déclarations
présentées par ses
prédécesseurs à la primature ? De la
logomachie, prédisent plus d’uns.
En
effet, Lamothe n’a rien apporté de nouveau dans
son adresse qui ne vaut pas plus qu’un simple geste
administratif, devenu depuis l’adoption de la Constitution de
1987, coutumier. Ce sont toujours les mêmes promesses
présentées dans des phrases
différentes.
Une
première considération mérite
d’être produite.
A
ses yeux, comme à ceux des parlementaires qui ont
accrédité ses paroles, le démarrage du
pays pourrait résulter d’une addition de projets
collés les uns aux autres, en dehors d’un cadre
macro et cohérent. Chaque député et
chaque sénateur de cette tendance pourraient en
réclamer un ou deux pour sa commune ou son
département.
D’ailleurs,
le gouvernement ne dispose pas de moyens propres pour faire avancer ces
projets et ceux que lui-même aimerait développer.
La grande responsabilité tombe sur ladite
communauté internationale qui ne finance que, quand elle le
désire, les ouvrages qui conviennent à sa vision
immédiate et surtout ceux concernant sa vision à
long terme.
Toutes
les démarches, que cette communauté a
entreprises, nous montrent qu’elle ne
s’intéresse qu’à maintenir le
pays indéfiniment sous sa coupe. A son grand avantage, elle
puise allègrement le nombre de ses collaboratrices et de ses
collaborateurs dans le bassin fécond de la droite et de
l’extrême-droite haïtiennes.
La
déclaration de politique générale de
Lamothe est essentiellement imbriquée dans la ligne
politique et idéologique du pouvoir.
C’est
une politique d’abandon du pays à la merci des
dons et des investissements étrangers, même au
détriment de ce dernier.
L’exemple
de la zone franche installée à Caracol
(Nord-Est), qui présage une véritable catastrophe
écologique - non seulement pour toute
l’Île d’Haïti, mais pour tout
l’univers, vu l’importance de la réserve
de la baie du même nom en mangrove -, demeure
emblématique. Beaucoup de voix se sont soulevées
pour dénoncer l’éventuelle pollution
des rivières et d’éventuels autres
épiphénomènes sociaux
conséquemment à ce thanato-projet.
Beaucoup
d’études ont montré que cette politique
de livrer le décollage national aux zones franches et aux
usines d’assemblage ressemble à des leurres.
Le
nouveau premier ministre ne s’en soucie guère. Sa
déclaration de politique générale
s’est inspirée de la volonté de la
classe politique traditionnelle, qui ne cesse d’affirmer, de
façon la plus éhontée, surtout depuis
la première occupation américaine de 1915, son
cinglant antinationalisme au profit de son avantage
égocentrique, exclusif.
On
comprendra alors pourquoi le nouveau premier ministre n’a
annoncé aucune mesure qui attaquerait les
problèmes pérennes qui coincent les masses
populaires dans les limites du sous-humain, depuis notre existence de
peuple libre. Ses prêches soporifiques sur la production
nationale ont été évoquées
pour faire semblant de tenir compte de nos pressants besoins.
On
ne s’attendait, certes, à aucune
décision de rupture avec l’oligarchie. Une telle
opération qui tiendrait compte des paysannes et des paysans
appauvris qui, pendant plus de deux siècles, ont
lutté pour une redistribution équitable des sols
fertiles à celles et à ceux qui les travaillent,
ne peut être que l’œuvre d’un
mouvement révolutionnaire.
Il
en est de même pour la classe ouvrière qui
aimerait sortir des étaux de l’assemblage qui suce
son sang au profit d’un sous-entrepreneuriat local,
accoquiné à une bourgeoisie internationale.
Cependant,
il devient de plus en plus urgent de s’attaquer à
certaines tâches qui auront au moins la force de bloquer la
dégringolade du pays.
Aucune
disposition réelle n’a été
évoquée en ce sens, alors qu’elle se
trouve à la portée même de tout
gouvernement réformiste. Comme ses
prédécesseurs, le nouveau premier ministre
n’a pas prévu d’oser atteindre cette
phase minimum.
Le
cours des événements politiques nous indique que
l’essor national ne saurait dépendre de ces
courants politiques et idéologiques qui trafiquent les
intérêts collectifs, quitte à se plier
aux puissances de toutes dimensions qui happent toutes nos richesses.
Ces puissances qui ont conservé ces dernières
sous le boisseau et déclarent leur existence quand le besoin
se fait sentir.
C’est
cette aventure que courent nos ressources d’or,
d’argent et de cuivre, estimées à plus
de 20 milliards, qui viennent d’être
dévoilées au cours de ce mois de mai 2012 par
l’Associated Press (AP). Le Consortium New Mont Eurasien, la
Société minière du Nord-est (Somine
S.A) et la VCS Mining lorgnent ardemment ces biens, dont le peuple est
le seul propriétaire légitime.
Avec
ce système politique, insensible au sort des gens
qu’il a lui-même appauvris à cause de
son insatiable appétit, nous n’attendons pas, de
ces trésors souterrains, beaucoup de
bénéfice pour le pays. Il est fort probable que
leur situation empire, comme cela a eu lieu en Afrique, notamment au
Congo, ou tout près de chez nous en Amérique,
notamment en Bolivie avant l’avènement de Evo
Morales.
Une
nouvelle propagande
Le
peuple haïtien est soumis, depuis quelque temps, à
une nouvelle propagande qui ne contribue qu’à le
fourvoyer davantage.
On
lui fait accroire que l’amélioration de son sort
dépend de la nomination d’un premier ministre,
comme s’Il n’y en avait pas eu depuis que la
Constitution de 1987 nous a gratifiés de cette
nouveauté.
On
lui fait accroire que le président est animé de
bonne foi et de bonne volonté, comme si la bonne foi et la
bonne volonté étaient en elles-mêmes
des critères suffisants pour refonder la nation.
On
lui fait accroire aussi que le règne des intellectuels a
expiré, comme si tous les intellectuels formaient, en un
bloc homogène, une classe sociale : la classe des
intellectuels.
Ces
leurres, malheureusement, ont eu leur effet sur certaines couches de la
population qui réclamaient, à hue et à
dia, l’arrivée d’un premier ministre
à côté du président Martelly
pour diriger le gouvernement.
A
chaque déception, dont la prochaine s’annonce
déjà, c’est le courant progressiste et
révolutionnaire qui en paie les frais.
Les
concepts de progrès, d’organisations populaires et
de révolution sont tellement galvaudés, que les
masses populaires s’embourbent dans la confusion et
deviennent plus sceptiques envers les groupes et les partis -
nonobstant leur force réelle pour le moment - qui se sont
réellement engagés à les accompagner
pour la concrétisation de leurs revendications.
Pourtant,
la bataille n’est pas perdue.
Nous
devons multiplier nos efforts et les adapter, sans opportunisme, aux
besoins du moment pour convaincre toutes les classes
nécessiteuses à emprunter, dans
l’autonomie, le chemin de leur libération.
Car,
comme a écrit Karl Marx, dans le préambule des
Statuts de la Première Internationale :
«
l’émancipation des travailleurs sera
l’œuvre des travailleurs eux-mêmes
».
(*)
L'auteur de cet article est
directeur de l’Institut Culturel Karl
Lévêque
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Présentation
du livre : Cuba : révolution dans la révolution
qui
prolonge le livre de Frank Fernández, L’Anarchisme
à Cuba, paru aux éditions CNT-RP en 2004, le premier ouvrage vise
à
faire connaître aux lecteurs français les divers
protagonistes du mouvement contestataire cubain, à
côté des écrits issus de certains des
soutiens dont
il dispose hors de l’île, la plupart des textes
recueillis
ici procèdent de Cuba même, de sa gauche
hétérodoxe, sociale et libertaire.
Intervenants
par ordre d'apparition:
-
Miguel Chueca, Editeur
- Daniel Pinos, Enseignant
- Karel Negrete, pour
l'Observatoire Critique de la Havane
- Et interventions du
public présent à cette occasion.
Pantuana Tv - mai
2012 - Licence Creative Communs - Non commerciale
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Une perspective de
Paix en Colombie ?
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"Premièrement nous
les fabriquons et les vendons, après nous condamnons son
usage"
par
Lionel Mesnard, le 8 avril 2012
La libération en date de ce début avril des 10
derniers otages
policiers et militaires par les Forces Armées de Colombie
ouvre la
porte, en l’état, à un
entrebâillement à des négociations de
paix.
Piedad Cordobad a réalisé au nom des «
Colombiens pour la Paix » une
nouvelle fois un retour à la liberté de captifs
(avec l’aide du
Brésil). L’ancien sénateur
malgré toutes les campagnes de dénigrement
qu’elle a pu subir a participé une fois de plus
à des libérations très
symboliques, en raison de l’ancienneté de ceux qui
étaient considérés
comme les plus vieux otages politiques du monde (retenus depuis 1998 et
2000). Piedad Cordoba doit totaliser un peu plus d’une
vingtaine de
personnes libérées depuis ces 5 ou six
années passées, ce qui peut
s’apparenter à une mission noble et perspicace.
Si l’on peut se réjouir de certaines nouvelles
venant de Colombie ces
dernières semaines, il faut néanmoins garder la
bonne mesure. Mieux
vaut une politique des petits pas que pas du tout, l’enjeu
est
important, la question n’est pas des moindres, est-il
possible de faire
taire un des plus vieux théâtre de guerre de cette
planète ? Telle est
la question.
Ne nous trompons avant que la paix puisse être à
l’ordre du jour en
Colombie, il faudra des conditions favorables aux différents
camps en
état de guerre. Une paix peut s’instaurer, si les
armes se taisent et
nous en sommes loin. Le 18 mars 2012 dans l’Arauca,
département au
nord-ouest du pays, l’on a recensé onze militaires
morts au combat en
raison d’une attaque des Forces Armées
Révolutionnaires de Colombie
(FARC-EP).
Peu de jours après : «L'armée
a annoncé avoir tué 36 guérilleros
des Forces armées révolutionnaires de Colombie
(le 20 mars 2012), au
cours d'intenses combats dans le département de l'Aurauca,
près de la
frontière avec le Venezuela." C'est sans doute l'un des
coups les plus
durs portés depuis cinq ans" aux FARC, s'est
félicité le ministre de la
Défense ». (1) Même chose à
la fin du mois de mars, une trentaine de
soldats des FARC-EP sont tués dans une autre
région du centre du pays.
Quand vous ne vivez pas au quotidien l’actualité
d’un pays comme la
Colombie, il est toujours plus difficile d’en restituer
l’ensemble des
évolutions ou régressions. Pourtant il serait
utile de prendre en
compte ce qui se produit dans ce pays depuis
l’élection de Juan Manuel
Santos à la présidence de la
République depuis le 7 août 2010.
Serait-il possible d’envisager, ou entrevoir
l’idée d’un changement ?
Pas encore, mais il faut reconnaître un léger
mieux, sans pour cela se
voiler la face.
Cette nation n’a jamais su vraiment mettre un frein
à la main mise sur
ses richesses vivrières et minérales par de
puissantes multinationales
et familles possédantes du cru, mais il est à
souligner un climat
politique autre depuis le départ d’Alvaro Uribe.
Est-il suffisant de
changer de posture de la part d’un de ses anciens ministres,
de
surcroît à la Défense pour y croire ?
Santos est un homme du sérail, un
oligarque puissant, il arrive néanmoins à se
distinguer de l’ancien
président, une version moins brutale et cynique.
Il semblerait que Juan Manuel Santos incarne une politique plus
respectueuse des droits humains. Plus exactement, nous sommes loin de
l’hystérie guerrière de son
prédécesseur, qui pendant 8 ans à
laisser
de graves séquelles et scandales à la pelle : La
parapolitique (liens
entre des élus de son parti et le paramilitarisme), les
faux-positifs
(éliminations de jeunes civils pour gonfler les statistiques
des morts
provenant de la guérilla), massacres par
l’armée de civils,
enrichissement frauduleux de certains proches, écoutes
illégales des
opposants, ...
Certaines réformes apparaissent moins brutales que par le
passé, voire
présentes des avancées non
négligeables, comme un début
d’indemnisation
ou de restitution aux paysans chassés de leurs terres,
notamment en
raison du conflit sur les terres agricoles qui se déroule en
Colombie.
Mais la logique capitalistique est la même, et la
réforme du système
éducatif a poussé en novembre et
décembre 2011 les jeunes Colombiens à
manifester massivement dans tout le pays contre le dogme
néo-libéral du
tout commercial. Et reprenant ainsi une idée clef du
mouvement
estudiantin chilien quelques mois auparavant, sur le fait que
l’éducation n’est pas une marchandise !
Mais, oui il y a un mais de taille, il semblerait qu’un
accord
politique devienne possible entre les différents «
belligérants », en
particulier avec les FARC-EP. Elles ont par ailleurs annoncé
la fin des
prises d’otages civils, et respecté
l’engagement de la libération de
dix otages (policiers et militaires). Si l’on s’en
tient à certaines
sources ce serait le « prélude »
à une amnistie ? Ce serait sans aucun
doute un pas important, si l’on cherche à limiter
cette guerre absurde.
Le président Juan Manuel Santos a reconnu le geste, mais il
a bien fait
comprendre que cela n’était pas suffisant.
Sur le fond, un cessez-le-feu et la démilitarisation de tous
les
paramilitaires est la seule issue pour construire une « paix
des braves
». Ne nous méprenons pas sur le terme «
paix des braves », l’armée
nationale est victorieuse sur les groupes armés rebelles et
cela ne
fait plus vraiment débat. Qu’en soit une nation se
réapproprie ses
fonctions régaliennes ne peut que la fortifier ce
même état de droit,
et les Colombiens ont surtout droit de vivre en paix. Mais il y a un
écueil à ne pas commettre, il en va de la fin de
tous les groupes
paramilitaires sans exception. Qu’on le veuille ou non, les
FARC et
l’ELN ont moins ensanglanté le pays, que les
bandes armées d’extrêmes
droites, qui ont ratissé et meurtri trop souvent pour les
besoins de
l’armée nationale.
Il n’y a pas à minimiser les victimes de part et
d’autres, de nombreux
crimes de guerres et contre l’humanité ont y
été perpétués par les
différents camps. Une guerre par excellence, c’est
sale et quand en
connaît le détail, c’est rarement
glorieux, que l’on tue au nom d’une
cause ou d’un ordre établi. La question est de
pouvoir sortir d’une
vision binaire de la Colombie et ne pas trop s’attarder sur
ce que l’on
peut écrire de plus réactionnaire sur le sujet.
Pour exemple récent sur
la blogosphère, un auteur n’a pas
hésité pas à proférer la
menace d’un
coup d’Etat par l’armée colombienne,
comme les représailles d’une
amnistie. Oui, il est possible de lire ce genre de folie, et toute
publicité dans ce genre de domaine n’a pas lieu
d’être.
C’est le côté un peu putride et
répugnant pour ce pays qui ne demande
qu’à changer. Certains bien assis confortablement
en France soutiennent
une radicalité proprement fascisante, qui non seulement nuit
à l’image
de la Colombie, et elle ne fait que la caricaturée
à des fins
idéologiques. En bref, une perspective de Paix pourrait
avoir lieu dans
les semaines ou mois à venir ? De ce qui peut
apparaître comme une
bonne nouvelle est aussi un chemin qui n’est pas encore
tracé d’avance.
La question de l’amnistie pose comme préalable le
dépôt des armes, la
voie d’un accord serait ce que l’on peut souhaiter
de mieux, prenant en
compte la dignité et les droits de tous. Il serait temps de
tourner un
triste et un long chapitre de l’Histoire des Colombiens.
Cette guerre
des rebelles n’a finalement que servi les tristes desseins
d’un monde
meurtrier, cupide et au profit d’idéologies sans
lendemain. De plus, la
guerre n’est qu’un des aspects dont souffre la
société colombienne.
Nous ne pouvons nous laver les mains, et, constater que ce pays est
condamné aux pires travers de ce monde.
Paradoxes d’une nation qui renvoi au sulfureux, où
la population est
des plus amicales. Le Colombien moyen n’est pas un
guérillero ou bien
un trafiquant de drogues. C’est vous ou moi, ou nous tous
confronté à
des violences multiples, lié à une
société gangrenée par les pires
fléaux de la globalisation marchande. Ce pays a besoin
d’assainir ses
bases, l’intelligence est loin d’y faire
défaut. Mais tant que les
armes à feu domineront et feront chaque année des
dizaines de milliers
de victimes. Les homicides resteront comme le drame majeur de ce pays,
où la vie humaine ou la peau d’un civil ne vaux
que quelques milliers
de pesos.
La question reste quand même de savoir si Santos
n’est pas qu’un
paravent de l’ancien pouvoir, dont il est issu ? Est-il
sincère,
c’est-à-dire en mesure de poser les termes
d’un cessez-le-feu et
chercher un accord qui n’ira pas à
l’encontre du droit des repentis ?
Le
paramilitarisme d’extrême droite
« En juillet 2005, entrait en vigueur la très
controversée loi «
Justice et paix » qui permettait aux paramilitaires de rendre
leurs
armes et de n'être condamnés qu'à des
peines réduites (au maximum 8 ans
de prison), mais qui les obligeait en échange à
collaborer avec la
justice, à avouer leurs crimes et à s'engager
dans un processus de
réparations. » (3) Il y a beaucoup
à dire sur comment la loi dite
de « Justice et Paix », elle n’a
finalement pas permis une
démilitarisation de tous les groupes issus, entre autres des
Armées
Combattantes de Colombie : les AUC ? D’autres
groupes ont vu le
jour sous de nouvelles appellations comme les Aigles Noirs.
L’activité des forces paramilitaires provenant de
l’extrême droite est
à la source de dizaine de milliers crimes. Ils ont atteint
des sommets
dans le cas des disparitions forcées et ils n’ont
pas hésité à faire
usage de fosses communes, de fours crématoire, et si besoin
est à jeter
des corps humains aux crocodiles pour faire disparaître toute
trace des
victimes.
Ce phénomène n’est pas
récent, il faut à minima remonter à ce
que l’on
nommait les CONVIVIR (milices armées). Ces «
entreprises », plus
exactement ces milices de sécurité
privées « ont pris leur essor
principalement durant le gouvernement d'Ernesto Samper (1994-1998). Ils
ont rapidement fait l'objet d'un débat public, certains
assimilant ce
décret à la loi 48 de 1968, promulgué
peu de temps après la Violencia,
qui avait abouti à la création, sous
l'égide de l'Etat, de groupes
paramilitaires ». « Les CONVIVIR ont
été établis par le
Ministère de la
Défense, afin de répondre aux
activités de la guérilla. Ainsi, le 11
février 1994, le gouvernement colombien promulgue le
décret no 356, au
moyen duquel il autorise la création et le fonctionnement de
« services
communautaires de vigilance et de sécurité
privée ». (4)
Juan Manuel Santos en fait-il de même avec le paramilitarisme
ou les
milices privées ou ouvertement fascistes? 5 à
8000 hommes sont encore
en activités. Le site d’information
VerdadAbierta.com
traitant du paramilitarisme et du conflit armé en Colombie
relate dans
ses colonnes d’un livre clandestin
édité par le Bloc Central Bolivar
(BCB, émanation des AUC). Avec ce manuscrit, ils apportaient
ainsi leur
soutien à Alvaro Uribe. Par ailleurs, ils mettaient en
cause, un
syndicat, des associations en Europe comme Amnisty Internationale et la
FICIB (ex-soutiens à Ingrid Betancourt) comme agents des
« rebelles ».
De tels mensonges ne peuvent porter que parce que la
réalité des faits
est tout autre. Et ce qui est intéressant, c’est
de découvrir comment
Alvaro Uribe et les différentes factions en
présence se sont entendus,
et comment de tels agents du narcotrafic ont connu des appuis
politiques du pouvoir en place en juillet 2005, lors de la mise en
place de la loi « Justice et Paix ». Plus
tardivement, la mise en scène
télévisuelle de 30.000 armes rendues sous
l’œil des télévisions
était
loin de représenter tout l’arsenal en
œuvre, et n’a pas mis fin aux
pressions et exécutions sommaires et massives contre les
populations
civiles.
« Quelques mois avant la démobilisation du Bloc
Central Bolivar, les
chefs paramilitaires : Iván Roberto Duque, alias
‘Ernesto Báez’,
Carlos Mario Jiménez, alias ‘Macaco’,
Rodrigo Pérez Álzate, alias
‘Julián Bolívar’ et Guillermo
Pérez Álzate, alias ‘Pablo
Sevillano’,
publièrent un livre dans lequel ils
révèlent leurs idéaux politiques,
au sein duquel ils disent appuyés de manière
inconditionnel le
gouvernement d’Álvaro Uribe Vélez.
». Au point que l’ancien
président déclara « nous portons une
espérance commune », en
s’adressant aux chefs paramilitaires des AUC (5).
Si par certaines colonnes, l’on a pu nous expliquer que cela
allait
mieux dans les villes colombiennes, dans les campagnes, ces vingt
dernières années, cela n’a fait que de
se dégrader, pour ne pas dire
empirer. Un jour, il sera possible de faire une idée plus
précise du
charnier et tout le monde se rendra compte du haut niveau de violence
subit. Qui sait un jour nous comprendrons comment cela est
resté sous
silence. Violences militaires et paramilitaires que connaissent encore
certaines régions de la Colombie, notamment en raison
d’enjeux
économiques miniers. Mais pas seulement, la liste serait
longue à
dresser en matière d’abus et violences manifestes
contre les
populations agricoles.
Les dissensions dont fait état VerdadAbierta.com au sein des
factions
des AUC, l’on découvre des groupes rivaux et en
particulier un dénommé
Mancuso, actuellement détenu aux Etats Unis pour trafic de
stupéfiant.
Ancien chef militaire des AUC, Salvatore Mancuso est un personnage clef
dans les nombreux tiroirs du paramilitarisme et du trafic de drogue
avant 2006. Sentant sa famille menacée, il a fait le choix,
il y a
trois ou quatre ans de parler et révéler certains
faits depuis sa
prison aux Etats-Unis.
Salvatore Mancuso était depuis longtemps ce que
l’on peut appeler un
intime d’Alvaro Uribe, quand ce dernier
n’était encore qu’un notable du
département de Cordoba. Les liens entre la famille Mancuso
et Uribe ont
même défrayé la chronique
d’une gazette locale, que relata Ivan Cepeda
du MOVICE, (Mouvement des crimes d’Etat) dans un livre
qu’il a co-écrit
avec Jorge Rojas en 2008 : « A las puertas de El
Ubérrimo ».
De plus, le département d’état
Etasunien (et depuis longtemps,
c’est-à-dire, bien avant son élection
comme président) a été le premier
a fiché Alvaro Uribe comme un des potentats de la drogue en
Colombie,
sous le doux nom de numéro 82. Les connivences et
intérêts entre les
deux hommes ne font pas l’ombre d’un doute, trafics
et crimes, dont il
faudra encore de longues années avant d’en saisir
l’ampleur criminelle.
Les différents groupes paramilitaires sont au centre du
contrôle à la
fois des cultures et de la production de la cocaïne. On
établissait, il
y a encore peu à 40% pour les FARC et ELN, et à
60% la part des milices
fascistes, dans le contrôle du trafic entre les
différentes mouvances
politiques armées.
Faut-il aussi se questionner sur la provenance des armes, et de combien
consacre la Colombie à ses dépenses militaires ?
Les pertes humaines
sur plus de soixante ans de conflits ont laissé plus
d’un million de
morts et dans une très large majorité des
victimes civiles ou sociales.
Au bas mot, il s’agit de 200.000 personnes qui ces derniers
vingt ans
ont été les victimes d’un terrorisme
d’état et des paramilitaires.
Ouvrir une perspective de paix en Colombie reste encore un long chemin.
Au titre des années écoulées les
souffrances d’un peuple, puisse-t-il
être enfin entendu ! Jusqu’où peut aller
Juan Manuel Santos, il est
difficile de le présumer. Parce qu’il
n’existe pas une seule nature du
conflit, mais plusieurs conflits en interne. Il ne s’agit pas
d’une
guerre à mener mais plusieurs, et la tache est loin
d’être simple.
La présence du trafic de drogue n’a rien
d’extraordinaire dans un pays
connu pour ses maintes passerelles entre le politique et les cartels.
C’est la première pompe à fric pour
tous ceux qui usent des armes et se
mènent la guerre, les guerres devrions-nous penser ou
écrire. Guerre à
la drogue, au terrorisme, guerre à ce qui vous
échappe, parce que la
violence est au profit d’une seule idéologie : la
peur. Et le motif de
fond n’a rien de très politique, il est avant tout
financier.
Juan Manuel Santos n’est pas devenu pour cela un homme de
gauche, il
reste un élu conservateur et le reflet d’une
oligarchie pas vraiment
humaniste. Les mèches de ces guerres empêchent ce
pays et qui plus est
son représentant suprême
d’être totalement crédible, et qui
croire,
quand cela a déjà un goût de
déjà-vu?
Si une politique des petits pas est possible, elle est
préférable à
rien, et nul en ce domaine n’est devin. On ne peut que
souhaiter aux
paramilitaires de tous les camps un retour au foyer. La question du
droit et de son application est une autre affaire… Si
amnistie, il doit
y avoir, elle ne doit pas pour autant bloquer le processus judiciaire
relevant de crimes de guerre ou de crimes contre
l’humanité, toujours
d’actualité et imprescriptibles pour ces derniers.
Notes :
(1) Courrier international, source El Pais.
(2) Les CONVIVIR, source wikipedia.org
(3) Source Radio France Internationale - RFI)
url : http://www.rfi.fr/actufr/articles/115/article_82771.asp
(4 et 5) El diario paramilitar del Bloque Central Bolívar,
par VerdadAbierta.com
Article tous droits
réservés - pas de reproduction sans autorisation
|
Résistances
et luttes sociales des Amérindiens et Afro-colombiens du Cauca en Colombie : Cliquez ici ! (45
minutes)
Intervenants par ordre
d'apparition :
-
Lise Bouzidi et Nestor Vega, pour Tribuna Latina
- Juan Diego Poveda-Avila, anthropologue et politologue
- Paola Luna, musicologue et doctorante à la Sorbonne
- et la participation de Sven, musicien
Dans le cadre de
l'émission Tribuna Latina sur Radio Libertaire.
Pantuana Tv - mai 2012
- Licence Creative Commons -
Non commerciale
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Colombie :
soutien au film
"Impunité"
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par Amnesty Internationale, le 6 avril 2012
En Colombie pendant 10 ans, des groupes paramilitaires proches du
pouvoir, prétextant la lutte contre les FARC, ont
semé la terreur dans
des centaines de villages, violant, torturant et parfois
dépeçant des
milliers d’innocents, hommes, femmes et enfants.
Synopsis
Bilan de ces 10 années, plus de 60 000 morts,
près de 130 000 disparus,
un véritable massacre à grande échelle
dont peu de médias se font
l'écho. 40 chefs paramilitaires sont aujourd’hui
jugés dans un
processus appelés « Justice et Paix »
où petit à petit on remonte la
piste des commanditaires jusqu’au sommet de l’Etat.
Un tiers du
parlement a été mis en examen. Des centaines de
familles de victimes
attendent la vérité. La
société colombienne sera-t-elle capable
d’entendre cette vérité ? Une boite de
Pandore a été ouverte.
Du
calcul politique ou de la justice, qui va triompher ?
En Colombie, un procès historique initié en 2006
juge aujourd'hui 40
chefs paramilitaires pour le meurtre, la torture, le viol, le
dépeçage
et la disparition de milliers de civils au cours des 10
années du
conflit armé interne qui les a opposés aux
guérillas. Si au début, on
évoquait la possibilité de 3'000 disparus,
aujourd’hui ce chiffre
avoisine les 50'000 personnes et la société
colombienne découvre au fil
des auditions des récits atroces qui avaient
été jusqu'alors
soigneusement cachés.
Ce n'est pas tout : le pays apprend aussi que derrière ces
morts se
cache un projet de contrôle de presque tous les
échelons de la société
colombienne, avec des ramifications jusqu'au plus haut sommet de
l'Etat. Une grande partie de la classe politique colombienne est
concernée, et les réseaux remontent jusqu'au
parlement où un tiers des
députés semblent être
impliqués. IMPUNITE est un documentaire
d’immersion au cœur des derniers mois de ce
procès historique à de
nombreux égards.
En effet, pour la première fois depuis le début
de la guerre civile en
Colombie, victimes, bourreaux, avocats, politiciens et fonctionnaires
judiciaires se font face dans une cour de justice. Mais par manque de
moyens et de volonté, mais aussi par calcul politique,
l'impunité
risque bien de l'emporter sur la justice. Or, comme tout
procès de
justice transitionnelle, le procès de ces crimes font ou
devraient
faire office de charnière entre le passé tragique
du pays et son
avenir, et livrer à la société
colombienne les clés d'une mémoire
collective.
Mais à la lumière de l'implication d'une grande
partie de la classe
politique, cette mémoire est-elle possible ? Au lendemain de
la
libération d'Ingrid Betancourt, la Colombie sera-t-elle
prête à
admettre ses zones d'ombre ? Enfin, par-delà les enjeux
capitaux d’un
procès juridique enraciné dans une
société lointaine et de l’histoire
bien connue de l’anéantissement de
l’humanité au nom des idéologies,
IMPUNITE pose un regard sur le combat obsédé,
historique et inachevé de
l’homme contre l’ignominie.
Amnesty International et « Impunité »
Amnesty International (AI) est engagée depuis longtemps sur
la
Colombie. L’organisation a d’abord
dénoncé les disparitions forcées et
assassinats politiques, puis les nombreuses violations des droits
humains commises durant le conflit armé. AI lutte notamment
contre
l’impunité dont jouissent les auteurs de ces
crimes.
Elle a publié un rapport intitulé « Ce
que nous exigeons, c’est la
justice ! », en septembre 2011, analysant les causes et les
conséquences des violences sexuelles et
dénonçant l’impunité dont
bénéficient les auteurs de ces crimes. Le film
Impunité ne traite pas
spécifiquement des violences sexuelles mais
démontre les mécanismes de
l’impunité qui règne
aujourd’hui en Colombie et qui sont les mêmes
quelque soit les violations des droits humains en question.
De plus, le film met l’accent sur les violences commises par
les
paramilitaires, qui sont également les auteurs de la
majorité des
violences sexuelles décrites dans le rapport.
Enfin, comme le montre
le film, les femmes sont probablement celles qui paient le plus lourd
tribut au conflit armé, que ce soit en tant que victimes
directes ou en
tant que proches ou parfois veuves des victimes. On peut ainsi
constater, après avoir entendu les témoignages de
toutes ces femmes
présentes dans le film qui ont perdu un membre de leur
famille au cours
du conflit, qu’elles sont celles qui doivent supporter toutes
les
conséquences tragiques de la guerre.
Notes :
(*) "Impunité" est un documentaire sur le règne
de l’impunité en Colombie de Juan José
Lozano et Hollman Morris.
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